─ Si la petite réussit à garder sa place nous demanderons à être logé par les marchands, poursuivit la mère Agnan.

─ Il y a les cahuttes de la guilde dans la rue ou nous travaillons avec Marie, ce n'est pas grand mais vous seriez mieux que dehors.

─ Moi il me semble qu'on est mieux dehors que dans un endroit aussi misérable, reprit la mère Agnan. En plus il y a eu des morts dans ces cabanes. Dire que j'avais une si belle maison.

─ Ici on risque de vous voler votre couverture. Vous n'êtes pas à l'abri d'un malhonnête. Tenta encore Phili.

─ Je vais y penser Phili je te remercie dit Huguette, tu as raison je ne peux pas me permettre de faire la difficile. L'héritier ne m'a rien laissé, à peine les vêtements que j'avais sur moi. C'est une honte le marchand m'aimait tellement et il aimait beaucoup Marie. Je crois que Françoise a toujours été jalouse de sa sœur.

─ C'est pitié d'entendre cela. Je vous laisse on se voit demain matin Marie.

─ Promis Phili. On se retrouve à 4 heures.

─ On peut dire aux cloches de primes si tu promets d'être à l'heure.

Arrivée à la maison elle s'appuya contre la porte soulagée regarda ses mains cherchant une tache ou ce qui avait choqué maitre Van Rampen, mais grâce à Laurie elles étaient blanches.

Elle fit boire sa sœur et lui donna son médicament.

Margot allongée lui sourit, "cela a été ?"

─ J'ai  été affecté chez maitre Van Rampen le marchand flamand.

─ Mon dieu il est sévère, je me rappelle, dit Margot. J'ai été malade si longtemps, combien de temps Phili ?

─ Plus d'un an, dit Phili en ajustant la couverture sur sa sœur.

─ Sa maitresse Isabeau la rousse, est une des plus belles femmes de notre ville et Maitre Gandin est-il encore le maire.

─ Maintenant c'est une grosse femme toujours saoule qui martyrise toute sa maison et maitre Gandin est toujours le maire par contre la mauresse est morte. C'est merveilleux de te parler à nouveau, s'exclama Phili, en serrant sa sœur dans ses bras. Tu vas guérir.

─ J'espère revoir papa, murmura Margot.

─ Moi aussi, dit Phili. Elle n'ajouta pas qu'il était crucial que le père vive, car sinon la maison leur serait retirée. Les marchands leur en trouverait une plus petite, le long des rues commerçantes et petit Jeannot serait aussitôt placé chez le forgeron.

─ Tu entends, c'est le bal du mardi gras, les petits sont là-bas à jouer et danser.

─ Oui j'entends, elle toussa, avec François nous étions si heureux.

─ Parle pour toi, moi Géraud n'était pas l'homme idéal. Margot, des hommes sont revenus de la guerre aujourd'hui pour la première fois.

─ Si seulement François... Margot n'ajouta rien.

Phili mis sa vieille robe, Je vais réparer un peu la maison tu seras mieux.

─ Merci Phili, dit Margot en baillant. Je me sens tellement mieux grâce à Laurie.

Phili découpa les branchages et boucha quelques trous dans les murs de leur chambre, pour le trou dans le toit elle installa la branche debout et tailla les branches qui dépassait à hauteur du toit pour qu'elle comble le trou. Elle prépara du mortier avec de la boue, de la paille et combla les interstices dans les murs.

Margot se réveilla plus tard, elle la regardait faire en se réjouissant, c'est bien mieux on sent beaucoup moins de courants d'air.

─ Tu seras mieux, veux-tu boire et manger quelque chose les enfants ne vont pas rentrer de sitôt.

─ Un peu d'eau et de viande s'il te plait.

─ Bien ! c'est une bonne chose que la malade reprenne de l'appétit, dit Phili en souriant. Je vais aller en forêt chercher les plantes que m'a indiquées Laurie et je vais planter des graines bien qu'avec la neige cela ne soit pas facile. J'aurais voulu que les petits rentrent.

─ Ils s'amusent c'est de leur âge. Monsieur le curé a fait une lecture cette après-midi à l'église et au moins ils ont eu chaud. Notre bon monsieur le curé est un saint homme! Fait bien attention à toi surtout, les loups ne semblent pas loin. Souffla Margot.

Phili parti en direction de la rivière ou elle espérait trouver les plantes indiquées par Laurie. En marchant elle en profita pour semer des graines au bord de l'eau. Elle ne trouva pas la plante, par contre elle trouva deux grosses branches qui conviendrait pour réparer la maison aussi elle les approcha du chemin pour les emmener dans la nuit.

Plus loin, elle tomba sur un repère de loup et se retrouva nez à nez avec une mère grondante, elle recula doucement, le cœur battant la chamade.

C'était  des loups solitaires, signe qu'ils s'agrandissaient et elle compta 4 petits qui heureusement donnèrent du travail à leur mère.

Remise de ces frayeurs elle se promit de faire plus attention en marchant, les loups n'avaient pas faim mais elle avait vraiment eu de la chance.

Elle trouva la saponaire ainsi que le tilleul par hasard un peu plus loin, alors qu'elle poursuivait un lapin pour repérer son terrier, savoir où se trouvait le gibier était toujours utile. Dans une vallée crayeuse il y avait toutes les plantes que voulait Laurie et elle ramassa plusieurs pieds pour les replanter au gué de la motte.

A la rivière elle fit un essai avec la plante, elle frotta et obtient une mousse agréable qui faisait partir la saleté.

─ J'ai cru ne jamais m'endormir avec tout ce harnachement contre moi, dit Laurie qui arriva au gué avec une profusion d'objets dont des outils et des armes.

─ Qu'est ce que tout cela ?

─ On va faire un camp de base à la motte, une cabane, expliqua Laurie. Comme cela nous pourrons échapper au loup. Laurie avait ramené des châles, des couvertures et des couteaux, Phili en eu les larmes aux yeux.

Phili lui raconta sa journée, la méchanceté de Françoise, l'abcès de Blanche, le retour des soldats.

─ Je vois, dit Laurie, on va commencer par les soins dermatologiques.

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Incroyable non les bois pleins de loups ?

Et pourtant c'état comme cela, brrrrr je n'aurai pas aimé rencontrer un loup dans les bois moi.

Phili est bien courageuse.

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