{Chapitre 5} Une porte qui m'en veut
Hey oui ! enfin un PDV Lylas !
Lylas : le 5e chapitre ! j'ai l'impression d'être la 5e roue du carrosse T-T. Rín, elle en a eu deux !
On va arranger ça !
PDV Lylas :
Tout le monde regardait Obi avec des yeux ronds. Il avait l'air en pleine concentration, répétant sûrement le scénario précédent en boucle, serrant ses doigts et les tortillant frénétiquement. Sans même les regarder, j'étais sûre que personne ne le croyait, moi comprise.
- Désolée, marmonnais-je tout en sachant que cela était inutile.
Obi n'avait toujours rien dit, depuis de dizaines et des dizaines de minutes... Une ambiance de plomb régnait sur notre petit groupe, et personne ne se dévouait pour la faire disparaître.
Après l'épisode de la disparition mystère d'un juge enveloppé d'un point d'interrogation, un garde était venu nous chercher pour nous emmener dans un lieu « sous haute surveillance » et nous repartîmes dans la forêt. Nous avons tout de suite eu peur et penser à une prison entourée de gardes, un lieu dirigé par une Ombre puissante, ou pire, un lieu fortifié souterrain (NDA : un bunker) !
Sur le sentier qui menait vers notre destination, dans la forêt dense, chacun s'attendait à trouver un sauveur, une aide, un indice ou une chose réconfortante.
Chacun s'attendait à ce que quelqu'un suggère un plan d'évasion bien ficelé ou une diversion pour nous faire gagner du temps...
Mais ce quelqu'un, c'était Edwin, et il n'était plus là pour nous prêter main forte...
Que quelqu'un imagine une solution pour nous sortir de notre situation ou trouver un moyen de faire parler les gardes...
Mais ce quelqu'un-là, c'était Obi, et il était dépassé par la situation, et bien plus affecté par la disparition des deux personnes avec qui il avait commencé son aventure que les autres...
Ou, au moins, que quelqu'un fasse une blague, ou relativise pour détendre l'atmosphère tendue qui nous entourait...
Mais ce quelqu'un-ci, c'était Rín, et elle avait disparu, abandonnant tout le reste de l'équipe pour un seul d'entre nous, laissant Obi fermé et seul dans ses pensées au passage, ne comprenant pas le fait que ses deux amis l'ais laissé en plan, et m'oubliant en même temps...
Il ne restait plus que Lyre, forte, mais impuissante face des Ombres, Zayla, ne pouvant sauver encore une fois qu'elle-même avec tout les potentiels futurs ennemis qui l'entouraient, et moi, accablée par mon impuissance à gérer les choses sans être entourée de personnes plus capables que moi.
Attendez, je sais ce que vous devez penser en ce moment même :
Hé ! Tu as oublié quelqu'un ! Firín, le Transperceur, peut les anéantir en un seul coup (il lui faut juste du temps pour modeler son verre) !
Oui, seulement, un garde de sa famille l'avait emmené visiter son nouveau chez-lui, maison où il vivrait sûrement jusqu'à sa mort... De plus, il semblait vouloir rejoindre le camp des Ombres, tout comme Zayla et Lyre. C'est vrai quoi ! Après tout, ils étaient arrivés à réaliser le rêve que leur famille entretenait depuis plusieurs générations, et fait le meilleur pour leurs potentiels descendants !
Mais le seul obstacle qui les séparait de la paix qu'ils avaient tant souhaité avec eux était un gosse minable du clan du Soleil Noir, en qui ils avaient une dette pour les avoir aidés (mince de mince !) !
J'étais la seule, je le sentais, à avoir foie en Edwin, et en ses objectifs, et à Rín, dont même Obi avait été amené à douter, qui s'était presque sacrifiée pour le sauver. En plus, je voulais en savoir plus au sujet de ce Soleil Noir. J'étais au bord des larmes.
Et soudain...
BAM ! (bruit d'une porte que je n'avais pas vu, donc pas pu m'arrêter avant)
Elle me tira de mes pensées négatives, je tombai à la renverse :
- Mais qu'est-ce que... ?! criai-je en frottant mon nez endolori.
Je me tournai vers Obi qui retenait un sourire sans toutefois faire de blague.
Mon rêve s'est réalisé ?
Mais alors que je me relevai, la porte s'entrouvrit et...
