Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Le Destin du Kesjare VI

-Peste! Quelle stupidité d'avoir laissé les Reliques hors de portée! S'écria Yuriana. Dire que je me suis jetée sur cette imbécile de servante sans même penser un instant que cela pouvait être une opération simultanée.

Yuriana tempêtait avec mauvaise humeur, faisant les cents pas au centre de la chambre, tandis que Kiine s'étirait devant la fenêtre, réalisant une série d'exercices de mise en forme transmise par sa mère.

-Du calme, Yu.

-Tu veux que je me calme? Les Reliques ont disparu, Kiine! Je pensais que de toutes les personnes, ce serait toi la plus énervée. Je... j'ai échoué à la première occasion! Alors si tu es énervée, cesse de jouer l'indifférente, je déteste ça.

-Yu. Je ne suis pas énervée contre toi, au contraire. Si j'avais été en état de faire quoi que ce soit, nous aurions pu nous séparer pour prendre les deux actions séparément. De plus... si tu avais sauté pour secourir les Reliques, cette servante m'aurait tuée sans même que je puisse faire quoi que ce soi avec ses fléchettes empoisonnées. Entre moi et les Reliques, tu m'as choisie. Et pour ça, je te suis reconnaissante.

Kiine respira longuement, et replia une jambe sous elle, restant ainsi en équilibre sur sa deuxième.

-Maintenant, il faut voir ce que nous allons faire. Le mieux serait de se diviser les tâches.

-Commence par régler l'affaire pour laquelle nous sommes venues ici, comme ça nous partirons dès l'instant où nous aurons retrouvé les Reliques. De mon côté, je vais assister à l'interrogatoire.

-Tu es sûre que...

-Kiine, je suis touchée de ton attention, mais s'il le fallait, je mènerai moi même la torture si cela permettait de réparer cette erreur. N'oublie pas de te faire accompagner par l'interprète, et de rester sur tes gardes. Si tu sens la moindre vibration des Reliques, tu fonces. Il faut absolument les récupérer avant que quelqu'un se lie à elles... surtout au Sablier. J'ai cru comprendre qu'il permettait de manipuler le temps... c'est atrocement dangereux de la laisser entre n'importe quelles mains.

-Heureusement que la Matrice leur a échappé... murmura Kiine. Mais il va falloir la laisser à l'abri.

-Je vais mener ma petite enquête. Mener la justice est aussi l'un des rôles de la Guerrière d'Hel, en tant que pont neutre entre les tribus. Allons y!

Elles se séparèrent sur un court baiser, l'esprit trop occupé par les récents évènements.

Yuriana exigea d'être menée à la cellule de son agresseuse de la nuit précédente, ce qui lui fut plus difficile que prévu.

-Je suis la victime, et cette femme a fait partie d'un complot qui a volé un artefact puissant et dangereux! S'exclamait-elle dans son Pontois approximatif devant le jeune hoplite qui lui refusait l'entrée à la prison de la ville.

Ce dernier se recroquevilla quelque peu face à la hargne de la nordique, et resserra sa prise sur sa lance. La solution apparut d'elle même lorsque le Polémarque apparut derrière elle et ordonna quelques chose d'un ton impérieux au soldat, qui se replia d'autant plus et s'écarta en ouvrant la lourde porte. Yuriana pénétra dans les couloirs sombres et sales de la prison, bien différent des belles couleurs pastels qui ornaient les beau bâtiments de la ville haute. Le Polémarque, accompagné de son escorte de deux hoplites, la suivit avec l'aisance d'un homme qui avait l'habitude de se mouvoir dans ces couloirs. Le jeune garde mena la guerrière au travers de plusieurs longs couloirs bordés de cellules étroites et crasseuses, dans lesquelles des paires d'yeux vides fixaient avec un regard morne le passage des visiteurs, conscients que cette visite ne leur était pas destinée. Quant à ceux qui semblaient craindre une quelconque visite, ils se recroquevillaient dans l'ombre de leur cellule. Certains, cependant, apparemment les caïds de la prison, sifflèrent Yuriana à son passage, avant de se recroqueviller en croisant le regard du Polémarque. Yuriana devina donc que sa fonction devait être liée de prêt ou de loin à l'armée ou la justice, sans pouvoir préciser plus que cela - toutes les cités avaient des fonctionnements politiques bien distincts. Elle fut menée à un escalier en colimaçon qui descendait au sous sol, dans les entrailles de la terre. Là, le peu de lumière qui provenait des étroits soupiraux disparut pour laisser place au faible vacillement de quelques torches, noircissant la roche déjà sombre de suie, et l'humidité qui semblait s'infiltrer au travers des murs suintait et gouttait, formant de petites flaques qui reflétaient les flames vacillantes des torches.

