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Chapitre 38 (2/2)

— Très bien. C'est à moi de faire un acte héroïque, dans ce cas... Ça va probablement me mettre au tapis comme la dernière fois, mais ça en vaut la peine. Dis-moi comment on dit... « desserrer les liens » en elfique.

Leerian souffla, soulagé du changement de conversation. Il ne se doutait même pas qu'Egrim, dans ses pensées, le traitait de gros menteur.

— D'accord, essaie...

Soudain, le bateau trembla, comme s'il venait de percuter un banc de coraux. Leerian se cogna la tête contre la ridelle derrière lui et se mordit la lèvre qui se mit aussitôt à saigner. Sur le pont, les pirates s'activèrent, courant en tout sens pour retourner à leur poste.

La secousse avait été violente, mais Danayelle était toujours inconsciente, attachée au mât. Au moins, les pervers s'étaient momentanément détournés d'elle.

— Il s'est passé quoi ? demanda Egrim.

— Ce n'est rien...

Le coup se répéta, plus fort encore.

— Leerian...

— Ce n'est rien, je te dis. La coque a dû frapper quelque chose, au fond de l'eau...

Tous les pirates couraient d'un sens et de l'autre... sauf un, qui passait tranquillement la serpillère. Sous le regard intrigué de Leerian, l'homme portant une tuque noire s'approcha d'eux et, mine de rien, lâcha quelque chose au-dessus du corps ficelé de Leerian. Il attrapa l'objet du bout de ses doigts, parvenant tout juste à bouger la main, et la retourna.

Un canif.

Leerian leva des yeux perplexes vers l'homme, mais il s'éloignait déjà.

— J'attends encore que tu me dises les mots elfiques, Leerian.

— Ce n'est plus la peine. Attends...

Il entreprit de trancher ses liens avec l'aide de ce cadeau inespéré. C'était lent et difficile, parvenant à peine à bouger, mais il réussit enfin à dégager un bras. Il le tendit aussitôt vers Egrim et retira son bandeau. Celui-ci cligna plusieurs fois des yeux, agressé par la luminosité... puis il eut un hoquet d'incrédulité.

— Wouah, on est vraiment sur un bateau de...

Egrim s'interrompit, s'étranglant presque. Il voyait Danayelle, attaché au mât et vêtu de son seul soutien-gorge. Egrim rougit sévèrement en détournant le regard vers Leerian, son petit couteau toujours en main.

— Allez, coupe plus vite !

Leerian ne se fit pas prier, se remettant tout de suite à la tâche. Mais il avait à peine réussi à trancher une corde qu'un animal à la couleur du sang venait d'atterrir sur ses genoux. Le dragon miniature cracha un jet de flamme sur la main de Leerian, et la chaleur intense lui fit aussitôt lâcher le canif... qui glissa jusqu'à la ridelle et tomba à la mer, accompagné d'un « plouf ». Le dragon lui fit un sourire purement démoniaque.

— On essaie de s'échapper ?

— Mais non, on se met à l'aise, répliqua Leerian avec sarcasme.

— Où as-tu trouvé ce couteau ?

— Dans ma poche.

Une nouvelle secousse frappa le bateau. Le dragon sorti ses griffes pour s'accrocher aux jambes de Leerian, qui grommela à nouveau de douleur. Décidément, il aurait préféré avoir affaire à un perroquet.

À bout de patience, Leerian usa de sa main libre pour attraper le dragon par son long cou de serpent. Il grogna, souffla de la fumée par les naseaux, alors que l'elfe l'étranglait sans ménagement. La créature le griffait au bras par ses quatre pattes reptiliennes, faisant saigner Leerian qui ne démordait pas pour autant.

— Leerian ! s'exclama Egrim d'une voix aigüe. Tu as l'intention de le tuer ?!

— Peut-être.

Il voulait seulement lui faire peur. Tant qu'il se débattait aussi férocement, il pouvait continuer de serrer. Mais une énième secousse lui fit serrer un peu plus fort que prévu ; un unique jet de flamme s'échappa de la gueule du reptile, comme un hoquet.

— Brûle mes liens, et je te lâche.

Il positionna sa tête au-dessus de son torse, où une corde faisait le tour au moins cinq fois de son corps. Le dragon tenta d'abord de se débattre, mais changea rapidement de tactique. Comme demandé, il souffla un feu puissant directement sur l'elfe.

