[CHAPITRE 15] Le dragon mal aimé...
« La fin approche. Je le sens. L'issue finale se prépare. Ce n'est plus qu'une petite question de temps. Avant de savoir si Harry parviendra à triompher. Si la lumière se montrera plus forte que les ténèbres. Je ne sais pas si ce sont-là les derniers mots qu'il me faut t'écrire, mais si c'est le cas, alors je veux que tu saches combien je t'aime. Combien tu es important pour moi. Combien je te suis reconnaissante d'avoir été là pour moi toutes ces années. De m'avoir fait découvrir toutes ces choses merveilleuses qui se cachent dans nos vies. De m'avoir soutenue lorsque mes parents sont morts. De ne pas m'avoir abandonner alors même que tout était contre nous. »
La dernière ligne droite.
Il y a encore une semaine, elle n'y aurait pas cru.
Et pourtant.
Ils y étaient.
Le bout du chemin, la lumière au bout du tunnel se faisait enfin voir.
Après plus d'une année à sillonner le pays, ils allaient enfin avoir la chance de détruire Voldemort pour toujours.
Une ultime étape.
―Prêts ? demanda Harry.
Hermione acquiesça, tout en rajustant correctement le col bien trop décolleté de sa robe. L'idée même de passer plusieurs heures dans la peau de Lestrange lui donnait la nausée, mais Harry et Ron avaient su la convaincre.
Une ultime fois, songea-t-elle.
Elle n'eut pas besoin de se retourner pour savoir que Fred et les autres les fixaient, depuis le seuil de la Chaumière. Leurs adieux, bien plus déchirants que la première fois, tournaient encore dans sa tête et elle savait que si elle croisait son regard, elle allait fondre en larmes de nouveau.
―Prêts, souffla-t-elle en même temps que Ron.
Gripsec tendit la main, et ils s'y accrochèrent ensemble.
Une ultime fois, pensa Fred.
Dans un silence qui envahit toute la plage, ils transplanèrent, sans savoir qu'il s'agissait là des dernières heures avant l'ultime combat.
La rue dans laquelle ils arrivèrent était sombre et étroite. Hermione gémit de terreur lorsque plusieurs rats s'éloignèrent du tas d'ordure à sa droite et se rapprocha imperceptiblement de Ron. Harry et Gripsec, comme prévu, étaient à présent recouverts par la cape d'invisibilité et dans quelques minutes, ils franchiraient le seuil de Gringotts pour réaliser ce qu'aucun autre humain n'avait encore jamais fait jusque là.
Ils allaient cambrioler la banque la plus sécurisée du monde.
―Bon, grinça Gripsec. Le changement de garde se fera dans moins de cinq minutes, un laps de temps suffisamment long pour entrer, et convaincre les gobelins de nous ouvrir la chambre forte des Lestrange.
―Cinq minutes ? répéta Ron. Mais je croyais que...
―C'est trop court, l'interrompit Hermione/Bellatrix. A mon avis, il faut bien plus de temps pour rejoindre les plus anciennes chambres fortes. Sauf si vous avez menti.
―Si vous voulez entrer, vous faites ce que je vous dis, fulmina le gobelin et elle fut heureuse de ne pas voir son visage. Sinon, retournez vous terrer chez ces humains de...
―Non, le coupa froidement Harry. On s'en tient au plan initial.
―Alors, allons-y.
Ron lui jeta un ultime regard avant de remonter la ruelle. Elle le suivit, mal à l'aise sur ses talons trop hauts, et bientôt, ils émergèrent dans la rue principale du Chemin de Traverse, l'entrée de Gringotts se dressant fièrement devant eux.
Hermione retint son souffle en remarquant les quatre sorciers qui marchaient de long en large devant la porte principale. Si Gripsec disait vrai, alors ils seraient bientôt remplacés par d'autres, ce qui, leur permettrait de gagner un peu de temps pour rejoindre les plus anciennes chambres fortes de la banque.
―Hermione, à toi, souffla Harry.
Elle se retint de jeter un coup d'œil sur sa gauche, d'où provenait la voix de son ami et redressa fièrement la tête, suivant les conseils du gobelin sur l'attitude à avoir si elle souhaitait réussir à berner les sorciers.
Il fallait qu'elle soit Lestrange.
Il fallait qu'elle agisse comme elle.
Elle n'adressa aucun regard aux sorciers lorsqu'elle monta la dernière marche du perron et s'efforça de tordre ses lèvres en un rictus de dégoût qui fit baisser les yeux de l'un d'eux, tandis que son collègue s'empressait de lui ouvrir la porte.
―Mrs Lestrange, marmonna-t-il en faisant une révérence.
Hermione cacha sa surprise derrière un toussotement qui ne plut guère à Gripsec, car il s'empressa de lui faire remarquer que la véritable Bellatrix n'agissait jamais ainsi.
―Mrs Lestrange, s'étonna un gobelin qui passa près d'eux.
La jeune femme se contenta de hausser un sourcil et la créature déguerpit aussitôt. Trois pas plus loin, ils se trouvaient dans l'immense hall d'entrée de la banque. Deux rangées de bureaux longés l'allée principale, et sous les chuchotements et les coups d'œil des gobelins, ils remontèrent la place jusqu'à se retrouver face à un comptoir aussi haut qu'un adulte.
