47 - La fin qui engendre le renouveau
On court comme des damnés vers le fleuve. Mentalement, j'intime à Équinoxe de nous attendre.
J'arrive la première et je le vois galoper, impuissant, sur la berge. Je m'approche au bord de l'eau, au loin je vois la barque, ils sont déjà presque arrivés. Je doute qu'on puisse les rattraper à présent.
Soudain Équinoxe s'emballe, je sens l'affolement dans son esprit, puis il disparaît dans les bois.
Incrédule, je regarde dans la direction de sa fuite quand Legolas et Aragorn arrivent sur la berge, Gimli en émerge peu de temps après.
– Si nous partons maintenant, nous avons une chance de les rattraper, clame l'Elfe en poussant une barque vers les eaux.
– Hâtons nous ! Le soutien Gimli en jetant nos affaires dedans.
– Laissons les partir, répond alors Aragorn dans un souffle. Frodon a fait son choix... respectons le.
Surprise, je me tourne vers lui. Il nous regarde tour à tour avant de reprendre.
– Ils ont choisi leur voie, à nous de suivre la notre.
– Et quelle est la notre ? Demande Legolas perplexe.
– Merry et Pippin, soufflé je en comprenant. On ne peut pas les abandonner à leur sort.
Aragorn m'adresse un signe de tête.
– Le Porteur de l'anneau a fait son choix mais nous ne pouvons abandonner Merry et Pippin. C'est de notre devoir de les aider.
– Une traque ? Demande Gimli avec un sourire.
– D'abord une poursuite, enchérit Legolas. Puis nous tuerons ces Orques et autres créatures !
– C'est ce que je dis, clame le Nain. Rien ne vaut une bonne traque !
– Nous sommes d'accord, acquiesce Aragorn. Prenez que le strict nécessaire, nous allons devoir voyager léger.
Je les dévisage d'abord incrédule puis leur enthousiasme m'envahit. J'attrape mon sac et je vais me changer.
Je laisse tomber mes vêtements à terre et je remets l'armure rénovée par Galadriel. Je remarque alors que mes cheveux ont pas mal poussée, j'hésite puis je les attache en une queue de cheval haute avant de remettre ma cape Elfique.
Quand je reviens sur la berge les autres ne sont plus là mais je ne m'en inquiète pas, je sais où ils sont partis, ou plutôt qui ils sont allés chercher.
Je me concentre alors sur Équinoxe. Il est déjà si loin, je m'en étonne. J'arrive à peine à discerner ses pensées et je frémis en les comprenant. Il s'excuse, il doit partir.
Mon cœur se serre. Je ne l'ai jamais forcé à rester avec moi mais ça me fait mal qu'il parte. Il me laisse mais je ne peux pas lui en vouloir, c'est déjà trop pour moi, alors pour lui...
Je réprimande mes larmes puis je m'affaire à rassembler toutes nos vivres dans le même sac.
Je viens de terminer quand Aragorn, Legolas et Gimli reviennent. Il dépose le corps de Boromir dans une barque puis mettent avec lui ses affaires, ses armes, son bouclier et son cor brisé.
Comme le veut la coutume Elfe, je fais une courte prière pour demander aux esprits de l'accueillir avec bienveillance puis j'effleure son bouclier.
– Au revoir, fils du Gondor, soufflé je agenouillée contre la barque. Que ton voyage soit doux et que ton esprit trouve la paix parmi tes aïeux.
Aragorn pose sa main sur mon épaule et je lui serre en me redressant.
Je les regarde ensuite pousser la barque dans les eaux. Elle suit paisiblement le courant puis accélère avant de disparaître dans les brumes des chutes du Rauros.
On reste un long moment à regarder le cours du fleuve se jeter dans le vide puis Aragorn nous dit qu'il est tant de nous mettre en chasse.
*****
Je gravis seule la haute colline qui émerge de la forêt. J'ai besoin d'un instant de solitude.
Je suis énervée et j'ai hâte de tuer ces Orques.
– Saroumane, lancé je avec rage. Je te maudis toi et ta folie !
Mon cri s'envole par dessus les arbres comme un vent de tempête.
J'ai fait mon choix, je sais enfin où est le bien et où est le mal.
