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Chapitre 46

Elwina avait tort, en pensant que Wi n'était pas affectée par la croissance de son aura. Car plus cette dernière grandissait, plus la féline montrait des signes d'agressivité. Elle n'avait jamais cessé de griffer ou mordre sa maîtresse, la soumettant peu à peu à ses moindres désirs. Sans même sans rendre compte, la métamorphe se faisait totalement contrôler par l'animal.

Alors, voici qu'elle s'était encore une fois trouvée, en ce début du mois de décembre, à la fenêtre du blond. Sous forme de chatonne, bien sûr. Elle s'était d'abord assise pour l'observer, mais le jeune homme avait sans mal remarqué sa présence, et il était venu lui ouvrir la fenêtre comme si c'était devenu une routine.

— Salut, petit chat.

Il avait tendu la main. La métamorphe avait été tentée de s'y lover, mais résistant à cette envie, elle avait sauté à terre, en ignorant le jeune homme. Nullement vexé, ce dernier n'avait rien dit, et s'était contenté de se rassoir sur son lit, sans refermer la fenêtre.

— Alors, quoi de neuf ?

Alors qu'il posait cette question dans le vide, Elwina avait grimpé sur le matelas, pour venir s'étirer insolemment sur l'oreiller. Ça sentait tellement... lui. Elle l'avait regardé quelques instants, de ses grands yeux noirs, avant de se rouler en boule sur les draps tièdes. Elle était bien. Elle voulait juste dormir. Wi ne la laisserait jamais quitter les lieux, et elle s'en accoutumait parfaitement.

Ascelin ne l'avait pas délogé. Il s'était allongé sur le ventre, laissant visible le long tatouage qui ornait son dos.

— Tu es comme ta maîtresse.

Tu n'as pas peur de moi. Avait-il continué en pensée, tout en effleurant la chatonne de son aura. Il ne savait pas par quel miracle le petit animal n'était pas effrayé par lui. Et le garçon aurait bien aimé la sonder, mais la féline étant tant refermée qu'il n'arrivait à en retirer aucune information. Probablement à cause de son jeune âge.

Il avait tendu le bras, pour lui gratter le haut du crâne du bout des doigts. La jeune métamorphe avait longuement observé le blond, là, alangui sur son matelas. Sur ses épaules semblait crouler tout le poid du monde, tant étaient rares ces instants où il était ainsi, au naturel.

Il avait fini par retirer sa main, pour fermer les yeux. La pièce était plongée dans l'obscurité, éclairée par une petite bougie parfumée qui brûlait sur la table de nuit. Il dut s'endormir rapidement, car très vite sa respiration s'était ralentie et régularisée. Elwina, elle, était bien restée éveillée. Yeux grands ouverts, la métamorphe observait Wi, qui était apparue sans prévenir. La féline faisait les cent pas dans la pièce, tout en observant curieusement le jeune homme.

L'aura café au lait de ce dernier flottait autour de son corps, prenant de plus en plus de place, au fur et à mesure des minutes qui passaient, jusqu'à venir entourer Elwina de sa douce chaleur. Cette dernière finit par sombrer à son tour dans les bras de Morphée, sereine.

Wi, de son côté, continuait à s'activer. Elle se tenait jusqu'ici à distance respectable du halo masculin, mais ce dernier grandissait tant qu'il n'allait pas tarder à combler chaque millimètre carré de la pièce. La chatte noire s'était posée sur le rebord de la fenêtre, attentive, attendant patiemment que l'aura du loup vienne à elle. Ce qui ne tarda pas à arriver. La première chose qui fut touchée par la substance fut le bout humide de son nez.

Puis, tout s'était passé très vite. L'aura d'Ascelin avait explosé, littéralement, si fort qu'elle s'était projetée à l'extérieur.

Et Wi s'était évanouie dans l'obscurité, dans un frisson de bien-être.

Ascelin fut réveillé par sa fenêtre qui, poussée par le vent, avait claqué bruyamment. Son premier instinct fut de chercher le bébé chat du regard, mais cette dernière avait disparu. L'oreiller où elle avait passé la nuit, roulée en boule, était déjà froid.