Ici, les prisonniers semblaient encore plus désespérés qu'à l'étage supérieur. Pas un rayon de la lumière du soleil ne parvenait jusqu'à leur minuscules cellules, et une odeur d'urine, de sang et de chair en putréfaction empuantissait l'air. Des gémissements et des cris retentissaient, et se répercutaient longuement sur les murs nus. Le jeune soldat saisit une torche et traversa à la hâte le sous sol, jusqu'à une porte cloutée de laquelle Yuriana, déjà débordée des vibrations négative du lieu, ressentit une vive douleur émerger. Elle était arrivée.

La porte s'ouvrit. Au centre d'une grande pièce ronde éclairée par de multiples torches et bougies, se trouvait le corps rougie de la servante de la nuit précédente. Pendue au plafond par les bras, absolument nue, les chaines qui entravaient ses chevilles glissaient dans des poulies que deux tortionnaires s'amusaient à faire tourner avec lenteur, écartant ses jambes, mais surtout étirant avec violence son corps, au point de laisser entendre quelques craquements sinistres que la donzelle accueillit avec un cri de douleur déchirant. Il fut clair pour Yuriana qu'elle savait à peine se défendre, et que sa résistance à la douleur était minime, et un constat s'imposa alors: elle ne savait rien. C'était évident. Elle avait probablement été payée, on lui avait fourni les armes pour exécuter deux inconnues dans leur sommeil, et toucher quelques menues pièces d'or pour cela. Cela fit grandir la colère de Yuriana.

Les deux tortionnaire interrompirent l'écartèlement en voyant entrer leur visiteur, et se levèrent, droit comme des i face au Polémarque. Les poulies maintinrent les jambes de la malheureuse en position, ne lui laissant pas un seul répit. Ses yeux, autours desquels le Khôl avait coulé, formant une épaisse coulée noire, étaient fermés. Ses cheveux bruns étaient ébouriffés, collants et poisseux, et son visage jeune mais banal était tordu par la douleur.

Le Polémarque et les tortionnaires échangèrent quelques mots, que Yuriana ne parvint pas à comprendre. La jeune femme grogna, regrettant que l'interprète soit parti avec Kiine en ville: elle pensait pouvoir s'en sortir avec sa connaissance primitive d'une langue proche.

Yuriana s'approcha du corps a demi inconscient de la femme, puis, serrant son poing ganté, et lui décocha un violent coup dans le ventre, qui ne put prendre aucun recul pour encaisser à cause de sa position.

-Debout. Dit-elle en Pontois. C'est maintenant que les affaires sérieuses commencent. Nom, prénom, adresse de ton employeur. Si tu n'as aucun des trois, alors une description suffira, ainsi que le prix payé pour ton crime et le moyen par lequel il t'as contacté. Vite.

Les yeux marrons de la prisonnière s'entrouvrirent, et elle sembla reconnaître Yuriana. Une grimace de dégout se forma sur son visage, et elle lui cracha au visage.

-Va en enfer, Nordique. Répondit la prisonnière avec une verve qui disparu bien vite lorsque Yuriana serra sa main autour de son cou et commença à serrer.

-Je n'ai aucune envie de perdre mon temps avec toi. Tu détestes les Nordiques? Peu m'importe. Tu sais des choses, plus que tu ne veux l'admettre. Et je ne sortirai pas de cette salle tant que je ne les aurais pas entendue. Je me délecterais de ta souffrance. Et quand tu me supplieras de t'achever, tu comprendras quelle a été ton erreur... celle de t'en prendre à nous.

D'un simple geste, Yuriana fit se matérialiser les ombres projetées sur les murs par la lueur des torches. Elles étaient longues, pointues, et prenaient peu à peu corps comme d'immenses serpent plus noirs que la nuit sur ordre de la Guerrière. La prisonnière cria de terreur. Les tortionnaires et le soldat jurèrent et s'éloignèrent au plus vite, tandis que le Polémarque observa d'un air intéressé.

