42 - Départ et prise de conscience
- Vous êtes sûr qu'elles vont flotter même chargées ainsi ?
Les Elfes présentent autour de nous ont un petit rire, vite imité par Aragorn.
- Ne vous inquiétez pas de cela, me répond t'il. Vous monterez avec Legolas et Gimli, ainsi nous serons trois par embarcations.
- Trois répartit sur trois barques, relevé je amusée.
- Savez vous nager ? Me demande alors Legolas sur le ton de la conversation.
- Oui, je n'ai jamais navigué mais je sais nager. Pourquoi ?
- Au cas où nous chavirons.
Je dévisage Legolas qui a l'air parfaitement sérieux.
- Vous plaisantez ? lancé je.
L'Elfe se contente de hausser les épaules, je me tourne alors vers Aragorn.
- Il plaisante, n'est ce pas ?
Le rôdeur hausse à son tour les épaules alors que Gimli se met à rire.
- Il est si simple de vous faire marcher, s'exclame le Nain hilare.
Mes joues rougissent alors que je comprends qu'ils se paient ma tête, ce qui les fait encore plus rire. Je m'éloigne aussi dignement que possible tandis que les Elfes déposent une bonne quantité de Lembas emballés dans de larges feuilles dans les trois embarcations qui sont les nôtres.
Je fais part à Équinoxe de mes tourments mais il trouve cela très drôle, je donc seule contre tous...
Finit aussi les robes, les Elfes m'ont prêtés des vêtements confortables dans les tons brun gris, j'espère que je n'aurais plus à remettre l'armure de Saroumane qui se trouve toujours dans mon sac, au cas où.
Je doute que le reste du voyage ne nécessite aucuns combats alors autant avoir une armure même légère.
- Isil, venez, m'appelle Aragorn après un temps.
Je reviens vers eux et je constate que la Communauté est rassemblée devant les Elfes qui ont effectués le chargement. Ils défont de gros paquets pour en tirer des vêtements à la couleur indéfinissable. Au début je les pense gris mais ils semblent changer en fonction de la luminosité, passant du brun au vert clair, vraiment surprenant.
- Sont-ce là des manteaux magiques ? Demande Pipin en les regardant avec étonnement.
Je souris en prenant celui que l'on me tend.
- Je ne sais ce que vous entendez par là, répond un Elfe qui semblent être le chef du petit groupe. Ce sont de beaux vêtements et le tissu en est bon car il a été fabriqué dans ce pays. Si c'est ce que vous voulez dire, il s'agit là de vêtements Elfiques qui prennent la couleur dans le monde qui nous entoure, feuille et branche, eau et pierre. Ce sont toute fois que des vêtements et non des armures. Ils ne détourneront ni flèches, ni lames mais ils sont légers à porter et assez chaud ou frais en fonction du besoin.
- Ce sont là des présents d'une grande valeur, enchérit Legolas alors que j'enfile mon propre manteau. Il est certain qu'ils nous seront utiles, merci beaucoup.
- Puisse t'il vous préserver des yeux ennemis, reprend l'Elfe en s'inclinant.
On embarque alors que le soleil se lève tout juste. Comme convenu, je monte avec Legolas et Gimli qui insistent pour pagayer, je me retrouve donc à regarder le paysage qui défile et Équinoxe qui trotte sur la rive.
Je dois avouer que c'est plaisant de naviguer sur ces eaux limpides et calmes. Penchée en avant, je regarde mon reflet flou puis je lève les yeux vers l'horizon. Je suis vraiment contente et reconnaissante envers la Communauté d'avoir acceptée que je les suive encore un peu, enfin jusqu'à la fin. Je compte bien aller au Mordor et prouver à tous, moi la première, que je suis ce que je veux être...
Plongées dans mes pensées, je mets un temps à comprendre ce que je vois. Au début, je pense qu'il s'agit d'un cygne démesuré puis je comprends que c'est une embarcation. Lentement elle pivote dévoilant le Seigneur Celeborn et sa Dame.
