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XII - La Salle sur Demande.


Octobre finit par faire place au mois de novembre et aux températures glaciales de l'hiver qui approchait à grands pas. Il était désormais impossible de se balader dans les couloirs et le parc de l'école sans être chaudement vêtus, sous peine d'attraper un bon gros rhume qui conduirait tout droit dans l'antre de Mrs Pomfresh, l'infirmière scolaire, qui ne désemplissait pas, surchargeant la bonne femme de travail. Le froid obligea même Hagrid, le professeur de Soins aux Créatures Magiques, à revoir son programme puisque le vent empêchait les élèves de rester plus de quelques minutes à l'extérieur. Une salle fut mise à disposition pour pouvoir accueillir toutes sortes de créatures.

La date du prochain match de Quidditch fut révélée et cette fois-ci, ce serait l'équipe de Serpentard que les Gryffondor allaient devoir affronter. Cette nouvelle engendra plusieurs altercations entre les élèves des deux maisons ennemies, obligeant les professeurs à sévir continuellement les fauteurs de troubles. Etrangement, Malefoy et ses amis se tinrent tranquilles, sûrement parce qu'ils faisaient désormais partis de la Brigade Inquisitoriale, sous les ordres du professeur Ombrage, qui prenait un malin plaisir à user de son autorité pour punir les élèves qui ne respectaient pas les décrets qu'elle mettait en place chaque semaine.

La tension était à son comble ce matin-là, rendant l'atmosphère électrique dans toute l'école. Des insultes fusaient dans les couloirs, lorsque lions et serpents croisaient leurs chemins. Des moqueries résonnaient à travers la Grande Salle pour le petit déjeuner, sous l'œil impuissant des professeurs qui ne savaient que faire pour mettre un terme à cette violence inouïe. Même Ombrage, pourtant Grande Inquisitrice, ne faisait rien pour arrêter tout ça, et beurrait tranquillement ses toasts, sous l'œil écœuré d'Hermione.

―À force de la fixer comme ça, tu risques d'attirer son attention, ricana Ginny qui observait le petit manège de sa meilleure amie depuis quelques minutes déjà.

Hermione rougit en détournant le regard pour croiser, celui moqueur de la rouquine qui déjeunait face à elle. Elle se retint d'ajouter que cela lui était bien égal d'attirer l'attention du petit crapaud. Ombrage s'était montrée exécrable durant toute la semaine, encore plus durant les deux heures de retenue que le trio avait passé dans son bureau, pour noter des centaines de fois « Je ne dois pas aider les traitres ». Depuis ce jour, les mots étaient lisibles sur la main de la jeune fille, accentuant encore plus la colère qu'elle éprouvait envers le professeur.

L'arrivée de Ron et Harry, accompagnés de plusieurs membres de l'équipe des lions, dont une Angelina Jonhson plus furieuse que jamais, raviva l'agitation, et de nouvelles piques fusèrent à travers la pièce, entre les Gryffondor et Serdaigle d'un côté et Serpentard de l'autre. Poussant un soupir d'exaspération, Hermione baissa la tête vers la table et fixa le contenu de son assiette pendant quelques secondes, avant de décider de quitter la salle, ne supportant pas de déjeuner dans une atmosphère aussi hostile. Elle prévint rapidement ses amis qu'elle les rejoindrait dans les gradins, avant de quitter la salle, faisant mine de pas voir le regard de Fred rivé sur elle. Son rythme cardiaque s'accéléra et elle passa le seuil de la Grande Salle au pas de course, sans attirer l'attention de ses condisciples, occupés à insulter la maison ennemie.

Elle trouva refuge dans une salle de classe vide qu'elle avait repéré un soir, en faisant sa ronde et se laissa doucement glisser le long du mur faisant face aux immenses fenêtres qui lui offraient un point de vue exceptionnel sur le lac de Poudlard. Le visage de Fred apparut dans son esprit et elle sentit la culpabilité l'envahir lorsqu'elle se souvint de l'incompréhension dans son regard lorsqu'il était venu l'attendre à la sortie d'un cours et qu'elle avait prétexté un devoir à finir pour se retrouver seule.

