II. 5-4
La force du décollage est énorme et je dois me cramponner de toutes mes forces pour ne pas tomber en chute libre et m'écraser sur le sol. Des archers ont pointés sur nous leur flèches et attendent un ordre pour nous exécuter.
Mais rien.
La créature continue son ascension vers le soleil. Nous sortons de l'arène a vive allure, au rythme régulier du battement des ailes de la wyverne. Et quand le pression redescend, que la peur laisse place au soulagement, que la bête et moi sommes en harmonie, un regard complice l'un envers l'autre, une question résonne dans mon esprit: comment revenir et compter ce combat comme gagné?
Un cri d'aigle déchire le ciel. En bas, loin, près de l'arène, trois griffons s'envolent et foncent dans notre direction.
La respiration de la wyverne se fait plus rapide, son pouls s'accélère, je vois son regard fixé sur les griffons et l'inquiétude luire dans ses pupilles. Est-ce la crainte d'un mort pour elle, ou bien le risque d'être à nouveau faite prisonnière et esclave pour un peuple humain qui l'effraie?
Et si je pouvais gagner sans lui nuire?
Mais la wyverne rouge ne me laisse pas le temps de réfléchir, que d'un coup d'ailes elle tente de semer les griffons qui nous poursuivent.
Je sens sa peur. Elle tremble sous mon corps. Elle est tendue et force sur ses muscles pour ne pas retourner là bas.
Mais il le faut, alors doucement, je dépose une caresse sur les parties de cuir plus fin. Je colle mon torse contre le dos du reptile en panique et tente de lui apporter une sorte de paix par le mouvement de ma cage respiratoire placée contre sa colonne vertébrale.
Hélas, elle est si effrayée qu'elle n'est pas en mesure de recevoir un peu de mon pouvoir apaisant pour le moment. Alors, en prenant soin de rester collé contre elle et de garder fermement la corde dans mes mains, je me hisse plus haut vers sa tête.
De chaque côté de son crâne trône deux sortes d'oreilles longues et terminées par des pointes, telles de petites cornes. Des organes qui l'aident à se stabiliser en vol, autrement dit, un pont extrêmement sensible de la wyverne. Mes mains les agrippent fermement, puis tire doucement en arrière pour lui ordonner de faire demi tour.
Elle râle, mais sous ma poigne ferme, est obligée d'obéir.
Le reptile tente de me faire tomber de son dos dans un mouvement souple et étonnamment puissant. Elle se vrille dans le ciel et ne réussi qu'à me pendre au dessus du sol, toujours attaché à ses longue antennes. Visiblement, la sensation de mes mains sur cette zone la dérange et le poids de mon corps dans le vide la fait souffrir, alors dans un geste de sa grosse tête, elle me balance comme un sac de marchandise sur son dos, puis s'en retourne vers l'arène en plongeant au préalable vers le sol. C'est comme une chute, mais qui serait accélérée par sa position voulue pour aller plus vite. Tout défile autour de moi, enfin c'est surtout le sol du désert qui se rapproche très vite et la ville qui paraît dangereusement plus proche de nous à chaque seconde. Mon cœur se serre, j'ai l'impression que ma bouche retient un cri d'horreur à cette constatation: nous allons nous écraser!
Les griffons poussent un cri strident dans notre dos en nous poursuivants.
Non, la wyverne ne tente pas de nous éliminer, mais plutôt d'éviter les gardes qui nous poursuivent.
Rapidement, nous passons l'enceinte de l'arène et d'une simple ouverture d'ailes, la créature d'un rouge immaculé ralentit sa course pour nous poser en douceur sur le sable brûlant.
« Je suis Scarlett », une vois féminine résonne dans ma tête tandis qu'un léger grognement accompagne cette phrase et que les yeux rouges de la wyverne m'observent.
Elle reste la, plantée sur le sol, redressant fièrement sa tête, bombant le torse, puis s'accroupie pour me laisser descendre en prenant appui sur l'un de ses coudes.
- Merci, belle wyverne, je souffle en la tapotant doucement sur son cou long et à la peau dure.
Les griffons qui nous poursuivaient on fini de nous pourchasser et se sont installés aux quatre coins de l'arène, bien en hauteur pour éviter une nouvelle fuite.
Mes coéquipiers m'observent. Tantôt fières, tantôt pleins de colère. Mais seul Assan m'intéresse, après tout, je me retrouve pris dans ce tournois pour lui...
Il attend, fièrement qu'il se passe quelque chose, mais l'idée de tuer Scarlett me dégoûte.
- Soumet toi, je pense que cela évitera que l'on t'exécute, dis-je à ma précieuse reptilienne.
« Pour vivre enchaînée? », le regard las de la wyverne en dit long sur ses conditions de détention.
- Je promet de faire mon possible pour te libérer.
Alors la tête de Scarlett s'abaisse vers moi et son corps entier s'incline. Elle tend son museau et m'invite à poser ma main sur son nez en signe d'acceptation.
Aussitôt je m'exécute et la foule se met à crier de joie.
Nous avons gagnés ce match, le premier de ce tournois des cinq nations.
Assan et Fadir me félicites, Tarik incline son visage sans sourire et salue ainsi la victoire. Quand à Samia, la femme-serpent, elle me dévisage d'un air plein de dégoût et ne me jette qu'un regard hostile.
Les hurleurs annoncent la fin du match et nous quittons rapidement le terrain, laissant pour le moment Scarlett de côté.
- Assan, pour la wyverne, je commence, mais le prince me coupe d'un signe de tête et me sourit.
- Je sais, j'ai bien compris. Ne t'inquiète pas pour elle, désormais elle t'appartient.
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