Je ferme les yeux et je concentre tout mon esprit éprouvé. Je le rassemble puis je le propage dans mes bras avant de frapper mes poings à terre, libérant ma puissance.
L'onde se propage comme un cri, secouant les arbres et affolant les animaux, et je sens la nature s'éveille à mon avertissement,
Oui, j'avertis le monde : Moi, Isil Uruitë de Fangorn, j'entre en guerre !
Et plus rien ne pourra m'en empêcher.
*****
Jamais Merry ne s'était trouvé dans un pareil pétrin. Lentement, il tourne la tête pour échanger avec Pippin un regard apeuré. Que va t'il leur arriver ?
Mieux vaut-il ne pas y penser...
La course de l'Orque qui le porte sur son dos est chaotique et lui donne la nausée tout autant que son odeur.
Déjà ils sortent du bois. Merry sait que c'est peine perdu.
Soudain l'air semble se densifier et les arbres se mettent à frémir comme s'ils étaient secoués par de violents frissons.
– C'est de la magie d'Elfe ! S'écrit un Orque apeuré.
Il y a un brouhaha confus avant qu'une créature plus grande et plus sombre ne lève le bras. Le silence retombe et la course s'accélère.
– Merry, souffle Pippin une lueur dans le regard. Isil...
Merry hoche la tête, il a comprit aussi : les autres vont venir les sauver.
Ils doivent juste tenir...
*****
Anar est assit dans son fauteuil préféré à relire la dernière lettre du Seigneur Elrond.
Comme il l'avait deviné Isil était bien en Lothlorien, et apparemment elle s'est embarqué dans une histoire des plus complexes du quelle dépend le sort des Peuples Libres.
Elrond n'a rien révélé de plus, sans doute craignait il que ce message soit intercepté. Anar ne lui en veut pas mais il est à présent inquiet pour sa sœur.
Il apprécie ces échanges secrets qui le font se sentir moins seul...
Soudain l'air semble s'épaissir et le cœur du jeune Elfe pressant un danger. Il se lève et sans une hésitation, il part pour la forêt.
Il n'a fait que quelques pas sous le couvert dense des arbres quand il aperçoit l'Ent dénommé Ifdhor.
– Ahum, prince de Fangorn, le salut l'Ent l'air inquiet.
– Que se passe t'il ?
– C'est votre sœur... elle nous avertit.
– De quoi ?
L'Ent semble des plus mal à l'aise, se balançant d'un pied à l'autre, mais Anar sait être patient.
– Elle... elle entre en guerre. La forêt va donc changer.
Anar a dut mal à assimiler la nouvelle. Isil, en guerre ?
Des milliers de questions l'assaillent et il met un temps à réordonner son esprit. Il doit pallier au plus urgent.
– Qu'est ce qui va changer ? S'enquit il avec autant de calme qu'il en est capable.
– Nous allons aussi entrer en guerre, je veux dire les arbres et les Ents. Nous allons nous tenir prêt, pour elle.
Anar hoche la tête tout en essayant de réfléchir. Que doit il faire ?
Qu'est ce qui est le mieux pour les siens ?
La réponse s'impose mais Anar grimace. Il n'aime pas ça, mais a t'il vraiment le choix ?
– Très bien, nous serons aussi prêt.
Ifdhor le dévisage un instant avant de hocher simplement son immense tête.
Anar repart vers les dépendance, la tête emplit de questions et leur cœur emplit de doute.
Les siens sont rassemblés dans la grande salle de la plus grande des dépendances, ils fêtent l'excellente récolte de cette année.
Anar hésite avant d'ouvrir les portes. A t'il le droit de gâcher leur réjouissance ?
Mais a t'il aussi le droit de les tenir dans l'ignorance ?
Les choses sont trop graves pour qu'il se contente de les ignorer.
Anar pousse la porte et entre, tête haute et cœur résigné.
Des gens le saluent, lui proposent à manger ou à boire mais Anar les ignore. Il monte sur l'estrade, demande à l'orchestre d'arrêter de jouer puis regarder les visages heureux tournés vers lui.
– Un discours, un discours, clame certains mais la plupart se sont tus.
– J'ai... j'ai des nouvelles inquiétantes à vous faire part, commence Anar avec calme. Nous avons toujours vécu en sécurité derrière la forêt, coupé du monde, mais les choses à l'extérieur ont prit une tournure des plus inquiétantes et nous devons nous aussi nous y préparer. On va devoir se préparer à la guerre.