Sans un mot, comme si chacun savait ce qu'il avait à faire, on suit la barque en forme de cygne jusqu'à une île.
- On dirait qu'on va pique niquer, fis je en voyant des couvertures au sol.
- Voilà, pourquoi ils ne sont pas venus nous dire Au revoir, souffle Gimli derrière moi.
On accoste en douceur mais, ne pouvant toucher quiconque, je dois me débrouiller pour sauter du bateau. Je titube sur la rive manquant de retomber en arrière, je suis plus habile dans les arbres ou sur un cheval. Je pense justement à Équinoxe quand j'entends un gros bruit d'éclaboussure.
Je rejoins les Hobbits qui regardent en direction du fleuve où mon cheval nage paisiblement. Il arrive sans encombre sur île puis se met à brouter comme si tout était normal.
- On dirait que vraiment rien n'arrête votre monture, rigole Celeborn en s'avançant. Vous allez bientôt quitter nos terres, prenons un dernier repas ensemble.
Nous acquiesçons à l'unisson avant de nous installer. Des Elfes, dont Haldir, apportent différents plateaux de nourriture. On mange en discutant de tout et de rien comme si on allait simplement faire une petite escapade.
Malgré la légèreté du moment, je trouve que Frodon est maussade. Je remarque alors qu'il a perdu du poids et que ses traits sont tirés, mais surtout qu'il a l'air nerveux. Il jette des regards en biais à quiconque s'approche de lui et parfois même il porte sa main à sa poitrine comme si il voulait protéger quelque chose, et je crois savoir quoi...
Le repas prend fin trop rapidement à mon goût, on est bien ici, isolé du monde. Voilà que j'aime l'isolement maintenant... les temps ont bien changés.
- Il est temps pour nous de repartir, fait alors Aragorn la voix voilée.
C'est une décision difficile mais nous acquiesçons tous avant de l'imiter et de nous relever.
- J'espère sincèrement que nous aurons l'occasion de nous revoir, répond Celeborn en se levant aussi. Les portes de ma demeure vous seront toujours ouvertes.
- Merci de votre hospitalité, répond Aragorn en notre nom. Nous espérons aussi avoir l'occasion de revenir sur vos terres en des temps meilleurs.
Celeborn hoche humblement la tête avant de se tourner vers moi. Nos débuts ont été quelques peu houleux mais j'ai apprit à l'apprécier.
- Merci de m'avoir aidé, fis je. Et désolée de mon impertinence, j'ai encore beaucoup à apprendre...
- Vous avez apparemment déjà beaucoup appris, souffle Galadriel tout bas.
Je ne comprends pas ce qu'elle veut dire mais déjà Celeborn reprend.
- Isil, souhaitez vous que nous invitions votre frère à venir ici ? Il serait plus en sécurité qu'aussi près d'Isengard.
Je suis surprise et touchée mais je reste réaliste.
- Votre proposition est des plus honorable mais vous ne passerez pas la forêt, répondis je. Puis le garder éloigné de tout cela est la meilleure protection que je puisse lui apporter.
Celeborn hoche la tête, solennel, avant de tourner vers Aragorn.
- L'heure des Au revoir est arrivée, reprend l'Elfe. Votre route est encore longue et les dangers seront légions. Plus vous approcherez de votre but, plus vous serez face à un grand péril. En descendant le fil de l'eau, vous verrez les arbres se raréfier et vous arriverez dans un pays aride. Une fois passé les chutes de Rauros vous atteindrez de vastes étendues marécageuses où la rivière se découpe en de multiples bras. En cet endroit l'Entallure afflue en de nombreux points dans la Forêt de Fangorn, mais ça vous le savez, Isil.
- Nous ne craignons plus cette région de mystère, répond Aragorn en me jetant un rapide regard. Nous déciderons de la route à suivre au fur et à mesure de notre progression.
- C'est le plus sage en effet, acquiesce Celeborn. Les temps changent et les régions aussi.
Galadriel se lève alors.
- Les ombres tombent entre nous mais avant qu'elles ne séparent complètement nos routes, laissez moi vous offrir ces présents.
Tout en parlant, elle se dirige vers son embarcation en forme de cygne. Un à un elle tire un présent pour chacun d'entre nous.
Aragorn se voit offrir un fourreau pour son épée. Boromir a une ceinture d'or, Merry et Pipin de petites ceintures d'argent dont la boucle est une fleur d'or. Legolas a un long arc ouvragé et un carquois assortit. Sam se voit offrir une petite boite en bois contenant de la terre du verger de Galadriel.
Le Hobbit est si fier que je me réjouis pour lui. Galadriel se tourne alors vers Gimli.
- Et quel cadeau un Nain demanderait-il aux Elfes ? Demanda t'elle.
- Aucun, répond Gimli avec calme. Il me suffit d'avoir vu la Dame des Galadhrim et d'avoir entendu ses douces paroles.
Je souris, visiblement Gimli est sous le charme.
- Que personne ne dise plus que les Nains sont cupides et malgracieux, répond Galadriel avec un sourire. Mais j'insiste, dîtes moi ce que vous souhaitez et je vous l'offrirais, je ne puis vous laissez partir sans présent.
Gimli trépigne comme s'il n'osait pas puis il se penche vers Galadriel qui se baisse à son niveau. Le Nain lui murmure quelques mots à l'oreille et la Dame de Lorien se met à rire.
Son rire cristallin envahit l'espace et je me tourne vers Legolas qui a l'air aussi curieux que moi. Je me demande bien ce que Gimli a put lui demander ?
On échange un regard avide tandis que Galadriel passe sa main dans sa chevelure.
- Et pour vous porteur de l'anneau, reprend t'elle en se tournant vers Frodon. J'ai préparée ceci.
Elle sort alors une petite fiole de cristal qui émet une forte lumière blanche. J'en suis ébahi.
- Dans cette fiole est captée la lumière de l'étoile d'Eärendil, elle brillera d'une lumière encore plus vive dans la nuit. Quelque soit les ombres où vous vous trouverez, elle vous éclairera et ceux même quand toutes les autres lumières s'éteindront.
Frodon prend délicatement la fiole avant de s'incliner humblement.
Je suis contente pour eux, ils ont reçus des présents à la hauteur de leur personne, mais soudain Galadriel se tourne vers moi.
- Ne croyez pas que je vous ai oubliée, Isil Uruitë, fait elle avec un sourire.
Surprise, je la regarde m'apporter un arc de même facture que celui de Legolas mais plus court ainsi qu'une dague dans son fourreau argenté.
- A ce que j'ai crut comprendre, vous êtes bonne archère, reprend Galadriel. Voici un arc simple et facile à manier. Quant à la dague, elle appartenait aux vôtres il y a de cela bien des décennies, c'est un juste retour qu'elle vous revienne à présent.
Avec des gestes lents, je sors la dague de son fourreau. Je reste sans voix en constatant qu'elle est de cristal. Pur et limpide, la lumière joue dessus en une multitude de petits arc-en-ciel.
- Merci, soufflé je ébahi.
Celeborn m'adresse un léger signe de tête avant de reprendre son discours d'au revoir.
Je suis touchée par ce présent, et savoir qu'elle a appartenu aux miens la rend encore plus précieuse. Je regarde alors Galadriel caresser Équinoxe avant de lui murmurer à l'oreille. Mon cheval est attentif puis il courbe l'encolure. J'ignore ce qu'elle lui a dit mais déjà Legolas m'appelle pour retourner dans les barques.
Je remercie une dernière fois Celeborn et Galadriel avant d'accourir vers mon embarcation. Je monte plus facilement que je ne suis descendu puis Legolas et Gimli poussent sur les pagailles enfin de nous éloigner de la rive et on partent doucement.
Je me mets en poupe à coté de Legolas afin de voir l'île s'éloigner lentement avant de disparaître dans les brumes de la rivière.
A nouveau Équinoxe nage jusqu'à la rive avant de nous suivre au galop. Je me concentre sur son esprit pour savoir ce que Galadriel lui a dit, il m'en fait de suite part. Elle lui a murmuré qu'elle n'avait pas de présent pour lui car elle savait qu'il avait déjà tous ce qu'il souhaitait pour être heureux, elle lui a juste donné sa bénédiction.
Je trouve cela très gentil de sa part.
Soudain Legolas me donne un léger coup de coude. Je me tourne vers lui et il me désigne Gimli avec un sourire. Le Nain a l'air bien pensif et je sais ce que veut Legolas.
- Gimli, lancé je en avançant prudemment vers lui. Qu'avez vous donc demandé à Dame Galadriel ?
Le Nain a un léger sursaut puis je jugerai que ses joues s'empourprent sous son imposante barbe.
- Rien du tout... Je lui ai juste parlé.
Il a répondu trop vite pour être crédible.
- Vous ne lui avez quand même pas raconté une blague Naine ? S'enquit Legolas amusé.
Je rigole, ça serait marrant.
- Bien sûr que non ! Répond Gimli outré.
Legolas et moi rigolons à nouveau, il est plaisant de tourmenter ce pauvre Nain.
- Vous voulez m'utiliser comme bouilloire, repris je. Vous pouvez quand même me dire ce que vous lui avez demandé.
Gimli me dévisage suspicieux avant de reprendre.
- Vous... Vous allez vous moquer de moi.
- Nous le faisons déjà, enchérit Legolas jovial.
Je rigole à nouveau mais Gimli reste si sérieux que ça m'étonne.
- Promis on ne rigolera pas, le rassuré je.
Le Nain paraît douter de ma parole mais je sens qu'il va craquer.
- De toute façon vous n'allez pas lâcher l'affaire, souffle t'il résigné.
- Assurément que non, répond Legolas. Mais dîtes, nous ne nous moquerons pas.
Gimli soupire avant de secouer la tête.
- Je lui ai demandé un de ses cheveux, elle m'en a donné trois...
- Des cheveux ? m'étonné je.
Gimli me tourne à nouveau le dos et je dois crapahuter pour le dépasser ce qui fait tanguer la barque.
- Arrêtez ! Nous allons chavirer, s'écrit le Nain en agrippant le rebord.
Je m'étale de tout mon long dans le fond de la barque sous les rires de Legolas.
- Pourquoi lui avoir demandé des cheveux ? repris je en me redressant doucement.
- J'ai dans l'idée que, si jamais je retrouve les forges de mon pays, je le monterai dans un cristal impérissable pour demeurer dans ma maison en guise d'un gage de bonne volonté entre la Montagne et la Forêt jusqu'à la fin des temps.
Ouah, c'est un sacré projet, grandiose et plein de sens. Je ne sais pas quoi répondre. Je lève les yeux vers Legolas qui a l'air aussi stupéfait que moi.
Avec précaution, je m'assois. Gimli regarde à nouveau droit devant lui mais on tient notre promesse, on ne se moque pas. Pourquoi se moquerait-on d'un si beau projet ?
Un long moment de silence s'impose avant que Legolas ne reprenne.
- C'est alors une demande qui a grand sens, je vous aiderai à retrouver vos forges natales. Vous avez accepté de pénétrer dans une forêt, je peux bien visiter une de vos cavernes.
Le regard de Gimli s'illumine puis il se retourne vers Legolas.
- Vous feriez cela ?
- Si nous visitons ensemble, pourquoi pas ?
- Pour sûr qu'on va vous accompagner, m'exclamé-je en me redressant.
Trop vite car à nouveau la barque se met à tanguer dangereusement et je suis projetée sur le coté avant de glisser à nouveau vers le fond où je reste étendu.
- Pour l'heure arrêtez de vous agiter, me lance Gimli avec rancœur. Je n'ai aucune envie de visiter le fond de cette rivière !
- Moi non plus, enchérit Legolas enjoué.
Je sens mes joues rougirent mais je reste étendu sans rien dire, au moins le temps que le Nain ne se calme, puis lentement, je m'assois et je reste ainsi, sans oser bouger.
Le voyage est plutôt calme, voir ennuyant. Legolas et Gimli ne veulent pas prendre le risque de me confier une pagaille alors je passe mes journées à regarder le paysage défiler ou Équinoxe qui trotte sur la rive.
J'ai mon petit moment de gloire le soir quand je dois allumer un petit feu. Hormis cela il ne se passe rien durant bien des jours.
Assise au bord de l'eau, les jambes contre la poitrine, je regarde les pâles étoiles se refléter dans les eaux calmes de la rivière. J'attends Équinoxe qui a dut faire un détour afin de contourner une partie trop accidentée pour lui. Je vogue dans mes pensées, plus on approche de Fangorn plus elles se tournent vers Anar.
Il est hors de questions que j'abandonne la Communauté, je veux rester avec eux jusqu'à la fin, quel quelle soit, mais j'aimerai savoir si mon frère va bien.
Je sais que Radagast a fait ce qu'il fallait mais reste que Saroumane est un ennemi qu'il ne faut pas prendre à la légère et je redoute sa vengeance envers mes terres.
Je suis hors d'atteinte mais pas Anar. Et si jamais...
Je ne veux pas penser à ça. Je secoue la tête pour chasser les images d'un paysage dévasté par la fureur d'un magicien fou.
Des larmes ont envahit mes yeux sans que je m'en rend compte et je cligne rapidement des paupières pour les chasser. C'est pas le moment de pleurer.
Je me frotte les yeux puis je m'oblige à fixer le fleuve qui se confond avec le paysage terne de cette nuit. Alors que j'inspire pour tenter de dissiper ma peine, je vois quelque chose qui flotte sur le cours lent de l'eau. Je pense d'abord à un morceau de bois mais c'est trop voûté, trop mou...
Je me redresse lentement à genoux tout en attrapant mon arc posé à mes cotés. Mon esprit s'éveille et je sens alors une poussée légère et glissante comme celle que j'avais ressenti dans les mines.
Soudain la chose bouge de quelques centimètres, invisible à des yeux autres qu'Elfique, et deux points brillants d'une pâle lueur me fixent.
Je reconnais là notre suiveur dans la Moria.
J'avais espéré qu'il était mort, tué par les Orques, le Balrog ou encore mon brasier mais apparemment il est plus solide, ou chanceux, que prévu.
Un sentiment d'alerte m'envahit. Jusqu'à présent j'ai un peu sous-estimé nos adversaires et j'en ai payé un lourd tribu, on ne n'y reprendra plus.
Cette chose est une menace et je dois l'éliminer.
Je m'apprête à encocher une flèche quand soudain le feu se met à courir sur mon corps. Il semble jaillir de tous les pores de ma peau et se répand sur moi comme une armure mobile.
Surprise, la chose se redresse brusquement. J'aperçois un corps long et grisâtre avant qu'il ne bascule en arrière puis disparaisse sous l'eau.
Je suis moi même très surprise, tellement que j'en ai lâché mon arc. Un bruit de course s'élève alors dans mon dos. Je pivote en sortant ma lame que je pointe devant moi. Boromir s'arrête dans une glissade, la gorge à quelques centimètres de la pointe de mon arme.
- Que se passe t'il Isil ? Lance Aragorn en arrivant derrière le Gondorien.
- Nous avons vu votre feu, ajoute Boromir en reculant d'un pas.
Je baisse ma lame avant de me retourner vers le fleuve. Il n'y a plus rien.
