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La Tour Branlante

La Tour Branlante

Les fondations étaient branlantes et il le savait.

Il se devait de les réparer.

Il frappait sur les cellules de ses compagnons, en ouvrait certaine à laide de son trombone.

- Allez, venez, si vous rejoignez cette révolution, nous pourrons mettre à mal cet endroit et nous en sortir. Nous reconstruirons tout !

Comme à chaque fois, personne ne sortait, tout le monde préférait rester dans sa cellule, continuer sa routine. Il avait peut-être raison, peut-être que s'ils se joignaient à lui, ils seraient enfin libres, mais comment lui faire confiance ? Le plus simple est de continuer leur travail, de continuer à réparer ces engrenages crasseux afin de garder la tour approvisionnée en eau et en électricité. Leur condition était misérable certes, ils ne vivaient que dans une seule pièce composée d'un lit, d'une table et des engrenages qu'ils devaient réparer, mais cette situation est plus sûre et préférable que de mener une révolution inutile.

- J'admire ton courage, ça doit bien faire quoi, la sixième fois ce mois-ci qu'on t'enferme pour tentative de révolte. T'en a pas marre à force ?

- Un jour, j'y arriverai, je le sais, je le sens.

- Eh bien, continue d'y croire, mais vu comment c'est parti, je ne pense pas. Je sais que vos conditions ne sont pas les meilleurs, mais tu sais qu'ici, c'est pire, alors calme-toi un peu. C'est vrai que tu égayes mes journées et tu m'aides à faire la discussion, mais bon, je ne voudrais pas mettre un panneau « cellule réservée ». Les gens risqueraient d'encore plus se moquer de nous, déjà qu'ils pensent qu'on ne fout rien.

- Cela va faire cinq mois que je suis ici et j'ai bien dû passer trois mois dans cette piaule, mais je ne t'ai jamais demandé, comment es-tu arrivé ici ? Enfin, je sais que comme chacun de nous, tu es né dans cette maudite tour, mais comment tu as fait pour te retrouver coincé dans cet étage ? Normalement, les policiers se situent à un niveau supérieur, non ?

- Qu'est-ce que ça peut te foutre ?

- Toi et moi, on doit avoir un peu près la même histoire, car si tu t'es un minimum renseigné sur moi, tu as bien vu que je ne viens pas de cet étage.

- Très bien, si cela t'intéresse, ça me faire passer un peu le temps. Par contre, je te préviens, mon histoire est loin d'être la plus passionnante !

- Ce n'est pas grave, raconte quand même, je n'ai que ça à faire.

« Je ne sais pas si tu le sais, mais de base, nous, les policiers, vivons au quatrième étage. Notre condition est donc largement meilleure que la vôtre au septième même si ce n'est pas le grand luxe. Je vivais avec ma femme et ma fille, nous avions un petit appartement de fonction, comme tout le monde en fait ici. Nous étions tous les trois entassées sur des matelas crasseux dans la cuisine. La moisissure recouvrait la plupart des murs et la crasse s'infiltrait partout. Un peu comme vous ici, nos vêtements en étaient recouverts et l'eau ne suffisaient pas à la faire partir. On faisait avec. Cela ne m'a pas empêché d'être un excellent père. En voyant notre condition, je me suis dit qu'en travaillant avec acharnement, ma tendre fille pourrait prendre l'ascenseur pour accéder à un étage supérieur. »

- Je croyais que l'ascenseur ne pouvait faire que descendre ?!

- Si tu comptes me couper dans mon récit, tu vas devoir rester au mitard plus longtemps pour entendre la fin, et crois-moi que maintenant que tu veux la connaître, tu ne sortiras pas tant que ça ne sera pas le cas. Et en effet, l'ascenseur ne peut que descendre, c'est bien là le principe, mais je me disais qu'avec tous mes efforts, peut-être que quelqu'un aurait pitié et ferait exception. Quelle idée stupide !

« On n'a pas mal de travail et je faisais toujours en sorte de m'occuper des affaires qui me permettraient d'avoir le plus de reconnaissance même si cela signifiait rester au bureau pendant des heures, voire des journées. Je devais le faire, tu comprends. Quand j'avais de la chance, je rentrais vers deux heures du matin, le distributeur d'eau était souvent vide alors, je volais l'eau de mes collègues et quand ils s'en rendaient compte, je leur disais que c'était sûrement un de ces maudits cafards qui traînent de la tour qui a dû par chance réussir à s'infiltrer. Dans notre étage, les messages des haut-parleurs n'arrêtent pas débiter leurs « nouvelles », ça permettait de donner plus de crédit à mon histoire. Je leur disais qu'il allait falloir mettre des tours de ronde si ça continue. Quand le doute s'amplifiait, j'arrêtais de les voler et je me contentais d'essorer mes affaires en échange de sueur. »

- Pas très glamour tout cela, et tu sais que les « cafards » n'existent pas.

- Je t'ai dit quoi ! Et qu'est-ce que ça peut me faire ? Du tant que j'avais de l'eau, je me foutais bien de savoir si ce que je disais ou ce qu'annonçaient les haut-parleurs étaient vrais ? C'est même à cause de ça que j'en suis là.

