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III - La déchéance de la magie.


Poudlard n'avait pas changé depuis la dernière fois qu'elle y avait mis les pieds songea Hermione en approchant de l'entrée du château, entourée par Harry et Ron qui discutaient joyeusement avec Neville Londubat, un de leur camarade de Gryffondor. Elle remarqua cependant que de nombreux élèves jetaient des regards furtifs en direction de son meilleur ami, et que celui-ci semblait ne pas s'en rendre compte. Ou alors faisait-il mine de rien.

Les propos du Ministère sur l'état mental d'Harry devaient être connus de tous à présent. Et la jeune fille aurait aimé être capable d'entendre ce qu'ils pensaient vraiment. Étaient-ils tous conditionnés comme Drago Malefoy, qui avait des idées très arrêtées sur les personnes comme elle, ou avaient-ils encore un soupçon de bon sens pour se faire leur propre hypothèse sur le sujet ?

Elle n'eut pas le temps de faire part de ses pensées à ses amis puisque le professeur McGonagall entra rapidement dans la Grande Salle, suivie par une ribambelle de petits nouveaux, qui observaient les lieux d'un air émerveillé, une fois tous les anciens installés autour des quatre tables.

Aussitôt, le Choixpeau magique qui choisissait la maison des nouveaux arrivants, entonna sa chanson habituelle, sous les yeux étonnés des première année.

Aux temps anciens, lorsque j'étais tout neuf

Et que Poudlard sortait à pein' de l'œuf

Les fondateurs de notre noble école

De l'unité avaient fait leur symbole.

Rassemblés par la même passion

Ils avaient tous les quatre l'ambition

De répandre leur savoir à la ronde

Dans la plus belle école du monde...

Le reste de la chanson se perdit dans la mémoire d'Hermione qui se mit à observer la table des professeurs, se demandant qui avait bien pu accepter de reprendre la place maudite du professeur de Défense contre les Forces du Mal. Son regard s'arrêta sur une petite femme ronde, toute de rose vêtue, assise en coin de table et qui observait les élèves avec un petit sourire contrit. La jeune fille fronça les sourcils en la détaillant plus particulièrement mais le discours du professeur Dumbledore la coupa dans sa contemplation.

Le directeur était en train de rappeler les règles de l'école aux élèves fraîchement répartis dans les diverses maisons lorsqu'un《 hum, hum 》l'interrompit brusquement. Tous les regards convergèrent vers Dolores Ombrage, présentée comme le nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal quelques minutes plus tôt. En la voyant minauder de plaisir, Hermione eut un mauvais pressentiment.

―Cette femme ! fit soudainement Harry d'une voix ahurie. Elle était à mon audience disciplinaire ! Elle travaille pour le Ministère !

En entendant le dernier mot, Hermione frissonna et ne mit pas longtemps à comprendre pourquoi Dolores Ombrage avait été envoyée à Poudlard.

―Merci, cher directeur, pour ces aimables paroles de bienvenue, lança Ombrage d'une voix doucereuse en s'avançant vers le centre de l'estrade.

Le silence se fit et tous les regards se tournèrent vers le nouveau professeur qui semblait se délecter de l'attention portée sur elle. Sa voix de petite fille, haut perchée et un peu voilée, ainsi que son ensemble rose, donnèrent envie de vomir à Hermione. Plus loin, parmi les septième année de Gryffondor, elle crut entendre les jumeaux Weasley se mettre à siffler, comme ils le feraient sûrement pour une belle fille. Hermione sourit, se disant qu'ils avaient de la chance qu'elle trouve cette femme méprisante, sinon il y a bien longtemps qu'elle leur aurait dit de ne pas se moquer d'un professeur.

― Je dois dire que c'est un grand plaisir que de revenir à Poudlard, continua-t-elle après s'être éclaircit la gorge, et de voir tous ces joyeux petits visages levés vers moi !

