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IX - Le dernier salut.


L'appréhension s'empara d'Hermione lorsque la voiture conduite par Mr Weasley trouva place sur le parking donnant accès à la célèbre gare londonienne, King's Cross. Ce fut dans la cohue générale que les passagers descendirent un à un pour récupérer malles et animaux dans le coffre, sous le regard interloqué de plusieurs moldus qui tentaient de comprendre comment autant de personnes pouvaient sortir d'une aussi petite voiture.

Accompagné par les blagues incessantes des jumeaux Weasley, le petit groupe se fraya un chemin jusqu'à la voie d'accès 9 3/4, invisible aux yeux des non-sorciers, menant directement au quai d'où partait le Poudlard Express, qui allait ramener les élèves de l'école de magie au château pour entamer une nouvelle période d'études. Hermione fut une des dernières à traverser le mur, s'assurant que Fred et son jumeau se trouveraient déjà bien loin lorsqu'elle les rejoindrait de l'autre côté.

Comme il l'avait supposé, la jeune fille n'avait pas répondu à la lettre qu'il lui avait écrite la semaine auparavant, ne racontant rien de son ressenti à sa meilleure amie qui avait par tous les moyens essayé de lui tirer les vers du nez, sans succès. Hermione avait préféré garder le silence, du moins jusqu'à ce qu'elle ait pris une décision. Fred lui donnait la possibilité de choisir ce qu'elle voulait. Hors, elle était bien incapable de trouver la réponse à cette question. Car, au fond, que voulait-elle réellement ?

Un soupir de soulagement lui échappa lorsque ses yeux se posèrent sur la locomotive rouge, dégageant un panache de fumée, prête à partir dès que onze heures du matin aurait sonné. Sans perdre de temps, Hermione suivit Harry et Ron dans un des compartiments et y déposa sa valise, avant de retourner auprès des parents Weasley pour leur exprimer tous ses remerciements. Ils parurent profondément touchés, surtout Mrs Weasley qui avait les larmes aux yeux, et promirent de rester en contact avec ses parents.

―Les vacances n'étaient pas assez longues, bougonna Ron, une fois le train en marche.

Coq, son minuscule hibou, poussa un cri, comme s'il était d'accord avec son maître avant de se laisser tomber du perchoir de sa cage.

―Nous ne pouvons pas tout avoir dans la vie, philosopha Hermione en jetant un regard amusé à son meilleur ami.

―Et puis, nous avons beaucoup de choses à faire à Poudlard, compléta Harry d'un ton énigmatique.

Ses deux meilleurs amis se tournèrent aussitôt vers lui, et après avoir fermé la porte du compartiment pour que personne ne vienne les déranger, il se pencha vers eux.

―Sirius m'a parlé d'une salle cachée, chuchota-t-il. Il ne sait pas exactement où elle se trouve, mais d'après lui, elle ne s'ouvre que pour les personnes méritantes et se transforme indéfiniment selon leurs désirs.

Hermione fronça les sourcils, essayant de se souvenir si elle avait lu quelque chose sur une telle salle, mais rien ne lui revint. Et puis, où aurait-elle pu se trouver ? Poudlard était vaste, c'était vrai, mais sa disposition était telle qu'il ne restait guère de place pour y placer des salles immenses. Surtout si cette pièce avait la faculté magique de se mouvoir à volonté. Elle se promit de faire de nouvelles recherches avant de sortir le petit gallion en or de sa poche et de le tendre à ses amis pour qu'ils puissent y jeter un œil de plus près.

―Ce sera le tien Harry, indiqua-t-elle au brun à lunettes. Grâce à ta baguette, tu pourras y inscrire l'heure et la date du rendez-vous. J'y ai également placé un sortilège pour que personne d'autre que toi puisse le modifier. Au cas où quelqu'un de mal intentionné tomberait dessus, expliqua-t-elle en les voyant froncer les sourcils.

―Tu es un génie, Hermione ! la félicita Ron, la faisant rougir de plaisir.

―Merci, mais il me reste encore les nôtres à fabriquer. Un pour chaque membre de l'AD.