« Au fur et à mesure que les jours passaient, la moisissure s'étendait et de plus en plus de crasse tombait, remplissant des casseroles entières en quelques heures, je devais souvent faire appel à un collègue qui s'y connaissait un minimum pour me décrasser la tuyauterie, il me donnait aussi des conseils contre la saleté, mais rien ne fonctionnait réellement. Alors, quand je rentrais, je passais des heures à prendre une brosse et du savon à récurer pendant des heures. Je ne dormais presque plus et parfois, j'arrivais en retard au travail, un comble sachant qu'il me suffisait de traverser un seul couloir pour arriver au commissariat. C'est peut-être pour ça qu'ils ont installé mon lit en face de vos cellules ici ! À vrai dire, cela ne me dérangeait de passer mes nuits à nettoyer, il le fallait, pour ma femme, pour ma fille.

Mais, il y a six mois environ, alors que je rentrais, j'ai vu ma fille, recroquevillée sur elle-même et crachant ses poumons. Ma femme, impuissante, lui tapant le dos en espérant que cela laide. Au bout de plusieurs minutes, elle allait mieux alors, j'ai voulu lui servir un verre d'eau, mais il y a eu panne généralisée. À notre niveau, nous n'avons pas de générateur ou de réserve de secours, seulement les deux premiers étages y ont accès. Ma fille vomissait sans cesse, je la voyais dépérir et se déshydrater rapidement. J'étais inutile, je ne pouvais rien faire.

L'ascenseur est arrivé, je ne comprenais pas trop pourquoi, nous n'avions rien fait avec ma femme alors pourquoi nous rétrograder ? Un panneau lumineux s'est activé au-dessus, nous indiquant qu'il venait chercher notre fille pour l'emmener deux étages en dessous, celui dédié à la santé. »

- Comment cela se fait que la santé soit à un niveau aussi bas ? Pourquoi est-il au sixième étage ? Les conditions doivent y être déplorables, si la crasse abondait déjà à ton étage, elle doit recouvrir le sol et le plafond à celui-ci. Regarde, rien que là, on ne peut pas faire en pas sans être recouvert ! Tu as fait quoi du coup ?

- Je n'ai pas eu trop le choix, si je ne la mettais pas dans l'ascenseur, j'aurais été accusé de complotisme et de révolte. J'aurais donc été rétrogradé et ma fille m'aurait été prise de force.

« Je l'ai de ce fait mise dedans. Après tout, je n'avais rien à craindre, selon les moniteurs qui nous vantaient chaque jour dans les oreilles les mérites du système de la tour avec un taux de criminalité qui n'aurait jamais était aussi bas et un système de santé irréprochable et que les seuls problèmes auxquels nous devions faire face étaient les « cafards » qui rôdaient près de la tour. »

- Et tu croyais en ces nouvelles, toi ? Laisse-moi rire !

- Tu veux connaitre mon histoire ou non ? Car là, je commence à avoir un doute au vu du nombre de reproches que tu me fais. Et puis pourquoi j'aurais remis en doute l'histoire que nous débitent ces machines, j'étais un employé modèle sans problème avec la justice, je n'écoutais donc les nouvelles que d'une oreille, tant que ça ne parlait pas de moi, j'étais content et je me foutais du reste. Et tu vas me dire que toi, tu as toujours remis en doute les messages ?

- En partie, mais vas-y, continue, je me tais promis !

« Je l'ai donc mise dans l'ascenseur et j'ai attendu. J'ai attendu des jours, des mois, mais rien. Jamais l'ascenseur ne remontait et il ne m'a jamais rendu ma fille. Je ne sais pas ce qu'elle est devenue. Est-elle morte ou vivante ? Je n'en sais rien et je ne préfère pas le savoir. Quand je posais trop de questions, on me mettait devant un ordinateur avec un docteur qui me laissait lui poser des questions. C'était toujours le même discours, que ma fille allait bien, mais qu'elle était trop épuisée pour qu'elle puisse remonter, je ne pouvais pas non plus descendre sous risque de tomber moi aussi malade ou que je contamine les différents patients. Parfois, on me rassurait en me disant que son état de santé s'améliorait et que je pourrais la revoir dans la semaine. La semaine passée, mais rien et quand je questionnais pour savoir pour, on ne me la rendait pas, le médecin m'apprenait que son état s'était rapidement dégradé et que la moisissure avait envahi ses poumons, mais que ce n'était pas bien grave, car ils la surveillaient de près et qu'avec leurs nombreuses machines, ils allaient la guérir au plus vite. Je la voyais alors entre la vie et la mort, allongée sur son lit d'hôpital blanc, dans une chambre entièrement blanche, passant ses journées à dormir, un masque sur la bouche pour l'aider à respirer et des dizaines de machines autour de son petit corps pour la soigner. Quelle vision horrible ! On n'arrêtait pas de me répéter qu'elle allait mieux puis on me disait que ça avait empiré, finalement, je n'ai jamais vraiment su comment elle allait. Est-ce que l'on me disait la vérité ou alors, est-ce que l'on me mentait ? Je ne sais pas.

J'en avais marre d'attendre et d'espérer, je passais à ce moment-là mes journées et mes nuits au boulot. Je ne voyais presque plus ma femme et à chaque fois que je la revoyais, elle dépérissait un peu plus. Nous n'étions plus que l'ombre de notre passé.

