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Chapitre 19

— Tu as entendu ?

Leerian et Mishi s'arrêtèrent pour lever les yeux vers le plafond. Ils avaient atteint la cale, cheminant sur la pointe des pieds sur le bois craquant pour ne pas réveiller tous ces hommes qui dormaient dans des hamacs.

— C'était un coup de feu, dit Leerian.

Les hommes aussi avaient entendu. Plusieurs s'étaient éveillés d'un bond, d'autres grommelaient en prenant leur temps. Leerian attrapa Mishi par la main et l'entraina avec lui derrière une pile de caisse. Dans l'urgence, Mishi se laissa faire. Mais une fois assisse près de lui, elle retira sa main de la sienne.

Quelques minutes plus tôt, tous deux avaient entendu la voix d'Egrim résonner dans leurs crânes, leur disant d'aller dans la cale sans lui. Leerian avait été étonné du phénomène, croyant que la lune croissante lui jouait des tours. Mais Mishi lui avait assuré qu'Egrim pouvait bel et bien faire de la télépathie. Ils avaient descendu juste à temps ; deux hommes étaient sortis du bureau pour les chercher au même moment qu'ils atteignaient les escaliers. Mais maintenant, d'autres marins s'ajoutaient à l'équation, alors que le coup de feu en avait réveillé plusieurs et qu'ils se précipitaient sur le pont.

— Je ne sais pas ce qui se passe, mais on doit aider Egrim, dit Leerian.

— Narsa et Dana sont déjà avec lui, je ne vois pas ce que ta présence apporterait de plus, fit Mishi.

Leerian secoua la tête. Il n'avait pas envie de lui donner raison. Ses amis étaient en danger ! En même temps... que pourrait-il faire, lui qui n'avait aucun don ? Contre Egrim le mage, Danayelle la télékinésiste et Narsa la fée, lui n'était que Leerian avec une épée. Il grimaça, grommela dans sa barbe, puis releva les yeux vers Mishi. Ce qui acheva de le convaincre, pourtant, lui refilait le goût âcre de la lâcheté dans la bouche.

Il ne fallait simplement pas qu'il se fasse repérer. Il voulait quitter Nyirdall, et si les matelots le voyaient, ils le ramèneraient à Stanmore et empocheraient la rançon. Comme d'habitude.

Et ce serait Chris, le djinn, qui se moquerait de lui.

Sans un mot, il reprit la main de Mishi et l'attira avec lui vers le fond de la coque, le dos plié et marchant sur la pointe des pieds. À quelques mètres seulement, les hommes couraient pour monter sur le pont.

Je dois aider ! Je dois aider ! se répétait Leerian inlassablement. Et pourtant, il continuait dans la mauvaise direction. Et quand un second coup de feu se fit entendre et qu'il s'arrêta pour lever les yeux vers le plafond de bois, Mishi le poussa pour l'inciter à avancer.

— Ils vont bien, fit Mishi à son oreille. Si tu veux quitter le pays, tu dois te cacher. Ce bateau n'ira nulle part si son équipage se rend compte que le roi Celeyste est parmi eux.

— Comment peux-tu en être aussi sûr ? répliqua Leerian tout en s'efforçant de contrôler sa frustration.

Parce qu'une prophétie lui avait dit qu'elle aurait besoin de ses amis pour retrouver son père. Alors forcément qu'elle avait besoin d'eux en vie !

— Je le sais, c'est tout. Maintenant avance où je t'ensorcelle.

Elle pointa un tas de caisse tout au fond, si imposant qu'il pourrait facilement faire office de second mur. Tous deux lancèrent un regard derrière pour s'assurer qu'aucun marin n'était dans le coin, puis, sans même se consulter, entreprirent de dégager les boites pour s'y creuser une cachette. Leerian en prenait plusieurs à la fois, Mishi une seule, mais ils s'y firent rapidement un trou suffisamment grand pour être confortable, tout en les remettant ensuite devant. Ils s'y assirent, le dos contre les caisses. Et enfin, Leerian lâcha un gros soupire.

