Le dimanche matin Phili se réveilla avec les cloches qui annonçaient la messe de tierce, le jour luisait dans leur chambrée. Il n'y avait pas de négoce le jour du seigneur, Phili pouvait se reposer et profiter de sa famille.

Elle irait laver son maigre linge au lavoir et elle avait prévu aussi de coudre un pantalon pour Jeannot.

Il y avait fête à la ville, le comte offrait à manger aux villageois, ce soir et pendant les 3 prochains jours, en l'honneur des festivités d'avant-carême. Cela aurait pu être une bonne journée, sauf que son père partait ce tantôt et elle n'avait pas vu Laurie au gué.

Pourvu qu'il ne lui soit rien arrivé, la forêt était de plus de en plus dangereuse, d'ailleurs cette nuit, elle avait été suivi un moment par les loups.

Les anciens du village disaient que ce n'était pas normal qu'il y en ait autant. Bientôt on ne pourrait plus aller dans les bois, les marchands et les moines commençaient à s'en émouvoir et rare étaient ceux à oser s'y aventurer.

Allongée, elle écoutait la pluie tomber, entrecoupée des hurlements des loups quand soudain la panique l'envahit, elle n'entendait pas les gémissements de Margot. Phili se précipita vers sa sœur, pour réaliser avec surprise que Margot avait l'air mieux et dormait paisiblement. Les potions de petite pierre blanche qu'avait donnée Laurie avait fait baisser le mal. Elle tomba à genou près de sa sœur et des larmes coulèrent le long de ces joues, tandis qu'elle admirait le souffle paisible de Margot et touchait son poignet frais.

Elle lui caressa les cheveux et alla chercher un peu d'eau pour la faire boire. Cela se pouvait-il, que grâce à Laurie, elle soit sauvée.

Elle lui donna à nouveau les pierres médecines.

Margot était faible, mais elle réussit à entrouvrir faiblement les yeux et fit un sourire à sa sœur.

─ Bonjour ma Phili, je suis contente de te voir.

─ Bois Margot et avale la petite pierre que je te mets dans la bouche.

Margot avala en grimaçant, ce n'est pas bon, réussit-elle à dire.

Son père qui était sorti rentra à ce moment-là. Papa vient voir notre Margot va un peu mieux, cria Phili.

Il monta rapidement, avec un pot qui fumait. L'intendant nous a donné de la soupe et je l'ai ramené pour vous, elle est encore chaude.

─ Papa tu vas avoir besoin de force.

─ Nous allons partager et cela va faire du bien à Margot.

Le petit Jeannot se leva, réveillé par la bonne odeur et se glissa dans les bras de Phili, aussitôt suivi par Guilaine. Ils regardaient Margot surpris, les deux petits ne se rappelaient plus d'elle en bonne santé. Ils prirent de la soupe chacun leur tour, d'abord les petits, puis Margot et Phili obligea son père à terminer le bol.

Pour les enfants c'étaient un jour de fête, de la soupe chaude au réveil et l'après-midi une procession et une fête avec des bals et des repas partout dans la ville. Ils oubliaient, dans la joie du moment que le père partirait avec les autres volontaires pour réparer la route qui devrait être prête pour les Rameaux, dans six semaines. Cela en faisait des nuits dans la forêt, à la merci de tous les dangers.

─ Il y aura un beau spectacle, dit Guilaine on va bien s'amuser. On peut déjà y aller ?

Phili se rappela avoir été pareille, impatiente d'aller au spectacle. D'ailleurs même parmi les adultes, ils étaient nombreux à se réjouir des bals et des banquets qui auraient lieu, tout le monde pourrait avoir du pain et du gibier cuit à la broche.

Les spectacles étaient rares et le Comte avait autorisé un montreur d'ours, des cracheurs de feu. Phili n'avait pas envie d'y aller, mais elle se forcerait pour distraire les enfants et peut être qu'elle apercevait Laurie.

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de retour au moyen âge .
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