Hermione fronça les sourcils, alors qu'en face d'elle, Ron marmonnait qu'ils n'étaient pas des enfants de cinq ans.

→ J'ai hâte de vous connaître tous et je suis sûre que nous deviendrons vite de très bons amis !

Des murmures s'élevèrent d'un peu partout dans la salle. Le professeur Dumbledore ouvrit la bouche mais un nouveau toussotement l'empêcha de poursuivre. La voix d'Ombrage était plus ferme lorsqu'elle reprit la parole.

―Le Ministère de la magie a toujours accordé une importance primordiale à l'éducation des jeunes sorcières et des jeunes sorciers. Les quelques dons que vous avez pu recevoir à votre naissance ne se révéleraient pas d'une très grande utilité si une instruction attentive ne se chargeait pas de les cultiver et de les affiner. L'ancien savoir dont la communauté des sorciers est l'unique dépositaire doit être transmis aux nouvelles générations, si nous ne voulons pas qu'il se perde à jamais. Le trésor de la connaissance magique amassé par nos ancêtres doit être conservé, enrichi, bonifié par ceux qui sont appelés à la noble mission de l'enseignement.

Le professeur Ombrage marqua une pause et inclina la tête en direction des autres professeurs qui se contentèrent de la fixer sans la moindre expression.

―Chaque directeur, poursuivit-elle comme si de rien était, chaque directrice de Poudlard a apporté quelque chose de nouveau en accomplissant la lourde tâche de gouverner cette école historique et c'est ainsi qu'il doit en être car l'absence de progrès signifie la stagnation puis le déclin. Mais le progrès pour le progrès ne doit pas être encouragé pour autant, car nos traditions éprouvées par le temps n'ont souvent nul besoin d'être modifiées. Un équilibre entre l'ancien et le nouveau, entre la pérennité et le changement, entre la tradition et l'innovation...

Hermione lança un regard noir à Ronald lorsque celui-ci se mit à bailler bruyamment. Du coin de l'œil, elle remarqua que plusieurs de ses camarades étaient en train de discuter entre eux, attendant patiemment le début du repas, sans prêter la moindre attention au discours de la femme.

―... car certains changements seront pour le mieux alors que d'autres, à l'épreuve du temps, apparaîtront comme des erreurs de jugement. De même, certaines coutumes anciennes seront conservées à juste titre tandis que d'autres, usées et démodées, devront être abandonnées. Aussi, n'hésitons pas à entrer dans une ère nouvelle d'ouverture, d'efficacité, de responsabilité, avec la volonté de préserver ce qui doit être préservé, d'améliorer ce qui doit être amélioré, et de tailler dans le vif chaque fois que nous serons confrontés à des pratiques dont l'interdiction s'impose.

Après un dernier sourire, Dolores Ombrage retourna s'asseoir, sous les applaudissements des autres professeurs. Enfin, le directeur annonça le repas et aussitôt, des centaines de plats apparurent sur la table.

―Enfin ! s'écria Ron en se jetant sur le plat de poulet, sous le regard outré d'Hermione et celui amusé d'Harry.

Mais Hermione elle, avait perdu l'appétit en écoutant le discours de cette femme du Ministère. Si Ron et Harry, ainsi que la plupart de leurs camarades ne semblaient pas avoir fait le lien entre Ombrage et le Ministère, elle, elle avait parfaitement compris. Et savoir que l'école allait être ainsi espionnée la rendait malade. Quelles conséquences découleraient de cette décision ministérielle ? Après un poste d'enseignant, pourquoi pas deux ? Ou mieux encore, la place de directeur ? Pourquoi ne pas renvoyer Dumbledore immédiatement dans ce cas ?

Par automatisme, elle jeta un coup d'œil vers l'estrade et remarqua la mine perturbée du directeur. Pensait-il à la même chose qu'elle ? Avait-il compris que l'avenir de l'école allait être bouleversé par cette femme à la face de crapaud ? Hermione rougit en s'entendant penser ainsi d'un professeur.

