Les cloches sonnèrent laudes et réveillèrent Philiberte pelotonnée sur le sol de la chambre qu'elle partageait avec Jeannot, Guile et Margot. Elle avait eu du mal à s'endormir la veille, la conscience troublée d'avoir volé du gibier appartenant au Comte de Champagne.

  Le Comte était si dur. On racontait qu'il était devenu fou de chagrin d'avoir perdu ses trois fils à la guerre et semblait décidé à envoyer son peuple rejoindre ses garçons.  

 Au moins sa famille avait mangé.  

Les placiers commençaient leur journée en installant les lourdes planches et les tréteaux dans les rues qui serviraient pour les marchands.

Après  elle serait affectée toute la journée au service d'un marchand jusqu'à la messe de fin de journée. 

Margot gémit. Contre toute attente, elle avait survécu aux grands froids mais elle s'affaiblissait.

Lorsque sa mère, puis son petit frère avait attrapé le grand mal, le médecin était venu à plusieurs reprises, ils avaient dû donner tous leurs biens  pour les soins.

Elle frissonna, son unique robe, n'avait pas encore séché sur elle. 

Philiberte secoua sa robe, s'étira en baillant et descendit l'échelle. Leur père était déjà levé. 

─ Bonjour papa, tu travailles ou aujourd'hui ?

─ Le contremaître va m'envoyer au gué de la madeleine ramasser des écrevisses et couper du bois. Son père travaillait sous les ordres de Jean Frais, qui commandait les serfs de la métairie st Martin.

─ Ne t'étonne pas que tout le monde t'appelle le gué.

Il sourit, il était un des rares à savoir nager. 

Leur sol en terre battue était creusé aux endroits ou la pluie tombait. L'avantage c'est qu'il n'avait pas à aller chercher l'eau à la rivière, les seaux étaient pleins. 

Phili bu un peu puis se regarda dans l'eau en grimaçant, elle avait toujours été la petite sœur brouillonne bien moins jolie que Margot.

Elle fit une rapide toilette en frottant son visage puis ses mains avec un peu d'eau, se recoiffa en faisant deux nattes qu'elle enroula en chignon, puis remis son bonnet. Elle monta un peu d'eau à Margot.

Les deux petits devraient se garder seul, mais ils avaient l'habitude. Jeannot avait comme consigne de ne jamais quitter Guilaine et de glaner ce qu'il pouvait dans les champs ou dans la forêt. 

Ils ne traînaient pas dans les rues de la ville, des quartiers étaient à éviter, des coupes gorges avec des bouges ou on ne faisait pas grand cas de la vie de deux petits enfants.

Phili repensa à Laurie se demandant ou était elle maintenant ?

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Alors ce voyage au moyen âge ? Dure époque ...

Je vous fait découvrir sa vie difficile mais heureusement progressivement Laurie va l'aider nous verrons cela.