Nous pouvions bavarder car les élèves derrière nous faisaient un chahut monstre et cela dégénérait d'ailleurs. Avec Sébastien, j'ai appliqué ma vieille technique et je me suis forcée à ne surtout pas le regarder. J'avais fait cela un an, les midis ce n'était pas si dur. Pas besoin de le regarder pour le voir dans ma tête, si beau.

J'étais honteuse d'être contente qu'ils aient déstabilisé Lola et la pièce de théâtre a été interrompue avant la fin.

J'ai déchanté quand j'ai rallumé mon portable, car Morgane venait de décéder son cœur a lâché. Comme Fanny allait se faire opérer dans quelques jours, je ne voulais pas la perturber avec mes histoires tristes. J'avais Lucie et Josie pour me soutenir dans ces jours de deuils. C'est le prix à payer quand on s'occupe d'enfants malades et c'est très dur.

Le jeudi (27 mars) j'ai eu mon conseil de classe. Je travaillais bien mieux, mais la décision de mon redoublement était maintenue. La mère de Fanny avait demandé que je redouble en S pour retrouver Fanny, elle avait réussi ! Dandieu avait vraiment peur d'elle.

Ma mère en larme s'est jetée dans les bras de Maryse et nous avions organisé un petit diner en ville avec Fanny, sa maman et Sissi pour l'occasion. Cela me faisait donc deux ans de retard car j'avais aussi redoublé ma sixième, comme Fanny qui elle avait redoublé sa quatrième. Ma mère à l'opposé, avait deux années d'avance, elle avait sauté une classe et était de fin d'année.

J'ai loupé l'école le Vendredi 28 Mars après midi, c'est Josie qui est venu me chercher au lycée pour m'emmener à l'enterrement et égoïstement, je tremblais de croiser Sébastien sur le parking.

Tout se passait bien, son dossier d'inscription à l'école d'ingénieur de Lille a été retenu et il avait réussi le concours d'entrée plutôt facile. Il avait les oraux la semaine prochaine et un entretien pour l'obtention d'une bourse. C'était parfait mais pourquoi se sentait il si vide ?

Il aurait du être un peu plus enthousiaste quand même. S'il ne faisait pas d'effort la semaine prochaine, il allait se faire recaler aux oraux.

Sébastien se concentra sur les dernières mises au point de Bobypot le robot qu'ils allaient présenter à la coupe de France de robotique.

Il était toujours bien quand il bricolait, tous ses soucis s'évanouissaient. Il songea à Laurie sans qu'il sache très bien pourquoi il aimait la regarder et il ne l'avait pas vu en gym tout à l'heure. Elle lui avait manqué. C'était à cause d'elle, son malaise, comprit-il. Il n'osait pas la draguer et s'en voulait de craquer pour elle, mais il n'arrivait pas à se raisonner.

─ Ca devrait marcher, dit-il. Il se tourna vers les autres, vous avez corrigé la programmation.

Loïc et Luis hochèrent la tête.

─ On va les enfumer ! Va y Roby montre ce que tu as dans le ventre, cria Loïc.

─ Damien aux manettes, dit Luis et assure mec.

Damien pris les commandes il avait un rôle important, à lui de manœuvrer pour mettre en œuvre leur travail.

─ Au fait Sébastien tout à l'heure j'ai vu ta mère sur le parking, fit Luis.

Sébastien haussa les épaules, il devait confondre, sa mère n'avait aucune raison de venir par ici. Il secoua la tête.

─ Si, je l'ai vu, j'ai reconnu la voiture, la Ford, elle venait chercher Laurie Breton. Tu la connais cette fille ?

─ Non répliqua t'il sèchement. Sa mère et Laurie cela n'avait aucun sens Et pourquoi cette fille là, entre toutes.

Laurie n'avait jamais fait signe de s'intéresser à lui. Il était sur que s'il allait la voir elle l'enverrait balader. Elle était vraiment mignonne et il rageait de craquer complètement sur elle.