II. 4-3
Le garde, approchant les quarante ans, descend des escaliers quatre à quatre avec les deux gamins rejetés par le roi. Son visage ne laisse filtrer aucune émotion, seule sa mission compte plus que tout: faire disparaître les enfants.
Omans lui a ordonné de les offrir au monstre qui vit sous le château en guise d'offrande. Aussi leur sacrifice permettra au roi de s'octroyer d'avantage les faveurs de la créature aux yeux de sang.
Au détour d'un dédale de marches toutes plus biscornues les unes que les autres, l'homme fini par les déposer au sol.
- Bien, il est temps pour vous de filer et de tenter votre chance dans ce monde de fous, commente le grand garde à la barbe courte et bien taillée.
Mais dans son dos tinte une autre armure, celle d'un chevalier prometteur en passe de devenir général en chef.
- Tu trahi ton roi, Dendao? Grogne l'imposant mastodonte en dégainant son épée.
- Jamais je ne laisserais mourrir la petite-fille. La voix du garde s'étouffe. Il tente de tenir tête à son supérieur, bombant d'avantage le torse.
- Oh, je vois. Oui, je comprend, mais ce n'est pas la volonté de Omans tu sais... Ta fille chérie doit te manquer, mais voilà un sacrifice qui était nécessaire pour avoir un héritier digne de ce nom.
- Digne? Ou en vois-tu ici? Ce royaume devient fou, aussi fou que son monarche!
Sans plus un mot, Dendao se lance épée brandie face à son adversaire, espérant le vaincre. Mais l'écrasante technique, la force et son étonnante agilité font de Édouard l'un des plus grand soldat que Aarions ai connu.
Un hurlement retentit depuis un autre escalier et un loup noir en surgit. Il saisit le garçon et fuit, rapidement rejoint par une louve blanche. Mais le chevalier avait prévu cette éventualité et un archer bien à l'abri dans un recoins de la petite salle décoche une flèche en pleine poitrine du carnivore. La louve lache son butin et la petite-fille tombe sur le sol, à la merci de ses tueurs. Au même moment, Den s'écroule également, ravagé par la peur de perdre cette petite qui lui est aussi chère que sa vie. Édouard, le chevalier imposant, arrête sa lame sous la gorge de l'homme. Le loup noir a disparu en une fraction de seconde en laissant derrière lui le corps d'une magnifique jeune femme aux longs cheveux blancs. Le demi-elfe est déjà hors de portée.
- Bien, tu préfère que je l'exécute directement devant toi, ou bien je te tranche la gorge avant? Dit le chevalier étincelant d'une voix ferme.
- J'aimerais mieux que me petite-fille vive, répond Dendao d'une voix étouffée et suppliante.
- Cette gamine n'aurait jamais dû voir le jour, tu en es bien conscient j'espère?
- Et notre roi n'a en aucun cas laissé de chance à la fille, comme à toutes celles à qui il a brisé la vie.
Édouard scrute l'homme d'un œil dure. Son visage impassible prend alors une décision.
- Bien, vous allez vivres. Mais c'est au pire bourreau de ce château que vous allez obéir. J'imagine que tu es un corbeau, comme la gamine?
Den répond d'un hochement de tête, baissant la sienne alors que le chevalier retire son épée.
- Soit, emmenez les, je vais faire mon rapport au roi. Je vais prendre soin d'essayer de maintenir vos misérables vies parmi les nôtres. Tachez de ne pas désobéir... »
Tout devient noir. Alors que le chevalier s'apprête à partir en emportant avec lui la suite de ma misérable enfance, je sens ma vie battre contre mes tempes. J'ai mal dans la poitrine, mon souffle c'est tu et seule une infime lumière, comme une luciole brillant au cœur d'une nuit noir m'éclaire.
Une voix indistincte appelle. D'abord lointaine et incompréhensible, elle se fait petit à petit plus claire.
- Alban... ALBAN... souffle cette femme, ou plutôt hurle cette voix.
J'ai l'impression que ma tête est sous l'eau, comme si mes oreilles entendaient au travers d'une épaisse couche d'eau. Et puis je me souviens de cette conversation avec Sidia et des mains qui pressent ma nuque.
On appui sur ma poitrine, ou plutôt on la frappe avec force. Je sent de l'air pénétrer mes poumons et les brûler. C'est comme si on forçait mon corps à réagir.
Et puis d'un seul coup tout s'éclaire autour de moi. Je vomis l'eau de mes bronches dans un grand bruit avant de reprendre mon souffle comme un forcené. Je manque d'air, mon corps hurle sa souffrance, l'une de mes mains se porte a ma gorge en la massant pour faciliter le passage de l'oxygène.
- Monstres! Hurle une voix que je reconnaîtrai parmi des millions. Vous avez tentés de tuer min Dragonnier, continue de rugir la belle.
Je sens son corps près du miens, tendu et prêt au combat. Elle dégage une chaleur ardente qui m'est agréable.
- E... Émeraude, râle ma voix cassée.
Elle porte son attention vers moi et sa réaction m'étonne: la belle serre mon visage contre sa poitrine très fort et me murmure à l'oreille son inquiétude sur mon état.
Je n'arrive pas à prononcer d'autre mots pour la rassurer, aussi je me redresse pour plonger mes yeux dans les siens. D'une main que je veux douce et enveloppante, je fini par me laisser aller sur le sol en soupirant, le visage détendu, un léger sourire sur les lèvres pour la rassurer.
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