Après une pause à une mare ou tout le monde pu se désaltérer, le maire à son tour passa près d'elle.

─ On ne peut pas avoir de doute sur le fait que tu aimes les plantes, dit il en examinant son panier. Il poursuivit : Jolie bijou. Veux-tu que je te prenne en croupe.

Phili se contenta de refuser gênée.

Noémie, Sarah se moquèrent de la séductrice. Blanche marchait avec son nouvel époux, tendrement blotti contre lui.

─ Contentez-vous d'avancer, bande de moqueton, râla Phili.

La marche fut harassante, il fallait traverser la forêt au plus vite, enfin des chevaliers vinrent les informés que les premiers étaient arrivés en vue de l'abbaye il leur restait moins d'une heure de marche.

Ils eurent une bonne surprise car les moines vinrent à leur rencontre avec des carrioles pour soulager les pèlerins et leur père se trouvait parmi les cochers.

Ils s'enlacèrent en pleurant, heureux de se retrouver.

─ Papa, Margot va bien mieux. lui dit Phili en le serrant fort.

─ Je suis si heureux, laissez-moi vous regarder tous les deux. Ma Phili tu as toujours été jolie et toi mon petit jean tu vas bien.

─ Très bien père, répondit Jean qui regarda Phili. Ils avaient convenus de ne rien dire au père se soir pour ne pas gâcher les retrouvailles. Jeannot irait chez le maitre forgeron qui l'avait réclamé particulièrement, au retour de la procession, dès le lundi après-midi.

La veille Phili, avait été se renseigner auprès du médecin de la prévôté, sur la mort du dernier apprenti. Le médecin était aussi le bourreau et le médecin légiste. Le mire l'avait regardé avec des yeux noirs, quand elle lui avait demandé si les garçons avaient été victime de pratiques innommables et le médecin lui avait dit non, puis avait ajouté sévère : Que sais-tu des pratiques innommables, jeune fille ?

─ Rien maitre mire, je m'inquiétais juste pour mon petit frère qui va être placé, la où une place est si dure à tenir. De quoi est mort le petit Riquet ?

─ Sous les coups de son maitre, il hocha la tête, pensif, je n'aurais pas fait mieux dans mon office de bourreau. Je ne te retiens pas en ces lieux maudits, jeune fille.

Si jean réussissait à faire bonne figure à son père, Phili sentait que tout son courage l'abandonnait.

Matias le fils de Bertrade se tenait à coté de Jean le Gué intimidé. Phili l'embrassa et lui donna des nouvelles, ils vont tous bien, mais le contremaitre a autorisé à ce qu'ils restent à la métairie car ta maman est faible et Philipot trop petit.

Jean le Gué installa Jeannot avec les autres enfants dans une des carrioles et Phili marcha avec son père le prenant par le bras.

Plusieurs voisins lui firent des réflexions sur sa séductrice de fille qui avait pris le maire et maitre Van Rampen dans ses filets.

Pour une fois les commérages arrangeaient Phili, car son père cru que c'était ce qui l'ennuyait. Le maire répéta t' il incrédule.

Un voisin crépin lui dit, je ne sais pas comment tu as fait l'homme mais tes deux filles sont des beautés, pourtant dieu sait que toi tu n'es pas beau.

Le père sourit, en enlaçant Phili, je suis fier de la beauté de mes filles. Les trois filles du père crépin étaient des laiderons et tous les voisins se moquaient des malheureux époux des deux ainées et disait que le bon dieu avait eu pitié de tous les hommes en envoyant la plus jeune faire son noviciat chez les sœurs.

Aucun des gendres n'avaient été envoyé à la guerre comme François et Géraud, pensa Phili. A quoi leur servait cette beauté si les maris n'étaient plus là.

A force de discussion et d'embrassades, ils arrivèrent enfin en vue du monastère majestueux, au milieu de la forêt, il serait toujours là du temps de Laurie dans 600 ans. Phili l'admira fière de sa longévité. Les portes étaient grande ouverte et la longue troupe des pèlerins rentra troublant la spiritualité des lieux. Ils allèrent à l'église prier, puis prirent un repas fait de soupe à la viande avec des galettes de sésame et de miel et tous se couchèrent a même le sol des granges de l'abbaye épuisés.

Phili et sa famille rejoint par les amies et des voisins s'installèrent pour une veillée ou chacun raconta ce qui était arrivé pendant le mois ou ils ne s'étaient pas vus.

Jean le gué ne tiqua pas quand on lui parla des talents de médecine de Phili.

─ Je ne me rappelais pas que votre épouse fut si douée, glissa crépin soupçonneux qui s'était joint à eux.

─ Elle était très douée, se contenta de répondre Jean le gué. Phili fit un clin d'œil à son père, fière de son esprit d'à-propos.

Le lendemain le jour des rameaux ils eurent un savoureux repas offert par les prêtres avec de la viande en sauce et de la bouillie d'épeautre au miel. Après la grande messe, la plupart des villageois s'éparpillèrent pour se reposer. Ils dormiraient encore ce soir au monastère et repartirait à laudes le lendemain.

Phili en profita avec son frère pour semer des graines dans les jardins du monastère. Jean le gué les aida sans poser de question et Phili lui raconta la mort du maitre des bans, l'intervention de maitre Van Rampen et l'arrivé de maitre Arnaud. Phili avoua gênée que le hollandais avait fait réparer leur maison.

─ Je n'ai rien fait pour le séduire papa et je comprends mieux Margot maintenant.

Son père hocha la tête. Quand les gens de la métairie avait réalisé le potentiel de la beauté de Margot, ils l'avaient tous pressé d'accepter telle ou telle rencontre, chacun se faisant fort d'être le bon entremetteur et Margot avait toujours refusé provoquant souvent la colère. Elle avait tenu bon, soutenu par ses parents, ce ne serait que François.

─ Margot a toujours été exceptionnelle, dit le père en se rengorgeant. Veux-tu que j'intervienne auprès du contremaitre, pour qu'on te trouve un autre mari ou une place au château ?

─ Non papa.

─ Tu es une bonne fille et je le sais.

Alors qu'ils terminaient de regarnir les potagers du monastère, un frère vient chercher Phili car l'archidiacre du monastère demandait à la voir.