Baptiste
Je n'ai jamais eu aussi mal de toute ma vie.
La douleur envahissait toute partie de mon corps, et rien que je ne puisse faire ne pourrait y changer. Vous savez, je me suis déjà cassé un ou deux os, à ski, sûrement, ou bien un doigt, je ne me rappelle plus.
Mais ça...
Tout mes os étaient fracturés, les muscles foulés ou déchirés, articulations tournées dans le mauvais sens, chaque parcelle de peau brûlante, ongles percé, tout mes nerfs étaient en alerte.
Je n'avais jamais ressenti ça.
Quand j'ai entendu que Tess s'en allait, j'ai comme sentis une sorte d'explosion.
À l'intérieur de moi.
De la colère.
Pourquoi m'abandonnait t'elle ? J'avais besoin d'elle. J'avais besoin d'être rassuré, je ne voulait pas être seul....
Mais elle partait, sans un regard en arrière.
Non.
Mon corps a implosé, j'ai senti les poils repousser, mes yeux voir de mieux en mieux malgré l'obscurité de la salle.
Je regrettais instantanément mon « choix ».
C'est alors que j'aperçu, dans l'embrasure de la porte.... Un bel œil bleu. Un bleu océan, autour du quel s'enroulait de minuscule cils emmêlé. Babylone.
La pupille de l'œil a frémit.
J'ai su que je devait attaquer. Ce n'était pas un signal, juste un instinct.
Si Tess n'avais pas hurlé, je pense que j'aurai tué le bel œil bleu.
-BAPTISTE, NON !!!
J'ai retenu ma propre main avec l'autre, mais ça a quand même projeter Babylone à l'autre bout de la salle. Elle a poussé un petit cri d'animal à qui on brise la nuque rapidement, et un tas de pierre et de bois s'est écroulé sur elle.
Le cri de Tess avait juste retenu l'essentiel. Le feu brûlait en moi, j'avais faim.
Lentement, je marchais jusqu'à la dépouille de Babylone, qui essayait désespérément de se débattre, avant de sombrer les yeux fermés vers un autre monde.
Soudain, j'ai entendu des pas, comme retenus. On essayait de filer en douce. Mais l'odeur était la. L'odeur, le bruit, tout se combinait à la perfection et faisait vrombir mon ventre comme une moto (c'est pas moi qui a inventé ça, c'est Tess)
D'ailleurs, celle-ci se faisait méchamment piétiner par les autres fous, et je voyais bien qu'ils s'attardaient beaucoup sur son pauvre visage comprimé sous les coup de pieds.
J'avais envie de l'aider, je suppliais mon coprs d'obéir à ma volonté, mais non. La faim dépassait l'amitié. C'était la loi des loup-garou (je dirait pareil pour certains humains N'EST CE PAS BABYLONE???).
Soudain, il eu une nouvelle présence.
Froide.
Petra Vetra. J'étais habitué à force de la voir débarquer à tout vent. Elle se tenait derrière moi, je sentait sa tête derrière mon oreille.
-Donne-toi la mort.
La voix. La double voix.
Je levais automatiquement ma patte, sortait les griffes, et m'ouvrais la gorge en grand. La perte de sang fut soudaine, je vit noir.
Noir.
Silence.
Froid.
Douleur.
Je m'éveillais lentement. J'étais comme balloté sur le dos de quelqu'un. Un parfum d'eau de toilette et de sang vint chatouiller mes narines. J'ouvrais lentement les yeux, ce qui me montrait un « MAGNFIQUE » tissu rayé, partiellement déchiré et couvert de liquide rouge.
Bon, dis comme ça, vous aurez sûrement du mal à y croire, mais nous étions tous portés par les gros bras de Petra vetra, qui nous transportait comme de vulgaire sacs. Encore en vie.
Mais pas pour longtemps.
En effet, après m'être rendu compte de l'absurdité de la chose, je tournais la tête très lentement, afin d'éviter de me faire décapiter à cause d'un mouvement trop brusque. À côté de moi, Tess avais les yeux fermé, clos, son visage blessé de tout les côtés, vêtements à moitiés déchirés. Mais en vie.