Parmi les enquêtes que l'on me proposait, je faisais en sorte de choisir celles qui me permettraient d"aller à l'étage santé, mais à chaque fois, on me refusait l'accès me disant que je n'avais qu'à aller aux archives. Je prenais également les affaires qui parlaient des « cafards », j'étais sûr que tout était leur faute, que c'étaient eux qui avaient introduit la crasse chez moi et que c'était donc leur faute si ma fille, ma chère Cassandre était descendue. Cependant, plus je cherchais, plus les choses semblaient louches, des détails ne coïncidaient pas et étaient étranges. Je m'attardais alors dessus et j'essayais d'approfondir, sûrement un peu trop. Un soir, après des heures de recherches, j'ai décidé de rentrer, de retrouver ma femme. Mon instinct voulait certainement me prévenir. Je suis rentré, au milieu de la cuisine, elle était écroulée de fatigue. Des dizaines de policiers la regardaient sans rien faire. J'ai accouru pour l'aider, mais ils m'ont repoussé. Ils ne paraissaient pas provenir de cet étage, ce qui était assez étrange ou alors, d'une section cachée, car je ne les avais jamais vus auparavant. Celui qui semblait être le chef m'a regardé avec dédain comme si j'étais un vulgaire insecte, un misérable cafard à éliminer. Il m'a demandé si elle était au courant, je n'ai pas tout de suite compris et il a sorti un dossier de son manteau qui comportait toutes les enquêtes que j'avais faites sur la crasse et les « cafards ». Il m'a redemandé avec insistance si elle était au courant de quelque chose. Je lui ai répondu que non. Je passais ma vie devant mon ordinateur, comment voulait-il que je lui en parle ? Elle était en train de mourir et je ne suis jamais venu l'aider alors quand est-ce qu'il voulait que je lui parle de mes recherches ?

Un de ses compagnons lui a dit que je mentais peut-être et qu'il ne fallait laisser aucune trace. Il a acquiescé. Deux policiers m'ont pris et mont retenu contre un mur. Les autres ont mis ma femme à genoux, ma pauvre, ma pauvre ».

- Amélia

- C'est ça ! Comment le sais-tu ?

- On s'appelle un peu tous pareils ici, il faut croire que les murs de la tour ne donnent pas beaucoup d'inspiration aux parents. Ma mère s'appelait comme ça aussi et dans la famille, il y a bien cinq Gabriel au moins.

- Nous sept !

« Ils ont donc mis Amélia à genoux, elle arrivait à peine à tenir. Ils l'ont déplacé pour que l'on puisse se voir. Il y en a alors un qui a sorti un pistolet de sa poche et il lui a pulvérisé la cervelle. Il ne devait rester aucune trace

Je n'ai pas eu le temps de comprendre que les portes de l'ascenseur se sont ouvertes et que l'on m'a jeté dedans. Le chef s'est avancé vers moi et de sa voix rauque m'a dit que j'étais rétrogradé. »

- Cela fait donc, laisse-moi réfléchir, cinq mois à peu près que je suis ici. Je suis arrivé en même temps que toi environ, on n'a pas eu de chance.

- Mais, tu n'as jamais essayé de remonter ? De revoir ta fille ? De renverser le système ?

- Si, mais c'est impossible, seul, je n'y arriverai pas et puis, à quoi bon réellement essayer ? On est peut-être condamné à vivre comme ça.

- Si tu le dis.

- Et toi, c'est quoi ton histoire ?

- Elle est un peu similaire à la tienne.

- Je viens de passer plusieurs heures à te raconter la mienne alors, tu pourrais faire de même avec la tienne.

- Si tu insistes, par contre, je n'aurais pas le temps de la finir malheureusement, enfin.

- Pourquoi ?

Silence.

« Je viens du troisième étage, les médias. J'y vivais une vie assez simple et facile. Ma vie était assez répétitive, mais plaisante. Je vivais seul dans un grand appartement, j'avais une grande cuisine, un grand salon, de quoi accueillir des dizaines de personnes même si au final, j'étais toujours seul. Ma chambre était immense avec un énorme lit double au milieu. Enfin, tu vois, la classe, le luxe quoi ! Je te rassure, il y avait quand même des défauts, je devais traverser un couloir pour rejoindre mon poste de travail, c'est long un couloir ! C'est sûrement pour ça qu'ici les engrenages à réparer sont à côté du lit, pour ne pas avoir à se déplacer !

Il y avait aussi de la crasse, en moins grande quantité bien sûr, mais il y en avait quand même. Elle sortait des bouches d'aération, de la tuyauterie, d'un peu partout. Et puis, il y a ces maudits haut-parleurs qui répétaient en boucle les messages que l'on nous disait de transmettre. Je les connaissais par cur au bout de deux semaines !

Mon travail en soi était assez simple, je me levais, me mettais devant mon écran, je regardais les actualités et les transmettais. J'écrivais les messages qui devaient être diffusés. Je faisais ça toute la journée, sans réfléchir. Tous ces messages que tu entendais en boucle dans ta maison, ils venaient de moi ! Bon, maintenant, j'imagine que c'est Amélia qui sen charge, tiens, en voilà encore une ! Elle a toujours voulu mon travail, car j'étais bien vu et l'un des employés les plus productifs et appréciés. C'est sûrement grâce à cette réputation que j'ai réussi à tenir aussi longtemps. On voit bien que ce n'est plus moi qui écris ces messages, t'as vu la baisse de qualité de l'information, les miennes étaient un minimum crédible, les gens y croyaient, ils n'y prêtaient pas attention tant que l'on ne parlait pas deux et que l'on racontait des choses qui les arrangent comme le fait que la panne d'électricité provienne des « cafards » alors que pas du tout !

