Une nouvelle bénévole (3)
Mme Farran était devenue une amie, grâce à Phili elle récupérait des informations et écrivait un nouveau livre mais il lui manquait une preuve écrite de ce que je lui affirmais, même si elle avait l'intuition que mes sources étaient sérieuses. Si je n'ai pas de document écrit je ne pourrais pas publier, soupira t'elle un midi ou je lui avais raconté la façon dont les marchands se déplaçaient et les commerçants qui étaient arrivé à Troyes depuis une dizaine de jour avec les caravanes de printemps. Tu n'as pas moyen de me trouver un écrit Laurie.
─ Je crains que non, avais-je reconnu embêtée.
─ Cela ne fait rien, je suis contente des informations que tu m'apportes et d'avancer dans mes travaux même si je n'ai pas de preuves.
Un soir je suis restée tard pour parler à Marianne, j'étais chargée car j'avais récupéré des plantes pour les emmener à Phili et je n'ai pas vu tout de suite les garçons qui trainaient, le long du bâtiment administratif.
Le temps que je décroche mon vélo ils m'avaient rejoint, ils ne faisaient pas parti de notre lycée.
─ C'est du cannabis ? a demandé un des gars avec une tête de fouine en désignant mes plantes.
J'ai secoué la tête effrayée, ils n'avaient pas l'air sympa.
─ Dis ton vélo il vaut combien, fit un autre garçon avec un sourire mauvais, en le prenant et en me repoussant.
Soudain plusieurs gars du lycée technique sont arrivés et ils se sont battus alors que je m'asseyais étourdie. Le tout n'a duré que quelques secondes, je n'ai même pas eu le temps de réaliser qu'on m'agressait que c'était déjà fini.
─ Ils sont partis, a dit Sébastien peu après en s'accroupissant près de moi avec la souplesse d'une panthère et sa force aussi j'en étais sure.
─ Ils ont pris mon vélo, ai-je demandé, en essuyant des larmes ridicules qui se sont mises à couler.
─ Non mais je crois qu'on l'a cassé dans la bagarre.
J'ai tourné la tête cherchant mes affaires. Il s'est éloigné et à ramassé mon sac et les plantes qui trainaient par terre.
─ Ça devrait aller tes plantes. Je vais voir si je peux réparer ton vélo, tu veux que j'appelle quelqu'un.
─ Non ça va aller.
─ On était dans l'atelier, on travaille sur un projet en robotique pour un concours quand on a vu cette bande de vermine. Tu aimes les plantes ?
J'avais mal à la joue, pourvu que je n'aie pas encore un cocard. Il était drôlement bavard pour une fois et moi muette. Il prit des outils dans le coffre de sa moto et redressa mon guidon.
─ Tu veux que je te ramène chez toi, tu vas avoir du mal à pédaler.
─ Non ils m'ont surtout fait peur, c'est bête ! je vais rester assise un peu le temps que ca passe. J'ai posé ma tête dans mes bras pour tenter de calmer mes tremblements. Les autres étaient depuis longtemps retournés dans la salle de cours mais pas lui.
─ Ces types cherchaient la bagarre, dit-il au bout d'un moment.
─ C'est dangereux alors, ils risquent de revenir et de te faire du mal, ai je demandé en relevant la tête pour le regarder.
─ Tu t'inquiètes pour moi, il me fixait en souriant. Je te ramène ?
Son insistance m'a rappelé ma mère ce qui m'a agacé aussitôt.
─ Non, je n'ai pas le droit de monter sur les motos, je vais arriver à pédaler.
Je me suis relevée, m'efforçant de cacher, sans succès, le tremblement de mes jambes.
─ Tu trembles, attends, laisse-moi t'aider.
─ Non c'est bon merci.
Je réussi enfin à monter sur mon vélo qu'il me tenait.
-------------Quelques instants plus tôt-----------------
Dans l'atelier de mécanique les gars travaillaient bien quand Luis repéra la bande de Rodrigue qui traînait dehors.
─ On ne s'en mêle pas on va les laisser poireauter ces crétins !décida t'il.
Sébastien occupé à faire des soudures approuva c'était une excellente idée.
Luis allait les surveiller se marrant de les voir faire le pied de grue, quand soudain il leur annonça : « La petite boudin va passer un sale quart d'heure »
Sébastien posa aussitôt son chalumeau et fonça dehors.
─ T'es barge l'engueula Paul quand il rentra dans l'atelier après les autres si on ne t'avait pas suivi t'aurai été massacré.
─ Vous êtes venu.
Marianne a eu une bonne surprise grâce à Samantha qui avait aimé la monographie. Elle avait fait joué ses relations à la mairie et lui avait obtenu un prix, une reconnaissance de citoyenne d'honneur de la commune de Troyes qui allait faire publier son ouvrage à 10 000 exemplaires.
─ C'est merveilleux Laurie ! Personne ne m'a jamais accordé de crédit jusqu'a présent. Marianne était folle de joie.
─ Ce n'est qu'une petite édition locale, ai-je tempéré.
─ Tu n'imagines pas Laurie combien tout va mieux pour moi et avec les informations que tu me rapportes tout est tellement plus facile.
─ Tu le mérites Marianne c'est toi qui rends les choses si intéressantes.
Ce soir-là j'étais tellement troublée que j'ai cru ne jamais réussir à m'endormir.
Les nuits je luttais avec Phili pour aider les gens à survivre. Nous comparions nos modes de vie. Je ramenais des photos du monde moderne, curieusement les photos dans l'autre sens ne passaient pas. Phili me faisait visiter les marchés et m'expliquait tout. Je m'étais mis au dessin pour illustrer tout ce que j'avais vu à Marianne et elle trouvait mes dessins sombres, mais en appréciait la netteté.
J'avais accroché mes dessins préférés sur les murs de ma chambre et ma mère s'étonnait de mes sujets. Une paysanne au moyen âge :Phili, sa famille, le gué de la Motte la vieille ville...
Les deux vies étaient si réelles que j'avais peur de perdre le fil de la réalité.
Tous les soirs nous discutions sur Skype avec les filles de tout et de rien.
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