Chapitre 44
Egrim et Danayelle étaient chacun à un coin opposé de leur campement improvisé. Tous deux s'en voulaient atrocement de ce qui venait de se passer ; Danayelle cherchait un moyen de se racheter, alors qu'Egrim cherchait le meilleur moyen de se venger. Celui-ci fixait Leerian d'un œil noir, se demandant s'il devrait le tuer maintenant ou attendre qu'il se réveille pour un combat plus équitable et l'humilier devant tous les autres en même temps.
Il pesait le pour et le contre avec sérieux. Au bout d'une quinzaine de minutes à envisager toutes sortes de scénarii, il en était venu à la conclusion que le faire dans son sommeil serait le mieux. Là, tout de suite. S'il était suffisamment efficace, Leerian n'aurait pas le temps de crier, et il n'aurait qu'à dire que c'était un monstre quelconque sorti des bois. Personne ne penserait que ce serait lui.
Peut-être que je devrais. On est bien tous dans cette situation à cause de lui. Je suis sûr que je ne serais pas le seul soulagé de la voir mourir en d'atroce souffrance...
Leerian s'agita dans son sommeil. Il se tourna de côté, sa tête appuyée sur son bras. Du sable s'était collé à son visage. Egrim imaginait à quel point ce devait être inconfortable de dormir sans couverture ni même d'oreiller. Pourquoi avaient-ils choisi ce terrain pour passer la nuit ? La forêt était juste à côté. L'herbe morte et les tas de neige lui semblaient être bien plus logiques. Mais encore une fois, c'était aux décisions de Leerian. Pourquoi tout le monde faisait toujours comme il le voulait ? À quel moment avait-il été dit que c'était lui, le chef ? Et pourquoi ce ne serait pas lui, Egrim, qui prendrait toutes les décisions ? Pourquoi pas ; il était bien un mage, il pouvait jouer de ce statut pour se faire respecter. Au moins un peu, pour une fois !
Egrim serra les poings. Je le fais.
Un mouvement aperçu du coin de l'œil le fit sursauter. Egrim se retourna, regardant dans toutes les directions. Il n'y avait que du sable à perte de vue, la mer d'un côté et la forêt de l'autre.
La plage est tellement à découvert. Pour ça aussi, c'était une idée stupide.
Egrim oublia sa vengeance et prit son rôle de guai un peu plus au sérieux. Il avait l'impression d'être observé, alors que lui-même ne voyait rien. Il trouvait cela particulièrement angoissant.
Il est peut-être temps de retrouver un peu de sérieux, parce que j'ai un mauvais pressentiment...
— Yerdis, murmura-t-il du bout des lèvres. Danayelle...
Dana. Tu m'entends ?
Danayelle, une centaine de mètres plus loin, sursauta en percevant des pensées intruses s'infiltrer dans son crâne, comme un chuchotement à son oreille. Elle qui observait le bateau pirate d'un air absent se retourna pour regarder vers Egrim. Au loin, près de ses amis endormis, il avait un doigt devant la bouche pour lui signaler de ne pas faire de bruit.
Je suis désolé pour tout à l'heure, mais il faut reprendre notre sérieux. Je sens qu'il se passe quelque chose.
Danayelle ne savait quoi répondre à ça, ni même quoi penser. Elle était mitigée entre ses responsabilités, et l'envie de rester assise là, à fixer l'océan, en s'efforçant de comprendre quelque chose au comportement d'Egrim. Mais bien sûr, la sécurité de ses amis était plus importante. Elle regarda à nouveau la mer en soupirant, rien que quelques courtes secondes, puis tourna la tête en direction d'Egrim... qui avait disparu.
Egrim ? appela-t-elle depuis son esprit.
Mais elle le sentait, elle était seule dans ses pensées. Danayelle se redressa et s'avança de quelques pas vers le campement. Elle voyait toujours Leerian, Mishi et tous les autres, dormant d'un air paisible. Danayelle serra les poings. Il m'embrasse, et maintenant, il abandonne son tour de garde. Vraiment, qu'est-ce qui ne tourne pas rond, chez lui ?!