Là, il te suffit d'écouter deux minutes pour te rendre écoute, si tu réfléchis deux petites secondes, que tout est faux.

Enfin, tout le monde n'a pas mon talent, je ne lui en veux pas, Gabriel va certainement bientôt prendre sa place.

À force relire en boucle les mêmes actualités et de répéter les mêmes sottises dans les haut-parleurs, je me suis rendu compte que certaines choses n'allaient pas et étaient illogiques. Il fallait que je creuse, mais comment faire ? Il me fallait de laide, de quelqu'un dans l'insouciance pour que je puisse comprendre, il fallait que je puisse m'élever alors que l'ascenseur ne fait que descendre. J'ai passé des jours et des nuits entières à réfléchir à mon plan.

Même si c'est nous qui contrôlons l'information, certaines personnes doivent en garder sa sécurité, il faut bien un fait réel pour qu'il puisse être modifié, je n'avais accès aux étages supérieurs, leurs accès m'étaient interdits, il fallait donc que je parle aux étages inférieurs. Un étage proche du mien qui devait bien avoir un minimum accès à l'information et aux savoirs que renferme cette tour. Je me suis donc tout naturellement dirigé vers l'étage en dessous du nôtre, la police.

Grâce aux caméras, j'ai surveillé chacun de vous, il me fallait le policier parfait, quelqu'un qui croit en cette tour, mais avec un esprit que je pourrais facilement et rapidement contrôler en ma faveur.

J'ai observé, je t'ai longuement observé, tu étais le candidat parfait et je t'ai choisi. Pour comprendre l'information, il faut comprendre la tour. Chaque étage est une fondation, si l'une va mal, il faut la réparer, que la tour se stabilise et continue de fonctionner, le tout guider par le premier étage, le gouvernement. Pour que les fondations se portent bien, il faut donc un accès à la santé, mais cet étage est donc l'un des plus importants, alors pourquoi se trouve-t-il juste au-dessus de nous ? Pourquoi se trouve-t-il au sixième étage ?

Il fallait que je comprenne et tu devais m'aider.

Rapidement, compris que tous nos étages étaient reliés entre eux grâce à l'eau et l'électricité. Bien sûr, plus l'on descend dans les étages, moins la tuyauterie est fonctionnelle et donc, plus la crasse s'accumule. Les seuls épargnés sont les deux premiers étages avec un système de secours.

J'ai, de ce fait, récolté toute la crasse que j'ai pu, je l'ai faite descendre. Seul, je n'aurais pas réussi, alors j'envoyais des messages à certains étages et dans certaines cabines pour que les gens fassent de même. Grâce à cela, ton appartement était de plus en plus couvert de moisissures et rempli de crasse. Je suis vraiment désolé, mais il le fallait.

Ta fille est donc tombée malade, elle était ma porte pour essayer de comprendre ce qui se passait. Les caméras ne fonctionnent pas à l'étage santé alors, j'espérais en t'observant obtenir des nouvelles.

Malheureusement, l'effet escompté n'était pas là et tu ne faisais rien. Je me suis permis de te faire tourner en bourrique en te montrant de fausses vidéos d'un « docteur » pour que tu perdes espoir et que tu te décides enfin d'aller explorer et d'enquêter, mais rien, tu t'apitoyais sur ton sort. J'ai dû changer de tactique, je t'ai envoyé des pistes sur lesquels je travaillais sur les « cafards ».

Cependant, ça s'est mal terminé, on m'a grillé. Par chance, j'étais le meilleur employé, alors j'ai pu passer un marché. Si je trouvais quelqu'un qui complotait contre la tour, ma peine serait diminuée. Je t'ai dénoncé, mais je n'avais pas de preuve. Je leur ai donné un faux dossier, ils n'y ont pas cru, mais ils avaient besoin d'un coupable et puis, tu es noir donc ça leur facilitait le boulot.

On m'a rétrogradé, on t'a rétrogradé. Nous voilà tous les deux ici, mais avec maintenant de vrais aveux de ta part. Je vais pouvoir sortir.

Je suis désolé ».

- Tu n'es qu'un salaud ! Je te faisais confiance, je pensais qu'une amitié s'était formée entre nous deux, mais tu fais tout valser au bout d'un discours, tu n'es qu'un salaud ! Va te faire foutre !

- Ne t'en fais pas, ils ne vont plus tarder, il nous reste encore quelques minutes. Écoute-moi attentivement !

- Pourquoi ? Tu m'as déjà trahi, pourquoi je t'écouterai ? Tu m'as tous pris, tout pour une putain d'histoire débile ! Qu'est-ce qu'on s'en fout en vrai que l'étage santé n'ait pas de caméras, que l'information soit trafiquée, des « cafards », que l'ascenseur ne fasse que descendre ou de comment fonctionne la tour ? On s'en fout !

- Très bien, fais comme tu veux. Le système ne tiendra plus très longtemps. Tu vas simplement être envoyé au mitard, tes conditions ne seront pas bonnes, mais montre-toi exemplaire, soit le meilleur, obéit même si tu ne veux pas, deviens ami avec les autres et raconte ton histoire, raconte ce qui t'es arrivé. Les fondations sont branlantes !

