Deva
Plus rien n'allais, c'était n'importe quoi. Et encore, ce n'était pas la pire épreuve que nous avons vécu.
Elle vient un peu plus tard, d'ailleurs.
Je me suis prise une balle de pistolet dans la bras, et j'en garde encore la cicatrice.
Vous savez, chaque matin, je me réveille, et je vois cette marque ronde et boursoufflée qui me rapelle sans cesse la mort. C'est pour cela que nous avons décidé de parler de ce qu'il nous est arrivé, pour que personne ne revive la même chose.
Tess et Baptiste ont un doigt en moins. Maximilian est aveugle d'un œil.
De simple blessures qui nous rappellent des souvenirs monstrueux.
-Un plan infaillible!!
J'ai faillit me lever pour éclater de rire. Faillit, parce que je n'avais pas totalement le cœur à ça.
La dernière fois que Max a eu un plan infaillible, on a tous fini en retenue.
Quand il a allumé le briquet, j'ai vu une sorte d'espoir. Une petite lumière au bout du tunnel qui nous mènerait en sécurité.
Le visage de Gwen s'est décomposé, elle s'est téléportée en nous fusillant du regard et en crachant comme derniers mots:
-De toute façon, vous finirez bien par mourir de faim !!
J'ai toujours sus déceler le mensonge ou la peur chez quelqu'un. Souvent, Tess et Babylone s'amusaient à me faire des blagues, en tentant de me faire croire des âneries. Tout le monde tombais dans le panneau, sauf moi, et j'avais souvent raison.
Pareil pour le pour, le jour où Robert avait mangé mon pain au chocolat, il tremblais en jurant sur sa vie qu'il ne recommencerais plus, je me demande bien pourquoi il avait si peur. C'est vrai quoi, je lui ai juste cassé un doigt, y'a pas de quoi foutter un chat.
Sur le visage de Gwen, c'est le mensonge comme la peur que j'ai lu.
La peur du feu.
Le mensonge de notre mort.
Tout ce qu'elle disait inspirait le contraire, et bizarrement, ça me faisait chaud au cœur.
Mais celui-ci s'est refroidi quelque secondes plus tard, après un cri désespéré de Babylone.
C'était la première fois que je la voyais comme ça. Elle avait beau toujours être une drama queen (La preuve, nous avions un jeu auquel nous jouions souvent, nommé voiture jaune. Dès qu'on en vois une, on se tape mutuellement l'épaule en hurlant VOITURE JAUNE, logiquement. Je le lui ai fait une fois, sans même frapper de toute mes forces, et elle a hurlé que je lui avait cassé l'épaule....je vous jure.....) mais ce jour là, je crois qu'elle ne feintait rien du tout.
Sûrement parce que elle n'a jamais vu la mort de près, je suppose.
Je rampais le plus rapidement possible vers mes amis, qui s'amassaient déjà autour de quelque chose que je peinais à voir.
Au bout d'un certain temps, Max a éteint son briquet qui me permettait d'apercevoir le corps inerte et ensanglanté de Louis.
Après Gabrielle, il fut la deuxième victime collatérale de Patricia Detraz.
On m'a appris dernièrement que l'ont avait pas encore retrouvé son corps, qu'apparemment, il flottait encore et jusqu'à la fin des temps de la vase du canal souterrain de notre collège.
-LOUIS !!! HOUHOU !!! LOUIS BORDEL !!!
Babylone lui frappait les joues, elle s'énervait, elle ne comprenait pas.
-Ça sert plus à rien....
-Mais non.... Il est juste évanoui.... Hein ?
-...
-Deva, t'as fait le stage de médecine, dit moi, il est juste évanoui hein ?
-...
-Il ne respire pas... IL FAIT SÛREMENT UNE BLAGUE, HEIN !! ALLER, DEBOUT LOUIS, C'EST PLUS DRÔLE !!!
-Babylone..... arrête....
Je crois que je ne l'ai jamais vue pleurer avant. Toujours joyeuse, casse cou, et le sourire au lèvre même quand on lui distribuait une punition.
C'est drôle, parce que ça n'a pas changé.
Elle n'a pas laissé une seule larme.
Elle les a gardées au fond d'elle, mais le traumatisme est resté. À l'hôpital, quand on nous examinait, elle regardait le vide, ne bougeait plus.
Vous comprenez, maintenant, pourquoi notre témoignage est si important ? Plus personne ne doit se retrouver dans la même situation que nous, et je compte sur ce bouquin et vous pour l'en empêcher.
Un grand bruit à interrompu nos pleurnicheries, une explosion.
Ça, je pense que c'est la pire chose que je n'ai jamais vécue.
La pire peur.
Le feu.
Combiné à des âmes, des âmes de mes grands-parents décédés, les âmes du cimetière glauque où je jouais quand j'étais petite, les âmes de mes amis, qui couraient à côté de moi.
Tout ça dans une explosion de feu brûlant, tuant quiconque le touchait, mais qui nous susurrait de venir à lui.
-AAAAAAAAH !!!
Grâce à la lumière, j'apercevais Robert, qui se tordait de douleur par terre, où toute l'eau avait dipsarut. En effet, pendant que nous pleurions la mort de Louis, la vase s'était retirée lentement.
-BORDEL, ÇA BRÛLE !!!
En effet, la moitié du visage de mon amis était calciné, ses cheveux restant avaient même quelques étincelles en leur bout.
Je tirait sur mes muscle, et lui attrapais le t-shirt pour le mettre debout.
Nous étions s'en train d'essayer de nous enfuir à l'inverse de la porte, car le feu sortait de là, elle s'était ouverte. Mais babylone peinait à nous suivre, elle traînait.
-GROUILLE !!
Le feu la talonnais, mais elle n'avançait pas plus vite. Au début, je ne comprenais pas pourquoi. Elle tenait le corps de Louis contre elle, ce qui la ralentissait un maximum.
Quand je m'en rendit compte, je lui hurlais à travers le tunnel:
-IL EST MORT, ÇA SERT PLUS À RIEN !!!
-ON VA S'EN SORTIR TOUS ENSEMBLE !!! C'EST MÊME TOI QUI ME L'A DIS !! TU TE RAPPELLES!!!?
Je me rappelais, bien évidemment.
Mais bon, c'était différent. On jouait au handball, au sport. On perdait, mais je rassurais Babylone avec un sourire, car elle était déçue, comme une petit fille qui avait fait tombé sa glace.
-On va s'en sortir, t'inquiète !! On va les écraser comme de sales fourmis rouges !! On va s'en sortir tous ensemble !!
Je secouais la tête pour oublier ce souvenirs, et hurlais:
-ON A PERDU APRÈS !! ÇA NE SERT À RIEN !! LAISSE LE, ON NE PEUT PLUS RIEN POUR LUI !!
les autres couraient déjà, perdant leur humanité, fuyant pour leur survie.
-JE REFUSE !!!
Je plongeais en arrière, chopait l'abrutie, et fonçais en direction des autres.
-NON !!!! ARRÊTE !!! FAUT LE SAUVER !!!
-FERME TA GUEULE !!!
Nous prenions de la distance avec le corps du pauvre garçon et de la chaleur étouffante qui avait commencé à brûler mes cheveux. Mais ce n'était pas fini.
Pas du tout.
-Deva, viens.....
-Deva... ça ne sert à rien de se battre...
-C'est moi, mamie !! Viens !!!
-Deva... rejoins nous !!!
Rien n'est fini. Même pas aujourd'hui.
Tout ne fais encore que commencer.
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