Le repas s'acheva sans qu'elle ait beaucoup manger, ce qui ne manqua pas d'échapper à Harry qui lui jeta un regard étonné. Elle secoua imperceptiblement en désignant la table des professeurs d'un geste de la main. Le garçon comprit avant de chuchoter qu'ils en discuteraient plus tard.

Accompagnée de Ron, elle guida les élèves de première année de leur maison jusqu'à la tour des Gryffondor, leur donnant quelques conseils pour pouvoir se repérer dans les couloirs, comme l'avait fait Percy avec eux. La salle commune était pleine, ce qui inquiéta légèrement les nouveaux mais Hermione leur assura que tout irait bien avant de leur expliquer comment rejoindre leurs dortoirs.

Avec un soupir, elle se laissa tomber sur un des fauteuils, ses pensées revenant sans cesse vers Dolores Ombrage et son discours. Harry était en train de discuter avec Neville et Ron, et elle voulait attendre encore un peu avant de révéler ce qu'elle avait découvert. À son grand étonnement, les jumeaux et Lee Jordan, leur meilleur ami, vinrent prendre place près d'elle, les bras chargés de sucreries.

―Un bonbon, Préfète ? lui proposa Fred.

Hermione leva les yeux au ciel, le rouge aux joues en l'entendant la qualifier ainsi.

―Alors qu'as-tu pensé de notre adorable nouveau professeur de Défense ? lui demanda George.

―Elle n'est pas ce qu'elle prétend être, répondit-elle.

Les trois garçons échangèrent un regard. Apparemment ils n'étaient pas les seuls à avoir saisi le double sens des paroles d'Ombrage.

―Et puis elle ressemble à un crapaud, ajouta-t-elle, les yeux dans le vague.

Elle perçut les éclats de rire des septième année et elle comprit finalement ce qu'elle venait de dire. Elle baissa la tête, le visage cramoisi.

―Ah ! Je savais bien qu'il y avait une once d'humour chez toi ! s'écria Fred d'un ton triomphant.

―Tout n'est peut être pas perdu pour toi, petite lionne ! ajouta George en lui faisant un clin d'œil.

Hermione grommela quelques mots incompréhensibles avant de prendre la décision de monter dans son dortoir. Elle informa ses amis qu'elle allait se coucher et fit mine ne pas voir le clin d'œil que lui lança Fred, même si au fond d'elle, elle sentit son estomac se nouer. Les pulsations de son cœur s'étaient brusquement accélérés et elle ne comprenait pas pourquoi elle se mettait dans un tel état.

Lavande Brown et Parvati Patil se trouvaient déjà dans la chambre lorsqu'elle s'y engouffra. Elle les salua d'un simple sourire avant de retourner dans la salle de bains pour se préparer pour dormir. En se couchant dans son lit, Hermione réalisa qu'elle était impatiente que les cours commencent. Il y aurait au moins une chose de normale dans sa vie.

Elle était déjà en train de déjeuner, le nez plongé dans son manuel de Potions, lorsqu'Harry et Ron la rejoignirent le lendemain matin. Le salut joyeux qu'elle leur offrit fut reprit en écho par des grommèlements de la part du rouquin et un bâillement de la part du brun. Un rire lui échappa et elle vit Ron grimacer en se massant la tempe.

―Comment fais-tu pour être d'aussi bonne humeur ? soupira Ronald en se servant plusieurs tranches de brioche sur lesquelles il étala généreusement de la confiture de figue.

―C'est la rentrée !

―Oui, c'est la rentrée, marmonna Harry, les yeux clos. Oui, la rentrée.

Hermione leva les yeux au ciel avant de se replonger dans sa lecture, laissant les deux garçons se réveiller doucement. Au bout de plusieurs minutes, le professeur McGonagall qui était également leur directrice de maison, s'approcha d'eux, une pile de parchemins sous le bras. Elle jeta un regard moqueur aux deux garçons avant de se pencher vers Hermione.

