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Chapitre 8

Egrim et Mishi, guidé par Narsa, avaient su trouver un endroit où passer la nuit. Au bord d'un pont enjambant une large rivière, à quelques centaines de mètres du village de Buragh. C'était Jean, le dragon, qui s'était occupé d'empêcher ses humains de mourir de froid. Tous trois couché en cercle, Jean était au milieu et irradiait de son corps une douce chaleur, faisant briller ses écailles d'une lueur rougeâtre. C'était tout aussi efficace qu'un feu de camp.

Egrim et Narsa, qui avaient voyagé toute la journée, s'étaient endormis dans la neige sans en faire plus de cas. Mishi, en revanche, était toujours habité de cette étrange énergie empruntée d'Egrim. Parfaitement éveillée, elle se sentait capable de courir, de sauter partout. De combattre le premier venu. Maintenant, elle comprenait ce qu'était cette fameuse force, propre aux elfes. Ils représentaient l'endurance, et ce n'était pas pour rien ! Et Mishi le croyait dur comme fer, malgré Egrim qui ronflait près d'elle.

Ça y est, j'ai deux amis près de moi. C'est un début... pour retrouver papa. C'était ce qu'elle se répétait en boucle, alors qu'elle observait Egrim et Narsa dans leurs sommeils. Ils allaient chercher son père, tous ensemble. Et bientôt, très bientôt... Elle pourra serrer Adan dans ses bras.

*

Le lendemain matin, dès la première heure, tout le monde était déjà éveillé. Aussitôt sur pieds, ils s'étaient mis en route vers Stanmore. Personne n'avait envie de s'éterniser au milieu de nulle part, tous avaient hâte de retrouver la civilisation. Egrim, particulièrement, voulait voir Danayelle et la serrer dans ses bras ! Même si, évidemment, il espérait surtout que c'était elle qui le serrait dans ses bras pendant qu'il essayerait de se défiler. Il avait sa fierté, quand même ! Et jamais il n'avouerait que cette grande blonde lui avant tant manquée !

Tout en discutant avec Mishi qui avait repris du poil de la bête depuis la veille, ils arrivèrent à la ville quelques longues heures plus tard. Ils s'arrêtèrent au pied de l'énorme panneau indiquant « bienvenue à Stanmore, capitale de Nyirdall ! », surplombant la route qui se transformait soudainement en goudron. Narsa, Egrim et Mishi l'observèrent chacun avec un mélange d'émotion contradictoire. Narsa était nerveuse ; même si elle se qualifiait de citadine, ayant vécu presque toute sa vie dans la ville de Wondor avec Sin, elle n'avait jamais expérimenté Stanmore, qui était dix fois plus grande, plus technologique... plus de tout.

Mishi, elle, était effrayée. Elle ne connaissait rien à la ville de Stanmore, sauf une chose ; c'était énorme. Disproportionné. Si ce n'était pas que ses amis étaient décidés à y mettre les pieds et qu'elle refusait d'être laissée seule encore une fois, elle aurait bien envisagé l'idée de les attendre ici.

Et Egrim, lui, était heureux d'être de retour dans sa ville natale. Danayelle était quelque part là-dedans ! C'était obligé ! Mais comment la retrouver, dans tout ça ? Il ignorait où elle habitait, mais il savait au moins qu'elle fréquentait la même école que lui. Qu'il ne fréquentait plus, évidemment. Mais c'était déjà une bonne piste !

Puis il se souvint, comme un coup de poing à l'estomac, qu'il n'y avait pas que Danayelle qu'il risquait de trouver ici. Il y avait ses parents. Quelles étaient les chances de tomber sur eux, dans une métropole aussi énorme ? Ça va aller. Je sais où ils travaillent, il suffit d'éviter ses endroits...

Egrim prit une grande inspiration, puis se retourna vers ses amies, un large sourire artificiel aux lèvres.

— Bon, on y va ? Vous allez voir, c'est vraiment chouette, comme ville ! Mais essayez de ne pas paniquer, OK ?

— Qu'est-ce qui ne ferait pas paniquer, ici ? répliqua Mishi d'un ton plein d'évidence.

— Euh... un taxi ?

— Qu'est-ce que c'est ?

Egrim soupira, puis se tourna vers Narsa, espérant avoir un peu de soutien. Par son manque de réaction, il comprit que c'était le même problème de son côté. Ni la sirène ni la fée ne savaient que c'était un taxi. Je suis mal barré !

— Bon, écoutez, dit-il en se mettant droit devant ses amies. Ici, à Stanmore, il y a beaucoup de technologie. Peut-être que tout va vous sembler étrange, mais dans le fond, tout est normal ! Alors, agissez comme tel, OK ? Dans tous les cas, il est inutile de crier. Il n'y a absolument aucune raison d'avoir peur.

Narsa et Mishi s'échangèrent un regard perplexe, avant de revenir à Egrim. Celui-ci soupira platement, puis se tourna à nouveau vers le panneau de Stanmore. Derrière, dans le paysage, il apercevait les premiers immeubles et le bruit des moteurs. Il s'avança dans cette direction, les filles le suivant de près. Je veux juste voir Danayelle, pensa-t-il avec force. J'emmerde le reste !

Au bout d'une minute sur la route goudronnée, ils trouvèrent les premières maisons, et surtout, les premières voitures. Mishi et Narsa, un peu derrière Egrim, regardaient ses engins avec un mélange de fascination et d'angoisse. Pour elles, ce n'étaient que de grosses boites de métal sur roues. Comme des charrettes, mais en plus compliqué. Bientôt, un trottoir apparut et Egrim somma les filles de marcher dessus. Et enfin, il trouva ce qu'il cherchait ; un taxi. Une auto jaune passa près d'eux, et Egrim leva un bras bien haut pour se faire remarquer. La voiture s'arrêta quelques mètres plus loin.

— Voyez, dit Egrim, ça, c'est un taxi. On va grimper dedans, et il va nous mener exactement où on le souhaite !

— Et pourquoi tu ne te téléportes pas, à la place ? dit Mishi avec nervosité.

— Pas envie, fit Egrim avec un banal haussement d'épaules. Je veux visiter un peu, pour le temps que je serais là...

— Pas moi, dirent Mishi et Narsa d'une même voix.

Egrim secoua la tête, ne se donnant pas la peine d'argumenter. Enfin, il s'avança vers le taxi et ouvrit la portière pour ses amies, qui grimpèrent avec réticence. Mishi alla au fond, Narsa au milieu et Egrim au bord. À l'avant, un nain était à la roue. Egrim lui indiqua la route de son ancienne école, puis lança un coup d'œil en direction des filles. Elles étaient toutes deux crispées sur leur siège en observant partout, comme si elles découvraient le monde pour la toute première fois. Egrim avait pitié d'elles.

En chemin vers l'école où il espérait trouver Danayelle, Egrim regardait le paysage par la vitre du taxi. Les immeubles, les gens dans la rue. Il avait vécu ici presque toute sa vie, en dehors de ces sept derniers mois, chez Sin et, avant, à l'Institut. Et même s'il avait quitté l'endroit avec le souvenir cuisant de sa mère lui foutant un coup de pied dans le pif, ça l'avait un peu manqué.

Soudain, Egrim se redressa sur son siège, attirant l'attention de Narsa qui était juste à côté de lui. Il était pendu à la fenêtre. Il avait vu passer un immeuble parmi tant d'autres - ou plutôt, le seul qui se démarquait. La tour des djinns, dépassant tous les autres gratte-ciels de plusieurs centaines de mètres. C'est avec un gout pâteux dans la bouche qu'Egrim se souvint de la lettre de son père, lui racontant qu'il était le descendant d'un djinn. Des conneries ! se répéta-t-il comme à chaque fois. Pourtant, il était incapable de s'empêcher de penser que, s'il y avait bien une façon d'en avoir le cœur net, c'était en allant banalement leur poser la question.

— Eh ! Arrêtez-vous ici ! s'exclama Egrim.

Le chauffeur se gara aussitôt sur le bas-côté. Egrim sortit deux pièces d'or de la poche de son jeans, puis ouvrit la portière pour lui et les filles. Toutes deux posèrent pieds sur le trottoir, puis observèrent le décor. Même s'il était plus ou moins identique que partout ailleurs dans la ville, elles ne se lassaient pas de regarder partout.

— On est arrivé ? demanda Mishi.

— Presque. Continuez tout droit, puis traversez à l'intersection. Ce ne sera plus très loin ; c'est un immeuble en brique rouge avec un énorme panneau qui indique « école de Stanmore ». Vous ne pourrez pas vous tromper.

— Attends ! Tu dis tout ça comme si tu ne venais pas avec nous !

Egrim tourna le dos à Mishi pour lever les yeux vers la tour. Le taxi les avait débarqués une centaine de mètres plus loin.

— J'ai juste un truc à faire avant. Je vous rejoins là dans quelques minutes, promis ! Et toi, ajouta-t-il en donnant une petite claque sur une patte de Jean qui dormait sur ses épaules comme d'habitude. Va avec elles.

Jean grogna entre ses crocs, sans faire le moindre mouvement. Egrim le prit et le tendit à Narsa, qui grimaça en le tenant à bout de bras. Elle n'avait jamais fait confiance à ce dragon.

— T'es sérieux, tu nous abandonnes en territoire inconnu ? Qu'est-ce que tu as de si important à faire, au juste ?

— Ouais, ce n'est pas cool, renchérit Mishi.

Egrim soupira en les regardant une à une. Il était le premier à dire qu'il détestait les secrets, mais ça, pourtant... il ne pouvait pas le dire à voix haute. Et à quoi bon se donner la peine de s'expliquer ? Il voulait seulement avoir la confirmation que son père s'était foutu de lui ! Quand il saura que tout était faux, il pourra en rire avec elles. Mais pour l'instant... il n'y arrivait pas.

— C'est juste un petit détour de quelques minutes. Je vous rejoins, répéta-t-il avec conviction. Allez-y, s'il vous plait ! C'est... une histoire de famille.

Il avait ajouté cette dernière phrase en regardant Narsa droit dans les yeux. La fée était consciente de la relation chaotique que le jeune elfe avait avec ses parents, et elle avait envie de tout, sauf d'en être témoin.

— Viens, Mishi, dit-elle alors tout en lâchant Jean qui se débattait entre ses mains. On peut bien trouver cette école par nous-mêmes.

Mishi fixa Egrim quelques secondes supplémentaires, puis emboita le pas à Narsa, dont Jean s'était posé directement sur sa tête et tirait ses cheveux frisés avec ses griffes. Il n'était pas aussi cachottier, avant. Il était vrai qu'ils n'avaient pas développé une si grande amitié, tous les deux, mais Mishi se souvenait surtout de lui comme un gamin qui parlait beaucoup trop. Et maintenant, pourtant... il ne parlait pas assez à son gout.

Narsa prit Mishi par la main et l'entraina avec elle, la sommant de marcher plus vite. Elle était impatiente de ne plus être dans cette ville. Mishi se laissa faire, sa bonne humeur remontant d'un cran en se rappelant de ce qu'elles étaient venues chercher ici. Danayelle. Une amie de plus pour l'aider à retrouver son père !

— J'ai hâte de voir Danayelle, dit-elle avec un large sourire.

Narsa grommela en levant les yeux au ciel. Pour sa part, elle n'était même pas sûre de se souvenir à quoi cette Danayelle ressemblait ; c'était dire à quel point elle n'en avait rien à foutre.

— Tu m'as l'air drôlement de bonnes humeurs pour quelqu'un qu'on a presque retrouvé morte la veille.

Le sourire de Mishi disparut instantanément. Elle lança un regard au-dessus de son épaule, vers Egrim, mais celui-ci s'était déjà volatilisé. Il s'était probablement téléporté. Elle n'avait pas envie de répéter cette histoire cinq fois, mais elle ne pouvait pas pour autant ne pas répondre à Narsa. Il fallait qu'elle soit honnête avec la fée.

— Mon père est parti, avoua Mishi dans un murmure. Il ne croyait pas que je reviendrais, il y a six mois. Et... j'ai vidé tous les stocks de nourritures. Plus d'arc pour chasser, le lac est HS...

— Wow, fit Narsa dans un sifflement. Ton père t'a abandonné, donc. Tout le monde a des problèmes familiaux, dans ce petit groupe...

— Quoi ? s'étonna Mishi. Qui d'autre ?

Narsa pinça les lèvres, préférant ne pas répondre. Ce n'était pas à elle de parler de la vie d'Egrim.

— Laisse tomber. Je me suis trompé de mot. Ça m'arrive souvent, en fait ! Je suis du genre un peu bégayeuse. Il y a quelques jours, je me suis brûlé avec une soupe. Et tu sais ce que j'ai dit ? « Aïe, c'est froid ! »

Mishi pouffa de rire. Elle baisa les yeux vers la fée, qui atteignait à peine ses hanches. Ça lui avait tellement manqué d'avoir un peu de compagnies ! En forêt, elle n'avait plus que les pixies avec qui discuter... Et même ces petites créatures l'avaient abandonné, puisqu'elles hibernaient. Maintenant, au moins, elle comprenait parfaitement la vie que Leerian avait vécu pendant cinq ans.

Leerian... Mishi frissonna. Malgré le temps passé, elle ne savait toujours pas quoi penser de lui.

— Oh, regarde ! dit soudain Narsa. Je crois que nous sommes arrivées.

Devant elles, de l'autre côté de la rue, un large immeuble correspondait à la description d'Egrim. En brique rouge, il y avait trois portes qui s'alignaient à l'entrée. La première faisait à peine plus d'un mètre, à la taille des nains, lutins et fées. Celle du milieu, de deux mètres, était probablement destinée aux elfes, hommes ou sirènes. La dernière, dépassant les deux autres au point de se tordre le cou pour en voir le sommet, était pour les trolls. Et au-dessus de tout ça, un panneau indiquait « école de Stanmore ». En dessous, il y avait même une petite description supplémentaire. « Zone d'apprentissage pour toutes les races. »

— Ce n'est pas aux parents de s'occuper de l'éducation de leur enfant ? s'étonna Narsa. Pourquoi cette ville fait toujours les choses aussi différemment ?

Mishi haussa innocemment les épaules. Elle n'en avait pas la moindre idée.

La route les séparait encore du bâtiment. Les voitures passaient continuellement, sans jamais s'arrêter. Mishi et Narsa ne savaient même pas comment elles étaient censées traverser sans se faire renverser.

— Je crois que le mieux qu'on peut faire, c'est d'attendre sur ce banc que Danayelle se pointe, avança Mishi. Ou qu'Egrim revienne.

Narsa se retourna pour voir le banc en question, tout juste derrière elles. Elle soupira platement, puis alla s'y asseoir la première.

— Je déteste cette ville, fit Narsa, en croisant ses bras au-dessus de sa poitrine. Et je déteste Egrim. J'espère que tout ce cirque en vaut la peine.

Mishi esquissa un sourire en coin en rejoignant la fée. Pour elle, ça n'avait peut-être aucun sens, mais pour Mishi, elle le savait, c'était le début d'une nouvelle aventure pour retrouver son père.

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