(re)BAM !
- Bonjour ! dit une voix masculine derrière la porte avant d'ajouter, en voyant tous les gardes éloignés de la porte, j'ai entendu toquer.
Zayla s'écroula de rire et Obi esquissa même un sourire... (Bingo !)
Je me sens un peu comme une Rín de rechange, en fait...
Mais Lyre avait toujours le regard braqué sur l'homme derrière la porte, d'un geste mécanique elle toucha les cicatrices sur sa joue.
- Je vois que tu chéris toujours tes ongles, Kuraï... dit-elle d'une voix tremblante de rage.
( NDA : Question pour ceux qui ont suivis : qui est Kuraï ? PS : Je ne vous en veux pas du tout si vous n'y arriver pas ! D'ailleurs, ça m'étonnerait beaucoup si vous y arrivez, je l'avais moi-même oublié ! C'est ma sœur qui me l'a rappelé en relisant un chapitre du Tome 1 et j'ai trouvé qu'il pouvait boucher certains trous du scénario...
Hum... Vous n'avez rien lu, rien enregistré, je n'ai jamais écrit cette phrase...)
La porte s'ouvrit à la volée. Très vite, elle se rapprocha de moi.
NON ! Pas cette fois !
Je me jetai sur le côté, renversa un « surveillant » au passage.
Je me relevai pour voir un homme dans la trentaine, brun, immense (pourquoi est-ce que les gens me regardent toujours de haut ?) et musclé, très musclé, très très très musclé. Il regardait Lyre avec haine .
- LE TRAITRE ! s'écrièrent-ils en même temps.
- On dit traitrESSE, empoté ! jura Lyre, Le féminin des noms ne sert pas à rien ! Et je ne le suis pas.
- C'est toi qui viens pour tuer !
- Je t'ai que je voulais venir sur Io mais tu ne m'as pas laisser m'expliquer !
- Tu m'as attaqué et tu as bien failli m'amputé avec tes lames ! Je ne faisais que me défendre !
- Te défendre ?! Oh pardon ! dit-elle avec les larmes aux yeux, Tu m'avais enfoncé ta magnifique manucure dans le visage !
- MINUTE PAPILLON ! hurla Zayla, J'ai des questions !
L'effet fut immédiat. Les deux ennemies arrêtèrent de se disputer, soulageant visiblement les gardes, qui commençaient certainement à trouver la situation assez gênante. Ils bafouillèrent :
- Monsieur, euh, on vous les laisse ? C'est-à-dire que euh... On doit aller construire une balançoire pour le fils de Mike, c'est son anniversaire.... C'est très sérieux !
Le regard de Lyre et de l'homme leur servit de réponse. Ils avaient intérêt à déguerpir, et vite, ce qu'ils firent assez rapidement, et si je n'avais pas été obligé de rester, je crois que j'aurais aussi pris mes jambes à mon coup. Je réprimai mes pensées, je devais rester sérieuse, Lyre perdait ses moyens, Obi n'était d'aucune utilité, et Zayla était nulle quand on abordait n'importe quel sujet sur le fait d'être traumatisé et visiblement, elle n'aimait pas le vernis à ongles. Je devais absolument prendre les choses en main.
Mais alors que je prenais une grande inspiration pour paraître sérieuse et intimidante, Obi me coupa avec plus de sérieux que je ne l'avais vu prendre :
- On n'a pas le temps pour vos petites disputes concernant des choses explicables et expliquées. On a des choses à régler, alors on va faire rapide. Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Et ensuite on s'occupe de rester en vie, de sauvez les peaux des deux évadés et de celui dont on n'a plus de nouvelles et d'apprendre ce qui se trame ici !
Je souris, il me sauvait la mise. Il se sacrifiait pour devenir le leader provisoire de notre groupe. L'atmosphère passa étrangement de colérique à embarrassante.
- Bah euh..., bredouilla Kuraï, En fait... Lyre et moi...
- On était ce qu'on peut appeler « plus qu'amis », l'interrompis Lyre en grimaçant.
Malgré le « Oh » de mes deux amis, j'ai quand même pu entendre l'homme dire :
- Une des raisons pour laquelle on ne l'est plus : trop franche. Et une autre, on était chacun sous couverture, ne montrant que la face de nous-mêmes que l'on souhaitait montrer.
