Cela fait déjà des jours que je suis dans ce bureau, je suis enfermée, je n'ai le droit de sortir que pour aller aux toilettes et pour dormir. J'exagère un peu mais pas beaucoup ça me dérange pas trop mais ce serait tellement mieux avec un bureau moderne New York ou un truc dans le genre sans oublier des touches de rose après tout c'est une fille, même si on ne dirait pas elle a peut-être un cœur. C'est mon boulot de redécorer ou du moins de décorer vu que ça n'a peut-être jamais été fait, mais le décor intérieur ne me passionne pas, mais alors pas du tout! Alors je m'assoie dans son fauteuil pas très beau comme le reste mais ultra confortable pas comme les nôtres. Assis je ressasse le moment où ils m'ont laissé là comme une débile en plein milieu d'une pièce vide et moche. Je réfléchis aussi, ce qui ne change pas trop de d'habitude, je réfléchis à ce qu'il se passe dehors je ne sais rien c'est horrible, déjà que je ne parle pas à grand monde les seules personnes auxquelles je dis bonjour se taisent et le blanc s'installe. Je déteste les blancs, je ne sais pas mais ça me vexe, ça fait comme si tu étais une personne qui mérite pas de savoir ni même de parler. Je pense aussi à la disparition de ma mère, je suis la seule personne à savoir, je pourrais sûrement aider, je suis la mieux placée et à la fois la pire mais je suis là et personne, bien personne me dit quoique ce soit même pas Stephen qui passe par là qui me souris à travers la porte, son sourire est triste il a l'air désolé, on a dû lui interdire de me voir, et ce n'est pas le genre à braver les interdictions, hier on est resté à ce regarder pendant aux moins une heure avant d'aller dormir son regard traduisait de la tristesse et de la colère mais il ne pouvait pas la montrer, je le comprends mais j'aimerais bien qu'il le fasse, il m'a envoyé aussi des messages, on a appris à se les envoyer et à les lires quand on était petits et qu'on jouait aux espions comme quoi les jeux peuvent servir à quelque chose. Dans ses yeux je pouvais lire des mots comme « N'abandonne pas » ou « Je suis avec toi » pourquoi me dit-il ça y a-t-il un problème avec ma mère, l'a-t-on retrouvée, la cherche-t-on vraiment j'ai tellement de question à lui poser. J'ai eu l'impression que ça a duré des heures il m'a rassuré et rien que revoir ce moment me fait sourire et me rassure encore. Je ferme les yeux et commence à m'endormir ce n'est pas comme ça que la pièce allait devenir moins moche quoique avec moi ce n'est pas sûr.

Ding ding ding ding ding ding

C'est vrai, j'ai un téléphone, j'avais oublié, je dois avoir une tonne de message. Faut aussi que je change de sonnerie, la mienne est encore plus moche que ce bureau, mais j'ai jamais le temps de la changer, ce n'est pas comme si j'avais eu deux jours de libre, non pas comme si. Faudrait aussi que je réponde, je ne connais pas le numéro, un numéro bizarre on dirait de la pub, au moins je pourrais passer ma colère sur quelqu'un.
- Allô!! Dis-je fort un ton énervé.
- Mme Stewart?
- Mlle!!
- Excusez-moi mais je suis le proviseur du lycée de Légolas qui ne vient plus en cour depuis au moins deux jours et il a déjà 90 absences!
Je regrette de m'être énervé, la honte, il doit croire que je ne suis pas responsable.
- Ah excusez-moi, je ne pensais pas que c'était vous, il ne vient pas depuis des jours, j'étais absente mais je rentre ce soir! Vous avez dit 90 absences, des demi-journées?
- Non des journées et si il manque encore un jour il sera renvoyer! Je compte sur vous pour lui rappeler et j'aimerais vous voir!
- Oui bien sûr!! Quand désirez-vous
- Bien je vous laisse le Week-end disons lundi!
- Parfait merci encore! Au revoir et à lundi.
- Au revoir!
Il ne manquait plus que ça! Je ne l'avais pas vu venir, mon frère, mon petit frère adoré, part en vrille, la seule personne sur la Terre à laquelle je tiens, je ne suis pas là pour elle, je n'ai rien fait pour elle, j'étais là sans y être. Je ne pouvais pas laisser faire, laisser continuer. Il faut que je sorte de là, à n'importe quel prix, même si une guerre se déclare, moi qui suis très pacifiste je ne dis pas ça à la légère, surtout une guerre contre les sorciers, j'aurais aucune chance de gagner mais là peut m'importe! Je fonce, claque la porte de verre presque au point de la briser court dans les couloirs pas le temps de dire ma phrase tout le monde me regarde certains essaye de se jeter sur moi mais je cours aussi vite que jamais, je prends le portail et la encore d'autres essaye de me dépasser mais ils n'y arriveront pas rien ne pourra briser le lien entre mon frère et moi. Ça y est j'ai trouvé ma nouvelle passion, au revoir la décoration intérieure, et bienvenue à mon frère!