Harry la remercia, précisant que quelques Poufsouffle allaient se joindre à eux lorsqu'ils auraient trouvé le lieu idéal, qui était encore leur plus gros problème. Il leur faudrait se montrer plus actifs dans les recherches, ce qui signifiait qu'obtenir de nouvelles heures de retenue était absolument exclu.

―Ce n'est pas de ma faute si Ombrage s'acharne sur moi, soupira Harry.

―Peut-être, répliqua son amie, mais toi, tu ne fais rien pour arranger les choses. Si tu ne veux pas qu'elle se doute de quoi que ce soit, il va falloir que tu prennes sur toi.

―Et puis, Fred et George ont décidé de lui mener la vie dure, ajouta Ronald. D'après ce que j'ai compris, ils lui préparent une surprise de taille.

Hermione fronça les sourcils, son devoir de Préfète prenant le dessus sur tout le reste. Ainsi donc, elle allait devoir se méfier des manigances des jumeaux. Leur petit trafic d'objets illégaux avait pris fin avant les vacances lorsque Rogue avait fini par mettre la main dessus, mais ils semblaient avoir trouvé un autre moyen de s'occuper.

―J'espère qu'ils ne feront rien qui pourrait mettre la vie d'un professeur en danger, siffla-t-elle.

Ron haussa des épaules, précisant qu'il ne savait rien dessus puisque les jumeaux refusaient de dévoiler leur plan à qui que ce soit. Même leur meilleur ami Lee Jordan semblait hors de la confidence, selon les propos du rouquin, ce qui était plutôt étonnant puisqu'il avait toujours été complice de leurs blagues. L'espace d'un instant, Hermione se demanda ce que cela pouvait bien cacher. Tenir éloigner leur ami de leurs farces ? Mais pourquoi ?

―Tant qu'ils arrivent à faire partir Ombrage de l'école, fit Harry en haussant des épaules, signe de son indifférence.

Légèrement agacée par la mauvaise foi de ses amis, Hermione se laissa tomber contre le dossier de la banquette et observa le paysage qui défilait par de-là la vitre. Londres avait laissé place à la campagne, subtile mélange de marron, vert et jaune qui lui rappelait toutes les vacances passées en compagnie de ses parents, à sillonner le pays, bien avant d'apprendre qu'elle était en réalité une sorcière.

Ses amis entreprirent de se lancer dans une bataille de cartes explosives, pariant que le gagnant achèterait des friandises pour tout le monde. Bien malgré elle, Hermione sourit, heureuse de retrouver la bonne humeur qui était le ciment même de leur amitié. Elle se souvint des mots de Fred dans sa lettre, lui rappelant qu'ils n'avaient pas toujours été le trio que tout le monde croyait. C'était vrai, mais cette période leur avait permis de découvrir plus en profondeur le caractère de chacun, et même si elle n'en gardait pas de très bons souvenirs, elle se dit qu'elle repasserait par là sans la moindre hésitation pour être ici, en cet instant présent, avec ses amis.

Le trajet lui parut plus lent qu'à l'accoutumée, en dépit des nombreuses discussions qu'ils eurent. Comme au bon vieux temps, sourit-elle en enfilant sa robe de sorcière à l'abri des regards. En regardant les garçons se défier aux échecs, elle avait réalisé qu'elle avait passé peu de temps avec eux depuis le début de l'année, préférant consacrer son temps libre à ses études, à Ginny, à la recherche d'une salle, et à comprendre les intentions réelles de Fred Weasley. Elle se demanda s'ils lui en tenaient rigueur, ou simplement s'ils avaient remarqué qu'elle s'était un peu éloignée. De la part d'Harry, c'était fort probable, mais il ne lui avait jamais rien dit. Ron... elle ne savait pas et avait trop peur de lui demander, craignant de devoir se justifier et de lui avouer ce qu'elle tenait à garder secret.

Il faisait déjà nuit lorsque le Poudlard Express s'arrêta à la gare de Pré-au-Lard pour y déposer les étudiants de l'école de magie. Il y eut des exclamations de joie, des embrassades, des rires et des discussions sur le chemin menant aux carrioles qui allaient ensuite les conduire au château que l'on apercevait de là, brillant de milles feux.

