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Chapitre 1

Une douce mélodie résonna dans la plaine, alors que le vent venait souffler dans ses cheveux roux. La jeune femme marchait calmement au milieu des hautes herbes. Elle ferma les yeux pour mieux apprécier la symphonie du violon. Des rires d'enfants s'animèrent autour d'elle, elle sentait leurs mouvements et leur joie de vivre. La caresse de l'herbe sous ses mains l'apaisait davantage. Elle avait le sentiment d'être au Paradis. Son cœur palpitait, mais sa gorge était si étroite. Était-elle triste ? Peut-être. Elle ne se souvenait de rien, juste de la plénitude de cet endroit qu'elle visitait si souvent dans ses rêves.

« REVIENS » Le cri retentit à sa droite et la chaleur de ce rêve se refroidit. Elle ouvrit les yeux de nouveau. Elle connaissait bien ce moment. Elle l'avait tant étudié avant de se réveiller en sursaut, pleine de sueur et tremblante. La voix était aigüe mais masculine, elle ne pouvait pas distinguer son visage mais dans ses bras reposait un enfant. Des yeux verts, des bouclettes blondes et un doux sourire qui se transforma vite en pleurs et en terreur.

La mélodie se stoppa. Et de nouveaux hurlements s'ajoutèrent aux lamentations de l'enfant. Des cris de désespoir, de peur, de colère. La jeune femme sentait tout le poids de ces cris dans son cœur, ils résonnaient au plus profond d'elle, comme une si une vague de culpabilité la frappait. Et à ses pieds gisaient un nombre incalculable de corps, pourrissant sous ses yeux alors qu'un silence assourdissant s'installait. Ce qui était autrefois une magnifique plaine était maintenant un champ boueux et salis du sang de milliers de victimes. Elle ne savait pas les circonstances de leur mort. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle en était responsable. Puis vint le grondement du ciel et la pluie, venue nettoyer la terre et la purifier. Un autre éclair puis le tonnerre qui se transforma en un son familier. Comme si on martelait du bois frénétiquement.

« Tu vas te réveiller oui ?! Faun ! » Le gérant hurla en frappant plus fort sur la porte. Elle se réveilla aussitôt. Ah oui, elle travaillait ce matin. Et connaissant Warban, s'il venait la réveiller ainsi, c'est qu'il y avait déjà des clients attendant à la porte de l'auberge ou même que les autres filles étaient débordées par les demandes. Elle sortit du lit comme une tornade, enfilant son uniforme le plus vite possible, et se batailla avec ses cheveux quelques minutes avant d'arriver à les attacher rapidement en une simple queue de cheval surmontée d'un ruban blanc assez conséquent. Elle ouvrit brusquement la porte.

« Je suis là ! Désolée ! » Elle s'excusa tout en se penchant légèrement en avant. Son gérant, un grand Aéthien dans sa cinquantaine l'observait d'une mine renfrognée, très peu satisfait du retard de la jeune femme. Elle se releva et le regarda d'un œil suppliant, elle savait qu'elle était en tort, et elle ne comptait pas manquer de respect au seul homme ailé qui avait bien voulu l'engager. Ses yeux gris dérivèrent vers l'étage du dessous, où de nombreux clients étaient attablés, riant avec leurs camarades ou toujours somnolant, au vu de l'heure assez prématurée de la journée. Les ailes grises de Warban s'étendirent un peu, pour les cacher de leur vue et éviter de créer une scène devant ses précieux clients.

« Écoute, Faun, je comprends bien ta situation mais si tu n'es pas dans la possibilité de te réveiller à l'heure je n'aurai pas la possibilité de te loger ainsi longtemps. » Elle acquiesça, l'homme avait raison. Elle devait s'apprendre à s'échapper de ce rêve qui la hantait toutes les nuits. Il était assez patient avec elle pour ne pas la mettre à la porte après ses nombreux retards, elle n'allait pas le contredire sur ses fautes.

Elle s'empressa alors de descendre les escaliers et de s'occuper des Aéthiens attablés, qui n'attendaient qu'elle. Il y avait d'autres filles pour servir les clients, mais son côté exotique semblait attirer les hommes ailés et amenait un beau petit nombre de nouveaux clients. Le cuisinier lui, était seul et avait de plus en plus de mal à gérer autant de commandes. En quelque sorte, il maudissait Faun, elle et ses oreilles rondes et son apparence semblant venue d'ailleurs. Elle qui était plus petite que les autres serveuses, et qui ne faisait que d'envoyer des sourires charmeurs aux hommes de la salle. Elle ne faisait que lui ramener plus de travail. Alors qu'elle venait de retranscrire les demandes des clients au cuisinier, elle remarqua qu'un groupe de soldats, pour la plupart ailés, l'observait, l'un d'eux leva la main pour l'appeler. Ils étaient tous habillés d'un vêtement militaire bleu pâle et un blason sur leur épaule représentait un pégase cabré, montrant une expression de détresse. Des gardes de la famille Sylswith accompagné de leur Seigneur. Ce dernier arborait un sourire presque inquiétant en la regardant. Elle sentit son cœur se serrer, elle n'avait jamais été fan de ses visites. Cette fois, il avait amené avec lui son garde du corps personnel. Elle leva les yeux vers ce dernier qui était debout dans le coin de la pièce, n'ayant pas été donné le droit de s'asseoir. Elle devait sa tête pour observer son visage tant l'homme était grand, elle n'avait jamais vu quelqu'un lui ressemblant. Ses yeux entièrement noirs étaient fixés devant lui, dans le vide, il arborait de longs cheveux noir corbeau qui retombaient sur ses épaules. Contrairement aux soldats, il portait des vêtements légers et peu protecteur. Son torse était recouvert d'une chemise large blanche et il portait un pantalon noir qui tombait presque en lambeaux accompagné de bottes elles aussi en mauvais état. Un large collier de fer l'étranglait presque, elle pouvait y lire des mots dans une langue qu'elle ne connaissait pas encore parfaitement : « Υπακοή ». Elle réfléchit une seconde avant de comprendre la signification du mot : « Obéissance ». Ce genre de langage était utilisé uniquement pour les enchantements.

« Alors, on n'a jamais vu un gyn avant ? » Ricana Sylswith. Il montra du menton ce dernier, qui envoya un regard bref vers la rouquine avant de reprendre son observation contemplative de l'auberge. Le regard de Faun retomba sur le baron. Elle se demandait souvent comment il pouvait trouver le temps de venir si souvent sur son lieu de travail avec toute ses responsabilités. Ses traits durs et son sourire sournois ne lui avaient jamais inspirés confiance et elle pouvait presque sentir son aura nuisible quand elle l'avait rencontré pour la première fois.

« Ah, désolée Mon Seigneur. Non, c'est la première fois » Elle lui servit un faux sourire avec cette phrase et se pencha légèrement, pour montrer son respect à l'homme devant elle. En vérité, elle ne le supportait pas, il était d'une arrogance sans nom et venait de temps à autre à l'auberge pour lui demander des choses qui ne faisaient pas partie de ses tâches habituelles en tant que serveuse, que son gérant lui demandait d'un regard de réaliser, bien sûr. Elle avait déjà dû se pencher de cette façon devant des nobles, mais Seigneur Sylswith était l'un de ceux qu'elle étranglerait si elle en avait l'occasion.

« Bien, bien. Tu n'as pas besoin de faire sa connaissance. Il est seulement là pour montrer ma puissance au village. Ces derniers temps les villageois ont tendance à manquer trop de respect à mon goût. » Il n'avait pas vraiment beaucoup de pouvoir. La région dont il était responsable était pauvre et peu avantageuse, mais il profitait de ses habitants au maximum qu'il le pouvait. Il poussa légèrement le garde assit à côté de lui et tapota la place qu'il occupait en observant Faun d'un œil inquisiteur. Elle envoya un regard vers son gérant, il acquiesça.

Évidemment.

Elle soupira discrètement et alla s'asseoir à côté de l'homme aux cheveux poivre et sel. Ses yeux bleus se posèrent sur elle, bien content de voir la jolie jeune femme s'asseoir près de lui. Il passa son bras autour de son épaule et la serra un peu trop contre lui à son goût. Mais elle ne fit rien paraître. Les autres serveuses lui envoyèrent un regard compatissant quand elles passaient près de leur table.

« Alors, petit oiseau, tu ne vas pas nous chanter une chansonnette ? » Il la regardait, de l'impatience dans ses yeux. Sa demande était assez anodine, à chaque visite il demandait qu'elle chante et ce depuis qu'il l'avait entendu chantonner en lui servant sa boisson. Elle ne se considérait pas comme une grande chanteuse, mais il avait de l'intérêt pour sa voix. Et elle ne pouvait rien faire d'autre que de s'exécuter.

Elle commença à chantonner, en cherchant les paroles de cette chanson qu'elle avait en tête dont les paroles étaient d'une langue inconnue. Elle savait ce dont la chanson parlait, au fond d'elle. Elle parlait de fuir, de trouver un lieu où elle se sentait à sa place. Cette chose qu'elle n'avait pas encore ressenti depuis qu'elle s'était réveillée, il y a quelques mois, sans souvenirs et perdue. Elle pouvait presque entendre un violon accompagner sa chanson alors que sa voix continuait de monter en puissance, l'auberge était silencieuse. Chanter était l'une des choses qui la faisait se sentir en sécurité, au milieu de cet environnement dont elle ne connaissait presque rien. Elle avait toujours eu l'impression de revenir à un temps où elle était entourée de personnes qui l'aimaient pour ce qu'elle était. Personne n'osait dire mot face à la passion de la jeune femme. Et quand elle se rendit compte que l'auberge entière l'observait, elle se tût. Ses yeux rencontrèrent ceux du gyn, qui avait l'air d'avoir compris les sentiments derrière sa chanson, étrangement. Un de ses sourcils étaient levé de façon presque burlesque et il s'était légèrement penché vers elle, comme pour l'entendre un peu mieux de là où il était. Elle se sentit cramoisir face à toute l'attention.