Il est fou ! pensa soudain Egrim pendant qu'il observait, démuni, son ami s'enflammer. Leerian lâcha le dragon en le balançant par la ridelle, et celui-ci déploya ses ailes membraneuses pour s'envoler au-dessus du bateau. Les liens brûlaient, mais son teeshirt aussi. Une fois les cordes suffisamment fondues, il put s'en détacher pour bondir sur ses pieds. Les flammes s'éteignirent, non sans avoir bien grillé son vêtement.

— Ouah.

Ce fut tout ce qu'Egrim avait su dire après ce spectacle. Leerian, jurant entre ses dents serrer, arracha ce qu'il restait de son chandail. Egrim grimaça de dégout en avisant sa peau rouge, même pratiquement brûlé par endroit. Ça devait être bien douloureux. Mais Leerian s'en était déjà remis, s'avançant pour délivrer Egrim.

Encore une autre secousse. Leerian perdit pied, glissa sur une flaque d'eau de pluie et s'appuya à la ridelle à deux mains. Les yeux tournés vers l'océan, en bas du bateau, le peu de confiance qu'il avait en lui diminua d'un cran en remarquant quelque chose s'agiter sous les vagues. Quelque chose d'énorme, comme un long tube... quelque chose du vivant.

Leerian déglutit difficilement. Qu'est-ce que c'était ? Il en connaissait un rayon sur les créatures terrestres, mais pour ce qui était des créatures marines, c'était une tout autre histoire.

Il risqua un regard derrière lui, vers les pirates. Aucun ne s'était aperçu qu'il s'était libéré. Ou peut-être que si, mais ils semblaient tous trop occupés pour s'en soucier. Et peut-être se disaient-ils que, attachés ou non, où pourraient-ils fuir ?

— Hé, qu'est-ce qui t'angoisse comme ça ?

Leerian baissa les yeux vers Egrim. N'avait-il pas parlé d'un monstre marin attiré par les mensonges, tout à l'heure ? Une affreuse théorie traversa son esprit, et dans un besoin de le tester, il répondit un simple « rien ». Aussitôt, quelque chose sortit de l'eau, sous le regard estomaqué de Leerian, et frappa le navire avec ce qui semblait être un énorme tentacule mauve. Le coup fut si violent que Leerian lâcha la ridelle et glissa sur quelques mètres sur le pont. Il se releva et s'élança à nouveau vers Egrim pour le détacher, les gestes fébriles.

Egrim l'observait, de plus en plus nerveux. Si seulement je pouvais lire dans les pensées... Ou plutôt, si seulement je savais le faire !

— S'il te plait, Leerian, dis-moi la vérité. Est-ce que tu as vu quelque chose dans l'eau ?

Leerian marmonna quelque chose d'inintelligible. Et pourtant, Egrim l'avait parfaitement compris.

— Ne me dis pas que tu as attiré le kraken avec tous tes mensonges !

— Je n'ai pas menti ! fit Leerian d'une voix aigüe.

Cette fois, la secousse fut si violente que le bateau entier sembla tomber sur le côté. Leerian s'agrippa d'une main à la ridelle, couché sur le pont et les pieds dans le vide. Au-dessus du rugissement des vagues, des ordres lancés par les pirates et la pluie, Leerian entendit, très clairement, un hurlement. Un cri de pure terreur qui le prit une trippe.

Mishi.

Le bateau se remit droit, Leerian retomba contre le navire et lâcha les ridelles. Il se releva à genoux, le souffle court par la peur qui le rongeait. Mishi était toujours attachée contre le mât de beaupré, au-dessus de la mer déchainée et du monstre caché en dessous. Pendant un instant, il voulut courir tout de suite pour tenter de la sauver, délaissant Egrim pour sa meilleure amie. Il fit même un pas à reculons. Egrim écarquilla les yeux, comprenant ce qui se passait dans la tête de Leerian.

— Non, mon pote, tu me détaches d'abord ! Détache-moi, je te dis !

Enfin, Leerian sortit son épée et trancha les cordes. Dans un besoin de le faire le plus rapidement possible, il traça une longue égratignure sur l'avant-bras d'Egrim avec la pointe de la lame. Celui-ci, autant paniqué que l'autre, le ressentit à peine. Aussitôt ses mains libérées, le téléporteur s'attaqua aux liens sur ses jambes, et Leerian l'abandonna pour courir sur le pont en direction du mât de beaupré. Sur son chemin, des pirates hurlaient, il en entendit clairement un crier « un elfe s'est détaché ! », mais personne ne se prit la peine de l'arrêter. Le bateau continuait de tanguer dangereusement d'un sens et de l'autre, secoué par le monstre. Ses tentacules montaient de plus en plus haut sur le navire. L'un attrapa un des mâts et le cassa. Les voiles et les bouts de bois tombèrent sur le pont, assommèrent quelques matelots. Une corde s'enroula autour du nain chauve et l'entraina à l'eau dans un hurlement à glaçer le sang.