— Au moins, nous ne mourrons pas de faim avant la fin du voyage, entre toutes ses caisses.

Il attira celle qui était devant lui et en souleva une planche. À l'intérieur, il y trouva des morceaux de viande enveloppés de sel. Il grimaça et referma le couvercle.

Toi, tu ne mourras pas de faim, reprit-il platement.

Pour faire changement, songea amèrement la sirène.

Au-dessus de leurs têtes, Leerian et Mishi entendaient des pas précipités, des éclats de voix. Leerian baissa les yeux, s'appuyant le menton sur ses genoux. Il s'efforçait de penser à autre chose, et surtout pas à ses amis peut-être mort ou blessé, là-haut. Et pourtant, le silence occasionné par Mishi qui ne disait rien, semblant bouder dans son coin, lui refila un malaise grandissant.

Je dois aller voir. Je dois aider.

Si j'y vais, adieu le voyage.

Quel est le plus important ? Faire le touriste, ou mes amis ?! Je dois y aller !

Alors, tous ces efforts seront ruinés. Pas de vie tranquille pour moi.

Je ne serais jamais tranquille sans savoir ce qu'il advient d'Egrim et Dana ! Ils sont peut-être morts, et ce serait à cause de moi !

Lâchant un bref grognement de frustration, Leerian se leva et entreprit de dégager à nouveau les boites qui l'empêchaient de sortir de sa cachette.

— Hé ! Qu'est-ce que tu fais ? s'exclama Mishi.

— Je n'y tiens plus. Il faut que j'y aille.

— Leerian...

Il avait à peine déplacé une caisse que le bateau sembla s'incliner de côté, faisant perdre son équilibre à Leerian. Mishi le rattrapa avant qu'il ne s'effondre contre elle. Le roulis des vagues, jusqu'alors minime, s'accentuait en une sensation dérangeante.

— On avance, fit Mishi. Ils ont levé l'ancre.

— Quoi, déjà ? s'étonna Leerian. Il n'y avait pratiquement personne sur le pont, il y a cinq minutes.

Un bruit soudain fit sursauter Leerian, qui se recroquevilla sur lui-même. Il tira Mishi vers lui, la forçant à se baisser aussi. Par une minuscule espace entre deux caisses, il put voir plusieurs hommes passer devant lui, transportant tous un corps entre leur bras. Egrim, Danayelle et Narsa.

Leerian couina de surprise. Il voulut se lever, mais Mishi le prit solidement par les épaules, une main plaquée sur sa bouche. L'un des hommes se retourna, ayant entendu un son étrange, puis continua la marche. Leerian rapprocha son œil de l'ouverture juste à temps pour les apercevoir s'arrêter devant une porte de bois, presque invisible tant elle était parfaitement incrustée dans les motifs du mur. Puis tous disparurent à l'intérieur. À peine dix secondes plus tard, les matelots en ressortaient déjà, cette fois sans leurs prisonniers.

— Ils sont simplement inconscients, murmura Mishi qui avait tout vu par un autre espace entre les caisses. Ils vont bien. S'ils étaient morts, ils les auraient balancés par-dessus bord. Ou si c'est grave, Egrim pourra tous les soigner dès qu'il sera éveillé. Vraiment, Leerian, ne t'inquiète pas pour eux. Et ne fais rien de stupide.

— Stupide comme quoi ?

Les hommes étaient repartis, parcourant toute la longueur de la cale vers les escaliers qui les mèneraient au pont.

— Comme essayer d'entrer dans cette pièce en défonçant la porte. Ils pourront très bien se débrouiller sans que tu brises le verrou et que ses hommes soupçonnent que quelque chose cloche à leur prochaine ronde.

— Mais comment vont-ils sortir de là, sinon ?

Mishi baissa la tête et lâcha un gros soupir. Il ne fait même pas exprès. Il est naturellement stupide.

— Tu crois vraiment qu'une porte fermée va les empêcher de quitter cette pièce ? Dana fait de la télékinésie. Egrim peut littéralement se téléporter de l'autre côté. Et Narsa est une fée !

Leerian fit la moue, puis haussa platement les épaules.

