
15 - Dépassée
Et me voilà repartit en forêt à la recherche de champignons que je ne mangerai même pas...
Je n'arrive pas à me calmer et Équinoxe ne cesse de me questionner sur ce qui s'est passé.
On reprend là où on s'était arrêté quelques jours plus tôt, c'est à dire prés de la rivière.
J'intime aux Hobbits de rester sous le couvert des arbres et je me rappelle aussi la présence des araignées, mais tout est calme, pour l'instant.
Au bout de presque une heure, plus la marche jusqu'ici, Merry et Pipin tendent à se rapprocher de la rivière et même à vouloir passer de l'autre coté.
- C'est dangereux de l'autre coté, les prévint je.
- La forêt est plutôt agréable, répond Merry. Puis la vue est bien dégagée, il n'y a aucune trace de danger sous ces arbres clairsemés.
- C'est vrai que cette partie est plus agréable, on s'y sent bien, acquiesce Pipin. Isil, peut être voyez vous le danger partout ?
- Je vois surtout que si vous traversez, je repars à Imladris.
Merry et Pipin échangent un regard.
- On devrait pouvoir rentrer seul, reprend Merry. Le chemin est net dans les bois, on ne devrait pas se perdre... puis il y a des girolles de l'autre coté.
- On ne restera pas longtemps, me promet Pipin. On en ramasse et on revient.
- Vous traversez, je pars.
Les Hobbits hésitent puis traversent la rivière sans un regard pour moi.
Vexée, je fais faire demi tour à Équinoxe et on retourne dans les bois.
On marche d'un pas vif tandis que je peste contre les semi-hommes accrocs aux champignons. Je ne me suis pas tellement éloignée quand je perçois un mouvement sur ma droite. Je tire ma lame et Équinoxe ralentit le pas.
Je scrute les branches mais je ne vois rien, jusqu'à ce qu'un Elfe se révèle.
Je le reconnais, il appartient à la maison d'Elrond mais je ne connais pas son nom. Il saute de sa branche et atterrit à quelques mètres devant moi, aussitôt deux autres formes se détachent des feuillages. Je les reconnais : Elladan et Elrohir.
- Isil ? s'étonne Elrohir. Que faites vous ici ?
- Je rentre à Imladris, répondis je en rangeant ma lame.
- Alors hâtez vous, me lance Elladan. Nous rapportons des nouvelles de mauvaise augure et des Wargs ont été vus sur les bords de la rivière. Là où rodent des Wargs, des Orques suivent.
- Merde ! M'écrié je alarmée.
Je fais pivoter Équinoxe et je le lance au galop vers la rivière. J'entends des cris mais je n'ai pas le temps de leur expliquer.
Équinoxe galope à toute vitesse mais déjà d'horribles images apparaissent dans mon esprit, pourvut qu'il ne soit pas trop tard !
Je cherche à entrer en contact avec les arbres de l'autre rive mais ceux-ci refusent, certains sont même clairement hostiles.
Je traverse la rivière dans une gerbe d'eau et le fracas des sabots sur la pierre est assourdissant.
Merry et Pipin, accroupis près d'une souche, sursautent et se retournent, les yeux emplit de peur.
- Qu'est ce qui se passe ? Demande Merry en s'approchant.
- Des Wargs, il faut partit !
- Qu'est ce qu'un Warg ? Questionne Pipin en accourant.
Bonne question...
- Je ne sais pas mais ils ne sont pas nos alliés.
Merry et Pipin sont à coté de moi et je remarque qu'ils n'ont aucunes armes. Je vais les sermonner quand une bête sort des fourrés. C'est une sorte d'immense loup au pelage gris sale et surtout il marche doucement dans notre direction, touts crocs dehors.
- Je pense que c'est ça un Warg, me souffle Merry.
Je hoche la tête.
- C'est un animal, vous ne pouvez pas le convaincre de nous laisser ? Me demande Pipin apeuré.
Je tique, son raisonnement n'est pas mauvais. Je lance mon esprit dans celui du loup. Il n'est pas vraiment réceptif mais je le sens curieux.
- Couché ! Lancé je aussi autoritaire que possible.
Je sens la surprise puis le doute dans son esprit. Il hésite puis se couche.
- Ça marche, s'étonne Merry.
Je suis aussi surprise que lui mais soudain deux autres Wargs sortent des buissons en grognant.
- Non, ça ne marche pas, corrigé je.
J'attrape alors Pipin et je le monte sur le dos d'Équinoxe qui n'est pas vraiment rassuré. Merry s'empresse d'essayer de monter en selle et je l'aide.
- Allez, à Imladris, lancé je en claquant la croupe d'Équinoxe.
Il pivote et s'élance dans la rivière. Aussitôt les Wargs bondissent en avant. Je tire ma lame et je leur barre le chemin. Ils grognent et tentent de me contourner avant d'essayer de me mordre.
Je me protège comme je peux mais soudain j'entends un sifflement caractéristique et un Warg s'effondre.
Je me retourne et je vois Elladan, Elrohir et l'autre Elfe au bord de la rivière.
Elladan tire une flèche qui me frôle et abat un second Warg. Je me tourne mais le troisième n'est plus là.
- Vous allez bien ? Me demande Elladan.
- Il en manque un, répondis je. Ils étaient trois.
- S'il est partit avertir les Orques, nous allons subir une attaque, lance le troisième Elfe.
J'entends un bruit d'eau, ils traversent la rivière.
Je tends l'oreille mais c'est l'odeur de bête qui me prévient. Je me retourne juste à temps pour le voir bondir. Je me prépare à parer mais je néglige complètement son poids. Il me balaye et on tombe au sol.
Le Warg tente de me mordre mais mon contact le brûle et l'oblige à battre en retraite, aussitôt les Elfes l'abattent.
Je me redresse, je suis couverte de poussière.
- Ça va ? S'enquit Elrohir.
- Oui, j'ai juste sous estimer sa force...
Je me sens ridicule, comment j'ai put penser que j'allais arrêter la charge d'une bête qui pèse autant, voir plus, que moi ?
- Erestor, va avertir notre père, lance Elladan. Nous on part en chasse, nous ne pouvons laisser des Orques si près de nos frontières.
L'Elfe hoche la tête et part aussitôt.
- Vous avez eut un bon réflexe de faire partir les Hobbits, me complimente Elrohir. Encore ces histoires de champignons ?
- Oui, malheureusement... Équinoxe va les conduire à Imladris, ils seront en sécurité.
- Nous, nous partons traquer les Orques, fait Elladan en avançant. En suivant les traces des Wargs nous devrions les trouver facilement.
- Je viens avec vous, lancé je.
- Isil, c'est dangereux et...
- Je n'ai aucune envie de rentrer à pied et seule avec des Orques qui rodent dans le coin, alors oui, je viens avec vous !
Elladan semble demander l'accord de son frère ce qui m'énerve davantage.
- D'accord, finit il par céder. Tenez, prenez mon arc et restez prudente.
- Je le suis toujours, répondis je en rangeant ma lame.
Je prends son arc et je fixe le carquois dans mon dos.
Nous partons aussitôt en chasse.
Elrohir et Elladan marchent vite et en silence. C'est pas que je peine à les suivre mais je me demande si j'ai fait le bon choix...
Ils sont de meilleurs combattants que moi que ça soit avec un arc ou une lame. A vrai dire, les seules fois où j'ai eut à faire avec des Orques, j'ai tout brûlé...
Je ne sais pas si je suis de taille contre une hordes entière, mais je n'ose pas l'avouer.
Soudain Elladan tend son bras et je me fige. Il m'indique une direction mais je ne comprends pas. J'hésite puis je hausse les épaules en signe d'incompréhension. Elladan revient alors vers moi.
- Regardez, il y a de la fumée, me souffle t'il. On se rapproche mais on a aucun visuel.
- On devrait monter dans les arbres, propose Elrohir.
Je hoche la tête, ça c'est dans mes cordes.
On grimpe haut dans les arbres et enfin je vois la fumée. On se déplace avec prudence. Je tente d'utiliser les arbres pour voir ce qu'il y a devant mais ils refusent. Je ne sais pas quel mal court ici mais ces arbres sont clairement hostile à notre présence. Leur cœur est sombre et ça me fait mal.
On parvient à surplomber le campement des Orques, ils ne sont qu'une dizaine. La plupart sont au repos autour d'un petit feu mais deux sont en alerte. L'un d'eux porte des marques évidentes de morsure, je pense qu'il doit attendre le retour des Wargs.
L'autre est un archer qui semble monter la garde. Il renifle puis peste.
- Ça empeste l'Elfe par ici !
- On doit pas être loin de leurs terres, répond un autre.
Il ajoute quelque chose dans une langue gutturale que je ne connais pas.
- Ils ne viennent pas du Mordor, souffle Elrohir.
- Ils sont d'Isengard, répondis je en comprenant. Ce sont des Orques de Saroumane.
- Raison de plus pour les éliminer, conclut Elladan.
- Comment on procède ? Demandé je.
- Il faut attirer leur attention et les attaquer par surprise, m'explique Elladan. Ils ne doivent pas pouvoir fuir. Il nous faut une diversion.
- Comptez pas sur les arbres, l'informé je.
- Et le feu ? Me demande Elrohir. Vous pouvez l'accentuer ?
Je tique, il a raison.
- Je devrais y arriver. Je vais le faire doubler et tandis qu'ils le regarderont, vous pourrez les attaquer par surprise.
- Ça marche, me souffle Elladan. Attendez qu'on soit en position.
Ils se séparent et descendent de l'arbre avec souplesse. Je les regarde se placer de part et d'autre du petit camp.
Elladan me fait signe. Je ferme les yeux et je me concentre, c'est pas le moment de rater mon coup. J'inspire en ouvrant les yeux et je tends mon esprit vers le feu. Aussitôt la flammèche se transforme en une flamme démesurée qui englobe l'Orque penché sur la viande en train de cuir.
Les deux Elfes passent à l'attaque. Je saisis mon arc, au cas où, et je ne tarde pas à avoir une bonne raison de l'utiliser : l'Orque dresseur de Wargs cherche à s'enfuir.
Je me lève pour avoir une meilleure visibilité, j'encoche ma flèche et je vise. Les conseils de Legolas et Glorfindel me reviennent en tête et je les applique méthodiquement. Je lâche la corde et ma flèche fonce sur l'Orque. Elle se fige dans sa jambe en lui arrachant un cri de douleur.
Bon, c'est pas un tir mortel mais au moins je l'ai eu, et il ne peut plus courir.
Je saute de l'arbre avec la ferme conviction de lui ôter la vie mais Elrohir me devance.
Dépitée, je m'arrête et il le voit.
- Joli tir, me lance t'il avec un sourire d'excuse.
Je vais lui répondre quand soudain une ombre se dresse au dessus des arbres. La pénombre est si intense que je me crois en pleine nuit.
Elladan et Elrohir plient le genoux à terre mais moi je reste debout. Je ne cède pas devant les Ténèbres. Je sens la poussée d'un esprit perfide dans ma tête mais je tiens bon. Ma confrontation lors de l'activation des runes de feu m'a rendu plus forte en combat mentale.
Je lutte mais je n'en suis pas moins terrifiée.
Le feu redouble d'intensité mais l'ombre l'englobe, puis soudain elle part.
Je chute en arrière et j'atterris douloureusement sur les fesses.
- C'était quoi ça ? M'écrié je stupéfaite.
- Une engeance des plus sombres, me répond Elladan. Peut être même un Nazgûl sans sa cape !
- Cette chose n'a rien à faire sur nos terres, peste Elrohir. Mais ça veut surtout dire que la route de l'Ouest est surveillée.
- On devrait rentrer, non ? M'inquiète je avant d'essayer de me rattraper. Pour avertir votre père.
Elladan hoche la tête tandis qu'Elrohir fait le tour des cadavres d'Orques.
- Ils sont tous morts, rentrons.
Je m'empresse de prendre le chemin du retour. Je ne veux pas l'avouer mais je viens d'avoir la peur de ma vie.
On marche vite et sans échanger un mot. Je sens que les deux frères sont tendus et je m'inquiète pour la suite. Je savais qu'une guerre est une chose horrible, surtout quand on sait de quoi l'ennemi est capable, mais là c'est carrément flippant.
Je suis contente de retrouver la rivière. On la traverse avant de s'enfoncer dans la forêt.
On marche toujours en silence quand Elrohir se fige. Il tend son arc et son frère porte sa main à la garde de son épée. J'hésite puis je les imite.
Sur le petit sentier, une forme se détache des ombres. Elle est toujours dans la pénombre mais je vois qu'elle lève les mains. Les deux elfes baissent leur armes et se détendent.
- Que faites vous si loin d'Imladris, mon ami, lance Elrohir en elfique.
- Je venais vous prêter main forte, répond Aragorn en avançant encore. Mais apparemment j'arrive après la bataille.
- La bataille contre les Ténèbres n'est jamais terminé, soupire Elladan. Mais en effet, nous avons oscille les Wargs et les Orques qui rodaient près de nos frontières.
- Erestor est venu porter la nouvelle de leur présence à Elrond, acquiesce Aragorn avec un sourire. Et votre cheval a ramené les deux Hobbits en lieu sûr, de cela je vous remercie, Isil.
Je rougis, je n'ai pas l'habitude des compliments. Je range mon arc tout en évitant son regard.
- La route vers l'Ouest était donc surveillée, reprend Aragorn. Il nous faut l'éviter dans nos plans.
- En effet, surtout que nous avons rencontré une étrange ombre qui a filé entre les arbres, lui apprend Elrohir en se remettant en marche.
Il lui raconte alors cette étrange rencontre. Aragorn a l'air inquiet mais ne fait aucun commentaire. Je me demande si c'est dut à ma présence ?
Nous arrivons sans encombre à Imladris. Des Elfes en armes sont postés à coté de l'entrée et je sens la tension de la situation.
Équinoxe vient me rejoindre et me demande ce qui s'est passé. Je lui fais un rapide résumé avant de me rentre compte qu'Aragorn et les deux frère m'ont faussés compagnie. Je devine qu'ils sont partis faire leur rapport à Elrond et Gandalf mais je n'aime pas être ainsi mise à l'écart.
Équinoxe sent mon trouble et me pousse sans ménagement. Je le desselle puis je me perds dans la contemplation de la rivière qui gronde dans son lit de pierre.
Quelque chose m'échappe et je suis d'apercevoir une nouvelle facette de « l'ennemi »...
- Tu sais quoi, Équinoxe ? Demandé je, le regard dans le vide. Je crois qu'on s'est embarqué dans une histoire qui nous dépasse complètement...
Fin du chapitre
Un peu d'action dans celui ci ^^
N'hésitez pas à me donner vos avis en commentaire !!
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