- J'ai vu un truc sur l'eau, répondis je en scrutant la berge opposée. Le même que dans les mines...
- Gollum...
Je me tourne à nouveau et je vois que les Hobbits nous ont rejoins. Ils ont l'air inquiets, surtout Frodon.
- Il n'y a plus rien, vous avez dut l'effrayer, reprend Legolas au bord de l'eau. Votre feu est bonne arme de dissuasion mais il fait aussi de vous une lanterne dans cette nuit.
Je tressaute, il a raison, ainsi enflammé je suis bien trop voyante.
Équinoxe arrive alors au trot. Il m'informe qu'il n'a rien vu mais qu'il a entendu quelque chose nager puis se glisser dans les jonc sur l'autre rive.
- Équinoxe l'a aussi entendu, fis je en essayant de me calmer.
Mon cheval vient se coller contre moi et je ferme les yeux pour me concentrer. Je me suis sentie menacé alors j'ai allumée la bougie. Il faut maintenant que je l'éteigne. Je n'ai réussi qu'une fois dans le bureau d'Elrond alors que j'étais au calme et en sécurité, je crains de ne pas y arriver ici...
Mes compagnons font silence, sûrement pour m'aider, et j'essaye de visualiser cette saleté de bougie.
Alors que je fais une introspection de mon esprit, je ressens une grande puissance en moi. Mon don est devenu plus fort encore. Je ne laisse pas la peur m'envahir car je suis aussi devenu plus forte.
J'oblige mon feu à revenir en moi, à retourner sous ma peau et à protéger mon cœur.
J'entends des murmures autour de moi. J'ouvre les yeux et je vois que j'ai réussi, j'ai éteint mon feu.
Je n'en reviens pas, j'ai réussi à me contrôler, à m'embraser et à m'éteindre. Je suis fière de moi.
- Comment vous sentez vous ? Me demande Aragorn.
- Très bien, répondis je avec un sourire. Je me suis sentie menacé alors le feu est venu puis... j'ai réussi à le gérer.
- Vous gagnez en contrôle, me félicite Legolas. C'est une très bonne chose mais ce suiveur m'intrigue.
- Je... je l'ai déjà vu aussi, avoue Frodon. Je croyais à une bûche flottante, mais au fond de moi je savais que c'était Gollum...
- J'ai également vu des trucs... contre nature, ajoute Sam en baissant la tête.
- J'espérai qu'il avait périt dans les mines ou bien qu'il avait perdu notre trace, soupire Aragorn. Mais apparemment non. Il va nous falloir redoubler de prudence, personne ne doit se retrouver seul et encore moins au bord de l'eau.
- Est-il dangereux ? Demande Gimli.
- Pas si nous sommes en groupe mais il est doté d'une grande force pour sa taille, il pourrait tenter d'assommer l'un d'entre nous avant de le noyer.
Le ton est donné.
- Il pourrait aussi nous faire repérer, ajoute Boromir soucieux.
- En effet mais nous n'avons ni le temps, ni l'énergie de le traquer, répond le rôdeur. Retournons au camps, il nous faut nous reposer tout en restant sur nos gardes.
On acquiesce tous mais le cœur n'y est pas. Je regarde les autres repartir dans les broussailles.
Je ne sais pas quoi penser de ce que Gollum et encore moins de la montée en puissance de mon don.
Comment a t'il put augmenter ainsi en si peu de temps ?
Suis-je seulement capable de contrôler une si grande puissance ?
J'ai chassée la peur en moi mais elle reste présente, telle une brume prête à s'abattre sur moi.
Je secoue la tête avant de rejoindre Legolas qui m'attend sagement.
Fin du chapitre
La Communauté quitte la Lothlorien le cœur lourd et Isil mesure la montée en puissance de son don.
Ont-ils conscience de ce qui les attend encore ? La Communauté va t'elle restée unie face à l'adversité ? Quels choix vont devoir prendre ses membres ?
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