Chapitre II
Jean caressa la douce fourrure de celle qu'il avait nommé "Lupa". La louve le regardait avec la même tendresse que celle d'une mère.
- Lupa, je suis inquiet ! Notre seigneur veut organiser une battue pour se débarrasser de toi !
Lupa gronda, et un éclair de rage illumina ses yeux glacés.
- Il ne faut pas leur en vouloir, Lupa ! Ils ont peur ! Toi et tes louveteaux devraient rester cachés, jusqu'à ce que le péril soit écarté...
Comme si parler d'eux les avaient fait apparaître, quatre petites boules de fourrure accoururent et fixèrent le nouveau venu.
Deux d'entre eux étaient d'un gris pâle, comme les braises d'un feu mourant, aux yeux bleus-verts. Un mâle, et une femelle. La troisième, une petite femelle, était le portrait de sa mère : une fourrure immaculée, des yeux pâles comme la glace. Le dernier était le plus différent des quatre : un pelage de jais, et des yeux ambrés qui semblaient pouvoir lire jusqu'au fond de l'âme de Jean.
Jean avait gagné la confiance de Lupa en sauvant le louveteau d'un collet. L'animal s'était aventuré dans la forêt, et avait foncé museau baissé dans le piège. Il aurait étouffé, si Jean n'avait pas entendu ses gémissements, et n'avait pas déterré le piège à renards, sauvant le louveteau d'une mort certaine.
Et c'était à ce moment qu'elle était apparue.
Surprenante de majesté, le museau dressé, la queue battant furieusement l'air, crocs découverts et regard pâle fixé sur le jeune paysan, elle avait grondé, furieuse de voir son fils dans les bras d'un humain.
Elle aurait taillé Jean en pièces détachées, si le louveteau n'avait pas bondi vers sa mère avant de lui japper quelque chose à l'oreille.
La louve, avait hoché la tête, s'était alors approchée de Jean, à pas mesurés et lents, près, si près, que Jean avait commencé à reculer, pris de frayeur.
Elle avait ouvert la gueule, découvrant des crocs acérés... Jean avait fait une rapide prière... et la louve l'avait gratifié d'un vigoureux de langue, si affectueux, que Jean en était tombé à la renverse.
Et, depuis ce jour, la louve et l'enfant étaient devenus amis.
Il contempla les louveteaux de son amie.
Avec un grognement joueur, la jeune louve grise, que Jean avait nommé Diane, sauta sur le dos de son frère au pelage de cendre, renommé Silver par le jeune garçon. Sa sœur, la petite blanche, Givre, se joignit au jeu, tandis que le dernier, Braise, les regardaient avec amusement.
Jean caressa la fourrure de la grande louve.
- Lupa, que va-t-on faire ? Que se passera-t-il si notre seigneur te débusque ? On le dit juste, mais sévère... il n'appréciera pas la présence d'un loup sur ses terres, sois-en assurée !
Lupa grogna. D'un mouvement de la queue, elle fit cesser le jeu à ses louveteaux et les rassembla autour d'elle. Du museau, elle les encouragea à rentrer dans la caverne qui les abritaient.
Elle les suivit, puis, au dernier moment, se tourna brusquement vers Jean. L'intensité de ses yeux glacés déstabilisa le garçon.
"Enfant des hommes, j'ai besoin de ton aide. Veille à ce qu'il y ai toujours trois pièces de gibier devant la caverne, et ce, chaque jour. Je ne peux plus chasser, maintenant que ma fourrure est mise à prix... Je te fais confiance, jeune paysan. Sois prudent."
Et, sur ces mots, elle tourna les talons et s'engouffra dans sa tanière, laissant Jean pantois. La voix de la louve avait résonné clairement dans son esprit, comme... comme si elle lui avait réellement parlé... Elle n'avait jamais fait cela auparavant...
Jean fronça les sourcils, murmura un dernier "au revoir", et rentra chez lui.
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590 mots
Voici le deuxième chapitre ! Il vous plaît ?
Renars
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