―Personne ne fait jamais attention à eux, s'éleva la voix rêveuse de Luna lorsqu'ils grimpèrent dans la charrette déjà occupée par la Serdaigle et Ginny, ainsi que par Neville.

Hermione, qui ne partageait nullement les rêveries excentriques de la blonde, se retint de répondre. Encore plus lorsqu'Harry répondit à l'amie de Ginny, précisant que seuls ce qui avaient la faculté de voir les Sombrals pourraient leur prêter attention. Avec un sourire, la blonde se plongea dans sa lecture du Chicaneur, et la carriole se mit en route.

Pas un seul instant elle avait douté de la présence des chevaux ailés à l'école, ayant lu de nombreux ouvrages sur ces créatures fantastiques, décrites comme étant grandes, noires et amaigries. Elles n'étaient pas méchantes, loin de là, mais leur vision apportait un très mauvais présage. En effet, il n'était possible de voir les Sombrals qu'en ayant vu la mort de près. Harry avait découvert sa capacité à les voir l'année dernière, alors qu'ils allaient quitter l'école pour rejoindre leurs foyers respectifs pour l'été. Suite à la mort de Cedric Diggory.

L'ambiance était joyeuse lorsqu'ils passèrent le seuil de la Grande Salle pour rejoindre la table des Gryffondor, où les élèves -première comme septième année- se retrouvaient avec enthousiasme, prêts à affronter de nouveau l'inquisition de Dolores Ombrage, les remarques acerbes de Severus Rogue et les excentricités de Hagrid. Hermione perdit légèrement son sourire lorsqu'elle constata que les jumeaux et leur groupe d'amis s'étaient installés près des dernières places libres. Elle s'assura de se retrouver loin d'eux et essaya de toutes ses forces de ne pas tourner le regard en direction de Fred. D'après le regard interrogateur de sa meilleure amie, elle comprit qu'il avait les yeux rivés sur elle, attendant la moindre réaction de sa part.

Sauf qu'elle n'avait pas encore réussi à prendre de décision. C'était difficile, bien plus que de répondre à une question des professeurs, réaliser la plus complexe des potions ou bien d'aller dire bonjour aux Serpentard. C'était un dilemme qu'elle ne parvenait pas à résoudre. Une part d'elle-même cherchait encore à savoir si le comportement de Fred envers elle était sincère. S'il ne se jouait pas d'elle, s'il n'essayait pas de la ridiculiser devant l'école entière. Cette impression était tenace, et malgré la lettre qu'il lui avait écrite, Hermione hésitait encore. C'était plus fort qu'elle. Et il y avait cette autre partie. Celle qui désirait se laisser aller, lui faire confiance, atteindre le bonheur tant espérer. Connaître l'amour, peut être. Vivre heureuse. La balance était équilibrée, rendant le choix difficile. Alors, elle se promit d'en discuter avec sa meilleure amie. Peut-être qu'avoir un avis extérieur l'aiderait finalement à trancher.

Peut-être.

[...]

Une bourrasque de vent glacial traversa le couloir du premier étage qu'elle était en train d'inspecter, lui arrachant un frisson involontaire. Octobre allait bientôt s'achever, emportant avec lui les dernières réminiscences de l'automne, apportant dans son sillage les froideurs de l'hiver. Une de ses mains resserra sa prise autour de l'écharpe qu'elle avait enfilé pour protéger son cou tandis que l'autre se levait plus haut pour éclairer plus profondément la pièce, arrachant des exclamations outrées des tableaux essayant de trouver le sommeil.

―Je suis désolée, s'excusa-t-elle en quittant rapidement le couloir pour rejoindre la tour des escaliers.

Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle tomba sur Fred et George, remontant paisiblement les escaliers, les bras chargés de nourriture. Le sourire sur leurs visages disparut instantanément lorsqu'elle s'arrêta face à eux, les yeux étincelants de colère.

―Hermione, fit George d'une petite voix. Euh... tu ne dors pas ?

Le sourire qu'il lui offrit ressemblait plus à une grimace qu'à une manifestation de joie. Les voir en aussi mauvaise posture la fit jubiler intérieurement. Un point pour moi !