De nombreux policiers rentrent en trombe et envahissent la pièce de leurs cris. Le policier est plaqué au sol pendant que l'autre est libéré. Chacun se fait emmener dans un endroit différent, leur regard se croisant une dernière fois avant que chacun disparaisse dans une étrange ombre.

Il se réveille avec difficulté dans une nouvelle cellule. Il s'étire, se frotte les yeux et bâille avant de se rendormir. Quelques heures plus tard, entendant une alarme indiquant que quelqu'un venait d'entrer, il se lève et cette fois-ci, pleinement conscient. Un des gardes qui l'avait capturé se place en face de lui sous la forte lumière dune lampe.

- Grâce à vous, le policier Arthur a été arrêté avec succès et un nouveau rôle lui a été attribué. Il passera désormais ses journées et le reste de sa vie au niveau mécanique. Il réparera les engrenages afin d'assurer la stabilité de la tour et se chargera de la crasse. Quant à vous, nous ne pouvons vous déplacer dans les étages supérieurs, l'ascenseur descend, mais ne monte jamais. Vous avez donc été déplacé dans une cellule plus luxueuse. Dorénavant, vous avez votre propre chambre et vous vous occuperez de la crasse et des trous. Il vous suffira de traverser le couloir pour atteindre votre zone de travail.

- Oh non, pas encore un couloir !

- Si vous saviez tout ce qui peut se trouver dans un couloir ! Dans cinq minutes, vous devrez être à votre poste. En attendant, évitez de faire des bêtises, la curiosité est un vilain défaut.

- À la prochaine Gabriel !

Le policier repart, s'envole au détour d'un couloir et disparait.

Il tourne en rond dans sa cellule, fait les cent pas, réfléchit, mais ne peut tenir en place. Il doit mettre un terme à cette tour, il doit la détruire par tous les moyens possibles, il doit découvrir chacun de ses secrets.

Après quelques tours de passe-passe, il parvient à déverrouiller la cellule, même s'il faut dire qu'elle n'était pas très bien fermée dès le début.

Il arpente le couloir et inspecte chaque recoin possible, mais sa tâche est plus compliquée que prévu à cause des nombreux déchets qui le décorent. Néanmoins, il sait que c'est ici, dans les couloirs, que ça se cache dans l'ombre, mais à la vue de tous, ces agents parviennent à se faufiler d'étages en étages en toute discrétion, il les a longuement observés au travers des caméras, à chaque fois, au détour d'un couloir, ils disparaissent sans laisser de traces. Comment c'est possible ? Il tâtonne, pousse des engrenages qui trainent en plein milieu, déplace des cartons remplis de feuilles et finit par trouver une porte sur laquelle il est inscrit en de grosses lettres vertes « ISSUE DE SECOURS ».

A-t-il enfin trouvé ?

La porte est entourée de crasse et semble bloquée, il est impossible de l'ouvrir, il pousse, il tire, il force, mais rien, la porte ne cède pas, mauvaise pioche. Cependant, il n'abandonne pas, il va y arriver, il doit, il n'a plus le choix maintenant que son plan est en action. Il scrute autour de lui, observe les moindres détails qui pourraient lui être utiles et finit par trouver.

Là, dans un coin insoupçonné, à labri des regards, il y a là une porte en tout point semblable à la première, mais un détail la trahit. La crasse. Cet endroit est recouvert de cette substance alors pourquoi il n'y en a pas sur la porte ? Cela ne peut signifier qu'une chose, que des gens passent par là régulièrement, ce qui empêche à la crasse de s'accumuler.

Ces escaliers défient tout ce qu'il a pu voir au sein de cette tour, il n'avait jamais vu un endroit aussi beau, aussi propre. Il faut tout de même avouer que les murs ont besoin d'un petit coup de peinture et que certaines rambardes sont tordues, mais comparées au reste ce n'est pas grand-chose. Il grimpe les marches, court et s'arrête. Un mur l'empêche daller plus loin, mais une porte se trouve à côté indiquant qu'il est au sixième étage. Il a l'impression d'avoir monté pendant des heures pour finalement n'avoir fait qu'un étage. Maintenant qu'il connait la technique, tout devrait être plus rapide, trouver un couloir, une porte, monter jusqu'au prochain étage et recommencer ainsi de suite pour arriver tout en haut.

Il s'apprête à ouvrir la porte avant d'enfin comprendre dans quel endroit il va pénétrer. Il est au sixième étage, l'étage de la santé, l'étage maudit.

Pas le temps de réfléchir, ce qui se trouve derrière cette porte a beau être mystérieux et étrange, il ne doit pas y avoir des choses si horribles, il est vrai que certaines choses sont bizarres, mais peut-être que c'est seulement son imagination qui amplifie les faits. Et Cassandre ! Et s'il avait utilisé Cassandre pour rien ? Il va sûrement la retrouver saine et sauve, elle est sûrement encore en vie, seulement dans un lit blanc qui se situe dans une pièce blanche et entourée de dizaines de machines.

Sa main tremble en se rapprochant de la poignée, il hésite, pose sa main. À peine sa peau touche le métal que tout son corps devient froid et que ses poils derrière sa nuque se hérissent. Il ferme les yeux, essaie de faire le vide et abstraction de sa boule dans son ventre, mais en vain. Rien ne fonctionne. Il doit le faire, il doit y aller.

