─ Les loups ont attaqué la ville à plusieurs reprises. Phili m'accueilli à mi-chemin alors que j'allais à sa rencontre, il faisait froid c'était infernal.

─ Salut Phili, ça ne change pas les loups attaquent tous les jours ! J'étais chargée comme un mulet car je ramenais des outils, des plantes. J'avais des nouveaux paniers de forme carré et j'avais d'ailleurs eu du mal à m'endormir avec toutes les cordes attachées à ma taille et ma journée éprouvante.

─ Ils sont beaux et pratique, admira Phili.

─ je te montrerai la technique pour les faire à la maison. Je ramène de la darnelle qui donne un autre antibiotique très efficace je suis sure qu'elle est quelque part et il faut que tu l'ais à disposition. Comme tous les soirs j'ai demandé : Maitre Arnaud est gentil avec Margot ? Celle-ci était à son service depuis une dizaine de jour.

─ Ca va, dit Phili, il est si étrange. Il est incroyablement dur, il a renvoyé encore deux placiers qui n'avait pas fait leurs heures, pourtant avec Margot il est plutôt gentil. Elle est souvent fatiguée, il surveille son travail et l'oblige à recommencer mais il ne la bat pas et ne la renvoie pas.

─ L'autre bonne Germaine ne cesse de la disputer, la dénonce à la moindre erreur. Elle lui donne les taches les plus dures, mais ne se plaint plus tous les soirs à Maitre Arnaud pour la faire renvoyer de toute façon il ne l'écoute pas.

─ Je me demande pourquoi il a réclamé Margot à son service. Je me suis frottée la tête en parlant car je venais de cogner une branche.

Phili reprit : On craignait un vicieux, mais non il ne semble rien attendre d'elle. Tu as l'air soucieuse ?

─ J'ai failli être attaquée dans mon monde et c'est angoissant de réaliser que quelqu'un vous veut du mal.

─ Je suis désolée pour toi, tu veux me raconter.

─ Non c'est trop bizarre.

─ Moi aussi j'ai eu des mauvaises nouvelles, dit Phili, il est arrivé un malheur hier, le maréchal Ferrand a encore tué son apprenti et il a réclamé mon petit frère.

─ Normalement il ne devait pas récupérer Jeannot avant que ton père revienne.

─ C'est vrai. Mais il a dit au maire qu'il avait besoin d'un nouvel apprenti et c'est un bon maréchal Ferrand. Le maitre des bans a réussi à survivre peut être ... Phili n'y croyait pas.

─ Je ne vois pas très bien quoi faire pour ton frère, ai-je dit, je me renseignerai avec mon amie.

─ Merci Laurie.

Elle s'est ressaisit et m'a dit, un des serfs qui travaillaient sur le chemin en forêt est rentré faire une commission au comte. Mon père va bien ainsi que tous les autres, mais ils ont été attaqué plusieurs fois par les loups et les moines leurs ont donné refuge au monastère pour les nuits.

Phili avait changé. Elle avait pris un peu de poids et avec son visage délicat faisait beaucoup plus féminine.

─ Isabeau ne t'a pas fait de malheur aujourd'hui ?

─ Si, elle vient me faire des misères dès que je suis affectée chez eux, elle agace maitre Van Rampen et elle est toujours saoule. Lui il est gentil avec moi et m'offre des cadeaux. Il me câline.

Elle soupira.

─ Aujourd'hui je lui ai dit que je ne m'installerais pas chez lui, je ne veux pas.

Figure-toi qu'il a éclaté de rire et m'a dit que cela ne l'étonnais pas. Il est jaloux que j'aie été placé chez le maire. Heureusement que Géraud n'est pas là.

─ Et si Géraud avait été là, ils t'auraient laissé tranquille ?

─ Pas forcement, ce n'est pas un serf qui peut s'opposer à ce genre de pratique.

─ Un serf ne peut pas être libéré ? ai je demandé intriguée.

─ Si cela arrivait quelquefois dans des temps meilleurs, reconnu Phili.

─ Il profite bien du système quand même, sa femme en Hollande, ici une maitresse et comme elle vieillit il la trompe avec une jeunesse, ai-je râlé.

Phili haussa les épaules. Ce qui m'ennuie c'est que maitresse Isabeau met traite mal comme si j'étais responsable de quoi que ce soit. Cette femme hurle  et me bat sous n'importe quel prétexte. Maitre Van Rampen va repartir en Flandres pour les beaux jours. On dit qu'il est grand châtelain la bas et il a une épouse et des enfants, ce sont les héritiers légitimes. Normalement c'est Isabeau qui gère les boutiques mais cette année, il confie son commerce à un commis et Isabeau est persuadée que c'est de ma faute.