À ma gauche, (Oui, PV semblait pouvoir supporter le poid de 3 adolescents dont une qui s'envoye des tartines beurre-nutella-sucre-smarties tout les matins), se trouvais Babylone, qui ronflait de plus en plus fort et qui gigotait, malgré le fait qu'elle soit endormie.
Il manquait quelqu'un.
Max.
Cette fois, j'arrêtais de prendre des précautions, et tournai la tête en vitesse x10, inquiet. Évidemment, ce n'était pas sans conséquence, PV me lâcha, et se tourna à son tour en un grand bruit, toujours avec mes amis dans ses bras.
Ses yeux bleu glacé me jugeaient de haut en bas, alors que j'essayais lentement de bouger, mais sans succès. La femme devant moi était sale, couverte de poussière et de sang, la peau écorchée à vif et les cheveux arrachés à certains endroits. La douleur ne semblait pourtant pas l'atteindre, elle se tenait droite, prête à tuer en quelques secondes.
Mes yeux baissait automatiquement, me rappelant soudain comment je m'étais retrouvé ici. Ma gorge semblait s'être complètement réparée, pareil pour mes os.
Mais je gardais d'affreux poils noirs, une pupille rouge et des oreilles de chat.
-Mmmh...Donne-moi une seule bonne raison de ne pas te tuer tout de suite.
Sa voix d'habitude si....double, paraissait plus normale, moins dangereuse, mais me fit tout de même lâcher un petit cri de peur.
-Réponds à la question.
Elle n'utilisait pas la double voix, sinon, j'y aurai été forcé, mais c'était comme si. Elle faisait tout autant flipper.
-Je....
Soudain, quelque chose se passa.
Alors la, c'était vraiment la chose la plus imprévue de tout ma vie, je peux vous le jurer. Je ne m'y attendais... mais absolument pas.
Un objet de petite taille que je n'arrivais pas à identifier sur le moment heurta violemment la tempe de Petra Vetra, ce qui l'a fit tomber sous le coup de la surprise, avec un jet de sang. Elle lâcha Tess et Babylone, qui s'éveillait lentement sur le sol.
Qui avait fait ça ??
Je tournais la tête dans la direction d'où venait le truc en métal et.... Maximilian se tenait là, essoufflé, le bras en l'air. Aucun doute, c'était lui l'auteur de cette attaque.
Je n'eut pas le temps de réagir, l'autre était déjà debout, tremblante de rage. On allait tous y passer à cause de Max. J'avais envie de l'étrangler, mais impossible d'accéder à mon souhait, il était trop loin.
-Je...
Un espèce de bruit sourd s'entendis au niveau de Max.
Il était derrière la porte, la sortie, barricadée de cadenas, de planches, de barbelé et autre. Un instant, je cru que c'était sa tête qui était tombée sur le sol, et avec appréhension, me tournais pour voir mon ami mort.
Il était bien là, vivant, les yeux ouverts en grands. Il regardait derrière lui.
Le bruit se répéta.
Boum.
Boum.
Boum.
C'était mon cœur ?
Non.
Boum.
Le dernier.
Une planche sauta, les vis qui la tenait attachée avec. Un visage se tenait derrière.
-PLUS PERSONNE NE BOUGE, ET VOUS, ENLEVEZ MOI CES PLANCHE !!!!
La police ?
C'est alors que je remarquais les lumières rouges et bleues qui passaient par la fenêtre. C'était évident. C'était la police.
-AU SECOURS !!! ON EST LÀ !!!
Je me mis à hurler sans réfléchir, oubliant Petra Vetra, qui ne réagissait absolument pas.
D'ailleurs, quand enfin on arriverai à retirer de plus en plus de planche, je repensait à elle. Je me tournais, et l'apercevais, elle était...
Terrifiée.
Elle se repris rapidement en voyant mon expression perplexe, et remit son écharpe en place.
-Rien.... Rien n'est encore finit.
Oh si.
C'était fini.
Les planches craquèrent toutes en même temps, laissant place à une effervescence de gens.
Mes parents, ceux de mes amis, des officiers, les pompiers, un médecin, des ambulanciers.....
Je regardais une dernière fois Petra Vetra, qui s'évaporait lentement en poussière, un doigt sur la bouche, comme pour nous dire de nous taire à jamais.
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