— Je sais, je sais... mais ça me fait mal de les laisser se débrouiller dans ce merdier. Ils y sont à cause de moi...

Un nouveau bruit étrange interrompit Leerian, qui s'accroupit derrière ses caisses. Il observa longuement de tout côté, sans comprendre d'où cela venait. Était-ce un rat ? Ça ressemblait à un animal qui grattait le bois... ou plutôt contre du verre. Lentement, Leerian dégagea une caisse et en enjamba une autre pour sortir de la cachette.

— Fais attention ! murmura Mishi, les yeux braqués vers l'escalier en craignant l'arrivée des hommes.

Sans l'écouter, il s'avança jusqu'à une petite fenêtre ronde, qui laissait voir parfois le ciel sombre, parfois les vagues qui montaient au-dessus. Quelque chose, de l'autre côté, tapait dedans, comme s'il essayait d'entrer. Un gros poisson ? Un monstre aquatique qui fera couler le bateau ? Leerian frissonna ; il détestait la mer. C'était quoi, l'idée ? S'il avait pu choisir l'option de quitter le pays en voiture volante, il l'aurait pris sans hésiter !

Mais un doute persistait dans son esprit. Cette créature, peu importe ce qu'elle était, ne semblait pas plus grosse qu'un chat. Et de tout ce qu'il arrivait à voir par ses pattes qui pataugeaient tout près de la vitre, ce n'était pas aquatique.

Leerian débloqua le verrou de la fenêtre. Une puissante vague frappa au même moment ; l'eau s'engouffra par l'ouverture et l'elfe se retrouva rapidement complètement trempé. Il grogna et s'approcha à nouveau pour la refermer, maudissant son idée stupide, mais la fameuse créature profita de l'instant pour s'élancer sur la poitrine de Leerian qui recula de surprise. L'animal rebondit, étira les ailes et survola leur coin de cale avant d'atterrir sur le sommet d'une haute pile de caisses.

— Vous m'avez abandonné ! s'exclama Jean. J'étais seul, dans le noir et le froid...

— Ne parle pas aussi fort ! fit Leerian dans un murmure.

— ... J'ai eu tellement peur ! J'étais triste !

Le dragon produit une sorte de grognement rauque, peut-être sa façon de pleurer. Mishi sortit de sa cachette, les yeux écarquillés, étonnés de ce bruit étrange.

— Fais-le taire ! Il va nous faire repérer !

— Jean, tais-toi ! renchérit Leerian.

Il s'approcha pour prendre le dragon miniature dans ses bras, mais celui-ci élargit les ailes et sauta de ses caisses pour s'envoler, parcourant le plafond tel un gros papillon de nuit.

— Pourquoi ?! Pourquoi m'a-t-on abandonné ?

— T'es sûr d'être le familier d'un pirate, et pas d'un comédien ?! s'énerva Leerian. Reviens ici !

— Leerian, tu parles encore plus fort que lui, maintenant ! fit Mishi.

Leerian serra les poings. Il était frustré. Ce stupide dragon allait causer leur perte ! À bout de patience, il sortit l'épée d'argent de son fourreau et la brandit en l'air. Il ne le visait pas ; il voulait seulement lui faire peur. La lame passa tout près de son visage, si près qu'il dérapa et s'écrasa tête première dans un mur. Leerian se précipita pour l'attraper dans sa chute, puis l'entraina avec lui dans la sécurité relative de leur cachette derrière les caisses.

— Écoute-moi bien, stupide bête, fit Leerian dans un murmure. Personne ne t'a abandonné ; tu dormais dans un buisson ! Tu n'avais qu'à rester alerte et nous suivre quand c'était le moment. Maintenant, il ne faut pas faire de bruit, sinon on va se faire repérer. Et je te jure que si tu te mets encore à crier des conneries, je t'étrangle. Tu sais que je vais le faire ; ce ne serait même pas la première fois.

— Tu l'as déjà étranglé ? murmura Mishi.

