En avril opérations et farine (1)
Je surveillais l'heure avec angoisse car l'opération de Fanny avait commencé. C'est ma mère qui opérait et je mesurais plus particulièrement son courage, car pour elle il s'agissait d'une opération bénigne.
Je me suis remémorée l'enchainement des circonstances qui avaient abouti aux opérations ce soir. Fanny n'aimait pas venir chez moi, la maison l'impressionnait, c'était le symbole selon elle que nous ne devrions pas être amies.
─ J'ai choisi les amies les plus sympas.
Sur l'insistance de ma mère et comme je voulais donner un vélo à Fanny, j'avais planifié une rencontre entre nos mères. Un samedi soir le seul créneau de libre pour ma Wonder woman.
J'avais insisté auprès de Fanny, je te préviens elle est pénible !
─ Tu as vu la mienne, a répondu Fanny
─ Moi je l'aime bien ta mère, elle est cool.
La rencontre s'était bien passée, contre toute attente. Je ne savais pas en invitant Fanny et Maryse que ma mère avait eu la veille un dîner avec ses anciennes copines d'école.
Ce genre de dîner finissait toujours par des engueulades et cela n'a malheureusement pas loupé. Elles se sont fait un plaisir de lui apprendre que je n'avais pas été au voyage en Italie et que je trainais avec la créature la plus détestée de l'école.
─ Tes anciennes copines sont des vraies cafteuses elles n'arrêtent pas de me balancer, ai-je râlé tout de suite agacée.
─ Les filles de Sonia et Carine ont dit les pires horreurs sur ta copine. Je ne crois pas que tu connaisses cette fille depuis longtemps, mais elle pourrait avoir une mauvaise influence sur toi.
Cette discussion, je l'avais pourtant eu à de nombreuses reprises avec ma mère. Je n'ai pas fait preuve de beaucoup de patience, j'ai hurlé tout de suite : Kelly est ma pire ennemie et elle me traite de débile à longueur de journée et Sidonie est une commère, pourrais-tu arrêter de croire ces pestes et faire confiance à ta fille !
─ Mais ... a-t-elle rétorquée.
─ Fanny et sa mère passent te voir ce soir car je leur ai dit que tu leur donnerais un vélo et sa maman veut te demander des renseignements médicaux, dis le-moi si tu comptes les envoyer balader.
─ Je n'ai pas dit ça ! Mais il parait que cette fille n'a rien à voir avec toi.
─ Elle a bien plus à voir avec moi que Sonia et Carine avec toi, ai-je râlé exaspérée. Tes merveilleuses amies, elles étaient ou ces dernières années, moi je ne les ai pas vues. Fanny est vraiment sympa.
J'avais peur que ma mère se montre sous un mauvais jour, elle peut être assez intimidante.
─ Pour ton information la maman a plaidé ma cause auprès du proviseur, pour que je redouble en S avec Fanny. J'ai lâché l'info pour l'amadouer et qu'elle comprenne que c'étaient des bonnes personnes.
Ma mère a secoué la tête avant de s'arrêter stupéfaites. Quoi ?
─ Et je te préviens parle mal à Fanny et à sa maman et cela finira très mal entre nous deux.
─ Pas de menace Laurie !
Je suis partie, furieuse, me doucher et m'habiller et joindre Fanny pour annuler, mais elle ne répondait pas.
Je me suis rongée les ongles tout l'après midi à l'hopital. Le soir, la vieille R5 est arrivée.
Maman était déjà sortie à leur rencontre, sans me laisser le temps de la briefer, elle ne s'attendait pas à ce que Maryse ait autant de mal à sortir de sa voiture.
Ma mère lui a serré la main et l'a invité à rentrer pour un rafraichissement.
─ C'est gentil, a dit la mère de Fanny mais je ne veux pas abuser, je vous remercie de nous recevoir. La petite me dit que vous voulez bien nous prêter un vélo ?
─ Allons-nous asseoir, a dit ma mère, tandis que Maryse regardait la maison avec des yeux ébahis.
─ Les amies de Laurie sont les bienvenues, bien sûr nous allons lui donner un vélo. J'ai poussé un soupir de soulagement. Ma mère a deviné que l'escalier ce n'était pas possible pour Maryse car elle a désigné des chaises en bas.
Celle-ci a secoué la tête. Non c'est gentil Je ne vais pas m'asseoir je risque de la casser.
─ Elle est solide ne vous inquiétez pas.
Les deux femmes n'avaient rien en commun à part la mort de leur mari.
─ Moi je ne sais même pas faire de vélo, a avoué Maryse heureusement que mon mari a appris à Fanny. Elle poursuivit, le vôtre, aussi il s'est tué ? Chez elle, cela ne sonnait pas comme de la curiosité malsaine.
Ma mère a hoché la tête, elles ont parlé de leurs maris.
─ Qu'est-ce qu'elle est belle ta mère c'est impressionnant, m'a dit Fanny en aparté et c'est amusant, elles ont l'air de bien s'entendre.
Fanny a interrogé ma mère sur les opérations chirurgicales pour réduire l'obésité, « vous auriez une clinique à me conseiller ou ils travaillent bien et ou ce ne serait pas trop cher. »
─ L'opération est prise en charge, donc cela ne devrait rien te couter et l'hôpital ou j'opère est très bien, mais je ne veux pas aller à l'encontre ta maman. a répondu ma mère en me regardant avec un geste d'excuse.
─ Pas de problème je vous fais confiance, soupira Maryse. D'ailleurs mon médecin me conseille l'opération aussi, mais cela me terrorise. Si la petite le fait je la ferai aussi.
Ma mère a dit je reviens, je vais passer quelques coup de fil pour vous. Elle est revenue un peu plus tard avec un grand sourire. Vous voulez vraiment vous faire opérer toutes les deux ?
─ Oui a dit Fanny et Maryse a hoché la tête.
─ Bon, alors vous rentrez à l'hôpital dans deux semaines, pour les examens et c'est moi qui vous opère avec un collègue le lundi 30.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro