Le chemin de l'hôpital, Elian le connaissait presque par cœur. D'abord le métro à deux pas de chez lui puis le tram qui avait pour terminus la clinique et dont il détestait l'ambiance. Il montait ensuite la large avenue de l'entrée et se présentait à l'accueil où il était attendu tout en sachant qu'il ne passerait jamais à l'heure.

Il attendit donc patiemment son tour en salle d'attente, un livre en main dont il ne comprenait pas grand-chose à cause du stress. Le médecin arriva et le salua, ils passèrent dans une salle annexe et le docteur commença son travail. Au bout de plusieurs minutes, ce qu'Elian redoutait depuis longtemps fut dit :

‑ Bon. Vu où on en est, il y a peu de chance pour que vous recouvriez l'entière mobilité de votre main seul. C'est dommage, vous aviez fait des progrès les deux premières semaines mais à présent, ça fait un mois depuis l'accident. Il va falloir envisager l'opération.

Son cœur fit un bond dans sa poitrine, il s'y attendait, évidemment, mais c'était difficile à imaginer. Il ne savait pas si c'était la perspective de l'opération qui l'angoissait ou sa situation.

‑ On en avait parlé, qu'est-ce que vous m'aviez répondu ?

‑ Euh...

Elian secoua la tête, sans trouver les mots. Le médecin sourit gentiment.

‑ Je vais tout vous expliquer et vous donner des papiers à signer. Ce n'est pas urgent mais il ne faut pas attendre trop longtemps. Je vais vous laisser réfléchir quelques jours à tête reposée, revenez rapidement vers moi. Un conseil, acceptez.

Elian hocha la tête.