―Bonjour Miss Granger, dit-elle d'une voix sèche. Comme vous le savez bien maintenant vous avez la possibilité de prendre ou d'arrêter des cours à chaque nouvelle année. L'an passé vous avez souhaité ne plus vous rendre en cours de Divination. Est-ce toujours le cas ?

―Oui, confirma Hermione. Mais j'aimerais continuer les Runes Anciennes et l'Étude des Moldus. En plus de tous les autres.

McGonagall lui jeta un regard par-dessus ses lunettes, auquel elle répondit par un timide sourire, avant d'attraper un parchemin et de tapoter doucement dessus. Après plusieurs minutes, elle le tendit à Hermione qui la remercia vivement avant d'y jeter un œil, tandis que la directrice de sa maison se tournait vers Harry et Ron.

Sans être vraiment étonnée, elle constata que les Gryffondor commençaient par un double cours de Potions avec les Serdaigle, puis deux heures de Sortilèges. L'après-midi était consacré aux Soins aux Créatures Magiques et aux Runes Anciennes, avec une pause d'une heure entre les deux.

Hermione s'empressa de finir son déjeuner et remonta dans la salle commune des Gryffondor pour récupérer les manuels dont elle aurait besoin pour la journée. Elle prévint rapidement ses amis qui se contentèrent de lui offrir un hochement de tête. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres tandis qu'elle dépassait les portes de la Grande Salle. En chemin, elle croisa plusieurs de ses condisciples qui la saluèrent avec de grands sourires et signe de la main. Il lui restait une vingtaine de minutes avant le premier cours et elle ne souhaitait pas arriver en retard. Surtout dans la classe de Rogue.

Elle ne remarqua pas immédiatement les trois garçons affalés sur les canapés rouge et or lorsqu'elle arriva enfin chez les Gryffondor. Ce ne fut qu'en redescendant de son dortoir, sa besace pleine de livres et parchemins, qu'elle les vit enfin. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle remarqua leur mine anéantie.

―Est-ce que tout va bien ? demanda-t-elle en s'approchant doucement.

Fred fut le premier à la remarquer, mais son expression ne changea pas pour autant et il poussa même un soupir dépité en reprenant sa contemplation du feu de cheminée.

Hermione réitéra sa question, légèrement inquiète à présent et Lee se contenta de lui tendre un morceau de parchemin qu'elle reconnut comme étant un emploi du temps. Un éclat de rire lui échappa lorsqu'elle comprit la raison de la dépression des garçons. Rares étaient les moments de libre qu'ils auraient, du fait de leurs examens en fin d'année et cela semblait être difficile à vivre pour eux.

―Je vois, commenta-t-elle en posant le parchemin. Vous êtes en pleine dépression.

―C'est ça ! confirma George en lui accordant enfin un regard.

―Dépression totale, confirma son jumeau d'un ton défaitiste.

Le hochement de tête vigoureux de Lee confirma les propos des garçons.

―Ce n'est pas plus mal, déclara-t-elle fermement en quittant la pièce.

Le cri d'indignation des garçons fut rendu muet pour le portrait qui se refermait derrière elle. Comme elle s'y attendait, elle fut la première à arriver devant les cachots de Rogue. Les Serdaigle et les Gryffondor arrivèrent cinq minutes plus tard. Leur premier cours de l'année débuta. Pas dans les meilleures conditions, il fallait le dire, avec Severus Rogue comme professeur.

Avec un soupir de soulagement, Harry referma brusquement son manuel de métamorphose, réveillant de ce fait son meilleur ami en train de dormir, avachi contre sa chaise, et recevant un regard noir de la part d'Hermione qui agita aussitôt sa baguette magique au-dessus de son devoir de Runes Anciennes pour faire disparaître l'encre qui avait coulé dessus.

