Je suis retournée en cours, la tête me tournait mais je n'ai rien dit à ma mère de peur qu'elle m'oblige à rester à la maison. Après le lycée, j'avais une course à faire au magasin de bricolage et un voyage meurtrier au moyen-âge ce soir.

J'étais heureuse et je mesurais ma chance d'être vivante tout simplement. La matinée me parut longue, bien que je sois relativement tranquille puisque je redoublais.

Les intercours furent pénibles car mes camarades de classe me pressaient de questions et ne faisaient pas attention à mon bras en chahutant. Anne et Charlotte étaient sur le même pallier que moi et nous nous sommes éloignées des curieux.

─ Tu tiens le coup ? a demandé Anne.

─ C'est plus dur que je ne croyais. Je mange à la cantine, ai-je dit aux filles Je ne vais pas aller au club de botanique je suis trop fatiguée.

Kelly et Diana s'approchèrent, non mais regardez-moi ça, des couettes. Je te jure tu es vraiment la reine des looseuses.

J'ai haussé les épaules, je voulais simplement cacher mes joues creuses. Kelly était mal placée pour parler, elle avait coupé ses cheveux et cela ne lui allait pas.

Je me suis éloignée en les ignorants et je suis retournée m'assoir dans la salle de cours.

Le midi j'ai retrouvé Fanny, elle n'avait pas mis les pieds à la cantine depuis son bizutage mais avait décidé de m'accompagner.

─ Je ne vais pas m'expulser de cantine à vie et c'est une occasion comme une autre, en disant cela Fanny a stoppé à l'entrée, avec le mauvais temps la cantine était noire de monde.

Je suis allée faire la queue à la file diététique retrouvant mes vieilles habitudes, contente de voir Pedro. Ce midi c'était soupe, poisson et sauté de légumes au wok

─ Ma petite Laurie, je commençais à me languir, en plus j'ai entendu dire que tu étais blessée ? s'écria t'il.

─ Oui mais ça va mieux et je mange avec mes copines.

─ C'est bien que tu es des copines, c'est très bien, mais du coup ma Laurie je n'ai pas pu te remercier pour ma fille, elle a reçu ton colis avec le guide de dessin et cela lui a fait plaisir.

─ Tu es un ange tu le sais cela.

─ Ce n'est rien Pedro ai-je dit en prenant mon plateau drôlement lourd.

Il ne restait de la place qu'à mon ancienne table et Sébastien était déjà la ainsi que Maya qui avait des nouveaux amis.

Cela m'a fait chaud au cœur bêtement de voir Seb, je ne l'avais pas vu depuis le jour où on avait cadenassé mon vélo. Il était toujours aussi sombre, rien n'avait changé. Fanny faisait la queue pour son plat et il y avait du monde devant elle. Je lui ai montré la table et j'y suis allée.

Normalement ma place attitrée, a cette table c'était en face de Sébastien décalée sur la gauche mais je ne pouvais pas laisser Fanny se mettre à côté de lui, je me méfiais de sa réaction.

Sébastien me regardait, ami ou ennemi je n'en avais pas la moindre idée. Il m'avait pris dans ses bras après l'histoire du cadenas sur mon vélo. C'était aussi un peu à cause de lui que j'avais voulu revenir si vite au lycée, comme si j'avais la moindre chance. Devant moi il y avait Rina super sexy avec des cheveux courts, une minijupe et haut décolleté. C'est ce genre la qui plaisait aux garçons, d'ailleurs c'était la même chose au moyen âge.

J'ai aperçu Gwenola assise avec ses amies, elle m'a salué d'un coup d'œil inquiet avait-elle peur que je révèle son secret ? L'aurait elle fait si nos rôles étaient inversés ? J'étais surement la seule à savoir qu'elle portait une perruque, mais avec moi son secret était bien gardé, mais je ne pouvais pas la rassurer.

Je suis arrivée à la table épuisée et j'ai failli lâcher mon plateau. Une fois assise, j'ai constaté que j'avais renversé de la soupe dans mon plateau et sur le blouson de Sébastien. Je m'attendais à des reproches ou pire, mais il s'est essuyé sans rien dire.

─ Pardon, ai-je fait et j'ai nettoyé tant bien que mal mon plateau.

Seb, c'est mis à manger et j'ai fait comme lui, sa main immense juste à côté de la mienne. Je me suis imaginée puiser un peu son énergie. J'étais stupéfaite de me sentir aussi bien près de lui.

Fanny est arrivée avec son plateau, elle avait choisi une part de lasagnes mais elle n'en mangerait qu'une petite quantité.

Maya à coté parlait pour dix. J'ai reconnu sa nouvelle copine gothique, son père était adjoint à la mairie de la chapelle st Luc et il y a encore peu cette fille était plutôt bimbo. Sa famille ne devait pas apprécier ce nouveau look. J'aurais dû faire cela moi aussi pour embêter ma mère.

La soupe chaude était délicieuse, et les légumes aussi, Pedro était vraiment un bon cuisinier.

Je me suis demandé à quoi ressemblaient les parents de Maya, après tout, les parents de Seb ou de Stéphanie étaient très ordinaires.

─ Au nom la dingue et la dondon à ma table je le crois pas ! a dit maya à ses amis.

Maya ! Je l'avais oublié celle-là et elle n'était pas enchanté de mon retour. Cette fille était insupportable, J'étais en convalescence, mais il ne fallait pas attendre de pitié de mes condisciples.

Elle s'est mise à nous critiquer de plus en plus violemment.

─ On devrait peut être changé de place, a dit Fanny.

J'ai hoché la tête parcourant des yeux le réfectoire, mais il n'y avait plus de place.

─ Vous allez bouger sinon je vous coiffe aux lasagnes toutes les deux à défaut de spaghettis, a crié Maya déchainée.

J'ai commencé à me lever, tant pis je ne mangerais pas, mais Sébastien m'a rattrapé avec la ceinture de mon imper et m'a fait rasseoir.

─ Reste assise.

─ Aîe ! On n'a pas envie d'avoir des pates dans les cheveux, ai-je dit en levant les yeux vers lui et je n'avais vu son visage d'aussi prêt que le jour de la retenue. Ses yeux bleus foncés étaient lumineux et j'y ai vu une chaleur qui n'était que pour moi. Tout à coup il m'est apparu gai, m'a même fait un clin d'œil.

─ Personne n'aura de pates dans les cheveux, a-t-il dit.

Le petit copain de Maya en face d'elle et Stéphanie se sont arrêtés de rigoler aussitôt.

C'était curieux cette sensation d'être protégée et Maya s'est calmée en maugréant un rapide sale con à l'attention de Sébastien.

Avec Fanny nous avons échangé un regard surpris et j'ai mangé silencieusement trop troublée pour réfléchir.

─ Merci, ai-je fait en me levant et je me suis écroulée sur lui, ce qui l'a obligé à me retenir par la taille, il allait croire que je le faisais exprès.

Il m'a redressé en souriant et je me suis senti bêtement très heureuse.

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Trop trop romantique ooooohhhhhh, joyeux noel. Bisous