Elle ne savait pas pourquoi elle agissait ainsi, mais depuis qu'ils étaient revenus de l'enterrement de ses parents, elle s'était éloignée de lui, préférant passer des moments seule ou en compagnie de ses amis. Elle s'était questionnée, se demandant pourquoi elle rejetait soudainement sa présence alors qu'elle avait eu tant besoin de lui auparavant et la réponse avait fini par lui venir lorsqu'elle avait assisté à une dispute entre Ginny et Micheal Corner, son petit-ami.

C'était la peur de le perdre qui la poussait à s'éloigner. L'inquiétude de le voir s'en aller à son tour, la laissant plus seule que jamais alors qu'elle avait terriblement besoin de lui. C'était des sentiments contradictoires qu'elle éprouvait, et qui l'empêchaient de savoir ce qu'elle voulait vraiment. Elle avait l'impression de revenir à la case départ, au moment ou elle hésitait encore entre être heureuse avec lui et ne pas connaître le bonheur du tout. Sauf qu'aujourd'hui tout était différent. La disparition de ses parents avait tout remis en question, et sans le savoir, elle s'était éloignée, passant les deux semaines précédentes à l'ignorer comme si les instants qu'ils avaient vécu n'étaient que du vent. Il avait plusieurs fois essayer de l'aborder, envoyant même son frère pour comprendre ce qu'elle avait, mais Hermione n'avait pas eu le courage de lui avouer la vérité.

Alors elle n'avait rien dit, pensant que le temps ferait les choses, mais cela n'avait pas été le cas. Après plusieurs jours d'ignorance, Fred avait fini par baisser les bras et chaque fois qu'ils se trouvaient dans la même pièce, Hermione pouvait sentir à quel point il était blessé. Elle aurait tant voulu pouvoir lui expliquer ce qu'elle ressentait au plus profond d'elle-même, sauf qu'elle n'y parvenait pas. Et puis, elle s'était dit que c'était la meilleure chose à faire. Que leur histoire s'arrête là, avant que les choses ne deviennent plus sérieuses et qu'ils finissent par souffrir tous les deux. C'était peut être trop tard pour ça, mais elle essayait de se persuader que le silence ferait son travail. Qu'il finirait par l'oublier et passer à autre chose. Cette simple idée lui faisait mal, mais elle se devait d'assumer les conséquences de ses choix.

Elle resta de longues minutes ici, à méditer, à penser à sa vie, ses études et ses amis avant de trouver la force de rejoindre le terrain de Quidditch. Un instant, elle songea à se réfugier dans la tour des lions pour ne pas avoir à supporter l'hostilité entre les maisons, puis elle se souvint qu'elle avait promis à Ginny d'aller avec elle puisqu'elle avait déjà loupé le premier match. Prenant une grande inspiration, elle ouvrit la porte et s'empressa de rejoindre le cortège se dirigeant vers le stade.

―Tu étais où ? l'interrogea son amie lorsqu'elle s'installa entre elle et Neville dans les gradins des rouge et or.

―J'avais besoin d'être seule, répondit-elle vaguement en laissant son regard dériver plus bas.

Les joueurs n'étaient pas encore arrivés, devant certainement se préparer dans les vestiaires, avant de venir pour jouer le match que tout le monde attendait avec impatience. Mrs Bibine, le professeur de Vol, était en train d'apporter la malle contenant les balles nécessaires au jeu au milieu du terrain, tandis que, plus haut, dans la tribune officielle, Lee Jordan était en train de s'installer derrière le micro, puisque c'était lui qui se chargerait de commenter le match.

―Hermione, ça va ? insista Ginny.

La Préfète offrit un sourire rassurant à son amie avant de croiser son regard interrogateur, si identique à celui de son frère.

―Tu sais, Fred m'a parlé, avoua la plus jeune dans un chuchotement à peine audible.

Un court instant, Hermione ferma les yeux, en sentant une chaleur bien connue balayer son visage.

―Il m'a dit que tu ne lui avais pas adressé la parole depuis l'enterrement de tes parents, continua la rouquine. Il s'inquiète pour toi, tu sais.

―Je sais, Ginny, je sais, souffla Hermione en rouvrant les paupières pour permettre à son amie de voir les larmes prêtes à couler.

Un faible sourire éclaira le visage de la plus jeune qui attrapa la main de sa meilleure amie sur laquelle elle exerça une légère pression, en signe de soutien. Ginny avait cette facilité-là, de comprendre sans avoir besoin de parler, d'offrir le réconfort demandé par de simples regards, gestes ou même sourires. C'était ce qu'Hermione appréciait le plus chez elle, la simplicité de sa personne. Son assurance, sa patience et sa tolérance. Son courage aussi, car il en fallait pour être la seule fille d'une famille de six garçons.