―Déjà ? marmonna Ron en baillant.

La jeune fille leva les yeux au ciel en l'entendant ranger ses affaires à son tour. Elle ne comprendrait jamais comment Ron pouvait ne pas se sentir impliqué plus que ça dans ses études. Certes, elle lui apportait souvent de l'aide, le laissant la plupart du temps copier sur ses propres devoirs, mais plus la fin de la scolarité approchait, plus elle se disait qu'elle devait arrêter de faire ça. Se débrouiller par soi-même ouvrirait peut-être les yeux au rouquin.

Elle refusa la proposition de les accompagner manger lorsqu'ils lui indiquèrent leur projet, précisant qu'elle avait de nombreux devoirs à terminer, mais promit néanmoins à Harry qu'elle irait grignoter quelque chose en cuisine plus tard. Elle entendit les garçons s'éloigner et le silence se fit de nouveau dans la bibliothèque, qui en ce samedi matin, ne comptait que deux personnes : Hermione et Mrs Pince, la bibliothécaire.

Comme elle s'y était attendue, les professeurs les avaient surchargés de travail, ne leur laissant que de rares moments libres en cette première semaine d'école. Les BUSE approchant, la plupart d'entre eux estimaient qu'il leur fallait revoir tout le programme des quatre premières années avant de s'attaquer à celui de la cinquième.

Enfin, ce n'était pas le point du vue de tous les professeurs. Dolores Ombrage avait estimé que l'enseignement qu'ils avaient reçu jusqu'à présent en Défense contre les Forces du Mal était totalement inutile. Sa façon d'en parler avait fait comprendre à Hermione que le professeur voyait en ces prédécesseurs une bande d'incapables. Aurait-elle eu un avis différent s'il s'était agit de sorciers venant du Ministère ? Elle en mettrait sa main à couper.

Quoi qu'il en soit, ce premier cours avec Ombrage lui avait fait comprendre que le Ministère avait une définition très différente du mot《 enseigner 》. L'utilisation de la baguette durant le cours était formellement interdit, Ombrage -et donc le Ministère- jugeait que l'apprentissage dans les manuels était plus fructifiant. D'une certaine façon, Hermione était d'accord avec ça puisque la théorie s'apprenait dans les livres, mais sans pratique, comment connaître son niveau ? Ses capacités ? Comment trouver le meilleur moyen pour évoluer ?

Évidemment penser à Ombrage, lui rappela Harry et une boule d'angoisse lui monta à la gorge lorsqu'elle repensa à l'altercation survenue entre les deux durant le cours. Son ami avait voulu convaincre qui voulait bien l'entendre que Voldemort était de retour, mais Ombrage ne lui en avait pas laisser le temps, le punissant d'une retenue. Depuis cet instant, les mots gravés dans la chair du brun donnait envie de vomir à Hermione. 《 Je ne dois pas dire de mensonge 》resterait à jamais écrit sur sa main. Les méthodes éducatives du Ministère faisaient froid dans le dos.

Elle était en train de relire son devoir lorsqu'une ombre se dessina sur sa table, lui arrachant un cri de surprise.

―Désolée, lança Ginny en s'asseyant face à elle. Je ne voulais pas te faire peur.

―Pas de problème, assura Hermione en tentant de reprendre une respiration normale.

Elle leva la tête et croisa le regard furibond de la rouquine. Comprenant que son amie avait besoin de se confier, elle délaissa ses devoirs et offrit toute son attention à Ginny qui ne tarda pas à déballer tout ce qu'elle avait sur le cœur.

―J'en ai marre de mes frères, chuchota-t-elle furieusement, pour ne pas attirer l'attention de Mrs Prince. Je ne peux pas passer un seul instant sans les avoir constamment sur le dos ! Si je m'approche de trop près d'un garçon, ils me sautent aussitôt à la gorge et je suis certaine qu'après, c'est le garçon en question qu'ils vont voir ! Non mais tu te rends compte, je ne peux même pas parler avec Harry pour lui demander comment ça va ! Et Neville, c'est pire !