Elwina s'était réveillée avant l'aube. En ouvrant les yeux, elle avait vu l'aura du blond se rétracter, jusqu'à disparaître entièrement, laissant un grand vide. Un grand vide partout. Dans la pièce. Dans son corps.

La jeune femme avait pris une douche brûlante, pour tenter de se réchauffer. Et d'enlever l'odeur de fleur d'oranger qui lui collait à la peau. Mais, en retournant dans son lit, elle grelottait encore. C'est donc vêtue d'un large pull pilou-pilou qu'elle était allée travailler, ce samedi matin.

Le temps était humide, et il avait fallu allumer tous les chauffages de la bibliothèque, pour éviter que les livres s'endommagent. La matinée s'était déroulée calmement, et c'est juste après sa pause déjeuner que Poséidon avait débarqué, accompagné de Thétis et Glaucos. La brunette avait plusieurs fois revu les deux dieux grecs, et à présent elle arrivait plutôt bien à maîtriser l'hypnose des chants de sirènes. Bien que Poséidon n'ait encore jamais daigné chanter en sa présence.

— Bien le bonjour, Elwina !

Il ne l'appelait plus Elwina-c'est-tout. C'était juste Elwina, simplement, et le brun semblait tout particulièrement apprécier cette situation. La jeune femme lui avait fait un rapide signe de tête, pour le saluer à son tour.

— Vous cherchez quelque chose ? Avait-elle lancé d'un ton monocorde, voyant qu'ils étaient restés plantés devant elle.

— Oui, toi. Avait répondu le dieu grec avec un sourire enjôleur.

Tout en l'ignorant, Elwina avait sorti un petit carnet, pour y noter les romans que deux adolescentes venaient d'emprunter.

— Ça te dit de dîner avec nous ce soir ?

Légèrement surprise par cette question, la brunette avait cillé. Relevant ses yeux ébènes, elle avait croisé ceux —bleus— de Poséidon, qui débordaient d'assurance.

— Pourquoi ?

— C'est ce que font les gens. Avait répondu Glaucos en riant doucement. Ils se retrouvent pour manger, et passer du temps ensemble.

Elwina avait haussé les sourcils. Pour elle « bon temps » et « ensemble » étaient des mots qui ne pouvaient pas exister simultanément.

— Non.

— Bon sang, mais tu ne fais vraiment aucun effort ! Avait clamé Poséidon, tout en frappant le comptoir de ses poings.

Un léger voile était passé devant les yeux de la brunette.

Ce n'est pas qu'elle ne voulait pas faire d'efforts avec les gens, c'est que ça ne lui effleurait même pas l'esprit.

— Je t'explique. Avait continué le brun, d'une voix percée par la colère. Ce soir, on organise une soirée raclette avec tous nos amis. Alors non seulement tu vas venir chez moi à vingt heures tapantes, mais en plus tu nous feras le plaisir d'emmener de la charcuterie. Ça rentre dans ta petite caboche, l'enfant ?

L'enfant. Vu l'âge de l'immortel comparé au sien, l'adjectif semblait tout aussi réaliste qu'ironique.

Elwina l'avait regardé dans le blanc des yeux, tendue comme un arc, et n'avait pas daigné répondre.

— Ascelin et Roméo seront présents. Avait ajouté Glaucos, pour tempérer la situation.

La présence du garçon aux cheveux blancs ne l'étonnait pas, celle du blond, en revanche... il était de notoriété publique qu'Ascelin était tout aussi asocial qu'elle. Accepter de venir à ce type d'événement n'était pas du tout son genre.

— A ce soir, Elwina. Avait conclu Poséidon d'une voix froide, avant de claquer la porte derrière lui, suivi de ses deux comparses.

La jeune femme était restée là, figée durant quelques secondes, avant de retourner à ses tâches.

Elle allait essayer de convaincre Ascelin de sécher avec elle cette soirée de malheur.

Or, contre toute attente, le soir venu, le jeune homme ne s'était pas laissé convaincre. La brunette avait beau insister, Ascelin était resté sur sa position : se rendre à cette foutue soirée raclette, entourés de ces foutus immortels.