―Je te retourne la question George Weasley, répondit-elle d'un ton sec.

Les jumeaux échangèrent un regard avant de se retourner de nouveau vers la Préfète, se doutant que mentir ne serait pas la meilleure tactique pour s'en sortir.

―Bon d'accord, lâcha alors Fred, s'attirant un regard noir de la part de la jeune fille. On était dehors au lieu d'être dans nos lits bien après le couvre feu. Tu nous as trouvé et tu vas faire ton devoir de Préfète en nous dénonçant à McGonagall. J'ai tout bon ?

Hermione ouvrit la bouche, surprise, ne s'attendant pas le moins du monde à cette réponse. Sa réaction sembla ragaillardir les jumeaux qui affichèrent des sourires plein de malice.

―Tu devrais même en parler à Ombrage, ajouta joyeusement George. Pour qu'elle nous colle une nouvelle heure de retenue. Tu sais, je crois qu'elle nous aime bien vu le temps qu'on passe dans son bureau.

―Elle est carrément accro, renchérit Fred. Une vraie mordue.

―Absolument !

Le rouge lui monta aux joues, signe d'une colère naissante, à la plus grande satisfaction des garçons, bien que l'un des deux éprouva un peu de culpabilité de se jouer autant de la cinquième année.

―Pourquoi pas ! s'écria-t-elle. En tout cas, je retire dix points à chacun pour avoir dépasser le couvre feu. Allez, au lit maintenant !

Aucun des deux n'osa protester et ils grimpèrent rapidement les escaliers pour rejoindre le septième étage. Hermione attendit qu'ils soient hors de sa vue pour se laisser glisser contre le mur le plus proche, dans l'espoir de faire diminuer sa colère et rendre à son cœur un rythme plus régulier.

Il lui fallut plusieurs minutes pour y parvenir, et un rapide coup d'œil à sa montre lui indiqua que sa ronde était finie depuis longtemps, et qu'elle avait intérêt de rejoindre son dortoir si elle ne voulait pas se faire remarquer à son tour. Elle allait passer le portrait de la Grosse Dame, donnant accès à la salle commune des lions, lorsqu'une poigne de fer l'attira en arrière, à l'angle d'un couloir éclairé par la lumière de la ville. Son cœur s'emballa de nouveau lorsqu'elle posa son regard sur le visage serein de Fred.

―Tu ne devrais pas être là, l'accusa-t-elle en s'éloignant.

Mais l'espace était étroit, si bien qu'elle sentait le souffle du garçon sur son visage.

―Toi non plus, sourit-il.

Hermione leva les yeux au ciel, espérant que son geste passerait inaperçu, mais ce ne fut pas le cas d'après le rire qui s'échappa des lèvres du rouquin. Elle détourna le regard, gênée et croisa les bras contre sa poitrine, attendant qu'il se décide à parler.

―On dirait que Miss Parfaite est fâchée, se moqua-t-il.

―Pas du tout, répondit-elle aussitôt. Je ne suis pas fâchée.

―C'est ça et moi j'ai déjà vu le caleçon de Merlin, répliqua Fred.

Bien malgré elle, Hermione laissa échapper un rire, qui eut l'effet d'un baume au cœur pour son interlocuteur.

―Ce que tu as dis est totalement ridicule, ajouta-t-elle.

―Oui, mais ça t'a fait sourire.

Son visage prit feu instantanément et sa respiration se bloqua. Son cœur s'emballa à son tour lorsqu'elle sentit la main de Fred s'emparer de la sienne.

―Tu n'as pas répondu à ma lettre, finit-il par dire, une once de déception dans la voix.

―Tu savais que je ne le ferai pas, répliqua-t-elle d'une petite voix, plongeant son regard dans le sien pour y déceler la moindre colère, mais elle n'y trouva que de l'amusement.

―Est-ce que tu vas me dire ce que tu en penses ou est-ce que je dois deviner tout seul ?

Non ! se dit-elle avec effroi. Elle ne pouvait pas répondre. C'était trop tôt. Elle avait besoin des conseils de sa meilleure amie pour prendre la meilleure décision. Celle qui ne les ferait pas souffrir tous les deux. Celle qui lui conviendrait le mieux et qui ferait d'elle la femme que ses parents voyaient déjà grandir en elle.

