Chapitre I
Château de Franche-Dame, décembre 714
- Avis à la population !
Le son du clairon déchira l'air. En cette matinée de décembre 714, les paysans, qui vaquaient d'habitude à des occupations étrangères au Seigneur de Franche-Dame, s'approchaient à présent de la plus haute tour du domaine.
- Hier soir, aux alentours du lever de la Lune, un loup a été aperçu dans les bois de Gides. L'animal avait été aperçu par trois fois auparavant. Il est sauvage : il dévore sans pitié volailles et moutons, les emporte dans les bois pour les y achever !
Il y eut quelques frémissements dans l'auditoire.
- Il est conseillé aux sujets de rester chez eux jusqu'à nouvel ordre. Une battue sera organisée pour débarrasser le royaume de cette bête ! Quiconque tentera de la cacher, de la nourrir, sera sévèrement puni !
Le valet marqua une petite pause avant de déclarer d'une manière théâtrale :
- Allez, allez, mes braves, votre seigneur le veut !
Le cor sonna trois fois et la foule se dispersa, tremblante de peur, mais également de rage envers la bête.
Seul resta dans la cour un jeune garçon.
Douze années, tout au plus, des cheveux bruns, des yeux noirs trahissant un caractère affirmé, quelques taches de son parsemant sa peau pâle, lui donnant un air fripon.
Ce garçon-là, portait le nom de Jean. Fils d'un bûcheron réputé, et d'une talentueuse lingère, il était un de ces garnements, qui, au travail, préféraient la douceur d'une promenade dans la nature, qui, aux règles imposées préféraient garder la liberté.
Cadet d'une famille modeste de cinq enfants, trois filles et deux garçons, il savait, lui, où se terrait la bête qui faisait trembler la populace.
Les tremblements le prirent.
"Je ne peux pas les laisser pourfendre Lupa !"
Et il s'enfuit, aussi vite que le permettaient ses petites jambes. Ses bottines laissèrent de brèves traces dans la poudreuse.
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Le jeune paysan s'arrêta devant une caverne, taillée dans les hautes roches de Lucifer.
- Lupa ! Lupa ! Es-tu là ?
Un grognement menaçant lui répondit.
- Lupa, ce n'est que moi ! Jean !
Nouveau grondement. Elle ne le le reconnaissait pas, il devait porter sur lui les effluves de la foule, et l'effrayer.
Alors, le jeune garçon s'assit en tailleur. Ses lèvres s'ouvrirent pour laisser s'échapper une douce mélopée, rappelant le son du vent dans les arbres creux, le galop des chevaux du seigneur de Franche-Dame, le cri des premiers oiseaux.
Pendant quelques secondes, la mélodie fit hésiter la louve.
Et, au rythme des notes, elle avança une patte, puis une deuxième, jusqu'à sortir toute entière.
Et, encore une fois, peut-être pour la centième, Jean fut ébloui par la majesté de son amie.
Une louve, immense.
Blanche comme neige.
Un regard bleu glacé qui le retenait mieux encore qu'une chaîne d'acier.
Des crocs acérés, capable de le déchiqueter tout entier.
Des griffes, toutes aussi acérées.
Une louve blanche.
Puissance et silence.
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462 mots !
Voici la première partie de mon histoire pour le concours médiéval, j'espère qu'elle vous plaît, pour l'instant !
Renars
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