— Roméo m'a envoyé un pavé te concernant. Avait même lancé le garçon, tout en faisant défiler l'immense message sur son cellulaire.

— Il y aura surtout des vampires et des sirènes, évidemment. Leur alimentation n'est pas vraiment courante. Ils vont utiliser leurs charmes pour mettre en place des illusions. Mais comme tu n'es pas humaine, tu y seras insensible. Tu vas devoir faire comme si de rien n'était.

Le loup-garou ne semblait pas ravi par l'alternative, mais s'était bien gardé de donner son avis. Elwina avait simplement décelé son attitude dans l'odeur de ses émotions. Le blond avait continué :

— Pour éviter de te faire cramer, il va falloir que tu saches discerner les illusions. J'ai une heure pour te l'apprendre.

Il s'était pincé l'arête du nez en soupirant, avant de s'asseoir lourdement sur la chaise du bureau de l'étudiante. Cette dernière s'était à son tour laissée tomber sur le rebord de son lit.

— C'est compliqué ?

— Étant donné que je ne peux pas te produire d'exemple, oui.

Le jeune homme avait pris quelques secondes pour réfléchir, avant de continuer :

— Tu resteras près de moi. Je te montrerais sur le tas. Les vampires vont utiliser leur hypnose visuelle, dont tu sauras te défendre : c'est assez similaire à l'hypnose verbale des sirènes. Mais ils peuvent aussi créer des hallucinations en manipulant la lumière. Et toute créature surnaturelle est capable de déceler l'illusion d'une autre ; bien que ça se complique selon la puissance des hypnotiseurs. Il faut se laisser prendre dans l'hypnose, qu'on devine par les auras et les ondes qui circulent. Entrer dedans, tout en gardant ses défenses pour pouvoir en sortir à volonté.

Elwina avait laissé un léger grognement sortir de sa gorge. Ça lui paraissait quasiment impossible, à son niveau actuel. Sans faire part de ses inquiétudes, elle s'était contenté de hocher la tête, sèchement.

La jeune femme s'était ensuite vêtue d'une longue robe à bretelles, en velours marron, par dessus un col roulé beige. Une paire de converses claires à ses pieds, avec des grosses chaussettes montantes, elle avait également regroupé sa masse capillaire en un gros chignon, sur le haut de sa tête. C'est avec surprise qu'elle découvrit qu'Ascelin s'était lui aussi vêtu de velours —pour le pantalon— et d'un col roulé. Bien qu'elle apprécie comment le jeune homme se soit habillé, elle s'était abstenue de tout commentaire.

Le trajet jusqu'à la maison de Poséidon s'était lui aussi fait en silence. Les deux jeunes gens avaient emmené avec eux plusieurs paquets de bacon, achetés l'après-midi même par le garçon.

Elle adorait le silence. Pouvoir passer des minutes durant, en compagnie d'une autre personne, en ne prononçant pas un seul mot et ce sans qu'aucune gêne ne se manifeste, était pour Elwina l'ébauche de la béatitude. Parler était si futile, si lourd, si polluant. Les meilleurs instants se déroulaient dans le plus profond des silence, là où l'insipide bouche laissait enfin le cœur parler.

Ils étaient arrivés en même temps que Glaucos et Thétis. Le garçon aux cheveux noirs, dont les reflets bleus luisaient dans la nuit, tenait sa petite-amie par la main droite. De l'autre, il avait salué Elwina et Ascelin. La déesse, de son côté, avait gardé les lèvres pincées et le dos droit. Thétis semblait mépriser la terre entière. Et Elwina se dit que pour cette seule raison, elle ne pouvait pas se permettre de la détester : elles avaient cette misanthropie en commun.

Poseidon, un verre à la main, les avait accueillis bras grand ouverts, sans s'empêcher d'émettre une remarque mi-cinglante mi-humoriste sur la présence d'Elwina. Il les plaça ensuite autour d'une immense table, où les personnes déjà présentes les dévisagèrent sans scrupules. Ni Elwina, ni Ascelin ne se présentèrent aux autres convives, et personne ne sembla s'en faire des formalités. La jeune femme était trop concentrée sur l'odeur étrange qui flottait dans l'air. Une odeur de viande mal cuite.