Il rentre précipitamment et une vision d'horreur se dévoile devant lui. Et endroit est pire que dans son imagination et il est très loin du lit blanc dans une pièce blanche, il en est même à l'opposé.

Il déambule à travers ce dédale, espérant trouver un couloir isolé où pourrait se trouver sa sortie de secours. Il voudrait courir, mais ne le peut, le sol est couvert dune épaisse couche de crasse qui rend ses pas plus lourds et l'empêche de correctement lever les jambes. Il ne sait pas où il va, il tourne à gauche puis à droite. Une forte odeur de pourriture lui monte au nez, l'obligeant à vomir sur ce qui ressemble à une table à côté de lui.

Tu vas y arriver, tu n'as pas le choix ! Se dit-il pour se rassurer.

Il continue de marcher le plus rapidement qu'il peut, mais finit par trébucher sur une barre en métal. Son corps est recouvert de cette saleté qui le tire vers le sol et semble vouloir l'empêcher de remonter à la surface, une partie parvient à s'introduire dans sa bouche, mais il réussit à la recracher aussitôt. Il tente de se relever, pose sa main sur une petite table, parvient à monter un genou, mais retombe. Après ce qui lui parait une éternité, il est enfin debout et peut continuer sa course accompagnée de lumières rouges vacillantes et de grésillements ininterrompus.

Il continue de se perdre à travers ce dédale jusqu'à arriver en face d'un long couloir qui comporte une bifurcation vers la droite qui parait isolée. C'est sûr, c'est le bon couloir, c'est dans celui-ci qu'il va trouver la porte. Il avance, épuisé, son regard se pose alors sur une vitre à gauche dans ce qui ressemble à une salle d'opération. Une vision d'horreur lui apparait en même temps qu'il entend les cris d'horreur de la personne à l'intérieur qui se fait lentement déchiqueté.

Il détourne aussitôt sa vue et continue son chemin avant qu'il soit encore barré par une gigantesque créature. Elle ressemble à une petite fille qui a fusionné avec la crasse, ce qui a permis à ses membres de s'agrandir et de prendre plus d'ampleur. Du liquide noir sort en continu de ses yeux et de bouche.

Elle n'est plus humaine.

Cette pauvre petite fille qui n'avait rien demandé semble avoir été transformé en cette horreur, tout est sa faute.

- Cassandre, Cassandre, c'est toi ?

La créature penche la tête, ouvre sa bouche qui tombe jusqu'au sol et hurle de désespoir. Elle tend ses bras qui s'allonge dans sa direction. Il ferme les yeux et quand il les ouvre de nouveau tout a disparu.

Est-ce que la créature a réellement existé ? Est-ce son imagination, sa culpabilité ?

Qu'importe, il n'a pas le temps d'y penser, il doit fuir et confronter la vérité.

Il passe des heures à gravir les étages, à essayer de trouver ces maudites portes, à se nettoyer et à enlever cette crasse pour passer inaperçu. Il arrive facilement à passer le cinquième, le quatrième et le troisième étage, soit la classe moyenne, la police et les médias. Il s'arrête à ce dernier étage afin de reprendre son souffle. Il se doute déjà d'où est la porte, avant d'atterrir au septième étage, il avait pris le temps de faire quelques repérages même s'ils n'étaient pas très fructueux.

Il décide de rejoindre son ancien appartement pour y prendre une pause. Par chance, la porte n'est pas verrouillée, en même temps, la liberté n'est pas très présente au sein de cette tour. Ce qui l'étonne par contre est le fait que l'appartement n'a pas été réattribué. Depuis tous ces mois, il devait bien y avoir quelqu'un qui soit descendu d'un ou plusieurs étages jusqu'à finir ici. Peut-être que ses nombreuses révolutions ont fait peur aux gens et qu'ils ont décidé de devenir le meilleur deux-même pour ne pas chuter dans l'étage et ne pas voir l'appel de l'ascenseur. Cela l'étonne, mais au sein de cette tour tout est possible.

Il fouille dans son armoire, qui est toujours rempli de ses anciens habits, son plus beau costume afin être moins voyant et de pouvoir continuer sa course. Il ne lui reste plus que deux étages, les grandes entreprises et son but, le gouvernement. Malheureusement, ces étages ne sont infectés par la crasse, trouver la bonne porte sera donc plus difficile, mais il doit forcément y en avoir une, la peur de descendre touche tout le monde, même les hauts placés n'y n'échappent pas.

Il s'arrête à son lavabo, fait couler l'eau, se penche pour la boire, mais juste avant que sa langue ne touche le précieux liquide, il se rappelle ce qu'il a vu à l'étage maudit et coupe immédiatement l'eau avant de partir reprendre sa course.

Son ascension faillit être compromise au sixième étage, en effet, sa cachette derrière une plante verte a vite été découverte et un homme bien habillé a voulu le dénoncer. Par chance, ou pas, l'ascenseur est venu. Toutes les personnes de l'étage se sont rassemblés devant la machine avec une terreur inhumaine sur leurs visages. Chacun se demandant qui allait descendre à tout jamais, qui allait perdre sa prestigieuse place pour toujours. La frayeur a augmenté et les a dévorés quand ils ont vu que la destination n'est nulle autre que ce celui de la santé. Ils savaient donc, contrairement au reste des étages, ce qui se passe là-bas. Leur peur bleue contraste énormément avec la blancheur et la pureté du lieu qui est construit avec du marbre blanc. Un luxe si éphémère.