Plusieurs minutes passèrent sans qu'elle ne réponde.

―Je vois, souffla Fred en lui lâchant la main.

―Non ! s'exclama-t-elle d'une voix aiguë en s'accrochant à lui. Non, reste !

La surprise se peignit sur les traits du visage du rouquin alors qu'il avait amorcé le mouvement de se retourner pour rejoindre son dortoir. Mais la réaction d'Hermione le prit totalement par surprise et il se tourna de nouveau vers elle, pour constater que ses beaux yeux marrons étaient embués de larmes.

―Reste... répéta-t-elle d'une petite voix. S'il-te-plaît...

Lorsqu'il posa une main sur sa joue, elle comprit. Que c'était ça qu'elle voulait. Ce bien être, cette plénitude et ce sentiment de sécurité qu'il lui prodiguait. Elle voulait qu'il lui sourit, lui fasse des blagues et lui raconte toutes ses inventions. Elle voulait qu'il lui donne l'impression qu'elle comptait enfin pour quelqu'un. Pas en tant que simple amie. Mais en tant que fille. Femme en devenir. Elle voulait être cette fille qu'il voyait, celle qui l'attirait, celle qu'il voulait connaître. Celle pour qui il se battrait.

Elle voulait croire en ses mots, ses gestes, ses regards. Elle voulait le croire lorsqu'il lui disait qu'elle était belle et qu'il ne voyait qu'elle. Elle voulait être heureuse.

Tout simplement.

―Reste avec moi, le supplia-t-elle en posant sa tête contre son torse.

Un sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle entendit à quelle vitesse battait son cœur. Qui s'accentua lorsqu'il l'enlaça à son tour, se remettant peu à peu de la surprise qu'il avait ressenti.

―Reste avec moi, répéta-t-elle.

[...]

Hermione ne put trouver le sommeil une fois que Fred consentit à la laisser partir, rejoindre son dortoir et se reposer avant de reprendre les cours pour une nouvelle semaine éprouvante. Il semblait l'avoir totalement abandonné et après plusieurs heures à gesticuler dans tous les sens, elle décida de se rendre dans la salle commune pour lire un peu, espérant que cela la détendrait un peu.

Mais ce ne fut pas vraiment le cas. Son cerveau, en ébullition totale, lui renvoya les images des événements précédents, sa discussion avec Fred, analysant des détails auxquels elle n'avait pas eu le temps de prêter attention sur le moment. La façon dont il la dévisageait, le bruit de sa respiration saccadée, l'électricité dans l'air. Tout un tas de détails qui lui rappelaient la décision qu'elle avait prise et qui l'avait effrayé si longtemps.

Un choix qu'elle avait fait et qu'elle ne regrettait absolument pas, goutant encore à la joie qu'elle avait ressenti lorsqu'il lui avait rendu son étreinte. Le voir s'éloigner lui avait brisé le cœur et la souffrance qu'elle avait ressenti en imaginant qu'il allait l'abandonner avaient eu raison d'elle. Elle ne voulait pas souffrir. Elle voulait être heureuse, comme toutes les adolescentes de son âge. Alors, elle lui avait demandé de rester et il n'avait eu aucun mal à comprendre qu'elle venait de choisir. Qu'elle avait tranché et que c'était lui qu'elle voulait.

Hermione Granger et Fred Weasley. Elle imaginait déjà les ragots qui circuleraient sur eux, les messes basses sur son passage et les ricanements des Serpentard. Cette vision du futur l'avait effrayée, mais le rouquin avait su la rassurer.

―Nous ne sommes pas pressés, avait-il chuchoté contre ses cheveux. Ils n'ont pas besoin de tout savoir.

Lorsque les premiers rayons du soleil percèrent à travers les fenêtres de la pièce, Hermione décida de retourner dans son dortoir, pour récupérer ses affaires. Elle profita du calme de la salle de bains des filles pour s'habiller, ne pouvant s'empêcher d'afficher un sourire, et dont le miroir lui renvoya le reflet d'une jeune fille rayonnante. L'espace de quelques secondes, elle se demanda si quelqu'un remarquerait son changement d'attitude, mais c'était peu probable. George, Ginny et Harry pourraient être les seuls à comprendre.

