« Pas de nouvelles, bonnes nouvelles »

    Je crois que je me souviendrais toute ma vie de comment ça s'est passé. C'était un peu bizarre, c'était encore plus stupide. Un mois s'était écoulé depuis, et j'arrivais à peine à le réaliser.

    Ma mère était la plus surprotectrice de toutes les mères du monde. On était super proche avant, lorsque j'étais plus jeune. On l'était encore un mois plus tôt.
    Je n'ai jamais vraiment su comment ma mère avait su que j'avais couché avec une fille. J'espérais vraiment que ce n'était pas marqué sur mon front, ça aurait été gênant. Peut-être que c'était ma façon de me comporter, je n'en sais toujours rien. On disait toujours que les mères avaient un instinct maternel... Mais à ce point-là, je commençais à avoir peur.

    Je savais juste qu'elle avait pété un plomb, lorsque je lui avais avoué que j'avais oublié le préservatif. Elle m'avait engueulé pendant une bonne demi-heure, et j'avais levé les yeux au ciel en lui rassurant que ma copine prenait la pilule, de toute façon.
    Enfin, si c'était vraiment ma copine. Elle ne m'avait plus donné de nouvelles depuis.

    —Tu crois vraiment qu'ils ne servent qu'à éviter une grossesse? Merde, Cal, je pensais t'avoir suffisamment parlé pour que tu sois responsable, s'énerva-t-elle en saisissant son sac à main.
    —Qu'est-ce que tu fais?
    —Prends ta veste, on va aller faire un dépistage.
    —Un dépistage? Un dépistage de quoi? Maman, tu crois pas vraiment que je me drogues, hein? Tu sais que je toucherais jamais à ce genre de truc.
    —Un dépistage contre toutes les MST que cette fille aurait pu te donner, répliqua-t-elle en haussant un sourcil, comme si c'était choquant que je pense d'abord à la drogue.    
    —Maman, t'es pas sérieuse.
    —Bien sûr que si.
    —Orlana n'aurait jamais fait ce genre de plan foireux, maman.
    —Oh, parce que tu l'as connais si bien que ça, cette fille?
    —Un peu, ouais, m'énervai-je à mon tour.

    Parce que je connaissais Orlana. On s'était parlé pendant des mois par internet, de tout et de rien. J'avais l'impression de mieux la connaitre que n'importe qui. C'était moi qui avais eu envie de la rencontrer. C'était moi qui l'avais invité à cette soirée.

    Et c'était moi qui l'avais embrassé.

    Ma mère ne m'avait jamais lancé un regard aussi noir, et se dirigea vers la voiture sans le moindre mot. Je levais les yeux au ciel, parce que ma mère était très dramatique et d'autant plus paranoïde.
    Le trajet avait été pesant. Ma mère me rabâchait sans cesse qu'elle ne comprenait pas comment je pouvais juste être aussi imprudent. Et, vraiment, je ne voyais pas le drame. Plein de jeunes oubliaient les préservatifs.
    Ma mère resta les bras croisés pendant la prise de sang, et elle se contenta d'un léger sourire lorsque notre médecin généraliste lui promit de faire cela au plus vite.

    —Pas de nouvelle, bonne nouvelle, lança-t-il alors avant que ma mère ne reparte dans la voiture.
    Je l'avais alors regardé en roulant des yeux. Docteur Marchand était probablement notre médecin de famille depuis que je savais marcher. Il ébouriffa mes cheveux en soupirant.
    —Elle est juste inquiète.
    —Mais allez, Marc, comme si j'avais quoi que ce soit. J'ai couché avec une fille une fois, j'ai oublié le préservatif. C'est pas un drame, quand même?
    —Parfois une fois suffit, Caleb. Sois juste plus prudent à l'avenir, d'accord?
    —Tu nous appelle si quelque chose ne va pas?
    —Pas de nouvelles, bonne nouvelles, répéta-t-il alors avant de refermer la porte de son cabinet.

    Lorsque j'avais rejoint maman dans la voiture, j'avais eu l'air un peu plus abattu qu'auparavant. Je n'avais pas envie de l'inquiéter pour rien. Ma mère m'avait alors souri, et m'avait assuré que ce n'était probablement rien du tout. C'était juste qu'elle avait un peu paniqué. Elle n'allait pas en parler à papa. De toute façon, il y avait de grandes chances pour que Marc ne nous rappelle jamais, et qu'on oublie totalement cette histoire.

    Et, ensuite, elle m'avait cuisiné sur cette fille. Je lui avais alors raconté que Lana était très jolie, et qu'elle avait un sourire qui pouvait éclairer le monde entier. Je lui avais ensuite avoué que j'avais tenté de la rappeler, de la revoir. Mais apparemment, j'étais le seul de nous deux à ne pas avoir été déçu par l'autre. Peut-être qu'elle préférait quand on se parlait uniquement par internet, après tout.        
    Ma mère m'avait souri, et m'avait dit d'oublier cette idiote. Parce qu'elle l'était définitivement si elle croyait que je n'en valais pas la peine.
    Et j'avais presque oublié ce stupide test lorsque le coup de fil arriva, trois jours plus tard. C'était le docteur Marchand qui voulait faire davantage de tests.
    Et qu'est-ce qu'il avait dit, déjà? Pas de nouvelles, bonne nouvelles.

    Au fond de moi, j'avais déjà réalisé que j'étais cuis. Et au visage fermé de ma mère, je crois qu'elle avait compris elle aussi.

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Coucou!
Me revoilà sur Wattpad après un bon bout de temps, ça me fait tout drôle xD!
J'espère que vous aimerez cette nouvelle histoire rien que pour vous, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ❤️!

Gros bisous,
Sarah