-Qui est ton employeur? Répéta Yuriana en Pontois.

La servante ouvrit une bouche tremblante, puis, réalisant ce qu'elle faisait, se reprit, les yeux emplis d'effrois face à ces tentacules noires et pointues. Yuriana planta l'une d'elle dans la jambe de la prisonnière, dont le cri de douleur résonna longtemps dans les cachots.

***

-Bordel de... qu'est ce qu'il s'est passé ici?

Empruntant le même chemin qu'avec Actée, quelques semaines plus tôt, Kiine se retrouva bientôt au milieu d'un champ de ruines calcinées.

-Les bas quartiers ont été violemment touché par des incendies, lors de l'attaque du Dragon. Expliqua l'interprète. Certains sont intégralement partis en fumée.

-Et les habitants?

-Certains ont eut la chance de sauver leur vie. Pas tous.

-Par tous les Dieux... souffla Kiine en accélérant le pas.

Au milieu des miséreux trainant des pieds dans les rues couvertes de décombres et des ouvriers travaillant déjà à la reconstruction des édifices, Kiine se dirigea à toute vitesse vers ce qui lui semblait être la maison de passe tenue par l'amie d'Actée, Meritaxa. Elle passa devant un bâtiment en ruine qu'elle crut être l'endroit, mais réalisa qu'elle s'était trompée. Déambulant de rue en rue, elle finit par se perdre, et s'assis sur une borne tandis que son interprète, essoufflé, la rejoint.

-Mais enfin, Noble Kiine... souffla-t-il. Que cherchez vous donc?

-Un établissement de plaisir, tenue par une certaine Meritaxa.

L'interprète fronça les sourcils.

-Je ne connais aucune personne de ce nom. Êtes vous sûre de l'existence d'un tel établissement?

Kiine se creusa la tête. Si son guide ne connaissait le nom de Meritaxa, il ne connaitrait pas le nom de Lefko, une simple esclave... et Kiine ne connaissait pas le nom de l'établissement, étant incapable de lire les caractères Miniens. Elle se souvint tout de même d'un autre nom.

-Algamaque! S'exclama-t-elle. C'est lui le gérant, Meritaxa est sa mère et ne gère plus l'affaire depuis un certain temps.

-Oh... le citoyen Algamaque... fit l'interprète avec une lueur de dégout assez palpable. Il me semble que son affaire a partiellement brûlé, mais qu'il a levé des fonds pour mener les réparations.

-Très bien. Menez y moi.

Kiine toucha la bourse emplie de drachmes qui lui avait été offerte le matin même par un Polémarque confus, la considérant comme un « gage de bonne fois et une excuse pour la gêne occasionnée ». Au vu des yeux exorbités de son guide, Kiine en avait conclut qu'il s'agissait d'une plutôt grosse somme; elle n'avait jamais possédé le moindre argent, les Nordiques étant allergiques à ce genre de concept - tout était centralisé dans la tribu, et redistribué en fonction des besoins et de la participation de chacun. Elle dût admettre que c'était un plaisir tout particulier que de tenir en main ces pièces lourdes et étincelantes, avec lesquelles elle comptait bien racheter la liberté de Lefko. Elle fixa avec attendrissement le long tissu blanc, toujours noué à son bras gauche.

-Menez moi chez le citoyen Algamaque, je vous prie.

-Mais bien sûr.

-Au fait, quel est votre nom?

-Ce n'est pas très important de...

-Il me semble toujours important de connaître les noms de mes amis. Coupa-t-elle.

-Je me prénomme Togh, noble Kiine.

-C'est un nom aux consonances qui me sont inconnues.

-Je viens de l'Ouest, noble Kiine. Des steppes.

-Oh, tu es un Nomade. Mon père disait qu'ils sont aussi grands guerriers que marchands, mais qu'ils ne peuvent pas chevaucher dans la Taiga, tout comme nous ne pouvons pas piller leur terres car il n'ont pas de village.

-Ton père nous connaissait bien. Soupira Togh. Mais je ne remettrai jamais les pieds chez moi. C'est un endroit qui me semble maintenant si lointain et sauvage... La vie des Mines me convient beaucoup mieux, même en temps qu'esclave. Ah, nous y voilà.

