La Méduse de l'Espoir
SPOIL DANGANRONPA 2
TW : Pensées sur une relation toxique, des abus, des menaces, du su*cide
Nagito Komaeda était mort.
Je me suis enfin débarrassé de toi, Nagito Komaeda, songeai-je, admirant distraitement la cime des arbres. Mes pieds battaient dans le vide avec une lenteur infinie. Je me suis débarrassé de toi, Nagito Komaeda, me répétai-je. Alors pourquoi est-ce que je ne me sens même pas un petit peu soulagé ?
Un vide abyssal avait écrasé ma poitrine. J'avais toujours pensé que lorsque toi, mon cher petit-ami, serais mort, je serais enfin heureux. Je pensais que lorsque ta folie me quitterait pour de bon, j'allais sortir la tête de l'eau. Regarder le monde d'un œil nouveau, de l'œil d'une personne débarrassée de sa noirceur.
Mon âme était-elle si sombre pour qu'elle soit vide à son départ ?
Peut-être qu'elle était suffisamment claire pour avoir envie de pleurer ta mort. Quelle idiotie, n'est-ce pas ? Comme si j'allais pleurer un déchet comme toi. Ma poigne se serra si fort que mes jointures finirent blanches, comme tes cheveux. Quelque chose de chaud coula sur ma joue ; je relevai la tête.
Tu étais un déchet, le pire déchet que cette planète ait vu naitre. Même mort, tu continuais à me faire fondre en larmes. Je n'avais jamais vu quelqu'un d'aussi toxique que toi – à part peut-être moi.
Je te détestais, je te détestais aussi fort que mes méduses. Vous étiez pareils : gluants, venimeux, dangereux, laids au possible. Sortir avec toi, c'était comme plonger la main dans un aquarium rempli de méduses. Pourtant, j'avais continué à mettre la main dedans, encore et encore.
Mais si je te détestais, pourquoi est-ce que mon cœur tremblait si fort ? Pourquoi est-ce que ma vision était si floue, alors que je n'avais même pas bu ? Je rejetai ma tête en arrière ; elle se cogna contre le mur derrière moi. Au fond de moi, je le savais, mais ça faisait tellement de mal de l'admettre.
Je t'aimais, je t'aimais aussi fort que mes méduses. Vous étiez pareils : insaisissables, envoûtants, rayonnants, magnifiques au possible. Sortir avec toi, c'était comme s'échouer devant un aquarium rempli de méduses. Alors, j'avais continué à passer du temps devant elles, encore et encore.
On dirait bien que malgré tous mes efforts, ta folie avait fini par déteindre sur moi. Depuis combien de temps ? Depuis combien de temps cette partie de mon cerveau était née ? Cette partie qui n'arrivait qu'à haïr ce que j'aimais, à aimer ce que je haïssais ? Peut-être qu'elle existait bien avant notre rencontre. Peut-être qu'elle prenait de l'ampleur à cause de notre relation.
Je ramenai mes jambes contre mon torse. Sous mon corps, le béton me faisait affreusement mal. Mais jamais plus que toi, ne t'inquiète pas. Tu l'avais toujours voulu, et tu avais toujours réussi à être celui qui me faisait le plus souffrir. Je me demande si à ce jeu-là, j'avais plus de points que toi. J'aimerais dire que non, mais n'est-ce pas trop tard pour faire comme si j'avais été l'unique victime de cette histoire ?
Je n'aurais jamais pensé qu'un jour, j'utiliserais le mot victime pour parler de nous. Je n'aurais jamais pensé qu'un jour, j'utiliserais le mot histoire pour parler de notre relation. Mais au final, c'était juste ça. Une histoire, une stupide histoire, dont aucun chapitre n'avait d'incidence sur les autres.
Comme si, à chaque fois que mon regard tombait sur toi, j'oubliais tout le mal que je t'avais fait et que tu m'avais fait. Et je retombais follement amoureux de toi. Une partie de moi continuait d'espérer que c'était aussi ce que tu ressentais avant de mourir.
Des spasmes transpercèrent mon corps. Non. Tu ne le ressentais pas. Parce qu'au moment où tu étais parti, tu ne te souvenais plus de moi, de notre rencontre, de nos ruptures, de nos réconciliations, de tes menaces, de mes menaces, des marques, de mes abus, de tes abus, des nuits passées à la rue, sous le pont.
Il parait que dans les couples sains, on se rencontre, on s'aime, on se dispute, on retourne l'un vers l'autre, et l'éternité s'écoule dans l'amour. Étrange, hein ? Pas de place pour les ruptures, les menaces, les marques, les abus, la rue. Qu'est-ce que nous avions loupé, Nagito ? Comment avions-nous fait pour devenir aussi toxique l'un envers l'autre ?
Est-ce que c'était toi qui avait commencé à me menacer ? Est-ce que c'était moi qui avait commencé à te blesser ? Quand avions-nous commencé à se retrouver sous ce pont, dans cette chambre d'hôpital qui nous était si familière ? Ce n'était pas de notre faute...C'était la seule explication. Nous avions essayé de se séparer. D'arrêter de se faire du mal. Si rien de tout ça ne marchait, c'était que nous étions destinés à se faire du mal ensemble, non ?
Nagito, quel espoir pouvons-nous tirer de tout ça ?
Rien, soufflas-tu à mon oreille. Nous sommes des déchets de la société : mon talent est inutile, et toi, tu n'en as même pas. L'espoir est une notion bien trop lointaine pour nous, tu sais. Comment as-tu pu penser un seul instant que tu pouvais l'atteindre, toi, un simple animal parmi tant d'autres ?
Je pensais devoir attendre quelques semaines après ta mort pour commencer à t'entendre parler dans ma tête. Il faut être vraiment fou pour ne pas s'en étonner. Tu n'étais qu'une création de mon cerveau, pourtant, je me remis à pleurer quand tu te tus. Au final, tu mourrais une seconde fois.
C'était trop douloureux, beaucoup trop. J'avais beau me frapper le crâne contre le bâtiment, tu ne parlais pas. Et maintenant c'était le sang qui coulait sur mon visage, malmené par mes larmes. Tout ça, c'était de ta faute. C'était de ta faute si je souffrais autant. Pourquoi n'avais-je pas profité de ton vivant pour te faire si mal que tu aurais été incapable de t'en relever ? Tu serais mort de ma faute. J'en aurais sûrement tiré plus de satisfaction.
Mes jambes tremblaient lorsque je m'étais relevé. Comme d'habitude, je n'avais pas peur. Le vide ne me terrifiait que quand il était à l'intérieur de moi. Jusqu'à la dernière seconde, j'y croyais, Nagito.
Je croyais que tu me rattraperais, alors je sautai du toit de cet immeuble.
Coucou ! Je le pose là, comme ça, en espérant que ce one-shot sera un peu populaire...J'écris une fanfiction Danganronpa, Remember Despair. Le lien de la tuerie en commentaires !
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