Hermione laissa échapper un petit rire, qui se transforma en sourire lorsqu'elle croisa le regard noir de son amie. Elle savait que la rouquine vivait mal la situation, être la seule fille d'une famille de sept enfants, cela devait être vraiment très pesant. Sauf que Ginny avait réussi à faire de cette souffrance une force qui lui permettait chaque jour de se distinguer de tous ses frères. Seulement, l'obstination était un caractère commun aux Weasley... et la rouquine était souvent dépassée par les réactions de ses aînés.

―Tu en as parlé à ta mère ? demanda alors Hermione.

Molly Weasley était la seule personne capable d'effrayer les jumeaux Weasley. La jeune fille en avait fait la découverte durant les vacances d'été.

―Oui, confirma son amie. Mais maintenant que nous sommes de retour à Poudlard, les jumeaux savent qu'ils ne risquent plus rien. À part recevoir une Beuglante et se faire engueuler aux prochaines vacances. Alors ils profitent de la situation. Hermione, je te jure, si ça continue... Oh non !

Hermione lui jeta un regard étonné avant de se tourner vers l'endroit qu'elle fixait. De dos, elle ne sut s'il s'agissait de Fred ou de George, mais elle n'eut aucun mal à reconnaître la chevelure flamboyante du garçon qui discutait avec Mrs Pince. L'espace de quelques secondes, elle se demanda si c'était la première fois qu'une telle scène se produisait. Un des jumeaux Weasley dans la bibliothèque ? Inconcevable !

―Tu ne m'as pas vu de la journée ! lui souffla Ginny avant de disparaître derrière une des immenses étagères.

Hermione se replongea aussitôt dans ses cours, faisant mine d'être incroyablement concentrée mais elle se doutait que Fred ou George ne manquerait pas de la voir. Et comme tout le monde savait qu'elle était la meilleure amie de Ginny...

―Salut, Hermione !

De nouveau la jeune fille sursauta avant de lever la tête pour faire face à Fred. Elle espéra que les rougeurs sur ses joues ne la trahiraient pas lorsqu'elle prétendrait de ne pas avoir vu Ginny. Elle trouva rassurant de fixer son regard sur son parchemin alors que le rouquin s'asseyait sur la chaise où se trouvait sa sœur quelques instants plutôt.

―Fred, répondit-elle en essayant de sourire mais sa grimace ne dut pas être convaincante puisqu'elle vit les sourcils du garçon se froncer.

Et comme elle s'y attendait, son visage vira au cramoisi et elle baissa complètement la tête pour qu'il ne remarque rien.

―Tu n'es pas une bonne comédienne, plaisanta-t-il.

Hermione jugea préférable de ne pas répondre et tripota le bout de sa plume, espérant que le rouquin partirait bientôt mais il sembla trouver la situation amusante puisqu'il attrapa son manuel de Métamorphose et le feuilleta, sans rien dire.

La jeune fille serra les dents, pas de colère, mais de gêne, ayant comprit le jeu joué par Fred. Prenant une grande inspiration, elle releva la tête pour croiser le regard rieur du frère de son meilleur ami.

―Qu'est-ce que tu veux ? demanda-t-elle d'une voix qu'elle espéra naturelle. Comme tu le vois, je suis assez occupée.

―J'avais remarqué, rit-il en lui faisant un clin d'œil.

Elle ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel en esquissant un sourire. Les pitreries des jumeaux Weasley avaient au moins un avantage, celui de détendre l'atmosphère quand celle-ci devenait trop tendue. Légèrement détendue, Hermione se laissa aller contre le dossier de sa chaise, et défia le garçon du regard, bien décidée à protéger son amie.

―Alors, qu'est-ce que tu veux ? répéta-t-elle, plus confiante.