Il profite de cette distraction pour trouver le couloir et la porte qui le mènera au dernier étage. Après quelques minutes de recherches, il la trouve enfin, une simple porte en bois usée.

Elle n'a pas dû beaucoup servir à mon avis. Marmonne-t-il dans sa barbe.

Il parvient, après toutes ces épreuves, à accéder à l'ultime étage : celui du gouvernement.

Il se dirige sans aucun vers l'un des bureaux qui semblent appartenir à l'un des hommes les plus puissants de cet étage et entre en trombe.

À l'intérieur, un simple homme en costard cravate noirs, assis devant un bureau en verre où se trouve derrière lui une fausse fenêtre qui montre de longues prairies et un temps radieux.

- Qui êtes-vous ? Que faites-vous là ? Vous n'appartenez pas à cet étage !

Son attitude peureuse, en opposition à l'allure qu'il souhaite donner, fait beaucoup rire l'ancien journaliste qui sort un couteau de fortune de sa poche et menace à grand coup l'homme devant lui.

- Levez-vous ! Nous devons parler, si vous essayez quoi que ce soit, vous êtes un homme mort. Ou non, je m'assurerai que vous soyez envoyé au sixième étage.

Son angoisse s'amplifie au rythme des paroles de son agresseur, notamment à l'évocation du sixième étage et prend donc la décision de lui obéir aveuglément en attendant de pouvoir le désarmer.

- Qui a instauré cette tour ?

- Je' je ne sais pas, cela fait des dizaines et des dizaines d'années qu'elle fonctionne comme ça. Tout ce que je sais, c'est que nous avons dû nous adapter, nous avons dû évoluer, la tour a été construite, un ordre a été décidé puis mis en place.

- Pourquoi l'ascenseur ne fait que descendre ?

- Les fondations se briseraient, on ne peut laisser les gens accéder à la place qu'ils souhaitent, chacun doit obéir à son rôle pour aider la tour. À votre avis, pourquoi des messages sont diffusés en permanence dans les étages inférieurs ? Nous devons contrôler la population, nous devons la bercer. Nous sommes ses parents et nous prenons soin de nos enfants.

- Quel est le rôle de l'étage santé dans tout ça ? J'y ai vu les horreurs, pourquoi faire ça ?

- Tout n'a pas toujours été ainsi, à cet étage, nous avons nos propres soins, mais il faut bien aider les étages inférieurs et il a donc été tout naturellement décidé qu'un étage serait destiné aux soins médicaux. Mais il a commencé à échapper à notre contrôle, les gens se réfléchissaient trop, pensaient trop, ils voulaient grimper, notamment ceux du dernier étage qui se blessaient volontairement pour accéder à l'étage santé qui se trouve au-dessus d'eux. L'équilibre était menacé, il fallait le rétablir. Les fondations étaient branlantes, il fallait les réparer. On avait les maçons, l'étage mécanique, il ne leur manquait que le ciment. Le sixième étage a donc changé de fonction, il sert à fabriquer de la colle, les personnes trop malades ou inutiles à la société y sont envoyés pour être transformés en ciment. Cette « colle » est ensuite envoyé au septième étage pour graisser les engrenages, réparer les fissure ou autres. Quand un étage est fragilisé, la colle y est envoyée pour le réparer.

- Cassandre

- Qui est Cassandre ?

- J'ai tué Cassandre, ma curiosité l'a tuée !

- C'est donc vous celui dont tout le monde parle ! Celui qui souhaite renverser le système, un simple homme. J'espère que vous avez dit bonjour à votre amie pendant les cinq mois que vous avez passés en prison.

- Allez-vous faire voir !

- Il fallait y penser avant

- Elle ne devait pas mourir, elle devait juste faire un aller-retour, mais vous avez décidé de la tuer en ne renvoyant pas l'ascenseur !

- Mais nous ne contrôlons pas l'ascenseur, c'est lui qui nous contrôle, qui nous appelle. Il fonctionne tout seul, il est indépendant et sert les volontés de la tour. Nous avons tous peurs, autant que vous, voire plus. Nous savons tout ce qui se passe, c'est pour ça que nous ne souhaitons pas descendre, mais nous ne pouvons pas vous le montrer, nous ne pouvons pas vous le dire, car nous sommes vos parents et on doit vous protéger. Alors, on vous ment pour, vous rassurez. Ces haut-parleurs ne sont là que pour ça, pour que vous travailliez sans crainte. Pendant que vous travaillez tranquillement, nous, nous prenons la responsabilité de toutes ces morts et nous les pleurons. Il faut bien quelqu'un pour supporter ce poids et votre présence prouve bien que les étages inférieurs n'ont pas les épaules assez larges pour supporter tout ça. Je vous félicite tout de même de votre travail journalistique, vos informations paraissaient tellement crédibles contrairement à maintenant

- Donc tout ce que j'écrivais était faux, les « cafards » n'existent pas ?

- Bien sûr que non, pourquoi des cafards attaqueraient la tour ? Pour vous garder sous notre contrôle, il fallait bien vous faire peur. Votre mère ne vous a jamais raconté l'histoire du croque-mitaine ? Je vous le rappelle, mais nous sommes vos parents, nous devons prendre en charge toutes les responsabilités et les décisions pour que la tour fonctionne, nous ne pouvons pas vous laisser décider au risque que tout s'écroule t que même le ciment ne suffise plus. Nous devons vous mentir pour vous protéger. Pour nous aussi ce monde n'est pas facile, je rêverais que mon fils sorte dans ces prairies qui ne sont malheureusement que des illusions, j'aimerais qu'il puisse respirer de l'air pur, mais ce n'est pas le cas. Je vais devoir lui apprendre la triste réalité de cet endroit pour qu'il puisse avoir sur ses épaules le prix de votre liberté. Pendant qu'il travaillera dans la crainte de ce qui peut l'attendre, vous, vous pouvez travailler en paix en espérant que demain sera un peu moins difficile. Quand nous entrons dans l'ascenseur, nous savons ce qui nous attend, vous, vous avez l'espoir d'atterrir dans un monde meilleur.

- Vous mentez, vous n'êtes qu'un imposteur et vous espérez soulager votre conscience !

- Vous lavez vu par vous-même. Le policier avait espoir que sa fille revienne, il l'attendait avec impatience tandis qu'au sixième étage, l'étage des grandes entreprises, l'homme qui est entré savait ce qui l'attendait. Certains doivent savoir pour que d'autres puissent espérer.

- Vous n'êtes qu'une enflure !

L'homme se jette avec son poignard sur son ennemi qui parvient à riposter juste à temps et à appeler la sécurité qui débarque en trombe dans le bureau. Les policiers maintiennent l'homme au sol et lui enlèvent son couteau de fortune avant de se faire redresser pour que celui en costard cravate puisse l'examiner et prononcer sa peine. Le sixième étage, la santé.

Tandis que les policiers commencent à emmener l'homme en direction de sa mort, un tremblement se fait entendre.

- Ce n'est rien, ça doit être quelques cafards qui ont réussi à pénétrer, allez, dépêchez-vous d'emprunter les escaliers pour emmener ce malotru se faire soigner.

- Il est trop tard.

- Attendez ! Il marque une pause et jette un regard interrogateur sur l'ancien journaliste. Que se passe-t-il alors ?

- La révolution a commencé, le ciment ne suffit plus.

- Emmenez-le, il ne raconte que des sottises !

Un deuxième tremblement se fait entendre et secoue toute la tour.

- Vous savez, cela fait des années que je prépare ce moment, j'ai attentivement surveillé chacun des étages pour les comprendre, j'ai tissé des liens. Amélia, celle qui me remplace dans mon travail, prend soin de transmettre dans les étages inférieurs des informations à votre encontre et leur dévoile toute la vérité. Certains de vos policiers coupaient les caméras lors de mon ascension afin de me rendre invisible pour quiconque voudrait les regarder, un autre avait malheureusement oublié de correctement fermer la porte de ma cellule et m'a indiqué que les murs ne sont ce qu'ils semblent être. Enfin, j'ai menti au père de Cassandre, je lui ai fait croire que c'était moi qui avais empoisonné sa fille alors que nous savons tous deux très bien que c'était vous, il prenait trop de place alors, vous avez tué sa fille, sa femme et l'avait fait terre en l'envoyant au dernier étage. Cependant, grâce à vous, j'ai pu lui soutirer des aveux qui mont permis de changer de cellules pour vous rejoindre et de son côté, il s'est retrouvé enfermé avec des milliers de prisonniers qui ont une profonde haine envers notre gouvernement. Je lui ai dit avant que l'on se quitte de raconter son histoire, son histoire est l'étincelle qui embrasse la tour. Ils étaient déjà en colère contre les hauts placés alors, entendre un pauvre policier qui a tout perdu pour le profit de ses supérieurs a permis de raviver leur animosité et de créer votre bucher funéraire ! Ce que vous entendez, c'est la révolution, ce sont les cris de la tour qui s'effondre !

- Tu es fou ! Si la tour fonctionne ainsi ce n'est pas pour rien, j'ai déjà essayé de changer, mais ça ne sert à rien. La tour ne peut pas fonctionner autrement, tu dois tout arrêter immédiatement !

- C'est ce que l'on verra enfin si vous êtes toujours en vie !

- Je suis vraiment désolé pour ta femme et ta fille, elles n'auraient pas dû mourir !

- Ce n'est pas grave, j'ai compris que ce n'était pas ta faute, mais de la leur. Et puis, qu'est-ce que je t'ai dit ? On arrête d'en parler, après toutes ces années, nous avons réussi à reconstruire cette tour, nous l'avons fait, nous avons atteint notre but, alors sois content. Il n'y a plus d'étages supérieurs ou inférieurs, nous sommes tous égalitaires !

- Je sais, mais quelque chose me parait bizarre, il avait l'air sincère quand il avait dit qu'il avait essayé de changer les choses. Et si notre tour n'était pas meilleure que la sienne ? Et si aucune tour n'était la bonne ? Peut-être que tout est voué à disparaitre ou alors, peut-être que nous n'évoluons pas assez vite ou pas dans le bon sens ?

- Ne t'en fais, arrête de te prendre la tête, ici, tout le monde est heureux et connait la vérité, il n'y a plus de mensonges, plus rien. Nous avons tout reconstruit sur de bonnes bases, nos fondations sont solides !

- Mais il n'y a plus de ciment, alors, pour combien de temps le sont-elles ?

En réalité, les fondations étaient branlantes et il le savait.

Il se devait de les réparer.

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