Une nouvelle bénévole (2)
J'avais emmené Fanny au club de botanique m'inquiétant un peu de l'accueil que les filles allaient lui faire, mais Zoé avait été beaucoup plus sympa qu'avec moi d'ailleurs.
─ C'est paradisiaque a fait Fanny soufflée en admirant le jardin, il doit être grand le toit
─ Le jardin l'agrandi, expliqua Anne c'est une illusion d'optique.
─ Je me demande si...Non rien.
─ Que voulais-tu dire Fanny, insista Charlotte.
─ Je me suis demandée si dans la cour chez moi, on aurait pu faire la même chose.
─ Cela doit être possible à dit Anne, il faut voir.
─ Non cela n'ira pas, car nous avons un voisin qui vient exprès avec son tracteur, pour nous embêter, il ferait exprès d'écraser les plantes.
─ Nous avons des plantations à faire pour Laurie, a dit Zoé, Hop on s'y met.
Nous allons semer toutes les graines de l'époque, le blé, l'épeautre, le lin et l'avoine.
Zoe expliqua, j'ai fait des recherches et trouvé aussi des plantes perpétuelles, oignon, poireaux. J'ai commandé les graines sur internet on devrait les avoir demain ou après-demain.
Anne glissa à Charlotte, tu étais avec un nouveau garçon samedi.
Charlotte acquiesça.
─ Fait gaffe, une réputation cela se change difficilement, râla Anne.
Charlotte éclata de rire ma réputation ! Ne t'inquiète pas Anne, par contre promets que tu resteras mon amie, même si j'ai une mauvaise réputation.
─ Tu resteras mon amie, mais ta réputation est déjà fichue et à ce rythme tu vas bientôt ressortir avec les mêmes.
J'ai été surprise de les entendre se charrier, je les imaginais toujours d'accord.
Charlotte a ricané, « préviens-moi si je recommence avec le même. Je t'avoue que j'ai du mal à me rappeler mes ex, par contre toi, c'est le contraire, tu ne sors avec personne, tu attends quoi ? »
─ Aucun de ces idiots ne m'intéresse.
Fanny intégrée au club de botanique, la routine est devenu sympa et Zoé nous avait donné assez vite la clé pour que Fanny et moi nous puissions manger sur le toit quand le temps le permettait
Les filles s'étaient prises au jeu et se passionnaient avec moi pour les plantes médicinales et médiévales. Nous étudiions la façon de les cultiver et je ramenais les informations à Phili.
Phili avait été surprise que Marianne Farran, qu'elle appelait « mon amie savante » fasse des recherches sur eux aux archives départementales et y trouve des informations.
Le curé avait noté pas mal de choses et on avait aussi les archives du tribunal de justice et du tribunal de commerce. On a trouvé les indications quand la neige est tombée et le compte rendu du procès de maitre Sechot.
A Madame Farran j'ai raconté l'histoire de Françoise et de Maitre Sechot, je lui fournissais des informations qui l'aidaient à comprendre cette époque.
Diana n'a pas mis longtemps à me trouver un nouveau surnom : Le troll en hommage à mon imper vert et aux plantes que j'ai souvent dans mon sac.
Cela enrageait Zoé de voir combien Diana était peste avec Fanny et moi.
Fanny avait déjà perdu 5 kilos, mais pour elle s'était une goutte d'eau et elle souffrait de la lenteur de son régime.
Un soir après les cours, je l'ai emmenée chez Sissi l'amie de ma mère, modiste pour grande taille. Sissi est super sympa et je l'adore, elle m'a raconté pas mal d'histoires sur ma mère et j'ai une oreille plus réceptive pour parler des anciens de leur époque qui me font des misères. Elle a même été disputé la mère Garnier ma prof de sport mais celle-ci a tout nié et a prétendu que j'étais parano et schizophrène. Sissi lui a mis une gifle.
Sissi a gentiment accueilli Fanny et nous a donné les collants opaques mis de coté, puis elle nous a dit de fouiller partout.
─ La boutique est géniale, reconnu Fanny mais ça risque d'être trop cher.
─ De toute façon, c'est une amie et je suis contente de la voir. Ça peut nous donner des idées.
─ Il y a des choses qui te plaisent Fanny ? Tu aimes quelle couleur, a demandé Sissi plus tard en ramenant des thés.
