II- 1.1 (Un depart pour Aasgar)
- Émeraude, réveille toi, je prononce doucement à l'oreille de la belle, endormie.
Elle semble plongée dans un profond sommeil et cela me brise le cœur de devoir couper la dragonne et son joli minois du repos qu'elle a tant mérité après avoir servie une salle aussi bondée qu'hier.
- Émeraude, nous avons rendez-vous, j'insiste en me penchant un peu plus à son oreille.
Elle pousse un gémissement signifiant qu'elle m'a entendu, mais se tourne sous la couverture en laine épaisse et m'oppose son dos comme réponse.
- Émeraude! Debout!
Cette fois, je m'énerve, ou du moins je fais mine de m'énerver. La belle sursaute dans le lit en bois qui craque sous son poids et sa réaction brusque.
- Toi! Mais, tu n'as pas le droit d'être dans MA chambre, rugit là dragonne.
Ces yeux ont une expression de colère si intense, qu'il me semble presque y voir des flammes danser dans le fond de ses pupilles.
Elle se lève à la hâte et me pousse à l'extérieur de la chambre que lui a attribué Hiro, juste à côté de la mienne.
- Si je te prend encore à entrer ici dans ma permission, je te crame!
Elle continue à pester ainsi une bonne dizaines de minutes avant d'ouvrir la porte brusquement, manquant de l'arracher.
- Mais attend, on avais pas quelque chose d'important à faire aujourd'hui?
Je soupire. Depuis qu'elle est arrivée à l'auberge, la dragonne donne le meilleur d'elle même, évidemment encouragée par les membres de la meute, qui la vénère telle une déesse.
Le yeux de la belle me fixent intensément, attendant ma réponse. Parfois je me demande si elle se souvient que je ne suis pas son larbin, mais plutôt son sauveur.
- Émeraude, tu m'écoutes parfois? On part pour Aasgar, alors j'espère que tes bagages sont prêts, car le départ est immédiat.
- Oh, c'est vrai... tu aurais pu me le rappeler plus tôt quand même, grogne celle-ci.
Son ironie me pousse à lever les yeux au ciel. Mais derrière sa porte je l'imagine sourire de toutes ses dents à l'idée de me faire enrager.
Je me retourne et pose ma main gauche a plat sur sa porte en bois.
- Fais attention à toi, je t'attend à l'extérieur de la ville, près du bois, comme nous l'avions convenu.
En vérité, je vais me réfugier sur les toits et me faire discret pour surveiller ma belle amie et ton minois plus que ravageur et veiller ainsi à ce qu'elle ne soit pas gêné lors de sa progression dans la ville.
Hiro m'avais fait remarquer après notre retour à l'auberge, il y a déjà un mois, que dissimuler la dragonne devenue imagine n'était pas vraiment utile, puisque personne ne connais son visage, ni qui elle est en réalité. Seul ma tête de chapardeur des rues, de sale gamin qui nargue les soldats est placardé sur les panneaux des avis de recherche. Bon, je ne suis qu'une petite frappe comparé à ceux qui trônent en tête d'affiche et min prix pour ma capture est tellement faible, que je doute un instant que quelqu'un veuille me retrouver.
Émeraude sort de la taverne, accompagnée par Sting, un jeune loup gris du groupe et Tao, un loup plus grand, ancien et au pelage plus marron.
Pendant qu'ils progressent, j'observe les alentours. Les stigmates de la représentation royale avant l'annonce du grand tournoi des nations est encore visible. Évidemment, il est organisé en Aasgar, le nouvel ennemi d'Orgès et bien évidemment, le roi n'a pas pu résister à l'envie de mettre son fils sur le devant de la scène pour être acclamé par le peuple. Jeune, il semble avoir mon âge, soit une petite vingtaine d'années. Bien bâtis, brun aux cheveux légèrement ébouriffés, d'environs un mètre quatre-vingt-cinq, il imposante tant par sa carrure que son aura naturelle de futur chef de la nation. Évidemment, il est facile de deviner que ce jeune homme, Jorgünd Aldini, est aussi un redoutable combattant. Sa maîtrise du combat, de la diplomatie -Ou plutôt de l'entourloupe-, doivent s'ajouter à une liste aussi grande que lui de qualités nécessaires à la gestion d'un état-cité comme Aarions, autrement nommée Orgès, selon que l'on souhaite parler de la ville ou de l'état, bien que cela ne change rien au fait que les deux noms désignent exactement la même chose: le château, ses remparts et tous ce qu'il y a entre les deux.
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