Kiine reconnut sans peine la façade de la maison des plaisirs, dont la banderole, remise à neuf, flottait sur les murs noircis par les flammes mais toujours debout. Une armée d'ouvriers et d'artisans allaient et venaient par l'entrée et sur des échafaudages, supervisé par l'imposante forme arrondie du citoyen Algamaque, qui, malgré son embonpoint, sembla plus fin que la dernière fois que Kiine l'avait vu.

-Je comptes sur vous pour la traduction, Togh.

-Mais bien sûr. Répondit l'interprète en pinçant les lèvres.

-Citoyen Algamaque, me voilà revenue comme je l'avais promis à ton esclave. Je souhaite te racheter l'esclave Lefko. J'imagine que tu aurais bien besoin de l'argent de cette transaction pour financer tes réparations.

Togh traduisit avec un plaisir non dissimulé, comme si savoir qu'une esclave allait être extirpée des griffes du proxénète le satisfaisait. Le visage joufflu d'Algamaque, cependant, se décomposa peu à peu. Il répondit quelques phrases rapides au traducteur avant de s'éloigner.

-Hey, où va-t-il? Qu'a-t-il dit?

-Il semble que le citoyen Algamaque ne soit... plus en possession de l'esclave nommée Lefko. Il... l'a vendue à un client régulier, dans le but, justement, de financer ses réparations.

-QUOI?

Avant que Togh ait pu faire quoi que ce soit, Kiine s'était élancée et avait empoigné Algamaque par les bretelles de son ample tunique et, malgré son poids significatif, le souleva du sol sans la moindre difficulté.

-Comment as tu osé, immonde créature putride et cupide! Comment as tu osé alors que j'allais revenir la chercher! Tu le savais pourtant, pas vrai? Tu savais parfaitement la promesse que je lui avais faite, et l'argent que tu allais en obtenir! Où est-t-elle? Quel est le nom de la pourriture à laquelle tu l'as vendue? Parles! Parles, avant que je te saigne comme un porc!

-Noble Kiine, je vous en prie! Tenta de la retenir Togh. Les gens d'ici ne verront qu'une Nordique en train d'agresser un honnête commerçant.

-TRADUIS, TOGH. S'il te plait.

Le traducteur s'exécuta sans attendre. Algamaque répondit en un flot ininterrompu de paroles, son visage effrayé fixant avec frayeur la longue épée pendant mollement à la ceinture de Kiine.

-Il dit qu'il l'a vendu à Parnaxercès, le négociant Birchan des docks, qu'il ignorait tout de cette promesse et que s'il en avait eu vent, il aurait attendu plus longtemps mais qu'il avait besoin d'argent et que l'homme a proposé une somme qu'on ne pouvait pas refuser. Il précise également que l'homme semble s'être entiché de l'esclave Lefko et ne la revendra probablement pas.

-Entiché de quelle façon?

-Je ne sais pas si...

-Contentes toi de traduire, Togh. Je prends toute responsabilité de mes questions.

Dans un soupire, Togh traduisit. Algamaque blêmit d'autant plus. Kiine avait vu juste. Il n'était en aucun cas question d'amour ou d'entichement, simplement d'un fétiche, d'une fascination morbide pour la rareté des Opalines.

-Le citoyen Algamaque... hum... précise que le client avait pour habitude de la demander attachée à son lit quand il venait, ainsi qu'une... collection... d'objets plus ou moins gros, en général contondants ou de forme phallique.

Les yeux de Kiine s'embrasèrent de colère. Elle hurla.

-Et tu le laissais faire? Tu l'aurais laissé lui trancher la gorge s'il t'avais payé pour le faire, hein? Charogne!

Kiine jeta l'homme au sol et le domina de toute sa hauteur, tremblante de colère et de haine. Togh sut pourtant la retenir.

-Ne passez pas votre colère sur cet homme, noble Kiine... il n'en vaut pas la peine.

-Tu... as raison. Répondit Kiine en tentant de maîtriser le battement fou de son cœur. Ce n'est qu'un porc monnayant le sexe d'esclaves qui n'ont pas d'autres choix que de s'exécuter, et les jette comme de vieux meubles quand il a besoin d'argent. Partons, Togh, sa simple vue me donne la nausée. Et la simple idée que l'Empire autorise de telles pratiques également.

La mort dans l'âme, Kiine dirigea tout de même ses pas vers le bras de la rivière et les docks.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro