13 - Pour un sourire
- C'est impossible, Saroumane est un grand sage, il n'a pas put se laisser pervertir de la sorte !
- Pour notre plus grand malheur, si , tranche Gandalf. J'ai refusé sa proposition et il m'a enfermé en haut de la tour d'Isengard où j'ai put mesurer l'immensité de sa trahison. Mais quelqu'un d'autre peut en témoigner.
- Qui donc ? S'exclame un Nain.
- Moi, répondis je en me levant.
Tous les regards se braquent sur moi et j'hésite à me rasseoir, ou à fuir en courant...
Je me tourne vers Elrond qui m'incite à continuer, en même temps je n'ai plus vraiment le choix.
Il faudrait que je réfléchisse un peu plus avant de m'embarquer dans ce genre de discours.
Bon, par où commencer ?
- Je suis Isil Uruitë de Fangorn. Je suis la descendante d'une lignée, aujourd'hui éteinte, d'Elfes qui vivaient reclus entre la Forêt et les monts brumeux. Je suis... dotée de certaines capacités qui font que je détruis pas mal de chose autour de moi. J'ai aussi tué des gens par accident...Cela, ajouté à l'aspect sinistre de la forêt et à la dangerosité des arbres qui la composent, font que je dispose d'une sombre réputation. Bien que je n'ai jamais fait de mal volontairement...
C'est plus simple que je ne l'avais pensé.
- Je vivais cachée et oubliée de tous comme mes ancêtres mais un jour un magicien est venu me trouver : Radagast le Brun. Il m'a apprit beaucoup de chose, à contrôler les arbres, à parler avec les animaux, mais il était aussi venu me chercher pour une toute autre raison. Vivant à l'écart du monde je ne savais pas ce qu'il s'y passait, il m'a alors apprit que les Ténèbres étaient de retour et qu'ils étaient bien plus fort qu'auparavant. Je... je ne suis pas aussi mauvaise que beaucoup le pensent. Je suis simplement la gardienne de la forêt et je guide les égarés jusqu'au refuge qu'a créé mon frère dans la plaine, mais comme je reste dans son ombre les gens ne me voient pas et pensent des choses sur moi, me créant cette réputation.
Personne ne parlent, tous me regardent et attendent la suite. Je ne vois pas de colère dans leur regards, ils ne semblent pas me juger, enfin pour l'instant.
- Je ne sais comment mais Radagast savait que Saroumane était fourbe et qu'il cherchait des alliés puissants. Il a alors pressentit qu'il viendrait bientôt me trouver à cause de ma noirceur, ce qui n'a pas raté. Saroumane est venu. Il m'a proposé un marché, il m'apprendrait à me contrôler, à gérer mes capacités et en échange je me mettais à son service, mais il ne m'en dit pas plus. Suivant les recommandations de Radagast, j'ai demandée un délai de réflexion et suivant son plan, Saroumane est devenu plus insistant et m'a révélé des choses sur ses plans. Il m'a clairement dit qu'il s'était allié aux plus forts afin de pouvoir « nettoyer » la terre du milieu et créer un nouveau monde où il serait le garant de la justice. Si j'acceptais, j'avais une place de choix dans son nouveau gouvernement...
- Vous avez donc acceptée l'offre de Saroumane, me relance Elrond.
- Oui, mais avant j'en ai payée un lourd tribu... Pour gagner la confiance de Saroumane, j'ai dut convaincre les miens que j'avais sombré dans les Ténèbres...Le plan était simple, se rapprocher de Saroumane, gagner sa confiance, trouver les écrits qu'il avait forcement fait sur les batailles à venir, les récupérer et les ramener à ceux qui seraient quoi en faire.
- Vous avez donc vu ce qui se passe en Isengard ? Demande Elrond.
- Ce n'est pas Isengard le problème mais ce qui se passe en dessous. Saroumane fait naître par centaine des Orques, des Gobelins et d'autres choses. Il y a aussi une forge gigantesque qui lui permet d'équiper ses soldats. Il se créé sa propre armée.
- C'est également ce que j'ai vu, confirme Gandalf. Les sous sols d'Isengard sont une fourmilière et son armée pourra bientôt rivaliser avec celle de Sauron. Je n'ose imaginer leurs puissances réunit.
Le silence retombent. Certains ont pâlit, d'autres sont anxieux.
Mon regard croise celui de Gandalf.
- Je vous ai vu en Isengard, avoué je mal à l'aise. Mais je ne pouvais rien pour vous sans risquer de mettre en péril ma couverture...
- Personne ne vous en veux, Isil, me rassure le magicien. Mais j'aurais une question à vous poser. Pourquoi avez vous fait tout cela ?
Celle là je m'y attendais. J'ai longtemps médité ma réponse mais elle reste difficile à formuler.
- Je n'ai pas la prétention d'être un sage ou une personne puissante mais je sais bien ce qui arrivera si les Ténèbres s'étendent sur la terre du milieu. Saroumane est un fou s'il pense pouvoir évincer Sauron, et il ne se rend pas compte de ce que cela va impliquer... La nature, les animaux, le climat, tout sera bouleversé et de manière irréversible. Je suis ce que je suis mais je ne peux regarder cela se produire sans rien faire ! J'ai des... soucis en relation sociale, je ne cherche pas le contact avec les humains mais je ne veux la mort d'aucun être libre qu'il soit humain ou animal. Et...je ne peux pas laisser tout ce que mon frère a bâtit se faire détruire par la cupidité d'un homme. Je l'avoue, au début je n'ai fait cela que pour lui, pour le préserver, le protéger, qu'il puisse continuer à vivre dans sa cage dorée, mais maintenant, je me rends compte que c'est plus que ça. Vous l'avez dit, Seigneur Elrond, je suis imprévisible, incorruptible et je fais ce que j'ai à cœur de faire. En fait, je voulais juste aider...
Le silence s'abat et je me rassois pour que personne ne voit à quel point mes jambes tremblent. Je tente de sécher mes mains sans que personne ne le remarque quand Elrond reprend la parole.
- Avant de décider de ce que nous allons faire, il est bon de rappeler que nous avons là deux êtres de plus singulier. D'abord vous, Frodon, qui quittait votre Comté natale pour aller au devant de grands dangers et qui avait bravé bien des engeances qui auraient effrayés même les plus grands. Puis vous, Isil, qui jaillissait telle une lumière divine des Ténèbres, vous avez abandonné tout ce qui vous est chère pour nous apporter votre aide. Un semi-homme et une adolescente Elfe...
- Les plus grands héros ne se mesurent pas à leurs tailles ou au nombre de leurs années, ajoute Aragorn. Mais nous sommes chanceux que vous deux soyez si aptes à tenir les Ténèbres loin de vos cœurs.
- En effet, nous sommes chanceux, reprend Gandalf. Mais il nous revient de les soulager de leur fardeau à présent. Isil Uruitë a donné le sien au Seigneur Elrond et Frodon attend toujours la décision qui scellera le destin du sien.
Je remercie Elrond du regard quand Elrohir me chuchote à l'oreille.
- Vous vous êtes très bien exprimé. Vous pouvez être fière de vous.
- J'ai été sincère, je ne veux plus faire semblant.
- C'est tout à votre honneur. Vous êtes quelqu'un de bien, n'en doutez pas.
Je lui souris et il me répond ce qui me fait rougir.
Je me concentre à nouveau sur la discutions qui est repartit sur Gollum.
Gandalf nous apprend qu'il l'a traqué durant des mois puis qu'il a passé le flambeau à Aragorn qui a remonté une piste jusqu'au Mordor avant de le trouver et de le capturer puis il l'a donné au bons soins des Elfes de la Forêt Noire.
Un Elfe qu'Elrohir me présente comme étant Legolas, fils de Thranduil, nous révèle que Gollum s'est échappé lors d'une embuscade d'Orques. Il craint également que cela ait été prémédité.
Les discutions s'emmêlent et j'ai dut mal suivre. Les Nains s'agacent des bons traitements dont a bénéficié Gollum comparé à eux, un Homme reproche à Gandalf d'avoir agit seul et d'autres doutent toujours de la trahison de Saroumane.
Soudain Gandalf se lève brusquement. Il semble grandir à vu d'œil et son ombre se projette tel un mauvais présage. Il parle alors dans une langue gutturale qui résonne en moi.
Les Elfes se bouchent les oreilles, les Hommes se collent au fond de leurs sièges tandis que les Nains semblent rapetisser dans les leurs.
- Le Noir parlé n'est pas bienvenu dans ma demeure, s'énerve Elrond.
- Je ne vous demanderai pas pardon car il est maintenant possible de l'entendre dans tout le Sud, réplique Gandalf. Le temps nous presse, nous devons nous décider.
- Nos choix sont assez restreints quand on y pense, intervient Glorfindel. Il nous faut soit le cacher, soit le détruire.
- Le cacher nous est impossible, reprend Elrond après s'être calmé. Même dans un endroit reculé ou au fond de la mer, nous prendrions le risque de le revoir surgir tôt ou tard.
- Vous parlez de le cacher ou de le détruire, mais cela ne serait il pas gâcher notre chance ? Demande Boromir en se levant. Vous parlez de la folie de Saroumane mais n'y a t'il pas une once de lumière dans ses plans ? Pourquoi ne pas utiliser sa propre arme contre Sauron ? Cela doit être sa pire crainte. Nous avons la vaillance et le courage mais il nous manque une arme, cet anneau peut être notre arme.
- Il serait dangereux de l'utiliser même pour faire le bien, répond Aragorn. Même en étant certain de vouloir chasser les Ténèbres, ça serait prendre le risque de devenir nous même un seigneur des Ténèbres. Le Gondor s'amenuise mais son courage doit rester intact et ne pas être perverti par la puissance de l'anneau.
Boromir jette un regard mauvais à Aragorn puis il se penche sur l'anneau. Je vois Gandalf se tendre, prêt à agir.
- Vous le voyez comme une malédiction mais c'est un cadeau... précieux.
- Vous parlez comme Saroumane là, lancé je sans pouvoir m'en empêcher.
Je me lève et je poursuis.
- Regardez vous, ça ne fait que quelques minutes que vous êtes en sa présence et vous êtes déjà sous son emprise. Si vous pensez qu'utiliser cet anneau rendra sa gloire passé au Gondor, vous vous trompez !
Boromir se redresse et je constate qu'il fait pas loin de deux têtes de plus que moi.
Peut être aurais-je dut réfléchir avant de parler ? Une fois de plus...
- Et qui êtes vous pour parler de la gloire du Gondor ? Me demande Boromir étrangement calme. Vous n'êtes qu'une enfant qui vient de sortir de son petit refuge coupé du monde, vous ne savez rien.
Je serre les poings. Il a raison mais je n'aime pas sa façon calme et moqueuse de me remettre à ma place.
- Je ne sais pas grand chose, je vous l'accorde mais peut être pourriez vous m'expliquer pourquoi il y a autant d'habitant du Gondor dans le refuge de mon frère ? A ce rythme là, il y aura bientôt plus de Gondorien à Fangorn que chez vous !
Là, je crois qu'il va me frapper.
- Isil, retournez vous asseoir, me fait Aragorn.
Je suis surprise de le voir juste à coté de moi, je ne l'ai pas entendu s'approcher.
- Boromir, nous ne doutons pas de la puissance du Gondor, reprend Aragorn en s'interposant. Mais utiliser cet anneau ferait plus de mal que de bien.
- Et qu'est ce qu'un vagabond en sait ?
- Ce n'est pas un vagabond, intervient Legolas en se levant à son tour. Il s'agit d'Aragorn, fils d'Arathor et descendant d'Isildur. Il est le futur roi du Gondor.
Quoi ?!
Il s'est foutu de moi lui aussi ?
- Vous ne me l'aviez pas dit ? M'emporté je ?
Aragorn me regarde surprit mais la voix d'Elrond s'élève dans mon dos.
- Isil, asseyez vous.
J'obtempère en ruminant.
En m'asseyant je vois qu'Elrohir et Glorfindel sont hilares, ce qui m'agace encore plus.
Boromir retourne aussi à sa place non sans avoir lancé un regard intense sur Aragorn qui remercie Legolas et l'intime de se rasseoir.
- Bon, la question est pour moi réglé, reprend Gandalf imperturbable. Nous ne pouvons le cacher et encore moins l'utiliser, il nous faut le détruire.
- Mais où ? Demande Gloin. Je doute que l'on ait une forge assez puissante pour le faire fondre.
- Je vais le détruire moi, s'exclame alors un Nain en attrapant sa hache.
Il la lève haut et parcourt le peu de distance qui le sépare du socle où il abat son arme avec force. Le métal de la hache explose dans une détonation retentissante qui me fait sursauter. Des éclats de métal volent dans les airs et le Nain roule au sol sous les regards amusés des Elfes.
- Ça va ? M'enquis je comme il s'arrête près de moi.
- Très bien, bourgogne t'il en se relevant. Je n'ai pas besoin de vous, oreilles pointues !
- Qu'est ce que mes oreilles viennent faire là ? M'étonné je.
J'entends Elrohir pouffer dans mon dos. Le Nain me dévisage perplexe et Elrond reprend la parole.
- Gimli, fils de Gloin, l'anneau ne peut pas être détruit par les armes et comme votre père l'a fait remarquer, nous n'avons pas de forge assez puissante pour le faire fondre. Nous n'avons qu'une seule option : allez le jeter dans le feu de la montagne du Destin.
Le silence s'installe.
Je mets une seconde à comprendre ce que vient de dire Elrond.
- Mais c'est au Mordor ! m'alarmé je.
- En effet, et c'est aussi l'endroit où il a été forgé.
- L'ennemi ne s'attendra pas à ce que nous cherchions à le détruire, enchérit Gandalf. Pour lui, il est inconcevable de ne pas céder devant tant de pouvoir. Cette action est pour lui imprévisible.
- Ce n'est pas être imprévisible mais plutôt suicidaire, tempéré je.
- Je suis d'accord avec elle, ajoute Boromir. On n'entre pas comme ça au Mordor, il y a là-bas un mal qui ne dort jamais. La terre est ardente et l'air n'est que vapeur empoissonnée. Il est quasiment impossible d'atteindre les portes du Mordor sans se faire repérer, alors entrer sur ces terres et atteindre la montagne n'est que folie.
- Le Seigneur Elrond nous l'a dit, nous n'avons pas le choix, réplique Legolas.
- Et qui va y aller ? Rétorque Gimli. Les Elfes peut être ?
Soudain tous le monde se lève dans un brouhaha de cris et de gestes. Je suis surprise de l'animosité entre les Elfes et les Nains, mais les Hommes ne sont pas sans reste.
- Ils sont toujours comme ça ou c'est l'anneau qui agit sur eux ? Demandé je à Elrond.
- Un peu des deux, soupire t'il las.
Je regarde ce spectacle désolant.
- Comment une si petite chose peut créer tant de discorde, soufflé je.
- Son pouvoir est grand, me répond Elrohir. En tout cas, vous vous êtes attiré les foudres de Boromir.
- Je n'ai dit que la vérité.
- Mais sans filtre. Vous dites ce qui vous passe par la tête sans réfléchir au conséquence.
Il me résume bien.
- Cela vous déplaît ? Demandé je en le fixant.
Elrohir est soudain mal à l'aise, son sourire est gêné et il met un temps à répondre.
- Au contraire, j'aime bien cela.
Cette fois, c'est moi qui suit mal à l'aise. Je détourne le regard pour qu'il ne voit pas mes joues rougir. Je vois alors Frodon, le regard dans le vide.
- L'anneau à déjà une emprise sur lui, soupire Elrond. Son pouvoir s'est éveillé et il attire le cœur des personnes qui le côtoient.
- Moi, il me dégoûte, avoué je.
Elrond m'adresse un sourire mais soudain il a l'air malheureux et plisse les yeux.
- Je vais le faire ! Clame alors une petite voix.
Frodon s'est levé et le silence est retombé.
- Je vais conduire l'anneau au Mordor... bien que je ne sais pas où c'est.
Gandalf se lève à son tour.
- C'est un lourd fardeau, Frodon, vous ne le porterez pas seul, je viens avec vous.
- Mon épée est votre, ajoute Aragorn.
- Mon arc aussi, enchérit Legolas
- Et ma hache ! Clame Gimli.
- Il vous faudra sans doute passer par mes terres, je suis des vôtres, conclut Boromir.
Elrond me jette un regard en biais avant de se lever.
- Et bien, on dirait que le groupe est formé, vous serez donc...
- Non ! Attendez ! S'écrit alors une voix. Me laissez pas, Monsieur Frodon.
Sam jaillit des buissons et court vers Frodon qui sourit.
- Nous aussi ! S'écrit d'autres voix.
Merry et Pipin accourent à leur tours. Elrond me dévisage et je secoue la tête.
Cette fois je n'y suis vraiment pour rien.
- Je vais pas vous laisser seul, Monsieur Frodon, reprend Sam en croisant les bras.
- En effet et cela même quand il est convié à une réunion et vous non.
Sam rougit jusqu'aux oreilles.
- Très bien, reprend Elrond après un temps. Vous serez au nombre de neuf, neuf marcheurs contre neufs cavaliers. Vous ne serez liés que par la volonté d'accomplir la même tâche, à tout moment les membres pourront dissoudre le groupe et retourner à leur occupations. Vous ne partirez que dans quelques temps, il nous faut prévoir une diversion car le secret sera votre meilleur allié.
Chacun hoche la tête, les yeux pleins de conviction. Je suis impressionnée par leurs dévouements mais je remarque aussi qu'Elrond me surveille du coin de l'œil alors qu'Elrohir me fixe ouvertement.
- Qu'y a t'il ? Demandé je en me levant.
- Je m'attendais à ce que vous vous proposiez aussi. Après tout ce que vous avez fait, ça serait une suite logique.
- Je ne suis pas suicidaire...
Elrohir m'adresse un charmant sourire auquel je réponds.
Je fais de nouveau semblant... Il a visé juste, je meurs d'envie de me joindre à cette communauté, à faire plus que transporter des documents aussi précieux soient ils.
Mais quelque chose me retient aussi.
Et je commence à me demander si cette chose n'est pas juste devant moi ?
A me sourire...
Fin du chapitre
Voilà, j'espère qu'il vous a plut ^^
N'hésitez à me lancer vos avis en commentaire !!
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