[CHAPITRE 14] L'elfe libre.
(J'espère que vous aimerez ce chapitre, car il a une saveur toute particulière pour moi et j'ai pris énormément de plaisir à l'écrire, alors j'espère que vous allez l'apprécier autant que moi...)
« Le bruit des vagues qui s'écrasent sur le sable est si apaisant. Pour la première fois depuis de longs mois, mon esprit n'est pas agité. Mon cœur n'est pas serré à l'idée qu'on finisse par se faire attraper. Un toit recouvre ma tête, un vrai, en tuiles et non pas celui de la tente de ton père. Une douce couverture chaude recouvre mes jambes, alors que, silencieuse, je contemple cette étendue d'eau qui se perd à l'horizon. Se confond avec le ciel pour ne former plus qu'un. Une agréable odeur de soupe monte jusqu'à mes narines. Et en cet instant, je n'ai plus peur. Non, Fred, je n'ai plus peur. Car je sais que tu n'es pas loin. »
C'était comme si la vie elle-même s'était mise en suspens, depuis qu'ils avaient trouvé refuge à la Chaumière aux Coquillages. C'était comme avoir arrêter le temps, empêcher les horloges d'émettre leur tic-tac régulier. C'était une nouvelle bouffée d'oxygène, une pause bien méritée après tous ces mois acharnés et terriblement fatigants.
Allongée entre les doux draps de la chambre d'ami, Hermione ne se lassait pas d'observer le paysage qui s'étendait à perte de vue par de-là la fenêtre qui faisait face à son lit. Depuis qu'elle avait repris connaissance, quelques heures auparavant, elle n'arrêtait pas de regarder les vagues qui s'écrasaient avec force sur la plage, les oiseaux qui voletaient au-dessus de l'eau, en quête de leur prochain repas. Un tableau idyllique, dont elle s'efforçait d'apprécier chaque aspect, désirant oublier, pour un temps certes, les malheurs qui les avaient conduits ici. Elle voulait chasser de sa mémoire le rire démentiel de Bellatrix Lestrange, elle voulait oublier la douleur, le corps immobile et ensanglanté de Dobby, l'inquiétude sur le visage de Drago. Tant de détails auxquels elle n'avait pas prêter attention sur le moment, mais qui revenaient hanter son esprit, repoussant l'apaisement au plus profond de sa mémoire.
Fleur lui avait donné un calmant, mais elle sentait déjà les effets se dissiper et elle se refusait à en demander un autre. Même si la tempête s'était calmée pour l'instant, elle savait que le moment viendrait où il leur faudrait discuter de la suite des événements. L'idée de rester ici pour toujours, de se faire oublier du reste du monde était très alléchante, mais le combat qu'ils avaient commencé ne pouvait s'arrêter si brutalement. Des milliers de sorciers comptaient sur eux, et elle se refusait à les abandonner à un tel sort. Combien d'entre eux avaient-ils subi ce qu'elle-même venait de vivre ? Le venin de des Doloris coulait encore dans ses veines...
Secouant la tête, Hermione rejeta les couvertures au pied du lit et se redressa, ignorant tant bien que mal les protestations de son corps. Lentement, elle se leva et s'approcha de la fenêtre, s'appuyant avec force sur les barreaux en fer de la couchette. Le soleil se couchait doucement à l'horizon, rajoutant une touche de magie à ce paysage envoûtant. Un léger sourire étira ses lèvres sèches.
Des coups contre la porte la firent sursauter, et elle se retourna pour voir ses deux meilleurs amis entrer chacun leur tour dans la pièce.
Harry avait retrouvé son aspect normal et elle grimaça en remarquant la balafre qui lui barrait la joue. Ses cheveux longs, qu'elle n'avait plus osé couper après son premier carnage, lui arrivaient à présent un peu au-dessus de la nuque. Ils semblaient encore humides et ruisselants, comme si le garçon sortait à peine de la douche.
Ron n'était pas en meilleur état. Ses joues creuses étaient très pâles et ses yeux cernés de noir. Sa lèvre était fendue et une ecchymose commençait à recouvrir son cou. Elle-même devait certainement faire peur à voir, mais aucun de deux ne lui fit la remarque et elle leur sourit lorsqu'ils approchèrent, se plaçant autour d'elle pour observer avec elle l'étendue d'eau sauvage.
―Tu nous as fait une sacré peur, lâcha Harry après quelques secondes de silence. On a vraiment cru que tu...
Il n'acheva pas sa phrase et Hermione le vit avaler difficilement sa salive, comme si prononcer ces mots qu'ils avaient tous les trois en tête lui était inconcevable. Elle sentit sa poitrine se serrer et des larmes brouillèrent sa vue.
―Je suis désolée, souffla-t-elle en reniflant.
―De quoi ? s'étonna Ron en se tournant vers eux. Tu n'as pas à t'excuser pour ce que cette folle furieuse t'a fait ! J'aurais aimé pouvoir...
―Lui arracher les yeux et lui couper la langue ? compléta Harry.
―Pire ! grogna le rouquin. Dommage que cette sale fouine de Malefoy m'ait empêché de le faire !
―Malefoy ? répéta Hermione en écarquillant des yeux.
―Ouais, Malefoy, répéta Ron. Ce petit con a profité de l'occasion pour attraper sa mère et transplaner avec nous.
―Ils ont réussi à se sauver ?! s'exclama-t-elle.
―C'est ce que je viens de dire, oui, grimaça le rouquin.
Hermione sentit un poids énorme se retirer de ses épaules et elle se redressa, prenant une inspiration si profonde qu'elle lui donna l'impression de respirer correctement pour la première fois depuis longtemps. Elle avait réussi... en dépit de tout, elle avait tenu sa promesse. Elle avait réussi à sauver Drago et sa mère. Elle y était parvenue !
―Il voulait attendre ton réveil, mais Bill a contacté l'Ordre pour qu'ils viennent les chercher immédiatement, sa mère et lui, précisa Harry alors qu'Hermione se mettait à pleurer sans retenue. Il nous a demandé de te remercier et de te dire que c'était lui qui t'en devait une, maintenant.
La jeune femme sourit à travers ses larmes et accepta le mouchoir que lui tendit le rouquin.
―J'espère que c'était pas une promesse en l'air, marmonna Ron.
Ils ne dirent rien de plus, se contenant de savourer la présence des autres. Depuis combien de temps n'avaient-ils pas ressenti un tel soulagement ? Un tel apaisement. En cet instant, ils pouvaient enfin se permettre de mettre la peur, l'angoisse et la terreur de côté. Ils pouvaient envisager un avenir plus serein, même s'il faudrait tôt ou tard repartir à la chasse aux Horcruxes. Ils pouvaient reprendre des forces, se reposer sereinement, sans craindre de se faire attraper à chaque instant de la journée. Ils pouvaient oublier la faim, l'attente et le silence. Ce silence qui entourait la tente et qui était devenu leur lot quotidien. Il leur était possible de mettre de côté leur quête, les sombres secrets qu'ils découvraient, les actions difficiles à réaliser. Ils pouvaient oublier tant de choses ! Tant de choses qu'ils étaient les seuls à avoir en mémoire et qui les hanteraient probablement pour le restant de leur vie.
―Il faudrait... il... je voudrais l'enterrer, souffla Harry au bout de plusieurs minutes. Dobby. Je voudrais... un dernier hommage.
―Oui, acquiesça Hermione, c'est une bonne idée.
―Nous venons avec toi, approuva Ron à son tour.
Ils rejoignirent les Weasley dans la petite cuisine et Harry fit part de son souhait à tous les autres. Bill proposa de lui prêter sa baguette, mais le garçon déclina la proposition, précisant qu'il voulait le faire de façon moldu.
―Comme tu voudras, soupira l'aîné des Weasley. Un peu plus au Nord, il y a une crête de sable. Elle est à la limite du champ de protection, mais c'est un bel endroit.
―Fais attention, dit Fleur en regardant Hermione. Tu es encore faible.
Luna les accompagna et en silence, ils rejoignirent la crête dont Bill leur avait parlé. Hermione sentit son regard s'embuer lorsqu'elle remarqua le corps du petit elfe de maison enveloppé dans un drap blanc immaculé. Délicatement, Harry le déposa près d'eux et en silence, ils entreprirent de creuser un trou, alors qu'au loin, le soleil continuait sa descente sur l'eau.
Dobby n'aurait certainement pas rêvé de meilleur cimetière, ni de meilleure cérémonie, entouré par toutes les personnes qui avaient compté pour lui. Que serait-il devenu, s'il n'avait pas délibérément tout tenter pour empêcher Harry de rejoindre Poudlard en deuxième année ? Hermione aurait-elle eu l'idée de créer son organisme de libération des elfes ? Luna aurait-elle tenu durant toutes ces semaines de séquestration, sans personne à qui parler ?
Le monde était cruel, et il prenait toujours les meilleures personnes. La guerre n'avait pas fait que des victimes chez les humains. Leur monde entier était la cible de ce combat qui ne prendrait fin que lorsque Voldemort serait définitivement mort. Ils le savaient tous les quatre et en déposant la petite créature au fond du trou, ils comprirent que chacun méritait que l'on se batte pour lui.
Ci-gît, Dobby, elfe libre, inscrivit Harry sur le rocher qu'ils installèrent en guise de stèle.
Une chouette hulula quelque part dans la forêt.
Le bruit du ressac les accompagna, alors qu'ils rendaient un ultime hommage à leur ami.
[...]
―Rentrons, proposa Harry.
Le soleil s'était définitivement caché à l'horizon lorsqu'ils décidèrent de retourner dans la Chaumière.
Hermione, appuyée contre Ron, descendit prudemment la crête, ne pouvant s'empêcher de jeter un ultime regard à l'endroit où Dobby reposerait désormais à tout jamais, avec le sentiment qu'elle n'y reviendrait plus. Un sentiment qui l'habitait depuis son réveil. Un sentiment si tenace qu'il lui nouait le ventre...
―Il va falloir qu'on aille voir Ollivander, chuchota Harry à ses amis, alors que Luna marchait devant eux, le nez levé vers les étoiles. Je suis sûr qu'il a des informations sur la baguette que cherche Vol... Vous-Savez-Qui.
―Il n'est pas en très grande forme, fit remarquer Ron. Pas sûr qu'il est encore toute sa tête.
―Ron a raison, opina Hermione. Il a tellement été torturé qu'on ne peut savoir s'il nous dira...
La fin de sa phrase mourut au fond de sa gorge alors qu'ils franchissaient le seuil de la maison.
Un éclat flamboyant attira son regard.
Son cœur se mit à battre la chamade.
Le monde alentour disparut d'un seul coup.
Sa vue se brouilla.
Un sanglot monta le long de sa gorge.
―Salut, chérie, sourit Fred.
Elle sentit à peine Ron la lâcher.
Elle ne vit pas non plus Fred combler peu à peu la distance qui les séparait.
Une distance qui n'avait jamais été aussi réduite, ces derniers mois.
Incapable de dire quoi que ce soit, elle ne parvenait pas à détacher son regard de son visage.
De ce magnifique visage dont elle avait rêvé si souvent durant leur fuite. Un visage dont elle avait essayé de se souvenir dans tous les détails, mais son imaginaire avait été bien loin du compte, incapable de retranscrire fidèlement la beauté du garçon qui se tenait devant elle.
Et son sourire, Merlin !
Son sourire qui l'avait fait fondre. Qui l'avait agacé, qu'elle avait détesté, aimé de tout son être. Sourire qui n'annonçait jamais de bonnes nouvelles, sourire qu'il ne destinait plus qu'à elle. Sourire qu'elle était la seule à pouvoir lui tirer.
Délicatement, comme de crainte de lui faire du mal, Fred caressa sa joue, descendant vers sa nuque avant de laisser ses doigts glisser dans ses cheveux. Hermione ne put s'empêcher de fermer les yeux face à tant de douceur et les larmes qu'elle peinait à retenir lui échappèrent. A la seconde où un premier sanglot se fit entendre, Fred la serra contre lui et elle s'accrocha à lui de toutes ses forces, enfouissant son visage au creux de son cou.
―Tu es là... dit-il au creux de son oreille, d'une voix si serrée qu'Hermione se demanda s'il ne pleurait pas également.
―Tu es là, reprit-elle.
Et elle répéta ces mots comme une litanie, alors qu'il la serrait contre lui avec plus de force. Elle entoura ses bras de son cou et huma son odeur de réglisse. Elle le sentit enfouir son visage dans ses cheveux et un léger sourire étira ses lèvres.
―Tu m'as tellement manqué, souffla-t-il. Merde, Hermione, si tu savais comme j'ai eu peur qu'il t'arrive quelque chose ! J'ai cru mourir sans toi ! Je..
La jeune femme se redressa et plongea son regard dans le sien. La peine et la terreur qu'elle y vit lui brisèrent le cœur. Où était donc passée son insouciance, sa joie de vivre qu'elle aimait tant ? Comment avait-elle put partir en le laissant seul, sans lui donner le moindre indice sur leur destination ni sur la raison véritable de leur départ ? Comment avait-elle put croire qu'elle pouvait comprendre ce qu'il ressentait, alors que la souffrance de Fred était mille fois plus puissante que la sienne ?
―Ne repars plus, je t'en prie, supplia-t-il avant de l'embrasser.
Ce fut un baiser à la fois doux et tendre, passionné et dévastateur. Ce fut comme un feu d'artifice au creux de ses entrailles, comme un nouveau souffle de vie. Elle eut l'impression qu'il l'embrassait pour la première fois, et durant quelques secondes, elle se revit en haut de la Tour d'Astronomie, avec pour seul spectateur, la forêt environnante.
Il n'y avait eu qu'eux.
Elle et lui.
Lui et elle.
Et en cet instant, elle éprouvait la même chose.
Il n'y avait que lui, dans son cœur, dans son corps, dans son esprit. Il avait imprégné chaque cellule de son organisme, il avait piétiné tout ce en quoi elle croyait, il avait formé ce rempart de bonheur dont elle avait tant besoin. Il était entré dans sa vie, tel un boulet de canon, et s'était implanté au plus profond de son être, si loin, qu'elle n'envisageait plus sa vie sans lui.
C'était lui.
C'était une évidence.
―Je t'aime, dit-elle lorsqu'il s'éloigna, à bout de souffle.
Le sourire qu'il lui offrit suffit à lui seul à panser les blessures de son être, et dans ses prunelles océan, elle trouva le courage nécessaire pour affronter le dernier bout de chemin qu'il restait avant la fin.
Un éclat de rire s'éleva dans leur dos et ils se tournèrent à temps pour voir George se jeter sur Luna, qui riait aux éclats. C'était la première fois qu'ils les voyaient tous les deux, ensemble et leurs sourires furent suffisant pour comprendre à quel point ils étaient fous l'un de l'autre.
―A table, lança Fleur, qui, appuyée contre son mari, avait bien du mal à retenir ses larmes.
Il ne fut pas évident d'asseoir tout le monde autour de la petite table de la cuisine, mais chacun dégusta ce repas avec une allégresse qui fit fleurir des sourires sur chaque visage. Même Ron, qui avait subit les retrouvailles avec ses frères sans broncher, se montra d'humeur festive et la ride d'inquiétude disparut un instant de son front. Harry donnait l'impression de redécouvrir le bonheur, ce sentiment de bien-être qu'il avait éprouvé la première fois qu'il avait rencontré ses amis.
Hermione, assise près de Fred qui semblait incapable de lui lâcher les mains, observa minutieusement le visage joyeux de toutes les personnes qui l'entouraient. Elle-même avait du mal à ne pas sourire. Depuis quand n'avaient-ils pas ressenti une telle euphorie ? Depuis bien trop longtemps à son goût et l'idée qu'ils en soient de nouveau privés, ne fit que décupler son envie de mettre rapidement un terme à cette guerre.
Lorsqu'il fut évident que les jumeaux n'avaient pas l'intention de rentrer chez eux pour la nuit, Harry et Ron proposèrent de laisser leur chambre à Luna - du moins, surtout le brun au vu des bougonnements du rouquin -, assurant que le salon conviendrait très bien.
―On a connu plus rude, sourit amèrement le Survivant.
Après avoir promis à ses amis de discuter avec eux le lendemain, Hermione conduisit Fred jusqu'à sa chambre, le ventre étrangement noué.
Elle ne comprenait pas pourquoi elle était si nerveuse à l'idée de passer la nuit dans le même lit que lui. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'il dormait à ses côtés. Il avait bravé les interdits de sa mère pour cela, et à cette époque, la seule crainte de la jeune femme, était que Molly Weasley se rende compte qu'ils se trouvaient tous les deux dans la même chambre. Hors, en cet instant, l'angoisse était différente. Elle était terrifiée, mais elle éprouvait un sentiment tout autre qu'elle ne parvenait pas à identifier.
―Non, souffla-t-il lorsqu'elle voulut détacher sa main des siennes.
Surprise, elle le laissa l'asseoir sur lit et esquissa un sourire d'amusement lorsqu'il les força à s'allonger sur la couchette. Un soupir de soulagement lui échappa lorsqu'elle déposa sa tête sur son torse. Les battements de son cœur l'apaisèrent et elle ferma les yeux.
―J'ai rêvé de ce moment tellement de fois... lâcha-t-il. De te tenir dans mes bras, de te voir sourire, de t'entendre rire. De t'entendre respirer.
―Et est-ce que la réalité est à la hauteur de tes attentes ? sourit-elle.
―Non, elle est mille fois mieux.
Il resserra légèrement son étreinte, accentuant le sourire au coin de ses lèvres.
―Si tu savais comme je suis heureux de te voir saine et sauve, ajouta-t-il. Tous ces mois sans la moindre nouvelle, sans savoir où tu étais, ni même si tu étais encore en vie ! Je guettais tous les journaux, avec la peur de voir ton nom apparaître dans la liste des disparus ! J'ai rendu ma famille complètement folle !
―Je suis désolée, souffla-t-elle d'une petite voix.
―Je sais que je ne devrai pas être en colère, parce qu'au fond, je crois que je comprends pourquoi il est nécessaire que vous fassiez votre je ne sais quoi, mais en même temps, si tu savais combien je t'en ai voulu de m'avoir laisser comme ça ! Rompre aurait peut-être été plus supportable que ça ! J'étais furieux, mais quand je t'ai vu ce soir, j'ai cru... j'ai cru renaître. Merlin, je n'ai jamais rien ressenti de tel ! Hermione, si tu savais comme tu me rends fou, grogna-t-il contre ses cheveux.
La jeune femme esquissa un sourire tout en essuyant les larmes silencieuses qui avaient coulé le long de ses joues.
―Je voudrais pouvoir te garder éternellement auprès de moi, continua-t-il. S'il le faut, je t'enfermerai à double tour dans une tour, perdue au milieu d'une forêt monstrueuse pour être certain que tu ne me quitteras plus jamais, mais... j'ai comme l'impression que ce moment de bonheur ne durera pas. N'est-ce pas ?
Se redressant sur les coudes, Hermione observa son visage, sur lequel, à sa plus grande surprise, elle ne remarqua pas la moindre trace de colère. Juste une profonde résignation. Comme si, à la seconde où il l'avait vu, Fred avait compris qu'elle partirait de nouveau.
―Oui, murmura-t-elle en baissant les yeux, le visage ruisselant. Nous... nous n'avons pas encore finis. Je suis désolée...
―Je sais, sourit-il tristement. Je sais, chérie.
Se relevant à son tour, Fred déposa un doux baiser sur chacune de ses joues, son nez et la commissure de ses lèvres. Hermione le laissa faire, tentant tant bien que mal d'ignorer le pincement de son cœur. Elle s'en voulait d'être la cause de toute sa peine, et la culpabilité la rongerait jusqu'à la fin de ses jours.
―Je t'aime, répéta-t-elle en l'embrassant.
A l'instant où il répondit à son baiser, Hermione sut. Elle comprit la raison de ce nœud dans son ventre.
Délicatement, elle fit glisser ses doigts le long du cou du garçon et frémit lorsqu'il colla son corps contre le sien. Sa main défit le premier bouton de sa chemise et elle s'écarta légèrement pour le regarder droit dans les yeux.
―Hermione...
―Je t'aime, Fred, dit-elle en l'embrassant de nouveau.
Il n'y avait qu'eux.
De toute la nuit, il n'y eut qu'eux.
Hermione et Fred.
Fred et Hermione.
Deux êtres.
Deux âmes-sœurs.
Deux cœurs battants à l'unisson.
Et des " je t'aime " murmurés sous le clair de lune...
« Existe-t-il un mot suffisamment fort pour exprimer ce que je ressens en cet instant, alors que je te regarde paisiblement dormir près de moi ? La chaleur de ton corps me réconforte. L'odeur de réglisse qui te caractérise tant emplit toute la chambre, m'arrachant un premier vrai sourire depuis longtemps. Ton bras qui entoure ma taille me confirme que cet instant n'est pas un rêve. Que la nuit dernière n'en est pas un non plus, et que nous avons découvert le sens véritable du mot amour. Car oui, je t'aime. Je t'aime plus que tu ne le crois. Je t'aime si fort que ça m'en fait mal. Je t'aime aussi intensément que brille les étoiles. Je t'aime. Et je t'aimerai aussi longtemps que la vie perdurera sur la terre. »
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