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Le Destin du Kesjare XXXI

-N'es tu pas satisfaite des services de Sylgia, Dragonicide? Demanda la cheffe Barida, alors que le premier campement au sein de la Taiga d'Odin était enfin achevé, à quelques kilomètres à l'est d'Arga.

Kiine releva distraitement les yeux de son léger paquetage, qui ne contenait guère d'autres biens que quelques habits, une petite bouteille de parfum à l'odeur mentholée, et, bien évidemment, les Reliques qu'elle ne quittait désormais plus jamais des yeux.

-Je vois que le conseil n'a pas tardé à réagir. Répondit-elle simplement en continuant son rangement.

-Tu ne réponds pas à ma question.

-Ai-je une raison de le faire?

-Oui.

-Laquelle?

-Tu le sais parfaitement, Dragonicide.

La concernée soupira avant de se relever et plonger son regard glacial dans celui de la cheffe. Bien qu'âgée d'une vingtaine d'années de plus qu'elle, Barida faisait à peu près la même taille que Kiine. Cependant, la ressemblance s'arrêtait là; la cheffe était large comme un boeuf, portait de longs cheveux bruns tressés en deux nattes descendant sur son imposante poitrine. Ses deux yeux était enfoncés dans son visage, son nez légèrement retroussé semblable à un groin surmontait ses grosses joues, et ses lèvres épaisses paraissaient capable de broyer des pierres à la seule force de leur muscles. Face à cette force de la nature, Kiine semblait bien frêle, malgré les muscles qui saillaient sous la peau de ses épaules et de ses bras, mais se présence était bien plus écrasante que celle de son interlocutrice.

-Vous avez peur. Conclut Kiine. Vous craignez qu'une fois que j'aurais vaincu Orgnar, je me saisisse de son trône et me retourne contre vous. Vous savez que l'influence que j'ai acquis sur vos troupes est dangereuse pour vous - pour votre pouvoir. Alors, vous gardez dans mes environnement une agent capable de... « s'occuper » de mon cas si je deviens trop ambitieuse. Voilà votre raison. Et la mienne.

Barida fixa Kiine un long moment, immobile. Puis, un léger sourire fendit son visage.

-Tu sais, je t'aime bien, Dragonicide. Tu n'as pas ta langue dans ta poche, tu préfère le combat aux intrigues politiques, et tu es une bonne cheffe - et puis, tu tiens tête à cette imbécile de Suriana, et rien ne me fait plus plaisir. En ce qui me concerne, tu peux choisir l'aide de camp qui te convient, mais ce n'est pas le cas du conseil des doyennes, ou des autres « grandes décideuses » d'Hel. Ce sont elles qui te tracent, te surveillent, et...

-T'envoient me parler.

-Exactement. Conclut la cheffe aux longues nattes.

Un rictus sarcastique vint déformer l'expression de marbre de Kiine.

-Amusant... elles me craignent autant qu'elles ont besoin de moi. Avant mon arrivée, elles étaient prêtes à se jeter les unes à la gorge des autres. Elle se servaient de Yuriana ou de leur idéologie pour acquérir toujours plus de pouvoir. Je vais te révéler une chose, cheffe Barida, une chose qui ne plairait sans doute pas à ces gentes cheffes: l'Empire a beaucoup de défauts, mais il a l'avantage d'étouffer l'ego mal placé de la plupart des chefs Odiniens.

-Je te crois. Répondit Barida. Ils nous ont infligé suffisamment de défaites pour qu'il devienne évident que leur unité ne faillira pas, contrairement à la notre, qui est si fragile. Tu es la seule à avoir réussi à mener tes troupes aussi loin.

Kiine balaya le compliment d'un mouvement de la main.

-Les armées impériales étaient simplement plus faibles sur mon chemin, et ma célébrité nous a permis de grossir nos rangs malgré les pertes. Les autres armées n'ont pas eu ces chances.

-La chance n'est pas suffisante à expliquer ton succès, Dragonicide. Je tiens simplement à ce que tu saches que... toutes les cheffes présentes sous tes ordres te soutiennent.

-J'en doute fort.

-Et pourtant... rétorqua Barida en s'éloignant. Et pourtant...

Kiine la regarda s'enfoncer dans la forêt de tentes s'étalant au coeur des sous bois de la Taiga d'Odin. Elle soupira. Ces affaires ne l'intéressaient pas. Elle n'avait qu'une seule idée en tête, un seul objectif fixe. Une vengeance qui la consumait lentement de l'intérieur mais lui donnait la force d'avancer, la hargne de vaincre. Le pouvoir? La couronne? La reconnaissance? La gloire?

-Conneries... grogna-t-elle.

Rien de tout cela ne lui rendrait jamais Yuriana. Aucune ne pourrait la protéger de ses cauchemars. Mais cela n'était plus guère un problème, car Yuriana avait tenu une de ses promesses: Kiine ne se réveillait plus chaque nuit. Ses cauchemars lui semblaient désormais fades, ils ne lui faisaient plus aussi peur. Elle savait la réalité bien pire, et seuls ceux où elle revoyait son amante lui arrachaient des larmes à son réveil. C'était douloureux. Mais ça ne lui faisait plus peur. Plus rien ne lui faisait peur.