Le silence s'impose puis une vague de panique agite la foule. Certains rient, pensant à une blague, mais beaucoup sont inquiets.
Anar les regarde, comprenant qu'ils sont loin de saisir la gravité des événements.
– Calmez vous, reprend le jeune Elfe quelque peu désemparé. Nous n'aurons peut être pas à nous battre mais on doit se préparer à se défendre car...
– Anar, pourquoi dîtes vous cela ? S'enquit Feaurl en montant à son tour sur l'estrade.
Le jeune Elfe est soulagé de voir son mentor mais il craint aussi sa réaction, aura t'il confiance en Isil ?
– Ma sœur n'est pas loin, elle était dernièrement en Lothlorien et maintenant elle se prépare au combat, il faut...
– Isil nous a abandonnée ! le coupe le vieil Elfe agacé. Elle est parti en nous laissant livré à nous même, elle ne mérite même plus qu'on cite son nom, elle...
– Fait attention à ce que tu dis ! S'emporte Anar. Tu ne sais rien de la vérité !
– Car vous vous savez ?
– Oui, j'ai reçu pas mal de nouvelles depuis son départ.
Feaurl est surprit et Anar en profite pour reprendre.
– Isil ne nous a pas abandonné, au contraire elle est parti aider les Peuples Libres en jouant les agents double. Nous faire croire qu'elle nous avait trahi était son seul moyen de nous garder en sécurité, sauf que ça ne suffit plus ! Notre ennemi le plus proche est Saroumane et on doit se tenir prêt.
Le silence retombe jusqu'à ce que Feaurl ne secoue la tête.
– La forêt nous protégera comme elle l'a toujours fait.
– Tu ne comprends pas, rétorque Anar agacé. Les arbres peuvent être arrachés, brûlés ou même ensorcelés. Nous sommes coupés du monde et il y a dehors quelque chose de si dangereux que ma sœur est prête à se battre, à mourir pour une cause qui nous échappe. Croyez moi, si Isil a peur de cette chose, nous avons tout intérêt à la craindre aussi.
Plus personne ne parle, tous les regards sont braqués sur Anar qui s'en veut alors.
– Je suis désolé. J'aurai voulu vous offrir une vie calme, sans guerre, mais ce n'est pas le cas. Nous devons nous préparer au pire, en espérant que cela ne se produise pas.
Feaurl s'agite alors mais Anar le coupe en levant la main.
– Soit Isil revient avec de bonnes ou de mauvaises nouvelles, soit on se fait attaquer, dans tous les cas on doit être prêt. Moi, Anar Uruitë, prince de Fangorn, je me battrai jusqu'à mon dernier souffle pour vous protéger vous et cet endroit que l'on a reconstruit ensemble.
– Qu'allons nous faire alors ? Demande un jeune garçon à l'air inquiet.
Anar s'avance et pose sa main sur son épaule.
– Nous préparer. Au besoin Fangorn doit pouvoir entrer en guerre et se défendre.
Le mot même fait frémir le jeune Elfe mais il ne laisse rien paraître.
Un à un ses gens hochent la tête puis certains se désignent pour organiser les choses.
Du haut de l'estrade, Anar les regarde discuter, échanger des idées mais aussi s'inquiéter et se rassurer les uns les autres.
Alors son cœur s'apaise, car oui, Fangorn peut entrer en guerre.
Fin du Tome 1
Une histoire se termine et une autre commence. Isil a grandit, a prit confiance en elle, mais sera t'elle assez forte pour affronter le destin qui l'attend ?
Arrivera t'elle à imposer ses choix et à protéger ceux qu'elle aime ?
Rien n'est moins sûr...
A l'heure où la Terre du Milieu est tiraillée pour toutes ces guerres, des choix vont être prit et ils seront lourds de conséquences.
Le premier tome s'arrête ici mais je vous retrouve très vite dans le prochain (laissez moi juste le temps de terminer la couverture ^_^)
Merci à tous ceux qui suivent cette fanfic et qui la font vivre au quotidien, notamment avec les commentaires et les messages privés. Je peux vous l'avouer, je ne serai pas grand chose sans votre soutien.
Merci encore ^_^
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