─ J'aime bien comment s'habille Laurie.
─ Tu n'as pas le même physique, mais tu peux mettre les couleurs et le style. Essai ce pull fin et ce gilet assorti, le noir aminci. J'ai le même en vert avec un cache cœur gris.
Fanny ressorti de la cabine d'essayage super classe.
─ Ça te va drôlement bien. Ai-je fait ébahie et aux lycées ils vont se pincer.
─ Peut-être un jeans ce serait le bonheur, a fait Fanny, mais de toute façon je suis toujours la plus laide du lycée.
Sissi a soupiré, c'est injuste ! je suis désolée Fanny, moi aussi quand j'étais ados j'étais malheureuse et pourtant j'avais un petit copain.
Cela avait mal fini, il l'avait quitté. Quand je l'avais raconté a Fanny elle m'avait dit normal c'est parce qu'elle est grosse.
Pour Fanny, son surpoids était source de tous les maux. J'espérais que la rencontre avec Sissi lui permettrait de changer d'avais car Sissi assumait sa morphologie et était heureuse.
Sissi poursuivit, j'avais des copains mais on n'était pas parmi les cools et on le regrettait. La mère de Laurie n'était pas méchante, mais elle avait une bande autour d'elle qui faisait la loi et personne ne l'approchait. Elle changea de sujet : Regarde mon jean tu le trouve comment ?
─ Il est bien.
─ Je te le fais au prix des soldes soit 50%.
─ Merci beaucoup a murmuré Fanny qui a pris aussi le haut et le cardigan noir et les collants.
Sissi lui a fait un clin d'œil, « ça sert à ça les amis. »
─ Ma mère, elle ne te faisait pas de mal, promis ? Ai-je demandé à Sissi en buvant une gorgée de thé brulant, repensant à ses paroles.
─ Non ta mère était bien au-dessus de cela, mais certains garçons dans ses amis n'étaient vraiment pas sympas et veillaient à ce que nous ne l'approchions pas.
─ De toute façon, quand on est gros on n'a pas d'ami dit Fanny
─ Mais c'est faux, avons-nous rétorqué en cœur avec Sissi.
─ Tu sais, moi j'avais même un petit copain insista Sissi, bon l'amour s'est arrêté, mais ce n'était pas du tout une question de physique, car il a rencontré une autre femme et elle est grosse aussi.
─ Non ! a dit Fanny incrédule.
Sissi a rigolé.
─ La solution c'est le sport dit Zoé notre reine de la vie saine un midi alors que nous cherchions comment aider Fanny.
─ La marche à pied et la natation, a ajouté Charlotte.
─ Il y a les opérations, ça marche vraiment ce truc. Le principe est super simple cela coupe l'appétit en rétrécissant l'estomac, du coup tu n'as plus faim. Ajouta Anne.
─ Ca ce serait bien car j'ai toujours faim, a reconnu Fanny.
─ Attention parce que des fois on mange plus pour se consoler que par faim et si tu as été opéré tu seras très mal.
─ J'imagine berk toute la nourriture bloquée dans l'œsophage, a dit Zoé automatiquement contre puisque ce n'était pas naturel.
─ Je crois que j'aimerai bien, à réfléchi Fanny, surnommé miss spaghettis au lycée, la dernière vacherie de Diana.
─ C'est sympa les spaghettis lui dirent Anne et Charlotte pour la consoler mais rien n'y faisait.
─ Je déteste les spaghettis ! râla Fanny en pleurant et riant à la fois. Je n'en ferai jamais à mes enfants.
Nous avons explosé de rire, les pauvres pates n'y pouvait rien.
Les élèves ont commencé à jaser sur notre amitié improbable : Zoé Anne Charlotte Fanny et moi.
Le club de botanique a été caricaturé dans des affiches et cela a fait râlé Zoé car elle a reconnu le style du dessinateur, Cyril Duclos son second au journal. Moi je veux écrire et dénoncer les abus lui veut cancaner je ne m'y trompe pas c'est une vraie déclaration de guerre.
Diana nous surveillait préparant un sale coup, Aïe les choses n'allaient pas s'arranger pour mes copines et j'avais beau les supplier d'être discrète et de ne pas nous parler à Fanny et à moi en dehors du club de botanique, elles ne voulaient rien entendre.
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