I. 7-1 (maigre butin)
Je suis à plat. Physiquement.
Le sommeil pèse lourdement sur mon corps endolori par cette nuit sans repos et pleine de combats, magie, peur et excitation à la fois.
Le matin est déjà bien entamé et après avoir passé plusieurs heures à soigner les blessés, stopper les hémorragies, couper la souffrance d'une main tranchée ou même de côtes fêlées, c'est tout mon corps au final qui en souffre.
D'ailleurs, je dois avoir mauvaise mine car Hiro me regarde intensément, presque comme un père veillerait son enfant malade.
Nous sommes tous installés devant un feu. Contemplant ces flammes qui dansent gracieusement, nos estomacs rugissent et se tordent en arrachant parfois une grimace à l'un de nous. « J'ai faim, se plaint un homme »; « J'ai mal au ventre, continue un autre. » Je les comprend et me dois de faire preuve de patience et de courage, puisque mon aventure est encore loin d'être fini.
Un hurlement retentit au loin et les soldats valides se mettent aussitôt en garde, brandissant leur épées recourbées à la hauteur de leur épaules, tout en adoptant une posture pour le moins étrange. Les genou son recourbés, légèrement pliés, souples. Leur dos est droit et ils sont parfaitement statiques.
- Du calme, messieurs, du calme, dit Hiro en faisant signe de déposer les armes au sol.
Une meute de six loups apparaît. Trois sont en avant et portent un pelage gris sombre, tandis que ceux à la fourrure plus claire sont en arrière et semblent porter quelque chose sur leur dos. Un septième loup, noir, se détache comme une ombre et avance vers notre campement de fortune. Il montre derrière ces babines, de grandes dents blanches et tranchantes comme des lames de rasoir.
- C'est l'heure du repas, annonce Hiro, très fière de lui.
- Une embuscade, s'offusque un soldat.
Il fini par recevoir un coup sur la tête de son supérieur toujours aussi énigmatique.
- Je crois que si ces gens avaient voulu nous manger, ils ne nous auraient pas soignés ni aidés, tranche celui-ci.
Hiro incline son visage pour le remercier de son intervention. Je sens que leur méfiance à notre égard est encore très grande, pourtant notre aide est sincère.
- A table, annonce notre alpha.
Tout le monde se réuni autour du feu et les trois loups gris clairs apportent leur cargaison tout en continuant de haleter à en perdre haleine.
De la viande de bœuf, quelques pommes de terres, du pain et des gâteau pleins de sucres ont été apportés. Le visage des soldats semble s'illuminer, mais une fois de plus la méfiance s'installe.
- Qui le dit que votre nourriture n'est pas empoisonnée ou enchantée pour nous torturer ou nous faire parler, interroge le chef des gardes. Après tout, même si vous nous avez soignés, rien ne prouve que ce n'est pas dans le but de nous emprisonner et de faire de nous une monnaie d'échange entre nos pays?
Hiro souffle bruyamment et roule des yeux. Il perd patience et dans un sens je peux le comprendre.
- Vous savez, nous n'avons aucune preuve de notre bonne foi, je dis avant même qu'un autre prenne parole.
Ma main se tend vers les différents aliments et je croque un morceau de chaque met pour prouver que cela n'est pas malsain pour eux. Entre temps, mon estomac grogne à son tour, manifestant son intérêt et sa joie de trouver un peu de quoi le contenter.
- Cela ne prouve rien, hybride, vous êtes peut-être protégé contre le mal après tout? Continue l'homme.
- Tu commences vraiment à me casser les pieds, gamin. Je t'aides, si tu veux nous pouvons aussi repartir et vous laisser avec votre misère, s'emporte Hiro de plus en plus agacé.
La réaction de notre alpha ne m'étonne pas vraiment. Il est calme, écoute toujours les propositions de chacun, mais s'énerve rapidement quand une personne met en doute sa sincérité.
- Je n'ai pas d'autre choix que de faire goutter ces plats à l'un de vos gardes. Il n'y a que comme cela que vous en aurez le cœur net.
- Bien, dans ce cas, c'est moi qui vais manger.
Puis le chef des guerriers du Sud s'avance vers les rations avant d'être stoppé net par l'un des siens.
- Maître, je ne puis risquer votre vie, laissez moi prendre votre place et mettre la mienne en jeu, lui murmure celui qui semble être le plus vieux des gardes.
Il porte ensuite chaque aliments à sa bouche et après un instant passé à se regarder anxieusement , finissent enfin par admettre que nos mets son sains.
Hiro lève les yeux au ciel, exténué par ce cirque, tandis que les loups prennent position autour du camp pour monter la garde.
- Alors, surpris ou soulagés par notre aide? Demande mon ami d'un ton ironique.
- C'est... fort appréciable... pardonnez-moi mon offense, ainsi que celle de mes camarades, confesse le chef du Sud.
Et chacun prend place pour un maigre repas aux allures de festin improvisé.
- J'aimerais me faire pardonner si cela est possible, mais avant, j'aurais une demande à formuler au demi-elfe.
Mon sang se glace. Comment sait-il que je suis métisse? Ai-je parlé à un seul moment de mes origines? A-t-il vu la pointe légèrement effilée de mes oreilles? Ou est-ce mon agilité qui a trahi mon mélange?
Mon corps raidi par sa remarque se tend davantage lorsque tous ces soldats me fixent.
- J'écoute, je répond en prenant soin de dissimuler ma nervosité.
- J'aimerais savoir à quoi peuvent bien servir les pièces que vous convoitiez tant? Venir se cacher exprès en garde d'Aarions pour voler un cadeau au roi est d'une audace rare! Cela m'étonne et j'aimerais savoir par conséquent ce qui peut être si précieux au point de réaliser un tel acte de... courage?
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