Pas même l'idée de tuer son propre père.

***

Triss s'effondra face contre terre, et cracha un léger filet de sang tout en tentant de reprendre sa respiration. Elle n'en eut pas le temps; une botte s'abattit contre son ventre, suivi par un déluge de coups qu'elle tenta d'éviter du mieux qu'elle pouvait en se recroquevillant sur elle même.

-Prends ça, vile putain. Cracha Sylgia. Tu croyais pouvoir prendre ma place comme ça? Je crois que tu ne réalise pas dans quel pétrin tu t'es fourrée...

Les camarades de la guerrière ricanèrent, mais Triss profita de ce court répit pour rouler hors de la portée de ses bourreaux, saisissant au passage une jambe et entrainant la chute d'une des femmes qui accompagnaient l'ex aide de camp dans son expédition punitive. Triss se releva en envoya son genou dans la machoire de sa victime, avant de se relever. Elle avait été prise par surprise par l'attaque. Elle était en infériorité numérique grave face à ces cinq guerrières expérimentées. Elle avait longuement enduré, attendant le meilleur moment de pouvoir faire face - et ce moment était venu.

-Que crois tu faire, au juste? Demanda Sylgia, en toisant Triss de ses beaux yeux sombres.

Sylgia était, en effet, ce qu'on pouvait communément appeler une beauté fatale. Des pommettes saillantes, des fossettes irrésistibles, une peau pâle accompagnant des cheveux noirs de geais, des lèvres pulpeuses, et une habileté au combat à ne plus prouver. En face à face, Triss savait qu'elle ne faisait pas le poids, alors encore moins face aux sbires de la guerrière brune.

-Tu crois... que me battre... va te permettre de retrouver ton poste? Souffla difficilement la jeune femme.

-Bien sûr que non, imbécile. Mais quand tu auras définitivement disparu de la circulation, cheffe Suriana pourra trouver une nouvelle sous fifre à donner à la Dragonicide.

Triss frissonna. Elles ne comptaient pas la laisser en réchapper vivante. Et elle n'avait même pas pris son épée, alors que ses bourreaux étaient non seulement armées, mais protégées par leur légère armure de cuir.

Un mouvement dans le coin du champ de vision de la guerrière attira son regard, et elle aperçut que l'attaquante qu'elle venait de blesser se relevait difficilement. Sans plus d'hésitation, Triss se jeta sur elle, arracha sa hache de ses mains et lui frappa le crâne du manche, avant de faire face. Les sourcils de Sylgia se froncèrent.

-Tu crois peut être nous faire face, à une contre quatre?

-Qui sait... sourit Triss. Mais je ne mourrai pas sans combattre, comme une chienne.

-Tu mourras de toute façon.

-J'ai bien peur que non.

La voix qui venait de parler, froide et coupante, fit reculer les bourreaux d'un pas. Sortant de l'ombre des bois, la silhouette en armure de Kiine se découpa dans la petite clairière à l'écart du camp, éclairée par la lumière de la lune. Son visage grave était à moitié plongé dans la pénombre, ce qui lui donnait un aspect effrayant et sauvage.

-Dragonicide... commença Sylgia, légèrement tremblante.

Elle fut projetée, ainsi que les trois autres, dans les airs d'un simple mouvement de la main de Kiine, et allèrent se fracasser contre les troncs des arbres tout proches.

-Vas dire à ta cheffe que si elle désire que je lui rende des compte, je l'attends, ici même, à l'entrée de la Taiga d'Odin. Nous camperons tant que je n'aurai pas sa réponse. Ces petites intrigues pitoyables commencent à me fatiguer, et je compte régler cela avant la fin de la guerre.

-Mais...

Le regard de Kiine cloua le bec de Sylgia. Elle ne plaisantait pas. Toutes le savaient. Et toutes étaient aimablement invitée à quitter les rangs de la Cheffe de guerre sur le champ. Sans demander leur reste, elles s'enfuirent dans la forêt, en direction de l'est, là où les autres armées heliennes combattaient encore.

Cela terminé, Kiine se tourna vers Triss qui, encore légèrement tremblante, laissa tomber sa hache.

-Cette leçon ne t'as donc pas servie? Trancha durement Kiine. Ramasse ton arme. Et plus jamais, ne te promène sans elle. La vie est un champs de bataille, mais je suis satisfaite de voir que tu as au moins la volonté de t'y battre.

Triss se demanda si la leçon avait été inculquée selon les plans de la Dragonicide. Mais, conformément à ses ordres, elle se baissa pour ramasser sa hache. Lorsqu'elle releva les yeux, Kiine avait déjà fait demi tour et se dirigeait vers le campement. Les feux brûlaient au milieu des tentes, éclairant les sous bois d'une étrange lueur ocre. Et la Dragonicide, marchant au travers de cette forêt à une allure confiante, semblait se mouvoir au milieu d'un immense incendie.

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