―Je cherche Ginny, répondit Fred d'une voix rieuse. George et moi avons reçu une lettre de Maman qui nous disait de la laisser tranquille. On veut la voir pour s'excuser.

Hermione arqua un sourcil en l'entendant prononcer les derniers mots. Était-il vraiment possible qu'un mot tel que《 excuse 》 fasse parti du vocabulaire des jumeaux ?

―Je te sens dubitative, ricana Fred.

―Je le suis, avoua-t-elle. Je ne pensais pas que ton frère et toi vous connaissiez des mots comme désolé, pardon ou encore excuse-moi.

Outch !

Elle rit en le voyant porter une main à sa poitrine, au niveau du cœur, avec une expression faussement indignée. Son rire s'éteignit brusquement lorsqu'elle sentit son cœur faire des bonds dans sa poitrine, sans qu'elle comprenne pourquoi. Pourquoi était-elle soudainement mal à l'aise en présence de Fred Weasley, qu'elle connaissait pourtant depuis quatre ans ?

―Je n'ai pas vu ta sœur aujourd'hui, répondit-elle en fixant le paysage qui s'étendait à perte de vue derrière Fred, espérant que la rouquine avait réussi à quitter la bibliothèque en toute discrétion.

―Dommage, commenta-t-il. Si c'est le cas, dis-lui qu'on la cherche.

Hermione promit qu'elle le ferait, avant de se pencher sur ses devoirs, espérant qu'il finirait par la laisser. Mais il n'en fit rien et resta silencieux près d'elle pendant de longues minutes. Sentant son regard sur sa nuque, elle consentit à lever la tête et fronça les sourcils en croisant son regard sérieux.

―Quoi ? bafouilla-t-elle en se sentant rougir.

―Tu as changé, fit Fred.

Et il se leva sur ces mots. Septique, Hermione le suivit des yeux alors qu'il quittait la pièce et son regard resta bloqué de longs instants sur la porte close, qui finit par s'ouvrir sur Harry et Ron, qu'elle ne remarqua que lorsque le brun posa une main sur son épaule.

―Hermione ? l'appela-t-il.

Un soupir lui échappa et elle releva la tête vers son meilleur ami qui l'observait avec une expression inquiète. Elle le rassura d'un sourire avant de remarquer la pomme dans la main de Ronald.

―On savait que tu oublierais d'aller en cuisine, lui dit-il avant de lui tendre le fruit.

Elle les remercia tous les deux avant de refermer et ranger ses cours dans son sac. Il ne lui restait que son devoir de Runes à finir. Avec plaisir, elle les suivit dans le parc encore ensoleillé de l'école et mordit vivement dans sa pomme, ne s'étant pas rendue compte qu'elle mourrait de faim.

―Tu as loupé la prise de bec entre Ginny et Fred, lui apprit Ron. Si George n'était pas intervenu, je crois que ça aurait fini en bain de sang.

Hermione grimaça, imaginant parfaitement la scène.

―Comment va Ginny ? demanda-t-elle.

Elle connaissait parfaitement la réponse mais elle se doutait qu'Harry trouverait ça étonnant qu'elle ne pose pas la question. Et elle ne voulait pas qu'il ait le moindre soupçon. Car il lui était quasiment impossible de mentir à son meilleur ami. C'était pour elle, comme mentir à ses parents, et cela lui paraissait inconcevable.

―Elle était furieuse, répondit Harry.

La discussion dériva sur la sélection prochaine pour l'équipe de Quidditch de Gryffondor dont Angelina Johnson était devenue la capitaine après le départ d'Olivier Dubois. Hermione n'écouta que d'une oreille distraite les propos de ses amis sur un sujet qu'elle n'appréciait guère il fallait le dire, ses pensées revenant sans cesse en direction d'un autre roux.

Qu'avait voulu dire Fred par son《 Tu as changé 》? 


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