Danayelle courut les derniers mètres pour se mettre à l'endroit exact où était Egrim un peu plus tôt, tout près de Leerian. Il avait la bouche ouverte et bavait sur le sable, qui s'était collé sur son visage. Danayelle s'accroupit et regarda les traces de pas laissé par Egrim. La quantité indiquait au moins qu'il ne s'était pas téléporté ; en fait, ça ressemblait plutôt à...
— Ah, merde, fit-elle dans un murmure.
Il n'est peut-être pas parti de son plein gré, en fin de compte. Qu'est-ce que je fais ?
Danayelle baissa les yeux vers Leerian, à trente centimètres d'elle. Elle avait besoin d'aide, mais Leerian devait surtout se reposer... Non. Tys est du prochain tour. Je dois le réveiller de toute façon.
Danayelle se redressa et s'avança vers Tys, étendu de l'autre côté du feu qui se mourrait lentement.
Elle n'eut jamais le temps de se rendre.
*
Quand Danayelle ouvrit les yeux, elle fut éboulis par les rayons du soleil, bien droit au-dessus de sa tête. Elle était étourdie, peinant à rester éveiller. Elle n'avait qu'une envie ; s'endormir à nouveau. Pourtant, elle savait que quelque chose clochait.
Elle regarda autour d'elle. Danayelle était seule, étendue sur la plage. Elle avait l'impression d'y être échouée depuis des jours. Après une longue minute d'effort, elle parvint à se lever, tanguant sur ses pieds.
— Eh... y'a quelqu'un ?
Il n'y avait personne. Pas même de trace de pas dans le sable, qui était immaculé. Pas de vent, et pas la moindre vague dans la mer. Danayelle sentait la panique monter, son étourdissement s'accentuer.
— Leerian ? Mishi ?! Quelqu'un ! Où êtes-vous ?!
Les larmes embrouillèrent sa vue. Étaient-ils tous partis sans elle ? Comment, pourquoi ?!
— Leerian ! hurla-t-elle à nouveau.
C'était son pire cauchemar ; être seule.
*
Tri et Berrin terminèrent d'attacher le corps inanimé de Danayelle tout près d'Egrim. La potion qui les avait plongés dans un cauchemar pouvait agir pendant plusieurs heures ; aussi, les nains prenaient leur temps pour bien faire les choses. Déjà qu'ils avaient eu un gros coup de chance d'avoir réussi à se glisser derrière un elfe sans se faire remarquer. Egrim était en pleine réflexion quand Tri s'était approché avec une extrême lenteur, son linge imbibé de potion magique à la main, jusqu'à le lui plaquer sur la bouche. Dès la première inspiration du produit, ses yeux s'étaient révulsés et il était tombé dans les bras du nain, totalement inertes.
— Déjà deux, fit Tri dans un murmure. Les autres vont être plus faciles. Ils dorment tous.
— Est-ce qu'on a assez de potion pour tout le monde ? dit Berrin en observant les présents autour du feu de camp. Ils sont plus nombreux que la dernière fois.
— Ne t'inquiète pas pour les hommes. On ne prend que les elfes... et ces deux-là.
Il pointa du doigt Narsa et Mishi. Les yeux de Berrin s'enflammèrent en se posant sur la sirène, qui dormait près de son père. Comme tout pirate qui se respecte, il détestait ses créatures aquatiques.
Tri sorti la bouteille d'une poche accrochée à sa ceinture de cuire et remit une couche du liquide sur sa guenille. Une légère vapeur verdâtre s'éleva, et Tri l'éloigna de son visage en grimaçant. Même à cette distance, il y avait un risque qu'il s'empoisonne lui-même, tant le produit était efficace.
Berrin lui prit la potion et refit les mêmes gestes. Puis ils observèrent les cibles restantes autour du campement ; Narsa, Mishi, Leerian et Tys. Tous les autres, ils n'en avaient rien à faire.
— Dès qu'on les aura tous, tu activeras le signal, dit Tri.
Berrin hocha gravement la tête, un sourire démoniaque aux lèvres.
En s'approchant sur la pointe des pieds, les nains plaquèrent leurs guenilles empoisonnées sur la bouche de chacune de leur proie, sans subir la moindre résistante. Tous deux en étaient conscients ; ça prenait beaucoup de force pour survivre trois jours sur Thrasryall. Les elfes étaient tous à bout, et leur sommeil, qui se voulait réparateur, était très profond.
Tri et Berrin trainèrent les quatre victimes dans le sable pour les regrouper dans un coin et les attacher. Puis Berrin prit un bout de bois du feu et le secoua en l'air ; les pirates qui attendaient au bateau virent le mouvement avec la longue-vue. Ils étaient prêts à venir les chercher.
Danayelle et Egrim ne les avaient pas remarqués depuis la mer parce qu'ils avaient fait un gros détour en radeau, qui leur avait couté près d'une heure. Mais leurs collègues ne prendraient qu'une dizaine de minutes pour parcourir cette distance en ligne droite. Tri et Berrin, qui avaient terminé d'attacher solidement leur victime, n'avaient plus qu'à se tourner les pouces en attendant de ramener tout le monde au bateau.
Tri observaient les elfes à ses pieds. Leerian, Danayelle, Egrim et Tys. Dans le feu de l'action de la bataille qu'ils avaient subie trois jours plus tôt, Tri avait du mal à se souvenir lequel avait quel don. Il y avait un télépathe, de ça, il en était conscient. De l'avis général, c'était le pouvoir le plus puissant et le plus dangereux qu'il était possible d'avoir.
Je devrais le tuer tout de suite. Ce serait un problème en moins... Tri s'avança vers Danayelle, puis pencha plutôt sur Egrim. Il le dévisagea un instant, scrutant son manteau à la recherche de l'insigne de l'Institut. Il n'en avait pas. Tri fronça les sourcils ; c'était illégal pour les elfes dotés de ne pas le mettre bien en vue sur ses vêtements. Pourtant, il était sûr que celui-là avait un don.
Enfin, Tri pencha la tête vers Tys. Celui-là portait bien son badge... mais il ne reconnaissait pas le symbole qui y figurait. Je crois que c'est lui.
Avec un sourire démoniaque au coin des lèvres, Tri leva le pied dans l'intention de l'écraser au visage de Tys. Il était juste là, à sa merci. Je vais viser la bouche. Comme ça, s'il se réveille malgré la potion, il ne pourra pas crier.
Soudain, un projectile atteignit le nain à la cheville. Tri figea, observant le manche en bois du canif dépasser de sa botte. La douleur apparut avec trois secondes de retard, lui arrachant un cri alors qu'il tombait à la renverse. Berrin, qui regardait vers la mer en attendant les pirates, se retourna vers son ami avec étonnement.
— Qu'est-ce que tu fais ? Arrête de hurler ! s'exclama-t-il dans un murmure.
Tri répondit d'un grognement, une main sur sa cheville et l'autre sur le canif. Il tenta de tirer, mais la douleur l'en empêchait. Berrin courut pour le rejoindre, puis dévisagea chaque présent sur la plage. Les elfes, les hommes, tous étaient là. Du moins... J'aurais dû les compter, pensa Berrin. Il n'y en avait pas un, près de ce tronc échoué ?
— Retire-le, fit Tri dans un grognement.
Berrin s'arrêta de chercher le coupable pour se concentrer à nouveau sur son ami. Il hocha gravement la tête, empoigna le petit couteau, et tira d'un coup sec. Tri se mordit la lèvre pour s'empêcher de crier et une coulisse de sang s'échappa de sa bouche.
Berrin essuya le canif contre sa cuisse, puis l'observa de plus près. Il le comprit au premier coup d'œil ; il appartenait à un natif.
— Merde ! fit Berrin dans un souffle.
Il regarda de tout côté, cherchant le coupable. Maintenant, il savait qui n'était plus autour du feu.
Berrin se releva, un poing serré et l'autre en pointant l'arme devant lui. Il allait se faire attaquer, il le sentait.
— Derrière toi ! s'exclama Tri.
Berrin ne vit rien venir ; Nuvem s'élança sur lui, grimpant sur son dos et le faisant tomber face dans le sable sous son poids. Le nain s'efforça de se retourner, mais Nuvem envoya un coup de la tranche de sa main dans la gorge de Berrin, qui sentit sa respiration se couper sous l'impact. Et alors qu'il cherchait son souffle, Nuvem lui reprit son canif et le planta dans le bras de sa victime. Ou du moins il essaya, mais la lame ne réussit qu'à entailler sa peau.
Nuvem fronça les sourcils, perplexe. Évidemment, c'était la première fois qu'il combattait un nain ; il ignorait que leurs os étaient bien plus solides que ceux des hommes.
Par sa seconde d'inattention, Berrin revint à la charge et lui envoya un puissant coup de poing au visage. Le sang gicla du nez du natif, qui tomba au sol à son tour. Il se releva précipitamment et recula de quelques pas, s'efforçant de reprendre son souffle.
— Qu'est-ce que tu me veux, toi ?! s'exclama Berrin. Retourne dans ton clan, le sauvage !
Nuvem n'avait rien compris de ce qu'il venait de dire. Mais, sans en démordre, il lui sauta encore une fois à la gorge. Le nain et le natif se roulaient dans le sable en s'échangeant des coups de poing et des grognements.
Tri regardait la scène, captivée malgré lui. Il s'efforçait de saisir pourquoi un natif défendait les elfes, sans parvenir à un résonnement logique. Mais alors que la bataille se prolongeait, Tri tourna la tête vers les hommes restant autour du campement. Ils allaient les réveiller, s'ils continuaient à faire autant de bruit !
Tri serra les poings. Cette mission était plus compliquée que prévu. Il prit la bouteille de potion magique, en imbiba sa guenille, et se leva maladroitement sur sa cheville blessée, trottinant en direction d'Adan, qui était le plus proche. Ça l'ennuyait de gaspiller le produit précieux sur eux, mais sortir son pistolet pour les achever plus proprement réveillerait les autres ; il aurait le temps d'en tuer un seul, et la seconde d'après, il se retrouverait dans un combat à deux contre un.
Je vais les empoisonner... et ensuite les tuer.
Tri risqua un regard en direction du radeau, vers la mer. Il était encore loin. Il ne pouvait pas compter sur leur aide pour régler cette situation. Il n'avait pas le choix.
Tri approcha la guenille de la bouche d'Adan. Celui-ci commençait à s'éveiller ; ses yeux papillonnaient, sa tête s'inclinait d'un côté et de l'autre. Et alors que Tri s'apprêtait à l'empoisonner, une vive douleur lui fit lâcher le linge. Le canif du natif était planté dans sa main jusqu'au manche. La lame avait évité tous ses os, s'introduisant bien au centre de la paume.
Tri hurla et beugla des injures, tombant à genoux près d'Adan qui se réveillait enfin. Derrière eux, Berrin et Nuvem continuaient de se rouler dans le sable, mais Nuvem avait su profiter d'une ouverture pour lancer son petit couteau. Adan se redressa sur un coude, observant la scène qui se déroulait devant lui. Il remarqua le nain et le natif qui se battaient au loin, et celui qui était à ses côtés et qui pleurait en s'efforçant de retirer le canif de sa paume. Et enfin, il vit les elfes, et surtout sa fille, tous ligotés et inconscients dans un coin.
Adan oublia instantanément tout semblant de fatigue ; il se leva d'un bond et envoya un coup de pied sous le menton de Tri au passage. Il lui prit le canif de la main et le plaqua sur sa gorge, près de la jugulaire, quelque part sous sa grosse barbe. Tri s'arrêta aussitôt de respirer ; il voyait clairement dans le regard sombre d'Adan que celui-là n'avait aucune intention de l'épargner.
— Qu'est-ce que vous nous voulez ?! s'exclama Adan en le secouant.
Tri grimaça en fermant les yeux. Ce n'était même plus la peine d'essayer de se défendre.
— Oh, rien, grommela Tri. Juste se venger.
Adan enfonça le couteau un peu plus profond dans la gorge du nain. Tri tenta faiblement de se dégager, mais Adan le tenait fermement.
— Je te donne une chance d'abandonner et de nous laisser tranquilles.
— Va te faire...
Adan ne lui permit pas de terminer sa phrase ; il avait déjà compris que ça voulait dire non. Il lui planta alors le canif dans la jugulaire jusqu'à la garde, le retira en faisant gicler un peu de sang, puis le poussa dans le sable. Tri s'effondra au sol, se tenant la gorge à deux mains tout en produisant des petits gargouillis. Adan s'en détourna, sans le moindre remords. Il détestait les pirates.
Adan revint à la réalité en entendant les bruits de combat qui se prolongeait. Il remarqua Nuvem et Berrin qui se battaient toujours, un peu plus loin. Berrin avait le dessus ; juché au-dessus du natif à califourchon et lui envoyant des coups de poing à répétition au visage tout en grognant des injures. Adan observa la scène pendant quelques secondes, s'efforçant de comprendre, comme n'importe qui, pourquoi un natif l'avait aidé. Avec un peu de retard, il décida enfin de lui rendre la chandelle. Il s'approcha de Berrin, l'attrapa par les cheveux pour lui relever la tête, puis lui planta le couteau dans la jugulaire, de la même façon qu'il avait fait un peu plus tôt avec son acolyte. Berrin s'arrêta aussitôt de frapper Nuvem ; il figea, l'air de se demander ce qui venait de se passer, avant de s'effondrer de côté en se tenant la gorge à deux mains. Une giclée d'hémoglobine éclaboussa le visage de Nuvem, se mêlant à son propre sang qui coulait en cascade de son nez et du coin de ses lèvres.
Nuvem leva les yeux vers Adan. Tous deux s'observèrent, sans dire un mot. Chacun voulait remercier l'autre, mais aucun ne savait comment communiquer.
— Qu'est-ce qui s'est passé... ?
Adan se retourna, brutalement ramené au moment présent. Helm et Ehdi, qui dormaient auparavant comme des loirs, s'étaient enfin réveillés. Ils regardaient les deux nains morts autour du campement, sans rien comprendre de la situation.
Adan risqua un coup d'œil vers la mer. Le radeau contenant plusieurs pirates s'approchait dangereusement.
— Aidez-moi, dit-il à la place de tout le reste. Il faut partir d'ici. Tout de suite !
Adan se précipita vers Mishi. Elle semblait complètement sonnée, le corps entouré de cordes. Tous ses amis étaient près d'elle. Adan prit sa fille dans un bras, puis Narsa qu'il porta sur son épaule. Helm et Ehdi comprirent avec un temps de retard et s'avancèrent à leur tour pour supporter les elfes chacun dans leur bras ; Helm s'occupa de Tys et Egrim, Ehdi se chargea de Danayelle. Nuvem arriva après tout le monde, regardant le seul restant à terre. C'était Leerian, qui bavait le visage dans le sable. Un insecte se promenait sur sa joue, suivant le cratère de sa cicatrice.
Bizarre qu'il est le dernier. Il donnait pourtant l'impression d'être le chef, pensa Nuvem.
— Eh, eh, rigola Ehdi d'une voix endormi. C'est le sauvage qui s'occupe du sauvage.
Nuvem fronça les sourcils. Il n'avait rien compris de la phrase, mais il avait perçu le ton de moquerie. Voyant les autres s'aventurer dans la forêt sans l'attendre, il prit enfin Leerian, s'efforçant de le redresser sur ses jambes, puis suivit les hommes dans la végétation.
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