Comment tout avait-il pu dégénérer à ce point, rien que pour quelques mensonges ? Ça, c'est vraiment l'histoire de ma vie, pensa Leerian avec amertume. Il faut toujours que je mente. Mais, bon sang, je n'ai pas le choix !

Soudain, un tentacule s'abatis contre le pont, tout juste devant Leerian. Un peu plus et il se faisait écraser comme une crêpe. Sans réfléchir, totalement contrôlé par ses réflexes, il la trancha net d'un seul coup d'épée. Un jet d'hémoglobine noir en jaillit comme d'un tuyau d'arrosage, et Leerian appuya sa main sur sa bouche pour s'empêcher de vomir. Les mensonges... et le sang. Les deux trucs que je déteste le plus au monde, et pourtant, ils me suivent sans relâche comme la peste.

Loin derrière lui, Egrim avait enfin réussi à libérer ses pieds. Il se leva et courut vers Danayelle pour la détacher du grand mât. Celle-ci s'était éveillée par toutes les vagues et les cris, mais semblait à peine comprendre ce qui se passait. Elle regardait partout d'un air éperdu, ses cils battant à répétition. Elle n'avait même pas remarqué Egrim qui s'efforçait de défaire les nœuds de ses cordes. Mais les nœuds de marins, c'étaient vraiment quelque chose. Si seulement je pouvais y mettre le feu, à ses foutus liens ! Il grogna en secouant la tête, projetant des gouttelettes d'eau de pluie autour de lui. Je peux le faire, bon sang. Mais je ne sais pas comment !

— Outré ?

Egrim leva les yeux vers Danayelle, à la fois heureux et exaspéré. Même dans les situations les plus critiques, elle n'en démordait pas de ce stupide surnom.

— Qu'est-ce qui se passe ? Où est-ce qu'on est... ?

— Oh, rien, seulement... on va tous se faire bouffer par le kraken et ce sera la faute à Leerian.

Danayelle cligna bêtement des yeux. Le coup qu'elle s'était prise à la tête était loin d'être guéri. Elle était étourdie, comprenant un mot sur deux de ce que venait de lui révéler Egrim. Avait-il vraiment parlé du kraken ? Et pourquoi serait-ce la faute à Leerian ?

Egrim parvint enfin à défaire le nœud de ses liens. Les cordes lâchèrent et Danayelle s'effondra au sol, à quatre pattes. Elle porta une main à l'énorme prune qu'elle avait sur le front.

— Tu peux me soigner, Outré... je ne me sens pas bien...

Il voulut le faire sur le champ, mais une nouvelle secousse le déséquilibra, et Egrim et Danayelle tombèrent chacun dans une direction opposée. Egrim atterrit aux pieds d'un pirate, qui le pointa avec son arme à feu. Egrim, couché sur le dos, leva timidement les mains pour lui prouver qu'il ne tenterait rien. C'était le roux, le même qui avait tiré sur Leerian sans aucune raison. Il souriait, insouciant du monstre qui malmenait le bateau, de ses tentacules énormes qui jaillissaient pour emporter des marins à la mer avec lui.

— Salut, petit elfe ! fit le pirate avec un rictus dément. Est-ce que c'est toi qui as mené le monstre sur nous ?

— Non ! répondit aussitôt Egrim dans un couinement. Je vous jure que non.

— Tu ne le dirais pas, si c'était vraiment toi. Juste au cas, je vais te tuer quand même ! Ça apaisera peut-être le monstre...

Avant même qu'il n'eût le temps de faire quoi que ce soit, le roux, comme entrainé par une corde invisible, s'élança vers l'arrière. Il hurla, tira une balle de son arme à feu dans le vide, et tomba à la mer, détruisant un bout de ridelle sur son chemin. Le tout s'était produit en moins d'une seconde, laissant Egrim totalement désemparé. Que s'était-il passé ?

Egrim se releva sur les genoux et risqua un regard derrière lui. Danayelle, à moitié effondrée sur le pont, pointait un doigt dans la direction qu'avait pris le pirate. Elle avait les yeux dans le vide et la bouche bêtement entrouverte.

— Dana... C'est toi qui viens de faire ça ? Tu as fait de la télékinésie ?

Pour seule réponse, elle s'écroula soudain, face contre terre. Egrim se précipita sur elle, posa ses paumes sur sa tête et murmura la formule pour la soigner. Une pâle lumière jaillie de ses mains, à peine visible par le temps gris, la pluie qui n'en démordait pas, et toute l'agitation autour d'eux. Danayelle se releva en même temps que la lueur disparut.

— Outré, fit-elle à nouveau. Merci.

— Ah, bon sang... c'est moi qui te dois un merci.

Danayelle ferma les yeux, la tête sur les genoux d'Egrim. Celui-ci flattait ses cheveux blonds, essayant de la rassurer, ou se rassurer lui-même, alors qu'il regardait dans toutes les directions avec angoisse. Tout autour du bateau, sept énormes tentacules s'élevaient à plusieurs mètres de hauteur, s'agitant dans les airs comme un serpent se préparant à attaquer.

Là, c'est la fin, je le sens. Eh merde, j'aurais vraiment dû rester à l'Institut.

À l'autre bout du navire, Leerian courait toujours, son épée à la main, vers le mat de beaupré. Il voyait les tentacules du coin de l'œil, il entendait les pirates crier. Il craignait pour Egrim et Danayelle, loin derrière, mais pas autant que pour Mishi, qui appelait à l'aide désespérément. Elle était ficelée comme un appât, ou une offrande peut-être. Comme si elle était destinée à mourir pour une noble cause. Pour Leerian, il en était tout simplement hors de question. Il préférait mille fois crever en premier que de laisser sa petite sirène à la merci de ce monstre.

— Mishi !

Il l'avait hurlé à plein poumon, mais tous les bruits environnants avaient éclipsé sa voix. Mais il approchait, il sprintait dans sa direction ; il voyait le mât, pointé vers l'horizon. Il voyait les cordes enroulées à sa base, il voyait le corps ficelé. Il voyait ses cheveux noirs portés par le vent. Et il la voyait se débattre désespérément. Il l'entendait crier son prénom.

Le mât était minuscule. Ce n'était qu'un vulgaire poteau de bois, à peine assez large pour y poser un pied. Il était mouillé par la pluie et la mer, gluant et glissant. Mais Leerian n'hésita pas une seule seconde pour marcher dessus, jouant les funambules. Il le parcourut sur près de deux mètres avant de s'arrêter, de s'asseoir à califourchon et de se laisser tomber à la renverse. La tête en bas au-dessus de l'océan déchainé, il put enfin se permettre un sourire. Mishi était là, devant lui. Ses yeux violets étaient luisants de larmes, elle était trempée, ses vêtements plaqués sur sa peau.

— Leerian...

Elle avait murmuré son nom. Leerian n'avait pu que lire sur ses lèvres. Il avait eu si peur d'arriver trop tard...

— Ça va aller, ne t'inquiète pas. Accroche-toi bien au mât, je vais trancher tes liens.

Mishi hocha la tête. Elle avait peur, elle était terrorisée. Jamais elle ne s'était imaginé un jour craindre la mer.

Leerian lâcha le mat. Seulement soutenu par ses jambes étroitement serrées contre le poteau, il tendit son épée vers les cordes. Il avait peur de la couper en même temps, mais l'urgence rendait ses gestes fébriles. Tant pis pour les égratignures ; entre ça et terminer dans le ventre d'une pieuvre géante, son choix était vite fait.

— Dépêche-toi ! fit Mishi.

Elle s'impatientait. Elle n'en pouvait plus d'être attachée ici. Elle n'en pouvait plus ! Elle regrettait de ne pas être restée auprès de son père dans la forêt Celeyste. Elle regrettait d'avoir forcé la main à Leerian pour qu'il la suive jusqu'ici.

Et elle regrettait de ne pas avoir dit ce qu'elle avait sur le cœur plus tôt.

On va tous mourir. C'est le moment ou jamais.

Leerian trancha un lien. Mishi glissa contre ses cordes sur plusieurs centimètres. L'angoisse la prit aux tripes, elle ferma les yeux et tenta de s'accrocher. Mais ses mains étaient toujours prisonnières ; impossible de les bouger.

— Leerian...

Sa voix n'était qu'un murmure, mais il l'avait clairement entendue. La bouche de la sirène tout près de l'oreille de l'elfe, celui-ci interrompit son travail, rien qu'une seconde, pour river son regard dans celui, magnifique, de Mishi.

— Leerian, je...

Et ce fut à ce moment précis qu'un tentacule frappa de plein fouet, cassant les planches et formant un trou dans la coque du bateau. La secousse fut si violente que, sous les yeux écarquillés de Mishi, Leerian lâcha prise et tomba à la mer, à la merci du monstre. 

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