33 - Mort au combat
Je me demande vraiment pourquoi les Nains ont construit de si longs couloirs ? C'est pas comme s'ils en avaient vraiment besoin...
On marche durant ce qui me parait une nouvelle éternité pour finalement déboucher dans un espace plus grand et vide.
Enfin je le crois plus grand et vide jusqu'à ce que j'aperçoive d'immenses colonnes, plus larges qu'aucun arbre, qui montent dans les ténèbres du plafond.
On s'arrête sur le parvis, écrasé par la masse de cette salle démesurée. Il y a de l'air ici mais il fait sombre comme au cœur de la nuit. Je n'arrive pas à appréhender l'espace qui nous entoure mais je pense que c'est parce que jamais je n'ai vu, ni même imaginé, un endroit aussi vaste.
- Alors ça c'est quelque chose, souffle Sam en se tordant le cou pour tenter de voir le plafond.
- Ces piliers sont énormes, enchérit Merry incrédule.
- Je me demande quelle est la hauteur sur plafond ? Ajoute Pipin avant de se tourner vers moi. Isil, pouvez vous tirer une flèche enflammée vers le haut pour estimer la hauteur ?
Ça me paraît ridicule mais j'acquiesce. Me rappelant que j'ai pas d'arc, je regarde bêtement autour de moi et je vois que Legolas me tend galamment le sien.
Je le prends délicatement ainsi qu'une flèche que j'encoche. Je commence à tendre la corde quand je me ravise.
- Je pense que c'est une mauvaise idée, lancé je en abaissant l'arc. Si je réussis, nous auront fixés une joli lanterne, preuve de notre passage, et si j'échoue car le plafond est trop haut la flèche va fatalement retomber et je m'en voudrais de blesser quelqu'un ainsi...
Les Hobbits se mettent à rire et je me détends. Je rends son arc à Legolas qui me sourit, amusé.
L'ambiance se détend. C'est fou comme ces moments de complicité font du bien.
J'en avais jamais vraiment eut avant et je commence à me demander si je ne suis pas passé à coté de certaines choses ?
Je les regarde tour à tour s'avancer dans l'immense salle. J'ai apprit à les connaître, à apprécier leur différence et pour la première fois de ma vie, je me sens presque à ma place.
Équinoxe me communique sa joie, il est heureux pour moi.
Je descends les quelques marches en sautillant tant je me sens bien.
Alors que je pose à peine le pied sur les larges dalles de cette salle démesurée, mon esprit accroche quelque chose. C'est long et glissant comme un serpent mais aussi massif et ancien telle une montagne.
Je me fige. Ce n'est pas la chose qui nous suit, c'est autre chose.
Apeurée, je ferme aussitôt mon esprit.
Trop tard.
- Isil, vous allez bien ? Me demande Boromir en me dévisageant.
Il a sûrement dut voir mon brusque changement d'humeur, ou bien j'ai pâlit.
- Qu'est ce qui se passe ? Me lance Aragorn en revenant.
Je sens le sous entendu dans sa voix. Gandalf revient aussi vers moi.
Ils sont tous là, à me regarder, à attendre mon jugement... Quitte à les alerter, autant que ça soit pour une raison valable.
Je rouvre mon esprit et je le tends vers je ne sais quoi. Je sens à nouveau cette chose, comme une large bête qu'on apercevrait en train à nager juste sous la surface d'une eau paisible.
Je m'agenouille et je pose mes mains au sol. Je me concentre mais c'est déjà partit.
- Laissez la faire, souffle Gandalf en faisant reculer les Hobbits qui me dévisagent, anxieux.
Il n'y a plus rien, du moins pour l'instant. Je me redresse en inspirant pour me calmer.
- Je sais pas ce que c'était mais je crois qu'il y avait une chose sous nous, fis je avec autant de calme que possible. C'est partit à tout cas.
- Est ce que c'était... commence à Aragorn.
Je le coupe en secouant la tête, rien à voir avec notre suiveur.
- Quoi que ce soit, j'espère que ça ne nous a pas repéré, reprend Gandalf pensif. Je crois savoir où nous sommes, nous n'avons plus à descendre mais au contraire à monter. Nous devrions...
- Regardez là-bas ! S'exclame alors Gimli.
Je pivote, main sur la garde de ma lame, et je vois une petite arche d'où filtre de la lumière.
- De la lumière ! Continue le Nain. Il doit y avoir du monde !
- Gimli, attendez, lance Aragorn.
Mais trop tard, le Nain déjà partit.
- Suivons le ! Clame Gandalf.
Je mets un temps à réagir puis j'emboîte le pas aux autres. Je suis plus rapide que la plupart mais je n'arrive à rattraper Gimli à temps.
Équinoxe lui nous double comme une flèche, content de pouvoir enfin galoper, puis il s'arrête devant une double porte entrouverte. La lumière filtre de là mais mon cheval n'a aucune envie d'entrer, surtout en premier.
Je vais demander à Gimli de m'attendre pour entrer mais déjà il ouvre les portes d'un coup d'épaule.
Heureusement, il dose bien sa force et les portes ne font que s'ouvrir sans se fracasser contre les murs de pierre.
A nouveau la chose effleure mon esprit. Trop loin pour que je la distingue mais assez prêt pour que je la sente. Je me retourne vers la salle que l'on vient de traverser. Je m'attends presque à voir un quelconque monstre nous poursuivre, mais il n'y a rien. Ce qui est encore plus inquiétant.
Les membres de la Communauté passent les uns après les autres, jusqu'aux Hobbits qui s'arrêtent à mon niveau.
- Mais quelle horreur ! Glapit alors Merry.
Je me retourne brusquement et un frisson me remonte l'échine.
La salle est jonchée de vieux corps, des corps de Nains, et au centre trône ce qui semble être un tombeau illuminé par un puits de lumière.
J'avance de quelques pas pour mesurer l'ampleur du carnage. Il y avait plus d'une dizaine de Nains ici et au vu de l'état des armes et armures, le combat a été rude, très rude.
J'ignore si les responsables sont des Orques mais si oui, ils étaient très nombreux.
Malgré moi, mes pas me conduisent jusqu'au tombeau devant lequel Gimli est agenouillé, tête basse.
Je reconnais l'écriture des Nains mais je suis bien incapable de la lire.
- Je ne comprends pas ce qu'il a de marqué, soufflé je.
Gimli relève la tête, les yeux brillants mais je ne peux dire si c'est de la peine ou de la rage.
- Ici, gît Balin fils de Fundin. Seigneur de la Moria, traduit il la voix rauque.
J'ai mal, mal pour lui. Depuis le temps qu'il nous parlait de lui et de ses compagnons, j'ai presque l'impression de les connaître. Mais Balin est mort, ils sont tous mort...
Je ramène mes mains sur ma poitrine, jamais je n'avais senti autant de souffrance pour un autre.
Serait ce ça l'empathie ?
Je ne sais pas quoi faire, quoi dire, alors je reste là, à ses cotés,silencieuse.
Je ne sais pas combien de temps je reste là, immobile. Toute la Communauté se tient silencieuse à coté du tombeau de Balin.
Soudain la voix de Gandalf me tire de mes songes.
- Ceci semble être un registre des fortunes des gens de Balin, fit il en feuilletant un vieux livre. A leur arrivée ici ils ont dut commencer un inventaire des choses trouvées puis ils l'ont transformé en cahier de route. Écoutez "Nous avons chassés des Orques de la grande porte et de la salle..." Les phrases suivantes sont illisibles et après... "Balin a établit son siège dans la salle de Mazarboul."
- La Salle des Archives, reprend Gimli. Je suppose que c'est l'endroit où nous nous trouvons à présent.
Je regarde autour de moi. Il y a bien des parchemins pourrissants au sol mais rien n'indique que c'était une salle dédiée aux archives. Gandalf tourne les pages du registre qu'il tient, il en passe plusieurs qui sont illisibles et d'autres tombent comme des feuilles à l'automne.
- Il y a à présent une grande écriture hardie en caractère elfique.
- Ce doit être l'écriture d'Ori, s'agite Gimli en tentant de regarder par dessus le bras du magicien. Il écrivait bien et rapidement, et il usait souvent de caractères elfiques.
- Je crains qu'il n'ait eu de mauvaises nouvelles à consigner d'une belle main, soupire Gandalf en orientant le registre vers le Nain. C'est une bien sinistre lecture... Ce passage entaché parle de la chute de Balin dans la Vallée des Rigoles Sombres alors qu'il contemplait le Lac du Miroir. Et là... Je crains que leur fin n'ait été cruelle. "Nous ne pouvons sortir. Ils ont pris le Pont et la deuxième salle... Cinq jours... L'étang monte jusqu'au mur de la porte Ouest. Le Guetteur de l'Eau a pris Oin. Nous ne pouvons sortir. La fin vient... des tambours dans les profondeurs." Je me demande ce que cela veut dire... La dernière chose écrite est un griffonnage traînant de lettres elfiques : "Ils arrivent." Puis il n'y a plus rien.
Je frissonne, si c'est pas un mauvais présage, je sais pas ce que c'est...
Lentement, je sens la peur envahir la Communauté. Allons nous subir le même sort ?
- Nous ne pouvons sortir, répète Gimli dans un murmure. Ç'a été une bonne chose pour nous que l'étang ait un peu baissé...
- Pas sûre que ça soit une bonne chose, soufflé je tout bas.
Gandalf lève la tête et regarde alentour.
- Il semble qu'ils aient tenus le siège aussi longtemps que possible, reprend t'il en regardant les portes. Il nous faut maintenant dire adieu à Balin, fils de Fundin. Nous emporterons ce livre pour l'examiner de plus près. Vous ferez bien de le garder, Gimli, et de le rapporter à Dain, cela l'intéressera, même s'il doit en être profondément affecté. Allons, partons à présent.
- De quel coté irons nous ? Demande Boromir.
- Retournons dans la grande salle, cette visite, aussi funeste soit elle, n'était pas vaine, je sais exactement où nous sommes et il nous faut à nouveau nous hâter.
A peine Gandalf a t'il finit de nous presser qu'un bruit métallique titanesque s'élève dans la salle. Je sursaute tandis qu'Équinoxe se cabre de toute sa hauteur. Je tends les bras pour tenter de le calmer quand rugit la voix du magicien.
- Crétin de Touque !! Jetez vous dedans la prochaine fois !
Intriguée, je me retourne pour voir le magicien menacer Pipin de son bâton. Le Hobbit est tellement tassé sur lui même qu'il paraît prêt à s'enfoncer dans la pierre. Malgré la situation, je souris mais alors un son sourd fait trembler les murs.
Tous se figent, écoutant le silence oppressant.
Soudain un second coup résonne, rapidement suivit d'un autre.
- Un tambour ? murmuré je stupéfaite avant de me rappeler. Des tambours dans les profondeurs !
La peur se propage en moi, frisson d'adrénaline pure.
Frodon tire alors son épée et je vois qu'elle luit d'une étrange couleur bleutée. Soudain des bruits nous parviennent, cris et ricanements gutturaux, tout proche.
- Des Orques ! Clame Legolas en préparant son arc.
Boromir accourt alors vers les portes, une flèche le frôle avant de traverser la salle pour venir ricocher contre le mur du fond.
- Reculez et restez près de Gandalf, s'écrit Aragorn en tirant son épée.
Hébétée, je regarde le magicien rassembler les Hobbits derrière le tombeau de Balin tandis que Boromir et Aragorn se pressent de refermer les portes qui me semblent déjà bien mal en point.
- Ils ont un Troll des cavernes ! Avertir le Gondorien.
Legolas peste puis leur lance de lourdes haches de combat pour entraver les portes.
Je suis incapable de bouger, je les regarde s'agiter, se préparer, paniquer... mais mon cerveau à moi veut rester simple spectateur de tout cela.
Pourquoi je suis venue ici ?
Je suis pas une guerrière... Je sais détruire mais pas me battre. Je ne leur sers à rien...
Je secoue la tête pour essayer de dissiper ma peur mais elle s'accroche à mon esprit telle une ronce.
Tous tirent leurs armes mais moi je reste sans bouger, incapable d'agir. Mon corps est bloqué et mon esprit emplit de terreur.
Les portes tremblent sous les assauts des Orques.
Gimli monte alors sur le tombeau de Balin, sa hache entre les mains et une lueur de colère dans les yeux.
- Qu'ils approchent, il y a encore un Nain dans la Moria qui respire ! Clame t'il.
Pour combien de temps encore... ?
- Isil, tirez votre lame ! Me hurle Boromir.
Je sursaute mais je suis incapable de réfléchir, ni d'agir.
Aragorn s'avance vers moi et tire ma lame de son fourreau avant de me la mettre entre les mains.
- Ça va aller, me souffle t'il. Restez en seconde ligne, ça va bien se passer. Faites reculer Équinoxe, nous avons besoin de place !
Me ressaisissant enfin, je hoche la tête. Équinoxe obtempère tandis que les coups redoublent sur les portes. Des haches grossières explosent le bois et j'entraperçois la face hideuse de plusieurs Orques. Ma haine envers eux finit de m'éveiller.
Legolas et Aragorn tirent avec leurs arcs et en tuent certains mais j'ai l'impression qu'ils sont très nombreux, bien plus que nous...
Les cris sont assourdissants tout autant que les coups qui martèlent les portes, elles ne vont plus tenir longtemps.
J'ignore si cette terrible attente durent quelques secondes ou une éternité mais quand les portes cèdent je sursaute. Je ressers ma prise sur ma lame mais mes jambes refusent de bouger, je suis tétanisée. Je sais qu'une fois que je me serai lancé ça ira mieux, mais je suis incapable de faire le premier pas...
Des Orques entrent alors en vociférant. Le combat s'engage dans les cris et le tintement des armes. Je reste en arrière, comme Aragorn me l'a dit, mais soudain les Hobbits chargent. Criant, l'épée levée, ils accourent sur les Orques.
Je suis impressionnée par leur courage, si bien que, galvanisée, je charge à mon tour. Préparant ma garde, je bondis en avant. Le premier pas est fait.
C'est alors qu'un, hideux et monstrueux, Troll des cavernes défonce le restant des portes en jaillissant dans la salle.
Stupéfaite, je m'arrête dans une glissade.
C'était pas ce que j'avais prévu...
La peur et le souvenir de mon précédent combat contre ce genre de créature me tétanise. Avec horreur, je vois ses yeux enfoncés se poser sur moi.
Il m'a vu. Il m'attaque.
Incapable de bouger, je reste docilement dans sa trajectoire.
Soudain quelque chose me percute sur le coté et je vois Équinoxe pivoter pour envoyer une puissante ruade au Troll qui, percuté au poitrail, vacille en arrière. Il recule et entre en collision avec ce qui reste des portes faisant voler en éclat un pan de mur.
Je bondis contre un muret pour éviter les projections de pierre.
- Équinoxe, recule ! Hurlé je.
Mon cheval m'obéit et recule vers le fond de la salle, non sans frapper le sol de ses sabots, menaçant.
Le Troll se redresse en grognant et son regard se pose une nouvelle fois sur moi, à croire que je suis la seule dans cette salle...
Je le vois baisser la tête et je comprends qu'il va me charger. Je regarde sur les cotés pour voir que je suis entre deux colonnes carrées jaillissant du muret et ne m'offrant aucune protection.
Tout à coup, on m'attrape par les épaules et on me hisse sur le muret, rappant mon armure contre la pierre.
Legolas me tire sur le coté avant de me lâcher en secouant les mains, il a faillit se brûler.
Le Troll heurte alors le muret puis hurle de fureur en voyant que je ne suis plus là.
- Vous allez bien ? Me demande Legolas alors que je me redresse.
- Pas vraiment... couiné je tremblante.
- Les Trolls sont horribles mais ils sont bêtes et lents, me rassure l'Elfe. N'ayez pas peur, vous êtes plus vive que lui. Ne luttez pas contre sa force, soyez juste plus rapide.
Je hoche la tête en comprenant ce qu'il veut dire. Je dois refouler ma peur et réfléchir à mes actes. Je regarde le Troll s'en prendre aux autres autant qu'aux Orques, il frappe au hasard se fichant de qu'il touche. Legolas fait un véritable carnage, il tire avec son arc puis virevolte avec ses lames. Je l'envie vraiment...
Soudain Gimli bondit du tombeau de Balin que le Troll brise sans ménagement. Je remarque alors qu'il a une chaîne au cou, puis une lance un peu plus loin. Un plan se fraye doucement un chemin dans mon esprit.
Legolas tire à un rythme impressionnant, en un rien de temps il me dégage la voie. Je lui souris avant de sauter au pied du muret.
Oubliant la bataille, les cris et le choc des armes, je cours vers la lance. Je l'attrape et je constate avec joie qu'elle est encore en bon état. Je bondis par dessus une colonne afin de contourner le Troll qui s'est focalisé sur les autres.
Équinoxe m'avertit qu'un Orque me charge dans le dos mais Legolas s'en occupe aussitôt.
La salle me paraît si grande à présent, j'ai l'impression de courir pendant plusieurs minutes.
M'appliquant à viser, c'est pas le moment de rater mon coups, je plante la lance dans un maillon de la chaîne avant de peser de tout mon poids pour la coincer entre les dalles.
Je regarde le Troll continuer à avancer, encore inconscient qu'il est coincé. Soudain une flèche me frôle l'oreille et s'enfonce avec un bruit mou dans quelque chose dans mon dos. Je pivote, un Orque est debout, une flèche dans le genoux, juste derrière moi. Je lui assène un coup dans la gorge et il s'affale dans une série de gargouillements.
- Isil ! S'écrit alors une voix.
Je me tourne et je vois Frodon, serrant désespérément son épée, me dévisageant avec horreur. Le Troll l'entend aussi et accourt vers lui. Par chance la chaîne se bloque et la créature se retrouve un instant retenu en arrière. Furieux, il bat les airs de ses poings.
Et soudain la chaîne se brise.
Aussitôt je bondis en avant. Sans trop savoir comment, je parviens à esquiver les coups et à rejoindre Frodon mais alors que je pousse le Hobbit sur le coté, le Troll heurte une colonne qui explose sous le choc.
Je suis projetée contre le mur, perdant ma lame.
Je me retrouve allongée sur le dos, les jambes contre le mur, face à Frodon qui se protège la tête comme il peut.
Le Troll est très près de nous et je le vois nous chercher du regard. Je dois éloigner Frodon de lui.
- Par là, soufflé je en me mettant à genoux.
On crapahute à quatre pattes dans les débris pour tenter de mettre de la distance entre nous et la créature.
Soudain le Hobbit se met à crier et je vois un bras massif essayer de le saisir. Aussitôt, je tends les mains et mon feu faillit. Le Troll hurle de surprise et se retire... pour mieux revenir.
Il tourne autour de la colonne en nous cherchant. N'ayant aucune envie de nous retrouver face à lui, on tourne aussi.
- Il faut qu'on s'éloigne de lui, soufflé le dos collé à la pierre.
- Il revient par la droite.
On se déplace en crabe sur notre gauche alors que le grognement du Troll s'intensifie. Il siffle de rage avant de s'éloigner à nouveau. Face à nous, je vois Merry et Pipin, pâles et horrifiés. Je dois d'abord me concentrer sur Frodon.
- Maintenant, lancé je à voix basse.
Frodon hoche la tête et se tourne sur sa droite. Avec horreur, je vois alors que le Troll n'a pas bougé comme je l'avais crut, il nous attendait.
De surprise, le Hobbit pousse un cri et tente de lui asséner un coup d'épée mais la monstrueuse créature nous balaye d'un geste. Je suis projetée sans ménagement dans un coin et Frodon me retombe dessus. Le Hobbit se relève d'un bond alors que le Troll revient vers nous, il tente de se défendre alors que je me redresse aussi. Usant de mon feu, j'essaye de tenir le monstre à distance mais je ne fais pas vraiment le poids...
Bondissant pour éviter une énième charge, j'aperçois alors une autre lance, plus grossière, dans les gravats. Je la saisis puis je fais de nouveau face au Troll. Je tente de le maintenir loin puis profitant qu'il lève les bras pour attaquer, je lui plante la lance dans les côtes.
Le Troll gronde puis m'assène un revers qui m'éjecte contre une colonne. Je sens la douleur lanciner dans mon dos et un liquide poisseux me coule sur le coté du visage. Sonnée, je ne parviens pas à me redresser mais j'entends Frodon m'appeler paniqué.
De ma vision embrumée, je vois alors le Troll retirer la lance de son flanc puis revenir vers moi. Frodon tente de le détourner et le monstre reporte son attention sur lui. Il tente de le saisir mais le Hobbit parvient à esquiver sa main en sautant en arrière. Alors le Troll retourne la lance et la brandit vers Frodon.
- NON ! Hurlé je en tentant de me relever.
L'impact entre la lance et le Hobbit est horrible. Frodon hoquette puis pâlit avant de basculer en avant. Chancelante, je me lève puis je titube vers lui. Le Troll tente de m'attraper et sans que je puisse vraiment le contrôler, une boule de feu jaillit au dessus de moi alors que je me jette à coté du Hobbit.
Le Troll recule, surprit. Merry et Pipin profitent de son inattention pour lui bondir dessus. Je sais que je devrai les aider, au moins essayer de les soutenir, mais ma vision est toujours brouillée, j'ai très mal au dos et du sang goutte sur mon épaule.
Sam arrive aussi aux cotés de Frodon, il vient de traverser toute la salle à la seule force de sa poêle. Mais d'où leur provient cette témérité ?
Soudain Merry et Pipin sont balancés par le Troll qui se retrouve face à Gimli, Gandalf, Aragorn et Legolas. Boromir se chargeant des derniers Orques présents dans la salle.
Finalement, Legolas parvient à lui planter une flèche dans la gorge alors que le Troll hurle de fureur.
Le monstre chancelle un moment avant de tomber lourdement au sol faisant trembler toute la salle.
Je reporte mon attention sur Frodon, je ne sais même pas s'il respire encore, peut être est il trop tard ?
Cette hypothèse m'affole et des larmes coulent sur mes joues. Je sens que ma peau est plus ardente que jamais, je ne peux pas toucher le Hobbit sans risquer de le blesser encore plus, enfin s'il est toujours en vie...
- Sam, retournez le, je ne peux le toucher, soufflé je.
Horrifié, le Hobbit se tourne vers moi avant de hocher la tête. Avec des gestes prudents, comme s'il ne savait pas comment faire, Sam retourne Frodon sur le dos.
Il est pâle mais son visage a encore quelques couleurs.
- Il respire ? Demandé je à Sam.
Le Hobbit renifle et s'essuie les yeux avec sa manche avant d'apposer son oreille sur le torse de Frodon. Je vois alors l'horreur s'afficher sur son visage.
- Il est...
Je n'ose pas prononcer le mot. Sam semble anéantit.
Merde, mais qu'est ce que je fous ?!
Je n'ai rien put faire ! Je n'ai pas put le sauver !
La culpabilité m'écrase alors et je plis sous son poids.
J'ai tout raté... encore...
Soudain, Frodon a un nouveau hoquet et se met à inspirer à plein poumons.
Fin du chapitre.
Première vraie bataille pour Isil, elle s'en sort pas si mal ^^
Qu'en pensez vous ?
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro