Sept - La réunion
Je passai ma journée sur internet, en attendant le lendemain. Je lu quelques articles de blog, passai un peu de temps sur Youtube.
Et je trouvais une idée. Oui, je sais : encore ! Seulement, là, ça ne concernait que moi. C'était un article de blog : un loup racontait son séjour dans une réserve animalière aux Etats-Unis, les animaux, les paysages, les gardiens... qui étaient des loups-garous ! Intrigué, il leur avait posé des questions, et avait découvert qu'ils prenaient des jeunes pour les former. Les seules conditions étaient qu'ils soient des garous et qu'ils aient 16 ans. Les candidats étaient ensuite éliminés par une série de tests et de questions. J'en frémis d'excitations : j'avais 16 ans ! Je pouvais faire ça ! Et puis, ça me donnait un échappatoire à tout mes problèmes. Il fallait juste convaincre mes parents.
Le soir, j'entendis la meute d'Automne hurler leur accord. Je m'endormis avec le trac au ventre : comment la rencontre des deux meutes allait-elle se passer ?
Ça se passa étonnamment bien. J'avais donné rendez-vous aux deux meutes à midi sur la frontière du territoire, et je comptais arriver avec vingt bonnes minutes de retard, histoire de leur laisser le temps de se renifler et de se battre s'ils voulaient vraiment se battre. Lâche, moi ? Mais pas du tout ! Je prenais juste des précautions.
Arrivée sur place, je constatais la présence de trois groupes : les deux meutes, et le groupe que formait les Solitaires à trois. Et les Cachés dans tout ça, où ils allaient ? Je soupirais et m'avançais en clamant :
Bonjour le monde. Et excusez moi du retard.
Charbon faisait face à Mathéo, et c'était plutôt étrange : les deux se valait en aura d'alpha, seulement Charbon était plus petit et devait lever la tête pour regarder l'autre.
Tiens, voilà donc la louve qui a réussi a unir deux meutes adverses. dit l'un des solitaires, mêlant ironie et respect.
Mais non, tout le mérite reviens à Cicatrice.
Parlons d'elle, justement. Qui l'a vu en dernier, sans compter Météore ? demanda Mathéo.
Je crois bien que c'est moi, déclara une des Solitaires, gênée.
Oui, Laëlune ? Raconte, l'encouragea Charbon.
"Joli nom" songeais-je.
Oh, il n'est s'est pas passé grand chose, je ne lui ai même pas parlé. C'était hier. Moi, je revenais de chasse, et elle, elle semblait se diriger vers la ville.
Oui, et on sait tous ce qui s'est passé par la suite, grâce à Météore. Sur ce, Mathéo inclina sa tête vers moi, puis il reprit : On s'est tous regroupés ici ce midi pour décider que faire de Cicatrice et de sa future meute de carnivore.
Il laissa planer un silence, que Charbon s'empressa d'interrompre :
On sait tous qu'il n'y a que quatre solutions : l'attaquer, ne rien faire, essayer de négocier, fuir. Je propose que l'on débate de chacune de ces options une à une.
Il y a eu quelques murmures d'approbations, alors il continua :
Je parle au nom de ma meute en disant que nous n'allons pas fuir, mais je comprendrai si l'un de vous préfère cette option.
Il me jeta un regard, que j'ignora, et attendit les réponses.
Chacun des Solitaires préféra rester, et l'alpha de la meute d'Éclairés enchaina :
Bien sûr, nous restons, déclara t-il, avant de continuer sur la lancée de Charbon : la négociation me semble une bonne idée, seulement je n'ai pas l'impression que Cicatrice se laissera convaincre et ça pourrait compromettre une attaque surprise. Quand à ne rien faire... Franchement, ça ne me dit rien, se serait comme d'attendre qu'une bombe nous explose à la figure alors qu'on aurait pu la désamorcer.
Il ne nous reste plus que l'attaque, approuva Charbon, qui serait partant ?
Chacune des meutes déclara vouloir y participer, et je m'y joingnis tandis que les Solitaires semblait y réfléchir. Le premier à se décider fut le mâle, M'lizz. Suivirent Laëlune et l'autre, que je devinais donc être Rosée.
Nous entamâmes un grand cercle, tout en parlant des questions d'ordre pratique : quand, où, comment ? M'lizz, le mâle solitaire, me fixa tout du long jusqu'à que, agacée, je le remette en place en faisant claquer mes mâchoires vers lui. Il baissa aussitôt le regard, et je m'apaisais tandis que nous continuons à tourner.
Nous nous disputâmes un moment sur le moyen d'attirer Cicatrice en dehors de la ville, les uns penchant pour utiliser un appât - c'est-à-dire un humain -, les autres préférant une diversion. Nous tombâmes finalement d'accord pour utiliser un humain volontaire, que nous transformerons après. Le mythe sur la guérison ultrarapide des loups garous n'est pas un mythe, enfin, pas vraiment. Cette capacité ne marchait que sur les jeunes loups. Comme si la nature avait décidée que seuls les jeunes avaient besoin d'une protection, et qu'après ils étaient suffisamment habile pour éviter les blessures graves. Au bout d'environ sept ans, nos blessures se fermaient à une vitesse à peine plus grande que celles des humains. Moi je n'étais qu'à ma troisième année de transformations ; mes blessures étaient refermées à une vitesse extraordinaire, même si je n'avais pas vraiment eu d'occasions d'admirer le phénomène. Cette bataille serait l'occasion de voir ça. Dans la meute de la Vallée, ceux possédant encore cette capacité étaient Gris, qui était à sa sixième année, et Cascade, qui était comme moi à sa troisième année. Charbon et Belle-de-Nuit avaient dépassés ce stade depuis longtemps, mais en même temps ils avaient toujours été les meilleurs au combat.
Voilà donc pourquoi nous nous étions résignés à prendre un humain en appât. Nous étions sûr de pouvoir le garder en vie en le transformant. Le plan se mit ensuite en place tout naturellement, il ne manquait plus qu'un humain et trouver Cicatrice. Mon rôle fut de trouver un humain volontaire... Il y avait des tonnes d'humains voulant ça, seulement, il nous en fallait un qui acceptait de risquer sa vie avant. Sans blague, c'était censé être simple !
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