Un sifflement retentit alors, interrompant les discussions environnantes et chacun orienta son regard en direction du centre du terrain, où Drago Malefoy et Angelina Johnson étaient en train d'échanger une poignée de main, et à en juger la mine exaspérée de la capitaine des lions, ce n'était absolument pas une partie de plaisir. Mrs Bibine prononça quelques mots avant de congédier les capitaines qui rejoignirent alors leur équipe, à une trentaine de mètres au-dessus du sol. Hermione n'eut aucun mal à repérer Harry, installé près de George qui semblait s'amuser avec sa batte. Fred se trouvait à son extrémité, près des trois poursuiveuses.

―Que le match commence ! s'éleva alors la voix joyeuse de Lee dans le micro, marquant ainsi le début d'une rencontre attendue autant par les professeurs que par les élèves.

L'heure suivante passa à une vitesse hallucinante aux yeux d'Hermione qui eut bien du mal à suivre le jeu, tant la rapidité à laquelle volaient les joueurs était déconcertante. Elle ne percevait que des tâches rouges et vertes, et les cris de joie ou d'exaspération de ses camarades de maison lui permettaient de se faire une idée de l'avancée des points. Serpentard était en tête, d'une vingtaine de points seulement, ce qui laissait au vif d'or le choix de déterminer quelle équipe sortirait gagnante de la rencontre. Mais la petite balle ne s'était toujours pas montrée, comme le prouvait l'immobilité d'Harry, resté dans un coin du terrain pour ne pas gêner ses coéquipiers.

Comme d'habitude, Fred et George faisaient un travail de maîtres et leurs frappes empêchaient très souvent les poursuiveurs adverses de s'approcher des butsde Ron, qui avait bien moins de difficulté que le premier match à rattraper le souaffle, selon les dires de Neville. Le garçon ne cessait de grimacer à chaque fois qu'un serpent s'approchait de trop près de leur gardien, mais le rouquin avait pris en assurance durant les longues heures d'entraînement et cela se ressentait aujourd'hui dans sa manière de jouer.

Enfin, après une heure trente, le vif d'or fit son apparition, entraînant les deux attrapeurs dans une course effrénée qui coupa le souffle à tous les spectateurs. Inquiète, Hermione s'empara des jumelles de Neville pour suivre à la trace Harry, obligé de faire de nombreuses figures compliquées pour empêcher Malefoy de le faire tomber de son balais. Au coude à coude ils traversèrent ainsi tout le stade, sans se soucier des leurs équipiers qui continuaient de jouer au-dessus de leur tête, pour finir leur course contre les tribunes de Serdaigle. Si Malefoy réussit à ne pas se prendre de plein fouet la tour des aigles, ce ne fut pas le cas d'Harry qui percuta violemment le bois, avant de chuter de son balai. Des murmures inquiets s'élevèrent un peu partout chez les lions, chacun ayant le regard rivé vers leur attrapeur, qui, fort heureusement, se releva sans la moindre difficulté pour s'approcher de Malefoy qui marchait rageusement en direction des vestiaires de sa maison.

Hermione retint son souffle en voyant son meilleur ami se jeter sur leur pire ennemi et lui asséner un coup de poing dans la joue. De là où elle était, elle pouvait presque percevoir le bruit que firent les os en se brisant, bien vite remplacé par l'exclamation de surprise qui émana d'un peu partout. Fred et George s'approchèrent rapidement et retinrent le Survivant lorsqu'il tenta de s'approcher encore une fois d'un Malefoy titubant. Personne ne pouvait entendre ce qu'il se disait, mais quelques secondes plus tard, ce fut Fred qui se jetait sur Malefoy.

Et à en juger par l'expression mauvaise sur le visage du rouquin, Malefoy avait beaucoup de chance de s'en sortir avec simplement avec une mâchoire brisée.

[...]

Pas un bruit ne se faisait entendre dans la salle commune des Gryffondor. Pas une exclamation de joie d'avoir gagné le match, pas un seul commentaire extatique d'une rencontre qui avait valu le coup d'œil, pas même les rires de supporters fiers d'appartenir à la noble maison des lions.

Hermione, assise près de Ron et Ginny sur le canapé faisant face à la cheminée, fixait le portrait de la Grosse Dame sans relâche depuis leur retour du stade. L'angoisse lui rongeait les entrailles, tournant son estomac dans tous les sens. L'inquiétude l'empêchait de penser à autre chose qu'aux trois élèves confinés dans le bureau de Dolores Ombrage depuis leur altercation avec Drago Malefoy, qui une fois encore, s'en était sorti sans le moindre problème, passant même pour la victime d'une bagarre qu'il n'aurait visiblement pas demandée. Tout le monde savait que cette dernière partie n'était pas vrai, mais la Grande Inquisitrice n'avait rien voulu savoir, estimant que Harry, George et Fred étaient les seuls responsables des blessures du Serpentard. Sitôt la victoire des Gryffondor proclamée, elle avait convié les trois garçons dans son bureau, où même Minerva McGonagall n'avait pas eu l'autorisation de pénétrer pour assister à la punition de ses élèves.

Et depuis, Hermione et ses amis attendaient le retour des trois joueurs avec impatience pour connaître le châtiment obtenu. Connaissant Ombrage, elle se doutait que la punition serait bien plus importante qu'une cicatrice révélant ses fautes sur la main. Elle espérait simplement que cela ne mettrait pas en danger la vie de ses amis. Un instant, elle se dit que peut être alors, Albus Dumbledore prendrait enfin l'initiative de faire quelque chose pour protéger les élèves dont il avait la charge, au lieu de les laisser entre les mains du Ministère comme il le faisait depuis le début de l'année. La jeune fille sentit la colère l'envahir lorsqu'elle pensa à l'ignorance dont faisait preuve le directeur envers son meilleur ami, avant de se souvenir qu'elle agissait un peu de la même manière envers un certain rouquin.

Penaude, elle baissa les yeux, à l'instant où le portrait s'ouvrait violemment pour faire face aux trois joueurs tant attendus, précédés par une Angelina Johnson encore plus furieuse que le matin-même.

―Vous ne pouviez pas vous retenir ? s'exclama-t-elle en se retournant vers ses trois coéquipiers, reprenant visiblement la conversation qu'ils avaient eu avant d'entrer dans la pièce. Non, parce que là, on a atteint un tel niveau d'immaturité que ça en devient alarmant ! Et je ne vous félicite même pas pour tout le reste !

Silencieux, les garçons se contentèrent de la fixer, ce qui ne sembla pas lui plaire énormément puisqu'elle poussa un grand cri de colère avant de se diriger à pas lourds en direction des escaliers. Ron attendit qu'elle ait totalement quitté la pièce avant de se retourner vers ses frères et son meilleur ami, dont les visages exprimaient une grande amertume.

―Alors ? demanda-t-il.

Un soupir s'échappa des lèvres de son meilleur ami qui se laissa tomber, tout boueux, sur le fauteuil le plus proche tandis que les jumeaux s'installaient à même le sol. Ne pouvant s'en empêcher, Hermione jeta en direction de Fred, dont le visage tiré exprimait toute sa colère. Elle aurait tant voulu s'approcher de lui pour voir son sourire revenir, celui qu'elle aimait tant, cependant elle se retint et posa son regard sur Harry.

―Privés de Quidditch, lâcha-t-il d'un ton morne.

―Pour toute la vie, complétèrent les jumeaux.

Le silence suivit leur révélation pendant quelques secondes.

―Quoi ? fit Ginny en écarquillant des yeux. Elle a le droit de faire ça ?

―Apparemment, grogna George. Tout ça à cause de cette stupide fouine de Malefoy ! Quel crétin ce type franchement !

―Il ne fallait pas s'en prendre à lui, répliqua Hermione d'un ton accusateur.

―Je n'allais pas le laisser s'en sortir comme ça alors qu'il venait de t'insulter ! s'exclama Harry d'un ton outré.

Surprise, la jeune fille n'eut pas la force de répondre et inévitablement, son regard se posa sur Fred qui la fixait également. Son cœur loupa un battement lorsqu'elle réalisa qu'il venait d'être privé de pratiquer le Quidditch à vie pour avoir pris sa défense. La culpabilité l'inonda et elle se leva soudainement pour quitter la pièce.

―Tu devrais aller la voir, entendit-elle de la bouche de George avant que le portrait ne se referme derrière elle.