La Grande Salle était encore vide lorsqu'elle y entra, et l'odeur des viennoiseries lui mit à la bouche. En attendant ses amis qui dormaient sûrement encore, elle feuilleta son manuel de Potions, premier cours de la journée en commun avec les Serdaigle, tout en avalant une tasse de thé à la camomille, que sa mère affectionnait tant.

―Tu es bien matinale, fit Ginny en s'installant face à elle, une vingtaine de minutes plus tard.

Hermione releva la tête de son livre et sourit à sa meilleure amie, qui la fixa quelques secondes avec étonnement, découvrant une lueur nouvelle dans le regard de la plus âgée. Puis un sourire finit par se dessiner doucement sur son visage, étirant ses lèvres pleines et roses.

―On dirait que j'ai manqué des trucs ! s'exclama-t-elle. Raconte !

Profitante de l'absence de ses meilleurs amis, la jeune fille raconta rapidement ce qu'il s'était passé ces trois dernières semaines. L'enthousiasme de son amie était contagieux et ce fut en riant qu'elles accueillirent Ron et Harry, encore tout ensommeillés. Ils échangèrent un regard incompris avant de se retourner vers les deux filles qui échangeaient des sourires complices.

―Salut ! fit Ginny, plus pour le brun à lunettes que pour son aîné. Bien dormi ?

Ce fut à cet instant que les hiboux entrèrent par dizaines dans la Grande Salle, par les alcôves du plafond, apportant avec eux courriers, journaux et autres lectures pour les élèves fraîchement réveillés. Hermione fut surprise lorsque Coq se posa sur son assiette, dans un atterrissage maladroit qui renversa le verre de jus d'orange de Ron dans son bol de chocolat, lui arrachant un grognement réprobateur. Les mains tremblantes, elle récupéra le morceau de parchemin accroché à sa patte, qu'elle déplia maladroitement.

L'écriture ne lui était pas inconnue. Son cœur loupa un battement alors que ses yeux se mettaient à parcourir les mots inscrits à l'encre noire. Et au fur et à mesure de sa lecture, son monde explosa en milles morceaux.

Hermione, chérie,

Je suis sincèrement navrée de devoir t'annoncer cela par lettre, mais je ne pense pas avoir la force d'affronter ton regard lorsque tu apprendras la terrible nouvelle que je suis sur le point de t'apporter.

Comme nous te l'avions promis hier, Arthur et moi avons contacter tes parents, sans obtenir la moindre réponse. Cela ne nous a pas vraiment inquiété, puisque nous pensions qu'ils avaient du rendre visite à ta famille moldue. Mais hier soir, le professeur Dumbledore est venu nous voir pour nous dire qu'une explosion avait retentit dans Londres et il demandait à Sirius de ne surtout pas quitter la maison au risque que cela vienne des Mangemorts.

Arthur a alors décidé de rendre visite à tes parents, puisque l'explosion était survenu près de leur maison, mais il n'a trouvé personne. Une de vos voisines a dit qu'ils avaient été au théâtre... et que cet endroit se trouvait près du lieu de l'attentat.

Hermione, ma chérie, je suis désolée de te le dire ainsi, mais le théâtre où sont allés tes parents a été également touché lors de la déflagration. Et aucune des personnes présente n'a survécu. Je suis sincèrement désolé, Hermione. Arthur et moi t'offrons nos plus sincères condoléances.

Nous serons toujours là si tu as besoin de nous,

Molly W.

Un cri strident lui échappa lorsqu'elle acheva sa lecture et la lettre s'échappa de ses mains pour venir se poser sur le corps tremblotant du petit hibou. Sa vue se brouilla et un bourdonnement agressif résonna à ses oreilles, l'empêchant de percevoir le silence lourd et pesant qui avait précédé sa plainte et encore moins les ricanements des élèves de Serpentard, qui trouvaient toujours le moindre prétexte pour se moquer d'elle.

