Samedi 20 Mars.

"Elles sont là, elles arrivent !"

Ils courent dans tous les sens, excités comme des puces. Moi aussi, je suis si heureuse ! Neuf mois que j'attends ce moment ! Neuf mois ! La future maman se tord sous les contraction et se maintient sur son compagnon. Elle ne veut pas accoucher à l'hôpital, de peur que sa magie devienne hors de contrôle et soit donc visible aux yeux de médecins normaux. Alors nous nous sommes rendus dans une des salles insonorisées de la Cité. Nos autres amis sont absents, ils ne répondent même pas à mes appels. Je tiens la main de mon amie en surveillant les alentours pour être sûre qu'il n'y ai pas de danger. Mon amie crie encore une fois de douleur et me broie la main. Je grimace. Je ne sais pas quoi faire.

Tout cela dure quelques heures. Son compagnon s'est renseigné à fond ces derniers mois pour aider sa très chère petite amie à accoucher, contrairement à moi, qui le laisse lui donner des conseils. Une dizaine d'heures plus tard, j'entends le futur père m'appeler, paniqué. Je lui jette un œil et suis son regard. Il les sent. Moi aussi. Nous sommes encerclés. La porte s'ouvre et une silhouette inconnue s'approche. Un rayon de lumière part. Puis un deuxième. La mère panique. L'enfant va naître. Elle doit pousser. D'autres silhouettes entrent et multiplient les rayons. Je lâche sa main en même temps que le père pour se placer devant elle, en position de défense. Un rayon part et je parviens à m'écarter à temps pour ne pas me faire carboniser. Un couteau part, et atterrit juste au dessus de la mère qui hurle, effrayée. Je panique. Un cri de bébé retentit. Le père se jette sur les assaillants et se fait instantanément carboniser. Je prends l'enfant, dans mes bras et le protège de mon corps en tentant de repousser les agresseurs avec ma magie. Je hurle mentalement contre mes amis absents pour obtenir des renforts. Un deuxième cri dépasse le bruit du chaos. Je donne le premier à la mère et prends le deuxième dans mes bras. La mère appelle le premier Luna, avec ses cheveux noirs rappelant ceux de son père, et le second, aux cheveux blonds platine de sa mère, Sola. Deux petites filles. À peine a-t-elle terminé de les nommer qu'un des assassins la poignarde avec un couteau renforcé d'un rayon incandescent. Je récupère Luna, vivante, et prie pour que nos amis arrivent vite. Je m'enroule autour des petites pour les protéger. J'entends la voix de mes amis qui arrivent. Je ressens une vive douleur puis, plus rien.