« AHA ! Tu as définitivement du sang de Nymphe ! Tu les as tous séduit ! » Cria presque seigneur Sylswith en riant grossièrement et en tapotant le bas du dos de la jeune femme, qui ne pouvait s'empêcher d'être écœurée par le rapprochement de l'homme.

Ce n'était pas la première fois que Faun entendait des hommes l'appeler en partie une nymphe. La plupart des villageois était persuadés qu'elle était une bâtarde entre deux races différentes et lui envoyaient des regards méfiants lorsqu'elle se décidait à sortir de son lieu de travail. Évidemment, elle était considérée comme résultat d'une union interdite. Mais le village s'était donné pour objectif de déterminer son origine dont elle ne se souvenait pas elle-même. Un petit gloussement s'échappa d'elle face à la réaction du noble et acquiesça. Elle se détestait pour montrer une façade si contraire à son véritable caractère, mais elle avait besoin de ce travail.

« Vous me flattez, mon Seigneur. » L'homme se mit à sourire également, mais de façon moins innocente. Son sourire était carnassier, comme un loup observant sa proie agir innocemment avant qu'il ne commence à la poursuivre. Ses yeux restèrent posés sur elle un long moment alors que les soldats riaient et parlaient eux aussi de la jeune femme et de ses chants. Elle semblait être leur sujet de prédilection. Elle, pendant ce temps, faisait de son mieux pour s'empêcher de bousculer l'homme qui respirait presque à son oreille tant il était près de son visage.

Il la laissa enfin vaquer à ses occupations. Elle put repartir vers les autres tables et reprendre de nouvelles commandes. Après cela, la matinée passa assez rapidement, les tables étaient rarement vides et elle faisait de son mieux pour garder le rythme. La fin de matinée passée, elle monta les escaliers avant d'être arrêtée par Warban. Il portait une expression gênée et l'invita à le suivre. Elle le fit aussitôt et entra dans une pièce à l'écart, comportant un sofa et où la luminosité était assez sombre.

Il se laissa tomber dans le canapé principal et lui montra du menton un des fauteuils face à lui. Évidemment, elle était inquiète à la vue du visage déconfit de l'homme qui l'hébergeait. Une vague de doutes vint la parcourir et elle s'assit, se demandant ce qu'il allait bien pouvoir lui arriver. Le regard fatiguant du gérant se posa sur elle, ses yeux étaient emplis de doutes. Même avec son côté renfrogné, Warban était un homme bon, il l'avait employé à la seconde où elle s'était présentée et lui avait proposé un toit au-dessus de sa tête. Il ne l'avait jamais puni pour ses retards le matin, même s'il ne se réservait pas de la « menacer » pour donner l'exemple aux autres filles.

« Ce que je vais te dire ne me fais pas plaisir. Malgré tes quelques retards tu attires des clients et tu travailles bien. » Le début de conversation ne plaisait pas à Faun. Elle sentait bien quelle direction les paroles de l'aéthien prenaient. Elle acquiesça, pour l'encourager à continuer. Warban soupira, porta sa main à sa nuque et leva les yeux vers elle.

« Sylswith est venu me voir à propos de toi. Il veut que tu deviennes femme de chambre dans son domaine. » Elle écarquilla les yeux. Femme de chambre ? Pour ce... noble irrespectueux ? C'était une première. Elle secoua la tête, ne voulant pas imaginer l'idée de se retrouver dans la même demeure que lui.

« Je sais, je sais. Mais il te veut, et si je te garde, ça va m'attirer des ennuis. Et puis tu seras mieux payée. » Elle lui envoya un regard interrogateur. « Ses mots. Je sais que tu ne l'apprécies pas... Je comprends. Mais je ne peux malheureusement rien faire. » Elle sentait bien dans son ton qu'il était désespéré et qu'il ne pouvait effectivement pas faire quoi que ce soit pour l'aider à se sortir de la situation. Et elle avait besoin de cet argent.

« Très bien... Quand ? » Elle demanda, quelque peu attristé de devoir quitter l'établissement qui l'avait abrité pendant plus d'un mois.

« Demain matin, à l'aube. Je t'y amènerai... Je veux au moins faire ça. » Il déclara. Faun lui sourit, reconnaissante de son offre. Elle se leva et se dirigea vers la porte. Après un coup d'œil vers l'homme, elle sortit vers la pièce principale, là où tous les clients riaient, complétement alcoolisés. Parmi eux, au fond de la pièce, elle surprit le dyn, toujours debout et signe que son maître était toujours là. Il la fixait, et même lorsque son regard croisa le sien, il ne détourna pas ses yeux. Elle s'arrêta quelques instants pour lui montrer qu'elle ne démordra pas. Sans doute était-ce un moyen pour elle de montrer sa colère face à la nouvelle que l'on venait de lui annoncer. Une ou deux minutes passèrent avant qu'il finisse par sourire et ses épaules s'agitèrent un peu. Était-il en train de se moquer d'elle ? Elle leva les yeux au ciel avant de partir vers sa chambre afin de préparer le peu d'affaires qu'elle possédait avant son départ.

Ah, tous les sous fifres de Sylswith sont les mêmes. Pensa-t-elle.

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