Découverte de Troyes (2)
─ Tu es la fille d'un marchand, demanda Philiberte ou sa maîtresse.
─ Non ! ai-je répondu indignée en lui donnant la veste que j'avais retirée.
C'est bien trop beau et on ne donne pas un objet de valeur ainsi, même si nous sommes amies.
Je l'avais déjà retiré et je la lui passais d'office sur les épaules. Cela me fait plaisir.
Elle écarquillait les yeux et caressa le gilet d'une main tremblante. Mais c'est d'une telle générosité tu ne te rends pas compte, elle me sourit, prit ma main et y déposa un baiser.
La route fut longue, je me retenais de sursauter à chaque hurlement des loups au loin.
Ils sentent la viande que je porte, dit-elle, il ne faut pas traîner.
Nous marchions vite et je me suis tordue la cheville. J'ai essayé d'expliquer à Philiberte que je venais de très loin dans le futur, mais j'ai bien vu qu'elle ne comprenait pas le concept de voyage dans le temps, j'ai abandonné.
─ Dis Phili tu sais que tu as le droit aux écureuils et aux poissons pour tes repas ? Et pourquoi dis-tu que les plantes du bord de l'eau sont les plantes du diable ?
─ C'est monsieur le curé qui le dit et nous sommes obligés de lui obéir.
─ Les plantes au bord de l'eau ont juste soif, mais ne t'inquiètent pas elles ne sont pas du diable et même ton monsieur le curé bois de l'eau, lui ai-je expliqué.
─ Je dirais plutôt du vin, mais c'est un homme bon.
Plus tard nous sommes arrivées à une trouée dans la forêt.
─ Sache aussi que tu peux pécher, cela fait parti du droit des serfs et tu as le droit aux bois clairs. Difficile de se rendre compte des distances parcourues dans le noir. Je n'ai pas osé demander à Philiberte si nous en avions encore pour longtemps.
─ Malheureusement nous ne connaissons pas nos droits et qui irait réclamer au seigneur quoi que ce soit, répondit Phili en louchant sur mon appareil, il se verrait pendu haut et cours.
La forêt s'éclaircissait et on distinguait des petites maisons isolées et un château fort avec des ponts levis. Je fus soufflée car je le reconnaissais, quoique à peine le vieux château de la ville de Troyes typique la tour crénelée centrale, notre musée, mais ici il trônait magnifique seul au milieu de la campagne et d'un tout petit village avec des fossés qui l'entouraient. J'apercevais le clocher des églises et de la cathédrale, c'était étrange de les voir ainsi, isolés en pleine campagne et non au milieu de la ville. Le château avait des toits d'ardoise sombre alors que désormais les tours étaient planes.
─ Nous arrivons chez moi, dit Philiberte, en me désignant les maisons au premier plan, nous sommes à la métairie de la st martin.
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Plusieurs chapitres au moyen -age.
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