Leerian lui fit un sourire explicite, avant de baisser à nouveau les yeux vers le dragon, coucher dans ses bras comme un gros bébé, les quatre pattes en l'air. Il sentait son cœur battre à pleine vitesse, mais il ne criait plus des répliques de dramaturge, ce qui était une bonne amélioration.

— T'es calmé ? dit Leerian d'un ton plus doux.

— Où est mon maître ?

— Derrière cette porte. On ne peut pas l'ouvrir sans casser le verrou, ce qui dévoilerait notre présence. Il faut attendre qu'ils le fassent d'eux-mêmes. Pour l'instant, il suffit d'être patient et silencieux. Tu peux faire ça ?

Jean hocha la tête. Leerian soupira de soulagement ; ils avaient frôlé la catastrophe, avec ce stupide dragon. Il le reposa au sol et Jean alla se rouler en boule dans un coin de leur cachette, ses yeux rouges filant de gauche à droite.

— Nous sommes désolés de t'avoir oublié, Jean, dit Mishi dans un murmure. Mais il s'est passé plein de choses dans les dernières minutes.

Jean souffla de la fumé par les naseaux, sa façon à lui d'exprimer son mécontentement. Après avoir hurlé toutes ses absurdités, il semblait décidé à ne plus dire un mot, ce qui ne pouvait que réjouir Leerian. Il avait beau se considérer comme un amoureux des animaux, Jean était indéniablement l'exception à la règle. Les gentilles et dociles licornes de Celeyste lui manquaient !

Le silence dura ainsi pendant plusieurs minutes. Leerian se permit de respirer ; pour ce soir, ils avaient vécu leur dernière péripétie. Du moins, l'espérait-il. L'adrénaline ayant définitivement quitté son corps, il commençait à ressentir ses paupières de plus en plus lourdes. Il lança un regard de côté vers Mishi, à l'autre bout de leur minuscule cachette, appuyé contre les caisses et les yeux dans le vague. Il soupira entre ses lèvres, puis sortit le flacon d'une poche de son pantalon. En verre brun, sans étiquette. Il retira le bouchon et l'approcha de son nez, qui se fronça à l'odeur de fleur étrange, à la fois sucrée et drôlement prononcée, qui s'en dégageait.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda Mishi.

— Ah, ça... tu vas aimer. C'est mon médicament.

— Pas de mensonge, Leerian. Nous sommes sur un bateau.

Leerian releva les yeux vers Mishi, perplexe.

— Je ne mens pas. C'est un antidote que Chris m'a concocté. Ça va m'empêcher de me transformer à la prochaine pleine lune.

Mishi frissonna au souvenir qui accompagna ses paroles. Le loup-garou qui avait essayé de les dévorer, Danayelle et elle. Elle en faisait encore des cauchemars.

— Une gorgé à tous les soirs, pendant une semaine jusqu'à la pleine lune, récita-t-il comme un mantra. Et tout ce qu'il en reste juste avant... le moment fatidique.

Il prit une grande inspiration, puis, courageusement, porta le flacon à ses lèvres. Il en avala une petite gorgée, puis frissonna de la tête aux pieds tant le gout lui était insupportable.

— Beurk, fit-il en refermant la bouteille et la remettant dans sa poche. C'est encore plus fort que de l'alcool de lutin... Bonne nuit, Mi...

Puis il s'effondra de côté, ronflant déjà. Mishi cligna bêtement des yeux.

— Leerian ? Eh, Leerian ?

Elle s'approcha pour lui tapoter la joue. Ce n'était pas possible qu'il se soit endormi aussi rapidement ! Et pourtant, il ne réagissait pas, malgré ses claques qui se faisaient de plus en plus puissante, jusqu'à laisser une plaque rouge sur sa peau. Il avait complètement sombré.

Qu'est-ce qu'il peut bien y avoir, dans ce flacon ? se demanda-t-elle. Quels sont les points faibles des loups-garous ? Il n'aurait quand même pas bu de l'argent...

Et pour la première fois depuis très longtemps, Mishi ressentit de la pitié pour Leerian. Au moins, elle réussit à s'empêcher de le surnommer « mon petit elfe » dans sa tête. 

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