Cette fois-ci, Hermione n'essaya pas de fuir lorsque le portrait s'ouvrit de nouveau dans son dos. Au contraire, elle ralentit le pas et attendit patiemment que le garçon la rejoigne pour s'arrêter à sa hauteur. Une fois encore, elle eut envie de le serrer dans ses bras pour faire disparaître la lueur de colère dans ses prunelles. Elle voulait qu'il redevienne le garçon insouciant qu'il était habituellement, celui qui la faisait sourire. Mais au fond, elle savait que s'il se trouvait dans cet état-là c'était uniquement à cause d'elle. Un soupir lui échappa.

―Je suis désolée que tu ne puisses plus jouer au Quidditch, souffla-t-elle en évitant son regard qui se posa sur une fente dans le mur éclairée par les rayons du soleil.

―Je ne regrette pas ce que j'ai fait, assura-t-il.

Un faible sourire éclaira son visage. Elle le sentit se rapprocher d'elle et ne fit rien pour s'éloigner. Son odeur à la réglisse vint lui chatouiller les narines, lui rappelant les nombreux moments qu'ils avaient passé ensemble, au château, au Square Grimmaurd, et elle se dit qu'elle n'avait pas envie de faire une croix dessus. Elle en était même incapable et ces deux semaines sans lui avoir adresser la parole avaient été les plus longues de son existence. En si peu de temps, elle était devenue dépendante de Fred Weasley et cela l'effrayait considérablement.

―Je suis désolée, répéta-t-elle.

Ce n'était pas pour l'avoir privé de Quiddtich qu'elle s'excusait cette fois-ci, mais pour tout le reste. Pour l'ignorance, le rejet et le silence qu'elle lui avait laissés ces derniers jours. La façon dont elle l'avait traité alors qu'il avait été là dans les moments les plus difficiles de sa vie. Il ne lui avait pas fait défaut après la mort de ses parents, l'accompagnant dans les pires étapes du deuil. Il était resté près d'elle sans jamais se plaindre, sans jamais donner l'impression qu'il ne voulait pas être là. Bien au contraire. Il avait toujours été là de son plein gré, acceptant sans rechigner les hauts et les bas de leur relation, lui offrant son épaule pour pleurer quand elle en avait besoin, lui remontant le morale par ses blagues, ses sourires, ses inventions farfelues.

Les larmes lui montèrent aux yeux et son cœur s'emballa lorsqu'il s'empara de sa main pour la conduire à travers plusieurs couloirs. Ils arrivèrent finalement en haut de la tour d'Astronomie. Les rayons du soleil réchauffèrent leurs peaux, éclairant le paysage environnant. Illuminant le cœur d'Hermione depuis la première fois en un mois.

―Je te l'ai dit, je ne cesserai jamais de me battre pour être avec toi, souffla-t-il en encadrant son visage de ses mains.

Lentement, comme s'il craignait qu'elle ne le repousse, Fred se pencha vers elle et Hermione comprit qu'il allait l'embrasser. Là, tout de suite, en haut de la plus haute tour de l'école, face au soleil, face à la nature qui s'étendait à perte de vue. Et malgré la peur constante de le perdre comme elle avait perdu ses parents, elle le laissa faire et apprécia le contact de ses lèvres sur les siennes. Son rythme cardiaque s'accéléra considérablement, lui donnant l'impression qu'elle allait défaillir de bonheur.

Car c'était ce qu'elle ressentait. En dépit de tout ce qu'elle croyait, elle pouvait encore être heureuse, même si les deux personnes qu'elle aimait le plus au monde ne seraient plus présentes pour elle à l'avenir. Mais Fred, lui, était encore là. Et c'était elle qu'il avait choisi parmi toutes les filles de l'école. C'était elle. Alors, sans la moindre appréhension, elle approfondit le baiser et passa ses bras autour du cou du rouquin qui esquissa un sourire contre ses lèvres.

Deux corps, deux êtres. Deux cœurs qui battent à l'unisson. Pour ne former plus qu'un face à quelque chose de plus grandiose.

L'amour.

[...]

Existait-il un mot suffisamment puissant pour exprimer ce qu'elle ressentait en cet instant ? Ce bonheur intense, cette impression d'être enfin complète et d'avoir trouver la pièce manquante. Cette bouffée d'oxygène, ces papillons dans le ventre, cette impression que le monde entier était beau, en dépit des tâches noires dans sa vie.

Le sourire aux lèvres, malgré la courte nuit qu'elle avait passé à réfléchir, Hermione fut une des premières du dortoir à se lever, sûrement même la première de toute la tour des lions. Le soleil faisait une timide apparition au de-là des épais nuages noirs dans le ciel, pourtant même l'annonce d'une journée pluvieuse et glaciale ne parvenait pas à lui faire perdre le sourire qu'elle avait.

Comme elle s'y était attendue, la salle commune était vide de toute âme lorsqu'elle y descendit, moins d'une quinzaine de minutes plus tard, plusieurs livres en main pour profiter du calme et lire un peu avant le début d'une nouvelle journée de cours. Elle s'installa près de l'âtre de cheminée dans laquelle s'alluma instantanément un feu, réchauffant l'air glaciale de la pièce. La chaleur l'enveloppa, et dans cette ambiance relaxante elle ouvrit le premier livre qui lui tomba sous le main, attendant patiemment le réveil de ses amis.

Un à un, ils firent leur apparition. Bâillant à s'en décrocher la mâchoire, les yeux encore clos, se plaignant du manque de sommeil. Soupirant à l'idée d'affronter une nouvelle heure avec Rogue, le pire des professeurs de Potions au monde. Reculant à l'idée de se trouver dans la même pièce que Dolores Ombrage qui allait un jour, finir par détrôner le directeur de Serpentard de sa place de professeur le plus haï dans une école.

―On va manger ? fut la première chose que demanda Ron en arrivant près d'elle, Harry sur les talons.

Hermione leva les yeux au ciel en récupérant sa besace.

―Bonjour à toi aussi, Ronald, lança-t-elle en quittant la salle commune.

Les garçons la rejoignirent bien vite, et en silence, ils traversèrent les couloirs de l'école dans lesquels venaient peu à peu leurs camarades. La jeune fille sentait le regard de ses meilleurs amis dans son dos, et elle savait qu'ils se demandaient ce qu'il s'était passé entre elle et Fred après le match de Quidditch. Rentrés à la tombée de la nuit, ils n'avaient fourni aucune explication à leurs amis, bien que George et Ginny semblaient avoir une petite idée, à en juger par les sourires satisfaits illuminant leurs visages. Harry, lui, devait se douter de quelque chose, mais pudique, il préférait entendre son amie lui dire la vérité plutôt que la forcer à parler.

Mais Ron, que savait-il lui ? Pas grand chose, réalisa Hermione alors qu'ils venaient d'entrer dans la Grande Salle. Et il avait du être bien surpris en apprenant que son grand-frère avait accompagné Hermione aux funérailles des Granger. Et encore plus quand George avait conseillé de rejoindre la jeune fille hier soir, alors qu'elle était partie, se sentant coupable que les garçons soient privés de Quidditch par sa faute. Quelqu'un avait-il pris le temps de lui expliquer la situation ? De lui raconter tout ce qu'il s'était passé entre Hermione et Fred depuis le début de l'année ? Et qu'en avait-il pensé ? Si George, Harry et Ginny semblaient plutôt bien accepter la situation, ne voulant que le bonheur des deux concernés, quelle serait la réaction du rouquin ? Était-il heureux pour eux ? Ou le contraire ?

Des questions plein la tête, Hermione s'installa à la table des lions et il lui fallut de longues secondes pour reconnaître la personne assise face à elle. Le rouge lui monta aux joues, et gênée, elle baissa la tête, préférant regarder son assiette que le rouquin face à elle. Fred rit doucement, vite imité par son jumeau.

―On dirait que Miss Granger est dans la lune ! fit le second avec un sourire amusé aux lèvres. Je me demande bien à quoi elle peut penser de si... important...

―Sûrement à un examen, ajouta malicieusement Fred en lui faisant un clin d'œil.

Mais ils savaient tous les deux que ce n'était pas le cas, et à en juger par la lueur dans les prunelles du rouquin, le souvenir de leur baiser devait encore le hanter. Un instant, elle se demanda ce qu'il pouvait bien en penser aujourd'hui. Regrettait-il ce qu'il s'était passé ? Ce n'était pas son cas à elle. Elle avait même l'impression que grâce à ce baiser, elle était redevenue la fille qui avait tant attiré Fred. Que le chemin du bonheur se profilait doucement à l'horizon et qu'elle avait enfin la possibilité de marcher dessus. De devenir cette femme heureuse que ses parents désiraient tant. Elle aurait tant voulu leur présenter le garçon qui hantait ses pensées, et de là où ils étaient, elle espérait qu'ils se rendaient compte à quel point elle était comblée par sa présence.

Amusée, elle leva les yeux au ciel, au plus grand bonheur des deux garçons qui échangèrent un regard avant de se replonger dans leur bol de chocolat.

―On commence par quoi ? demanda Ron en avalant une énième tartine de confiture.

―Botanique, répondit Hermione. Deux mois que nous avons repris les cours, et tu ne sais toujours pas quels cours tu as ?

Le haussement d'épaules de son meilleur ami l'exaspéra. Elle avait parfois l'impression de devoir prendre la place de Molly Weasley lorsqu'ils étaient à Poudlard, pour s'assurer que ses amis faisaient correctement leurs devoirs, se montraient polis et n'enfreignaient pas le règlement. Certes, ce n'était pas chose facile de leur faire comprendre que les lois de l'école s'appliquaient également à eux, mais elle essayait vraiment de toutes ses forces de leur faire éviter les ennuis. La présence de Dolores Ombrage compliquait l'affaire, puisqu'Harry passait son temps à la contredire et à se faire punir, mais la jeune fille ne perdait pas espoir. Elle espérait que l'année prochaine serait bien plus calme, sauf que ce n'était pas certain. Pas du tout même.

Elle allait se lever, désireuse de ne pas arriver en retard en cours lorsqu'elle croisa le regard perdu de son meilleur ami. Une grimace de douleur défigura les traits de son visage et sa main se porta à son front. Sur la cicatrice que Voldemort lui avait laissé lors de leur première rencontre.

―Harry... chuchota-t-elle.

Sursautant, le garçon leva les yeux vers elle et parut surpris en remarquant l'inquiétude dans les prunelles de sa meilleure amie. D'un sourire, il tenta de la rassurer, mais Hermione n'était pas stupide. S'assurant qu'il avait fini de déjeuner, elle lui désigna l'entrée d'un geste de la tête avant de se lever, intimant à Ron de venir avec eux. Le ton de sa voix ne laissait aucune autre possibilité au rouquin qui obtempéra néanmoins, curieux. Elle adressa un rapide sourire à Fred avant d'entraîner les deux garçons dans un couloir désert.

―Est-ce que tout va bien ? demanda-t-elle aussitôt. C'est ta cicatrice ? Elle recommence à te faire mal ?

Voyant qu'il n'avait d'autres échappatoires que de répondre, Harry acquiesça et le rêve qu'il faisait plusieurs jours lui revint en mémoire, avec une netteté qui le perturba un instant. Sentant le regard interrogateur de ses amis braqué sur lui, il soupira avant d'ouvrir la bouche pour leur répondre.

―Ça fait plusieurs jours que je fais le même rêve, expliqua-t-il d'une voix basse. Je vois toujours ce couloir sombre sans fenêtre avec une porte à son extrémité. J'ai eu beau chercher, je ne reconnais pas l'endroit. Je sais juste que ce n'est pas ici, à Poudlard, ni au Square Grimmaurd.

Hermione fronça les sourcils et sentit l'inquiétude l'envahir. Depuis qu'elle connaissait Harry, c'était la première fois qu'elle l'entendait parler de rêves qu'il faisait. Pour d'autres personnes, cela aurait pu être anodin. Sauf que lorsqu'on possédait un lien avec Lord Voldemort, rien n'était insignifiant. Elle échangea un regard avec Ron, qui paraissait tout aussi perdu qu'elle, avant de reporter son attention sur le brun à lunettes qu'elle observa plus minutieusement et elle remarqua alors les cernes autour de ses yeux. La pâleur de son visage et la lueur de fatigue dans ses prunelles vertes. Ces rêves devaient vraiment le perturber pour qu'il en soit autant affecté. Et vu le nombre de fois où il portait la main à sa cicatrice, cela devait forcément avoir un lien avec le Seigneur des Ténèbres.

―Harry, tu devrais peut-être en parler à quelqu'un, dit-elle d'une voix plus douce. Avec Sirius, par exemple.

Elle se retint d'ajouter le nom du directeur de l'école, se doutant que ce n'était pas une bonne chose à faire. Surtout en ce moment, alors que l'ignorance de Dumbledore envers le Survivant était de plus en plus flagrante. Son absence aussi, et les élèves commençaient à se demander où était passé leur directeur. Son siège vide à la table des professeurs pour pratiquement tous les repas depuis quelques jours n'était pas passé inaperçu. Et Hermione craignait que cet éloignement offre une brèche à Ombrage et qu'elle devienne bientôt la nouvelle dirigeante de Poudlard.

―Je ne veux pas qu'il s'inquiète pour rien, répondit le Survivant en secouant la tête.

―Ce n'est pas rien ça, fit remarquer Ron, silencieux jusque-là. Si Tu-Sais-Qui essaie d'entrer dans ta tête, alors il faut que tu en parles avec quelqu'un.

―Ron a raison, ajouta Hermione. La situation pourrait devenir bien plus grave.

Et par là, elle entendait la perte d'un être cher. C'était terrible de songer à ça, à seize ans, mais le monde dans lequel ils vivaient, prêt à basculer dans la guerre, les faisait grandir à une vitesse considérable.

―Ce ne sont peut-être que des rêves ordinaires, tenta encore Harry, sans convaincre personne cependant.

La jeune fille lui jeta un regard menaçant face auquel il capitula. Avant que la cloche ne sonne, il promit d'écrire une lettre à son parrain pour le tenir au courant. Ce n'était qu'une promesse faite en coup de vent, mais Hermione espérait vraiment qu'il allait s'y tenir.

Pour son propre bien.

[...]

La Salle sur Demande. La Pièce Va-et-Vient.

Hermione comprit aisément pourquoi la salle la plus cachée de Poudlard portait ces noms-là lorsqu'une porte apparut soudainement dans le mur nu face à eux, s'ouvrant pour dévoiler une salle aussi vaste que la Grande Salle, avec plusieurs piliers coupés en deux, comme suspendus dans le vide. D'immenses fenêtres sur la gauche offraient un point de vue spectaculaire sur le terrain de Quidditch où s'entraînait l'équipe de Serdaigle. Plusieurs miroirs avaient été placés de l'autre côté, donnant l'impression que la pièce était plus grande qu'il n'y paraissait de prime abord. Une immense cheminée faisait face à l'entrée, dans laquelle brûlait un bon feu de cheminée. Un sourire satisfait se dessina lentement sur les lèvres de la jeune fille qui n'hésita pas une seule seconde avant d'entrer, suivie par Harry et Ron qui semblaient tout aussi stupéfaits qu'elle.

Wouah ! lâcha Ron.

La jeune fille lâcha un petit rire en laissant tomber son sac dans un coin de la pièce, ne pouvant s'empêcher d'observer encore et encore le lieu fourni par la Salle sur Demande. Il y régnait une atmosphère calme et reposante, et on avait bien du mal à croire qu'on se trouvait encore à Poudlard. Il n'y avait pas la moindre résonnance, ce qui était plutôt une bonne chose, puisqu'une trentaine d'élèves n'allait pas tarder à franchir le seuil pour venir y apprendre la Défense contre les Forces du Mal.

―Dobby avait raison, admit Harry. C'est une pièce très surprenante.

Une table avec plusieurs friandises apparut soudainement en son centre, empêchant Hermione de répondre et son regard s'orienta aussitôt en direction de Ron qui rougit jusqu'à la racine des cheveux, mal à l'aise.

―Je voulais vérifier c'est tout, se justifia-t-il en bafouillant.

Hermione échangea un regard amusé avec le brun à lunettes avant d'entendre le mur s'ouvrir en deux, laissant apparaître les jumeaux, Ginny, Neville et Luna. Et à en juger par leurs mines ébahies, eux non plus ne s'étaient pas attendus à une telle découverte.

―Génial ! lâchèrent Fred et George d'une même voix.

―Pas mal du tout, confirma leur petite sœur avec un sourire.

―C'est beau, lâcha Luna de son habituelle voix rêveuse.

La porte s'ouvrit de nouveau, et plusieurs élèves firent leur apparition. Hermione attendit patiemment que tous ses camarades les rejoignent avant d'inviter à Harry à expliquer le contenu de son premier cours.

L'Armée de Dumbledore venait de naître. Dans le silence. Dans l'espoir. Dans le bonheur. Dans le secret.


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