―Il s'agit de Bogrod, chuchota Gripsec, d'un ton amer. Ce n'est pas le plus futé des gobelins, mais c'est toujours le plus soupçonneux. Soyez prudente.
Et il faut croire qu'il avait raison, puisque Harry fut contraint de lui jeter un sortilège pour empêcher Hermione d'avoir à sortir la baguette de la vraie Lestrange, que Ron avait volé avant leur départ précipité du manoir des Malefoy. Prise de panique, la jeune femme n'avait su que faire face à l'insistance de la créature, et en dernier recours, Harry avait fait usage d'un Impero sur lui.
Le cœur battant la chamade, elle suivit Bogrod, toujours sous le charme, en direction d'un couloir étroit qui les contraignit à se baisser qui déboucha sur une immense caverne rocheuse. Au loin, elle percevait le tonnerre d'une cascade, et plus loin encore, les échos de Londres qui s'éveillait au-dessus de leurs têtes.
Sans prononcer un mot, ils s'installèrent sur un étrange chariot métallique et Gripsec s'empressa de sortir de sous la cape d'invisibilité pour le mettre en marche. Hermione laissa échapper une exclamation de surprise lorsque le véhicule se mit brusquement en marche, fonçant à vitesse folle sur les rails.
Le compte à rebours était désormais lancé.
[...]
―On va mourir ! hurla Ron pour couvrir le bruit des sortilèges qui se fracassaient contre la colonne de pierre qui les séparait de leurs assaillants.
―Ne dis pas n'importe quoi ! s'exclama Hermione.
―Quelqu'un a une idée ? cria Harry.
Comment les choses avaient-elles pu dégénérées ainsi ? Tout avait pourtant si bien fonctionner ! Ils étaient entrés sans problème dans la banque et Harry avait réussi à empêcher Bogrod de les démasquer. Sans soucis, ils s'étaient enfouis au plus profond des entrailles de la ville, mais à la vue de la cascade sur laquelle ils fonçaient à toute vitesse, Gripsec avait perdu des couleurs.
―La cascade des voleurs ! hurla-t-il en enclenchant le frein.
Mais cela ne suffit pas et le chariot traversa la cascade d'eau glacée avec une force qui comprima Hermione. En moins d'une seconde, elle retrouva son apparence normale et une alarme se déclencha dans toute la banque.
―J'ai bien une idée, mais c'est dangereux ! dit-elle. Très dangereux !
―On va mourir si on reste ici, fit Ron, alors je ne vois pas ce qui pourrait être plus dangereux que ça !
Un jet de flammes percuta la colonne, lui arrachant un cri de terreur.
―Voilà qu'il s'y met lui aussi ! hurla le rouquin. Quelle journée de merde !
―Attendez-moi ici ! s'écria-t-elle.
C'est complètement stupide, songea-t-elle en se mettant à courir vers le petit balcon qui séparait la chambre forte des Lestrange, à la vaste salle où était enchaîné le dragon. C'est bête, c'est nul, on va mourir !
Une lumière violette frôla son oreille et elle se jeta un sol, réprimant une grimace de douleur lorsque sa main rencontra durement les pavés. De là où elle était, elle ne pouvait voir ses assaillants et elle espérait qu'il en était de même pour eux, car ce qu'elle s'apprêtait à faire était si stupide, qu'elle comptait bien les prendre de surprise.
Le dragon se redressa de toute sa hauteur, et la vue de ses yeux blancs et écorchés lui souleva l'estomac. Même si elle savait qu'il était aveugle, elle ne doutait pas une seule seconde que son odorat fonctionnait parfaitement et à en juger par le tressaillement de ses narines, il avait du percevoir son odeur.
Fred, aide-moi, pensa-t-elle en agitant sa baguette.
―Lashlabask ! hurla-t-elle en visant le cou de la bête.
Dans un hurlement terrifiant, l'animal secoua la tête et aussitôt, la chaîne qui le retenait prisonnier se brisa.
―HARRY ! RON !
Les garçons la rejoignirent et elle ne leur laissa pas le temps de réagir avant de se relever et de prendre de l'élan pour sauter sur le dos du dragon, se retenant aux pointes de son arrête dorsal.
―Mais t'es malade ! hurla Ron.
―Allez !
Harry l'imita, évitant de peu un sortilège et s'agrippa de toutes ses forces sur une pointe.
―Je vous déteste ! fit Ron en sautant à son tour.
―Lashlabask ! répéta-t-elle en visant la queue du dragon.
Celui-ci hurla de nouveau.
Une nouvelle salve de sortilèges les frôla, mais il était déjà trop tard.
Le dragon commença sa lente ascension vers la liberté, et bientôt, ils se retrouvèrent à survoler Londres.
―Plus jamais des journées comme ça ! gronda Ron.
TIC
TAC
TIC
TAC
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On se trouve dimanche pour le 16 et le 17 puis mercredi prochain pour le dernier chapitre et l'épilogue final !
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