Je posais le petit stylo bille sur la feuille, il était vide. C'était le 3 eme que je finissais en à peine une semaine, mais bon, si on compile les heures d'utilisation en cours et celles à la maison, c'est compréhensible.

J'avais fini.
Enfin fini.

Je devrais être heureux. Où bien...fier. J'en sais rien.
Demain, ce sera l'enterrement collectif, tout le monde sera présent. J'ai presque pas envie d'y aller, ce sera long, et puis revoir mes amis.... C'est glauque.
-Max ? Tout va bien ?
Les larmes coule à flot, je dois ressembler à une fontaine. Devant ma mère, en plus.
-Chhht.... Max....
Elle me prend dans les bras, c'est chaud, ça fait du bien, mais ça n'aide pas.

-Maman.... On pourra aller à l'enterrement à pied ? Je veux pas prendre... le bus.
Un sanglot m'échappe.

-Max, si jamais, nous, on mange en ville, tu veux venir ?
-Pas moyen, mec, j'ai rencard avec ma tante et mes cadeaux d'anniversaire.
-MAIS T'ES AMOUREUX DE TA TANTE ???
-Mais non, Babylone, c'est une expression.
-AAAAAAH OUF !!!!
-Bon... à tout à l'heure, j'ai allemand, moi.
-Avec Mme. Gehrig? Merde, t'as pas de chance.
-Rhoo... vous abuser, elle est sympa....

Je me rappelle de chaque derniers mots. De chaque personne.
Babylone.
-Hey, bon rencard, hein !! OÙ LE MENTEUR IL EST AMOUREUX.... EUH AMOUREURE!!!
Tess.
-Tcho !! Rendez-vous à la médiathèque!!
Deva.
-Salut !!! Oublie pas de saluer ta mère pour moi !!
Baptiste.
-À CAUSE DE TOI, ON VA SE TAPER LES SUSHI !! MOI, JE VOULAIS UN HAMBURGER !!!
Robert.
-T'as intérêt à nous rejoindre demain, marre d'être que deux mecs, les filles sont insupportables...

Un accident de bus.
Ma mère venait me chercher en Uber, nous n'avions pas de voiture. Les autres, eux, ils ont tous pris le même bus. Il y a eu un accident. Une voiture, avec un mec bourré, si j'ai bien compris, qui conduisait à contre sens. Le chauffeur a paniqué, et s'est fracassé contre un mur. Il a tué deux passants, une mère et son fils.

Le bus a explosé, il en est resté uniquement deux survivants. Brûlés, traumatisés, incapable de poser le pied à terre jusqu'à leur dernier souffle. Deux filles, je crois. Deux inconnues.

-Oh... je vois. Je... donnez nous le plus de nouvelles possible, et je vais parler à Max.
C'était la première fois que je voyait ma mère pleurer. Son maquillage d'habitude impeccable coulait de partout et ses cheveux étaient emmêlés.

Ils sont mort comme ça, sur le coup.
On a retrouvé leurs cadavres, brûlés et en sang, inerte.
-Max... La famille de Babylone a insisté pour que tu fasse un dernier hommage au disparut, jeudi. Ils.... Ils te propose de faire un discours...
J'étais sur le point de rétorquer qu'elle avait du se tromper, que Babylone n'avait jamais eu de famille, puisque qu'elle était adoptée.... Mais une boule au ventre me bloqua le souffle.
Un dernier hommage ?
Un dernier ?
Comment cela pourrait être le dernier ?

Un livre. C'est une bonne idée, pas vrai ?
-Eh, vous voulez un secret sur Deva ?
-Vas-y, elle écoute pas...
-Elle lit des fan fiction Wattpad genre ENEMIES TO LOVER !!!!
Une touffe de cheveux brune est arrivée de nulle part et a menacé Babylone avec un regard.... Flippant.
-Babylone....tu veux mourir?
Deva n'a jamais été la plus forte du groupe, je pense que Tess la battait clairement. Mais elle faisait si peur, sa mentalité était si.... Différente. Le plan pour brûler notre bahut n'était pas le fruit de mon imagination, j'ai retranscrit LITTÉRALEMENT ce qu'elle disait tout les jour.

Baptiste n'a jamais aimé Tess, Tess n'a jamais aimé Baptiste, mais les charrier la dessus était un de mes passe-temps favoris. Robert et Deva n'étaient pas très proche non plus, mais parfois, ils se glissaient un regard complice, et ça m'a inspiré.

Babylone, elle.... Et bien, elle était comme ça dans la vraie vie, et elle l'a toujours été.

Quand à Petra Vetra... et bien, elle existe. Comme décrite, comme dites. Une sorcière.

Le jeudi, nous sommes aller à l'enterrement.
J'ai lu mon livre en entier, ça a duré environ une heure. Mais je sentais les larmes couler, les derniers souvenirs et émotions présents autour de moi.
Au premier rang, il y avais le père de Tess, un grand hollandais blond, qui, d'habitude, avait toujours le sourire au lèvres. Aujourd'hui, j'aurai pu dire que c'était pareil que d'habitude, car oui, il souriait toujours. Tristement. Les yeux gonflés par les larmes, les joues humides. Sa sœur aussi était là, une jolie blonde d'environ 16 ans, je crois.

Quand à Deva, toute sa « familia » italienne était présente, même son petit frère, qui gigotait sur le banc, sûrement complètement perdu fasse à la situation. Celui de Robert, lui, restait sage dans son coin, regardant longuement ses chaussures.
Pour Baptiste, il y avais son père et sa mère, qui étaient habillés en jogging sportif, comme d'habitude. Si les sanglots de déchiraient pas la femme, on aurai pu croire à un jour normal.

Quand à Babylone....
Apparemment, elle avait un père et une mère. Une belle femme mince au cheveux brun clair, moucheté de blanc, et un homme plus petit que la moyenne, sûrement autant que la femme. Des petites lunettes rectangulaires et un nuage de cheveux de jais. J'ignore comment ils on pu pondre un gosse blond, mais on ne sais jamais, l'adoption est toujours possible.
Babylone avait un petit frère. J'ignorais entièrement cette information. Il ne devait pas être plus âgé que celui de Deva, avait lui aussi de court cheveux blond de paille, et ressemblait beaucoup à mon amie.
Une vague de tristesse s'emparait de moi à chaque respirations, ces pauvres familles détruites, tout ça à cause des sushis que Tess et Deva voulaient tant.

On a qu'à remettre la faute sur eux. Sales sushis merdiques.

Aurevoir, mes amis.
Puissiez-vous vivre en paix, et attendre patiemment mon arrivée parmis vous.

Mais la vie doit continuer.

Pas vrai ?

Fin.