- Ce n'est pas pour ça qu'on ne l'est plus, protesta Lyre, je te faisais confiance et tu m'as trahi.
- Non ! c'est toi qui a trahi !
- HOP HOP HOP ! dis-je, troublée, qu'est-ce qui s'est passé exactement ?
- Elle m'a dit qu'elle voulait aller sur Io, expliqua Kuraï, j'ai tout de suite su qu'elle était du Soleil Noir.
- Mais t'es malade ! hurla Lyre, faut laisser les gens finirent leurs phrases, nom de Dieu !
- Et après ? demanda Obi.
- Après ? rit-elle en pointant son ex-petit ami et les quatre cicatrices en demi-lunes sur sa jour, ce type m'a enfoncé ses ongles vernis dans la joue !
Ah ouais, quand même...
Ils se regardaient avec toute la haine du Monde dans leurs yeux. Kuraï soupira avant de s'écarter de la porte pour nous faire entrer :
- Je crois que si vous êtes venus c'est pour que je vous surveille, entrez.
- Ah bon ? demandai-je, surprise.
- C'est toujours moi qu'on vient chercher pour ces choses-là : quoi de mieux qu'un type bien baraqué dans un espace avec une seule sortie pour surveiller des délinquants.
- Nous ne sommes pas des délinquants ! articula Lyre entrant en trombe dans le bâtiment.
Un « Oh non » suivit son entrée alors je me dégageai vite du silence qui s'était installé pour entrer à mon tour.
Avec son précédent discours, je m'attendais à un dojo ou une salle remplie de matériel de combat. Bref, l'enfer pour moi... Je me voyais déjà en train de déambuler en passant devant Lyre, avec ses ab-dos parfaits et contempler dans un grand miroir Quentin, mon premier bouton d'acné sur le nez.
Oui, mon premier à bientôt 15 ans et je lui ai donné un nom, ET ALORS ?
Ce que je découvris fut bien autre chose. Je hurlai, oubliant le vouvoiement :
- TU TIENS UNE BIBLIOTHEQUE ?!
- Non ? Tu crois ? ironisa-t-il.
Ces hautes étagères soignées, sculptées et chargées de livres de toutes les couleurs, de tous les genres et de toutes les tailles. Elles étaient imprégnées de cette bonne odeur de papier ancien, autrefois mon refuge. Des dizaines de rangées s'étalaient, triées par ordre alphabétique d'auteur et par genre. Des échelles sur roulettes étaient rangées dans un coin, destinées à nous aider à atteindre les hauts rayons.
De leur côté, Zayla n'était pas plus étonné que ça, Lyre était toujours en colère et déçu par ce qu'elle voyait et Obi avait une tête de désespéré. S'il avait été dans la rue, même les seigneurs lui auraient donné de l'argent. On entendait presque les notes aiguës de violon jouer dans sa tête sur une chanson nommée « Je ne sais pas liiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiire ».
- Je te lirai des livres, si tu veux, proposai-je en cédant à la pitié.
Il ouvrit la bouche pour répondre quand Kuraï hurla :
- FERMETURE EXEPTIONNELLE ! VEUILLEZ VENIR A L'ENTREE AVEC VOS LIVRES ET INSCRIRE LES TITRES DANS LE CARNET PRÉVU A CET EFFET ! MILLES EXCUSES !
- Je veux bien, acquiesça Obi en se frottant les oreilles.
Pendant que les clients s'en allaient mollement vers la sortie j'entrainais Obi à travers les rayons, cherchant les livres préférés. Après plusieurs minutes, j'arrivai enfin dans le rayon de mes rêves : la fantasy et les aventures.
- Ils parlent de quoi, tous ces livres ? demanda-t-il.
- De rien, dis-je avec une moue étonnée, Les livres, ça parle pas, voyons.
ALERTE BLAGUE POURRIE ! CECI N'EST PAS UN EXERCICE.
- Wow, souffla Obi en posant mes mains sur mes épaules, cette séparation de Rín te fera le plus grand bien.
- Effectivement, déglutis-je, mais bon, ces livres sont les meilleurs du monde. Ils parlent de tout ce qui est « surnaturel » soit de fée, de héros, de mythes... Quand j'étais petite, je passais mes journées dans la bibliothèque du château. Je me faisais une cabane avec tout un tas de livre et les lisais un par un. Ces histoires sont si belles, pleines d'actions et de magie. Elles étouffaient ma solitude et rendaient mon Ombre minuscule par rapport à leur univers. Avec elles, je ne semblai plus « anormale », juste « spéciale ».