Elle n'entendit pas Ginny l'appeler, lui demandant ce qu'elle avait. Elle ne vit pas non plus Fred et George s'approcher, venant aux nouvelles. Elle ne perçut que le déchirement de son cœur et la douleur incommensurable qui était en train de s'enliser dans chaque parcelle de son corps.

Sans qu'elle ne le décide, ses jambes se déplièrent et en courant, elle quitta la Grande Salle, la bile au bord des lèvres, passant près de certains de ses amis qui la fixèrent avec curiosité et angoisse, ne comprenant pas pourquoi Hermione Granger agissait ainsi.

Aveugle, elle traversa plusieurs couloirs avant de se laisser tomber au sol, la respiration saccadée, incapable de faire un pas de plus. L'image de ses parents se dessina derrière ses paupières closes, redoublant d'intensité les sanglots qu'elle ne parvenait pas à retenir, décuplant sa souffrance.

La douleur la submergea, avec la force et la brutalité d'un tsunami, ne lui laissant l'occasion d'y échapper. Ses membres se mirent à trembler les uns après les autres. Son cœur cognait si fort dans sa poitrine, mais cette souffrance paraissait si dérisoire par rapport à celle qui s'écoulait dans ses veines, prenait possession de toutes les cellules de son corps. C'était impossible, il y avait forcément une erreur ! Non, elle ne pouvait le croire ! Molly s'était trompée, Arthur avait commis une erreur... Ses parents, non... ils ne pouvait pas... Non ! NON !

Elle ne sut combien de temps elle resta ici, à pleurer, se répétant inlassablement que cela ne pouvait être vrai, que ses parents étaient encore vivants, se préparant pour rejoindre le cabinet qu'ils avaient créé un an avant sa naissance. Molly avait fait erreur. Sa mère et son père allaient bien. Forcément.

Une main se posa sur son épaule, lui arrachant un sursaut involontaire. Elle ne réussit pas à identifier la personne qui lui faisait face, mais à travers ses larmes, elle distingua une chevelure flamboyante. Et l'odeur de réglisse l'informa qu'il s'agissait de Fred. Sans la moindre hésitation, elle se jeta dans ses bras et laissa libre cours à sa douleur, alors qu'elle réalisait peu à peu ce que cela voulait dire.

Elle était devenue orpheline.

[...]

Fred resta près d'elle pendant plusieurs heures, partageant silencieusement avec elle sa souffrance et sa tristesse. Il ne prononça pas le moindre mot, ce dont elle lui fut extrêmement reconnaissante, car elle ne savait pas comment elle pourrait réagir s'il la forçait à exprimer de vive voix ce qu'elle ressentait. C'était encore flou dans son esprit, mais elle percevait tout même la déchirure de son cœur. Comme si un morceau venait de lui être arraché par...

La mort de ses parents. C'était impensable, inimaginable, inconcevable, et pourtant, Molly Weasley n'aurait jamais menti sur un sujet aussi grave et il fallut longtemps à Hermione pour se faire à l'idée que la mère de son meilleur ami disait la vérité. Une vérité qu'elle aurait préféré ne jamais entendre et qui venait de la plonger dans un abîme de douleur.

Ses larmes finirent par se tarir, son corps n'étant plus capable de produire la moindre goutte, et en reniflant, elle s'éloigna légèrement de Fred qui n'avait de cesse de la fixer avec inquiétude. Elle essaya de lui sourire mais en fut parfaitement incapable. Pourrait-elle le faire de nouveau un jour ?

La cloche sonna au même instant, et du bout des lèvres, elle remercia le septième année, sa voix rendue rauque d'avoir tant pleurer. Il lui assura que c'était normal pour lui, ce qui lui arracha l'ébauche d'un sourire, en rien comparable au sourire qu'elle lui avait offert la veille lorsqu'elle lui avait dit de rester. Il ouvrit de nouveau la bouche, prêt à parler, mais elle ne lui en laissa pas le temps. Elle se releva rapidement et disparut au bout du couloir. Par chance, la plupart des élèves avaient déjà rejoint leur salle de classe, si bien que la salle commune et le dortoir des Gryffondor étaient vides.