De l'autre côté du loup garou était déjà assise une vampire. La place près d'Elwina, elle, était encore vide. Son occupant —le dernier à arriver— pris place une heure plus tard. C'était Roméo. Elwina s'était légèrement détendue en voyant le zombi arriver, et ce dernier lui avait lancé un sourire resplendissant.

— Excusez-moi du retard, j'avais les copies d'illettrés à corriger.

La seule à ricaner à sa remarque fut une vampire, aux longs cheveux noirs, qui se trouvaient en face d'eux. Elwina reconnut Nyx, et Nyx fixa Elwina durant de longues secondes. La brunette finit par laisser tomber le contact visuel, lorsqu'Ascelin avait commencé à lui parler.

— L'opacité des auras n'engendrent pas qu'une ablation visuelle. Tous les sens sont concernés. Les plupart des créatures ont une ouïe hors-du-commun, et il est courant d'utiliser l'aura pour éviter toute oreille indiscrète. Regarde Poséidon.

En effet, ce dernier parlait à Glaucos, et son aura bleue faisait deux barrages cylindriques entre sa bouche, ses oreilles, la bouche, les oreilles de son interlocuteur. Elwina comprit qu'Ascelin était en train d'effectuer exactement la même chose pour eux.

— Tu t'en sors, avec les hypnoses ?

— Il y en a trop. Je n'arrive plus à y résister.

Elle avait tellement été submergée, dès son arrivée, que depuis longtemps maintenant elle avait l'impression d'être bercée sur un petit nuage euphorisant.

— Concentre-toi sur le vampire à côté de moi.

Réunissant tous ses efforts pour ne pas paraître suspect, Elwina avait laissé son regard dévier vers l'intéressé. Il était blond et aux yeux bleus, et faisait couler un fromage fondant sur quelques morceaux de jambon. Son verre était rempli de sirop de cerise, et il parlait avec son voisin.

— Sors de l'hypnose. La réalité va apparaître petit à petit, comme si l'image de l'hallucination devenait de plus en plus transparente.

Elwina s'était concentrée de toutes ses forces, comme elle l'avait fait pour voir le Moger, et comme elle le faisait lors de ses leçons pour contrer le chant de Glaucos.

Ça n'est pas la vue qui lui avait permis de découvrir la vérité.

Un haut-le-cœur l'avait saisi, alors qu'elle avait rivé les yeux sur sa propre assiette pour ne pas vomir.

L'odorat en alerte, elle comprenait peu à peu la situation.

Ça n'était pas du jus de cerise.

Ça ne sentait pas la viande mal cuite.

Ça sentait le sang.

Et les verres de tous les vampires présents en étaient remplis.

Il fallait qu'elle sorte d'ici. Maintenant. Ou bien elle allait vomir sur le premier venu toutes les pommes de terres bourrées de fromages qu'elle s'était ingurgitées

Mine de rien, elle s'était levée, pour aller demander à Poseidon où étaient ses toilettes. Sans un seul regard à Ascelin —elle sentait son inquiétude et c'était déjà trop— elle s'était dirigée vers ces derniers, avec la ferme intention d'y vider tout son estomac.

Du sang. Du sang frais. Merde.

Elle allait claquer la porte de la salle de bain derrière elle, mais une main la retint dans son élan. Ascelin, sans un mot, était rentré dans la pièce, pour verrouiller l'issue derrière eux.

Sans savoir que dire, il avait observé la jeune femme, qui semblait visiblement au bord de l'évanouissement. Il n'avait pas réalisé à quel point l'alimentation des immortels était répugnante, pour ceux qui n'y étaient pas habitués. Le blond avait ouvert la bouche pour parler, avant même de savoir quoi dire, mais son interlocutrice l'avait stoppé en levant une main en l'air, posant l'autre sur sa bouche, et se ruant vers la cuvette.

Elle y régurgita l'intégralité des aliments stockés dans son estomac, durant de longues secondes. Le visage blanc et en sueur, la jeune femme s'était ensuite fiévreusement laissée tomber sur le sol, dos appuyé contre la baignoire. Jusqu'ici démuni, Ascelin s'était dirigé vers le lavabo pour y remplir un verre d'eau, et humidifier un gant de toilette.

Il s'accroupit face à la jeune femme, qui gardait un air fier malgré sa position. Sans un seul commentaire, Ascelin lui avait tendu le verre, qu'elle avait bu lentement, yeux fermés.

Le garçon avait ensuite épongé le visage de la brunette, calmement, prenant soin de frotter délicatement chaque millimètre carré de sa peau. Les paupières de la jeune femme tressaillaient à son contact, et cette fois-ci pas une seule fois elle n'avait fermé les yeux.

— Laisse-toi prendre par les hypnoses, si c'est trop dur.

Il avait parlé doucement, sur un ton plein d'empathie, tout en frôlant la joue féminine du bout des doigts. Et la seule chose qu'il récolta en retour fut un regard noir, qui signifiait clairement « pas question ».

— Qu'est-ce qu'ils cachent d'autre ?

— Leur forme la plus naturelle reste leur forme métamorphosée : les crocs des vampires, les dents aiguisées des sirènes... tout ça peut vite ressortir.

La jeune femme avait acquiescé. Ça, elle était prête. Mais ça n'était pas tout, malheureusement :

— Les vampires sont morts vidés de leur sang, ressuscitent par du sang... et vivent en ingurgitant du sang.

— Et tu oses me dire que les livres mentent. Avait ronchonné la jeune femme, qui se sentait presque honteuse de ne pas s'être davantage attendu à ça.

— Ils ne disent pas que les sirènes ont le même cycle, avec des poumons.

Des poumons frais, crus, tout juste sortis de l'animal ou du poisson, Elwina le devinait aisément. Elle aurait bien de nouveau vomi, mais son ventre était vide, à présent.

Ils restèrent presque une minute entière, là, assis l'un en face de l'autre sur le carrelage immaculé de la salle de bain d'un dieu grec. Puis, la jeune femme avait pris une grande inspiration. Si grande que son corps avait manqué d'imploser. Et après avoir expiré tout ce qui restait, elle s'était calmement levée, déterminée.

« Alons-y » disaient ses yeux noirs, dans lesquels Ascelin se laissa noyer un quart de seconde.

Ils étaient retournés à leur place, et évidemment leur absence avait été remarquée par tous.

— Vous voulez une chambre, peut-être ? Avait ricané une sirène, qu'Ascelin fit taire par un simple grognement et un mouvement de son aura.

Au vu de l'air assassin que lançait Roméo, lui non plus n'avait pas apprécié la remarque.

— Ça va ?

Voyant qu'ils pouvaient être entendus de tous, Elwina avait haussé les épaules :

— J'ai chopé un sale truc à l'université.

— C'est vrai que y'a des sacrés microbes qui fourmillent, ces temps-ci, avait ajouté le jeune professeur sur un ton conciliant.

Ascelin avait laissé quelque temps passer, avant de les envelopper tous les trois de son aura et dire :

— L'alimentation de tes congénères l'a déstabilisé.

Elwina avait d'ailleurs remarqué que Roméo, lui, mangeait de manière parfaitement normale. Et n'utilisait pas son aura.

Elle n'avait jamais vu, ni ressenti, l'aura du jeune homme, et lorsqu'elle essayait de le faire, elle s'heurtait à une déroutante sensation de vide.

Sans retoucher à son propre repas, elle s'était concentrée sur un triton, qui se trouvait à l'autre bout de la table.

Inspirer.

Expirer.

La rosette grillée de son assiette fit place à un poumon. Humain, animal, Elwina n'en avait aucune idée. Elle déglutit, tint bon, et détacha ses yeux de l'illusion. En effet, ils ne disaient jamais ça, dans les livres : l'odeur de mort, les dents pointues pleines de sang et de bout de chair fraîche, les verres débordants d'une masse rougeâtre poisseuse. Non, les livres ne disaient jamais ça.

⭐️⭐️⭐️

Pas de chapitre lundi dernier, désolé 🥲
Du coup celui ci est plus grand pour me faire pardonner 🤍

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