- C'est ironique maintenant, de dire « surnaturel », non ?
- Oui, ça explique pourquoi le rayon est si petit, rigolai-je.
En effet, le rayon était un des plus petits de la bibliothèque après celui de l'histoire, visiblement, le peuple ne voulait pas se souvenir de la Guerre. C'était compréhensible : pourquoi lire des livres de ce genre si on habite déjà dans un monde magique ? Je pris une échelle et montai jusqu'au plus haut rayon, j'aimait bien la hauteur, c'est ce qui arrive quand on fait petite pour son âge.
- Tu veux que ça ait à peu près quelle intrigue ?
- Une intrigue ? demanda-t-il à la recherche de la définition.
- Bon... Des contes de fées, ça te va ?
- Pourquoi pas ?
Je descendis alors pour lui conter des histoires parlant pour la plupart de feu-follets, ces créatures de feu bleu qui n'apparaissent qu'aux yeux des âmes pures pour leur montrer le chemin. Je ne pense pas qu'Obi était vraiment très intéressé par les histoires, mais plutôt par le fait que j'arrive à lire. Je le voyais souvent regardé par-dessus mon épaule pour pouvoir admirer les lettres, elles étaient peut-être toutes semblables et toutes différents les unes des autres pour lui, mais pour moi, elles racontaient une histoire qui survivrait au-delà de ma mémoire, chose qu'Obi devait visiblement trouver étrange et fascinante.
Je reposai alors le livre pour me décider prendre un roman qui me faisait de l'œil depuis tout à l'heure : Bilbo le hobbit de J.R.R.Tolkien. Les aventures du petit être étaient connues dans le Monde entier et avaient bercées mon enfance. Je les avaient lus tant de fois que j'arrivai presque à prévoir les phrases.
Cette fois, j'eus toute l'attention de mon ami, les longues descriptions des endroits les rendaient réels. On se retrouvait dans la Comté, devant la maison de Bilbo avec sa porte verte et la poignée dorée en son milieu. Cette histoire, elle au moins, racontait la réalité : le personnage principal haït les aventures au plus au point alors que dans plusieurs romans, le héros change complètement de vie sans rien dire, comme si quitté sa maison et sa vie paisible était l'évidence même, et était assurément facile.
Ma voix se brisa et une larme vint s'écraser sur une page lorsque je repensais encore une fois à a vieille apothicaire que j'avais laissé seule dans un petit château, sans explication, sans rien.
- Ça va ? me demanda Obi, inquiet.
- Ne t'en fais pas, le rassurai-je, c'est juste que... le début me rappelle de bons souvenirs. Pta doit être toute seule maintenant, et j'aimerai tellement la voir.
- Elle doit se faire un sang d'encre à ton sujet. C'est une femme forte, elle m'a beaucoup étonnée en nous donnant ta garde, elle a confiance en toi. Mais tu sais, tous ces souvenirs, ton enfance, tu dois faire en sorte de ne jamais les oublier et apprendre à sourire au lieu de pleurer en repensant à eux.
- C'est très philosophique tout ça, remarquai-je, comme si tu connaissais déjà le discours.
- J'ai fait une erreur, me confia-t-il, à la mort de mes parents, je pleurais à chaque fois que je pensais à eux alors au lieu de changer ma façon de penser, j'ai effacé mes pensées. Maintenant c'est à peine si je me souviens d'autre chose que de leur mort. Je ne saurais pas te dire si ma mère avait les cheveux noirs ou châtains.
Je veux me souvenir d'elle... Ma mémoire m'a joué assez de tours comme ça.
Je repris alors ma lecture et à la fin d'un chapitre, on alla s'installer dans quelques sièges qui traînaient. Les lettres commencèrent soudain à danser devant mes yeux. Je bredouillai avant de m'arrêter de lire.
Il eut comme une secousse et j'ouvris les yeux pour découvrir quelque chose de totalement différent que la bibliothèque. C'est-à-dire ?
Un grand œil de chat violet me fixait d'un air amusé, et une voix douce parvenait à mes oreilles.
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