Il était une fois un petit village. Ce village était gris, entièrement terne. Ses habitants ne parlaient quasi jamais. Ce village était on ne peut plus silencieux. Que ce soit les vaches, les chiens, moutons ou encore les oiseaux, là-bas le silence était roi.

Mais dans ce village se trouvait un petit garçon. Et ce petit garçon, en revenant de l'école lors d'un mercredi après-midi, tomba sur un objet qui lui était totalement inconnu. Il s'accroupit, et l'observa un moment. Léo (c'était son prénom) se trouvait sur la place de son village, qu'il devait chaque jour traverser sur son trajet. Intrigué par le mystérieux appareil découvert, il le tournait dans tous les sens. Il vit une mollette, sur le côté de l'objet rectangulaire. Curieux, il entreprit de faire tourner cette mollette vers la droite, et soudain, un « clic » se fit entendre. Inquiet, il retira sa main en vitesse, mais voyant que rien ne se passait, il recommença.

Il entendit quelque chose grésiller. Léo tourna encore, doucement. Puis soudain, quelque chose sortit de ce fameux objet.

Pas quelque chose de matériel, non.

C'était inexplicable. Mais c'était doux, beau, et ça le fit sourire, lui, petit écolier banal parmi les habitants à l'air triste de cet endroit. Le volume monta. C'était de la musique ! Mais cela était entièrement inconnu au petit garçon. Le volume augmenta, encore, et attira les personnes à proximité.

Vous ai-je déjà parlé du pouvoir de la musique ? Non ?

Eh bien, cette musique, elle était magique. Elle faisait sourire les gens, et les faisait danser ! On aurait pu trouver cela étrange, mais pour une fois, personne ne comprenait, et mieux : personne ne cherchait à comprendre. Pourquoi, comment, n'étaient pas d'actualité. Les gens étaient heureux, ils découvraient les sensations d'être vraiment vivant.

Mais je ne vous ai pas tout dit...

Le flux de musique provenant de la machine, la machine à danser d'après les gamins, était coloré, et colorait tout sur son passage.

Les arbres, les maisons, les gens eux-mêmes.

Tout prenait de la couleur.

Les oiseaux se mirent à chanter.

Tout prenait de la couleur.

Les enfants riaient à s'en faire mal à la gorge.

Tout prenait de la couleur.

Les plus âgés, sans réfléchir, chantaient.

Les enfants tapaient des pieds, frappaient dans leurs mains en rythme.

Et ce village devint un village heureux.

Tristesse envolée, couleur retrouvée.

La machine à danser.

Inspiré de la chanson "La machine à danser" du groupe "La compagnie Créole"

https://youtu.be/_mdU3Ng-P7U