Se laissant glisser contre la porte de sa chambre, Hermione pleura de nouveau. Encore et encore. Réalisant que l'inévitable s'était produit et que sa vie venait de se briser.

Un cœur détruit peut-il réussir à aimer malgré tout ?

[...]

La journée se passa dans le brouillard le plus complet pour Fred. Il eut bien du mal à se souvenir de ce qu'il avait fait après qu'Hermione l'eut laissé seul dans le couloir, et que, impuissant, il la voyait fuir loin de lui, entourée par un halo de douleur et de souffrance perceptible. George était-il venu le rejoindre ou était-ce lui qui avait rejoint son jumeau pour un cours de métamorphose ? Il ne saurait le dire. Et son frère ne fit rien pour lui rafraîchir la mémoire, le laissant ruminer ses pensées en silence. Aucun professeur ne le dérangea non plus, l'ayant tous vus partir à la suite d'Hermione le matin-même.

Ce ne fut que lorsque Ginny l'appela qu'il reprit pied à la réalité. La nuit était tombée sur le château et plusieurs élèves s'empressaient de finir leurs devoirs, copiant les uns sur les autres, se donnant des conseils pour terminer au plus vite. Parmi les plus assidus, il repéra son jumeau, assis près d'Angeline et de Lee. L'espace d'une petite seconde, cette vision l'amusa, car il était rare de les voir eux, les jumeaux Weasley, plongés dans le travail. Faire des farces et inventer des choses leur plaisait plus.

Son regard se posa sur sa petite sœur. Ses prunelles exprimaient toute l'angoisse qu'elle éprouvait pour sa meilleure amie, et la lueur dans ses yeux rappela douloureusement à Fred que la journée qui venait de s'écouler était réelle.

―Tu n'as pas l'air bien, lui souffla-t-elle avec un petit sourire.

C'est ce que Fred aimait le plus chez sa sœur. Son sourire. Il n'était jamais faux, sarcastique ni moqueur. Mais toujours joyeux, rayonnant et communicatif. En dépit de ce qu'il s'était passé, le frère et la sœur se vouaient un amour véritable, et le besoin des jumeaux de protéger leur petite sœur n'était que le résultat d'une affection profonde. Ginny était la seule fille de la famille et les garçons Weasley s'étaient toujours promis de veiller sur elle. Ce qu'ils faisaient encore plus assidument depuis qu'elle sortait avec Micheal Corner.

―C'est bien la première fois que je te vois aussi malheureux, continua-t-elle.

Un soupir s'échappa des lèvres du septième année qui détourna le regard pour le poser sur les flammes oranges et rouges dansant dans l'âtre de la cheminée. Il ne pensait pas que la douleur d'Hermione l'affecterait autant. Pourtant, au fond de lui, il sentait cette petite boule de tristesse lui retourner l'estomac. Il n'avait jamais rencontré Mr et Mrs Granger, mais il savait qu'ils étaient les personnes que la jeune fille aimait le plus au monde. Et ils venaient de lui être brutalement arrachés... alors qu'elle avait encore terriblement besoin d'eux.

―Hermione a passé la journée dans sa chambre, poursuivit Ginny, comprenant que son frère n'avait pas envie de parler. McGonagall a envoyé un hibou à papa et maman pour qu'ils la tiennent au courant de l'enterrement. Elle m'a dit qu'une demande d'adoption était en cours pour qu'Hermione puisse rester dans le monde sorcier. Vu qu'elle est pas majeure, elle risque de retourner dans sa famille moldue... et ne plus revenir à Poudlard.

L'idée même de ne plus la revoir déstabilisa Fred qui tourna à nouveau son regard vers sa cadette.

―Papa et maman veulent l'adopter, au moins jusqu'à qu'elle soit majeure, précisa Ginny.

―C'est possible ? s'étonna-t-il.

―Faut croire, fit sa petite sœur en haussant des épaules.

Un faible sourire éclaira leurs visages. À travers lequel ils échangèrent une promesse muette.

Apporter le soutien dont Hermione aurait besoin pour se remettre de la perte de ses parents. Ce serait long et éprouvant, désarmant, mais réalisable. Car ils étaient une famille.

Et une famille ne laisse jamais tomber l'un des siens.


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