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Le Destin du Kesjare IX

-Tu es venu plus tard que je ne l'aurai pensé. Ce n'est pas la honte qui t'étouffe, c'est certain.

Elpa ne releva même pas les yeux pour observer son interlocuteur, plongée dans la masse de paperasse qui trônait sur son bureau.

-Cesses tes enfantillages, Elpa. Répondit une voix attendrie.

-Très bien, alors cessons les faux semblant. J'imagine que si tu es venue en ces lieux, ce n'est ni pour le plaisir de me revoir, ni pour te recueillir sur la tombe de Maman, et encore moins sur celle d'Actée. Pas vrai, Père?

Orgnar fronça les sourcils.

-Arrête avec cela, Elpa. C'est la guerre, et la guerre est ce qu'elle est. Je n'ai pas le loisir de venir visiter les membres de ma famille tous les mois! J'ai des troupes qui ont besoin de mon commandement, et des rebelles à mater.

-Bien sûr. J'imagine donc que la raison pour laquelle ta dernière visite remonte à si longtemps que j'en ai presque oublié les traits de ton visage, c'est que l'Empire était en guerre depuis des années sans même que quiconque soit au courant.

La voix d'Elpa était plus froide que les torrents coulant le long des glaciers des Grands Monts Gelés. Orgnar se renfrogna d'autant plus.

-Elpa, ma fille... j'ai fais des erreurs, j'en conviens. Mais ta mère n'était pas parfaite non plus, et...

-Non, elle n'était pas parfaite. Elle a autorisé une étrangère à prendre ta place au lieu de tenter de te reconquérir. Elle était orgueilleuse, imbue d'elle même, impulsive. Mais à défaut d'être parfaite, ce que personne n'est, elle a au moins joué son rôle de parent. Et Actée aussi. Bien plus que tu ne l'as jamais fait.

-Elpa!

La guerrière aux cheveux de feu daigna enfin lever la tête et jeter un regard froid et détaché à son géniteur, qui en frémit en voyant à quel point elle ressemblait à sa mère. Ses longues boucles rousses cascadaient dans son dos, et ses yeux verts comme l'émeraude portaient la même détermination. Mais, là où Kynareth se serait déjà mise à lui hurler sa colère et son dégout au visage, Elpa, elle, restait composée, maîtresse d'elle même, et à défaut de coups physique, elle se battait à coup de sarcasmes et d'ironie auxquels Orgnar, bien moins cérébral, avait bien du mal à répondre.

-Ce n'est pas Elpa, Père. C'est Cheffe Elpa. Tu n'es pas ici en visite de courtoisie, mais pour exiger que la Tribu de Kynareth rejoigne ton camp dans la guerre.

Un silence plana, qu'Orgnar finit par briser.

-Et quelle est ta réponse, cheffe Elpa?

-Tu le sais déjà, alors à quoi bon me demander?

-Prends garde à toi, jeune fille... la prévint le guerrier. Refuser de rejoindre le camp de l'Empire, c'est rejoindre celui des rebelles!

-C'est amusant. Le messager d'Odin m'a transmis exactement le même message, il y a quelques jours. Il pensais probablement pouvoir impressionner la jeune femme influençable que je suis. Sais tu ce que je lui ai répondu?

-Que tu te battrais au côté de ton Père?

-Ton humour laisse toujours autant à désirer. Je lui ai dit ceci: « menaces moi encore une fois, et je te pendrais par les couilles à l'arbre sous lequel nos guerriers sont morts pour protéger vos petits culs et votre petite guerre d'intérêt ». Il n'a pas tenté de savoir si je plaisantais et a fui sans demander son reste. Mais toi, tu sais si je plaisante ou non, pas vrai Orgnar? Après tout, tu es mon père. Tu te dois de me connaître mieux que tout le monde, pas vrai?

-Cesse, Elpa. C'est une guerre, et dans toute guerre, il faut que tu choisisse ton camp, où il aura des conséquences.

-Alors écoutes moi, Orgnar. Tu ne parviendras à convaincre personne dans ce pays de rejoindre ta foutue guerre insensée. Tous attendaient ton aide, ton secours, celui de l'Empire. Tu dis que nous avons un devoir envers l'Empire, mais l'inverse est également vrai. Et tu as failli à ton devoir. Gravement. Tu avais tes raisons, sans doute... mais ces raisons ne ramèneront pas les gens tombés sous les flèches draconistes, jetés sous leurs chevaux, les enfants lâchés dans leur bûchers et les tribus qu'ils ont brûlé. Et la Tribu de Kynareth n'est pas la seule. Asjir et Bovrung ne vous rejoindrons pas non plus. Ni aucune des tribus du Nord, même celles qui vous avaient auparavant juré allégeance. Nous sommes bien trop occupés à tout reconstruire pour nous occuper de votre guerre stérile, et nous savons parfaitement que vous avez bien plus besoin de nous que nous de vous. Nous allons donc simplement nous contenter de vous regarder vous entretuer, et jurer fidélité au vainqueur. Rien de plus, rien de moins.

Orgnar maintint le regard de sa fille pendant un long moment. Il semblait fatigué. Dans ses cheveux, perçaient déjà ici et la les primiers cheveux blancs, preuve que le temps passait sans l'épargner.

-C'est ton dernier mot? Demanda-t-il.

-À vrai dire non. Mes derniers mots sont ceux-ci: j'étais ici lorsque nous avons subi l'attaque. J'étais en première ligne face aux draconistes. Et je t'ai attendu, Père. Tout comme Maman. Elle t'as attendu, elle aussi. Jusqu'au bout. Mais tu as choisi la fuite, comme d'habitude. Tu as laissé filer ta dernière chance, Père. Maman est morte. Et c'est par ta faute.

***

-Impensable... murmura Alcibias, figé devant le livre des transactions que le Navarque leur avait fourni sans poser de questions.

-Alors? Demanda Yuriana, bien incapable de déchiffrer les glyphes Minien.

-Il... y a en effet eut une transaction de landromaque. Une très petite quantité a transité par l'un des entrepôts pour y être stockée en sécurité.

-Et j'imagine qu'on peut retrouver le nom du marchand à qui elle appartenait pour aller lui poser quelques questions.

-Certes. Grimaça l'érudit.

-Un problème? C'est un faux nom?

-Oh, bien au contraire, c'est un nom que j'aimerai ne pas connaître. Un être vraiment répugnant. Je n'ai rien contre les étrangers en temps normal, mais si tous les Birchans ont les mœurs de celui-ci, alors je prie la Grande Créatrice pour que les rumeurs de leur puissance montante soit fausses.

-Un... marchand Birchan? Aux mœurs étranges? Avec une demeure proche des docks, c'est ça?

-Vous connaissez Parnaxercès? S'étonna l'érudit.

-Pas personnellement, mais si c'est bien de lui qu'on parle, il a filé avant même la mise en place du blocus de la cité...

-La coïncidence est... trop grande pour être purement fortuite.

Yuriana grogna. Il semblait que, pour avoir des réponses, elle allait devoir partir à la poursuite de ce marchand. Cela allait arranger Kiine, car c'était cet homme qui avait en sa possession ce qu'elle cherchait. À cette pensée, la Guerrière d'Hel ne put s'empêcher de demander:

-Quand tu dis qu'il a des moeurs horribles, de quel genre de moeurs parle-tu?

-Ah! Croyez moi, vous ne voulez pas le savoir.

-Bien au contraire.

-Eh bien... disons qu'il est comme un chat mêlé à un lapin. Il est tout le temps en train de remuer son gros ventre avec une, pardonnez moi de reprendre le terme du dicton, une esclave empalée sur le pieu.

-Ça, c'est l'aspect lapin. Pourquoi un chat?

-Car il aime jouer avec ses proies. Les faire souffrir. Les esclaves qu'il a revendues avaient le corps couvert de marques faites au fer chauffé à blanc. Et ce n'est que celles qui ont survécu à sa maudite libido. On raconte qu'il aurait acquis une Opaline pour trois fois son prix de marché, simplement pour le plaisir de voir la couleurs des blessures sur la peau blanche. Une vraie engeance de la nature, vous dis-je.

-Et une ordure potentiellement liée aux Crépusculaires...

-J'en doute, noble Yuriana. Il n'aurait pas fui la ville, dans ce cas. Il est toujours bien plus simple d'échapper à la justice en restant en ville, surtout quand on a de l'argent.

Yuriana réfléchit à toute vitesse. Quelque chose clochait... mais elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.

-Rendons une petite visite à la maison de ce vieux Parnaxercès, puis nous aviserons. Dit-elle d'un ton morne.

Ladite demeure, que Kiine était venue voir dans l'après midi, était toute proche des docks mais respirait la richesse et le luxe. La couleur rouge pastel de la façade ne portait pas la moindre trace de salissure, comme si on la frottait avec vigueur chaque matin. Impatiente, Yuriana tambourina à la porte, avec la ferme intention d'entrer, qu'on l'y invite ou non. Quelqu'un finit tout de même par ouvrir une petite trappe dans la grande porte, au niveau des yeux. Une voix au fort accent beugla en Minien, et Yuriana fut bien incapable de comprendre un autre mot que « minuit », et c'était a peu près l'heure qu'il devait être.

-Alcibias... explique posément à ce cher monsieur que s'il ne veut pas que j'enfonce ça porte, il devrait commencer par baisser d'un ton, et répondre à tes questions.

-Assurément.

L'érudit se mit à parler en minien sur un ton lent mais dont la menace sous jacente n'échappa pas à Yuriana. Elle comprenait déjà bien mieux ce qu'il disait que le portier. La voix de ce dernier se fit également menaçante, et Yuriana n'attendit même pas le rapport de son compagnon. D'une série de gestes d'une précision chirurgicale, les griffes d'ombres projetée par la torche de la rue, toute proche, se matérialisèrent et s'enfoncèrent dans la porte, la faisant sauter de ses gonds dans un fracas assourdissant. Le portier poussa un cri aigu, mais parvint à éviter l'épais morceau de bois quand il tomba en trébuchant. L'apparition de la Guerrière d'Hel fit taire le cri dans sa gorge, avalé par la crainte.

-Bien. Fit elle en pontois, doutant que le portier, dont le minien n'était clairement pas la langue natale, puisse comprendre. Reprenons nos question, Alcibias.

-Je pense que l'écoute sera meilleure, en effet.

Dominant le portier d'un air menaçant, le fidèle du Chaos approcha son visage du pauvre homme pour répéter ses questions sur le même ton empli de sous entendus sourds et désagréables. Le portier déglutit, fixant toujours Yuriana, le visage figé dans une expression de terreur. Les Miniens, comme la plupart des Nordiques, n'étaient pas habitués à l'usage du mantra, qu'ils traitaient de sorcellerie, de rite démoniaque voir, pire, draconique. La terreur qu'avait engendré en lui l'utilisation de son pouvoir était le meilleur des argument pour le convaincre de délier sa langue; il se mit à parler sans discontinuer, son terrible accent hachant autant les mots que sa mâchoire tremblante.

-Apparemment, nous ne sommes pas les premiers à passer par ici. Constata simplement Alcibias. 

-Qui est venu? 

-Durant l'après midi, une jeune femme aux cheveux blancs, qui avait l'air au moins aussi énervée que vous, des dires de ce pauvre hère. J'imagine qu'il s'agit de votre amie, bien que j'ignore quelle affaire ait pu la mener ici... ce matin, un groupe de personnes étranges, cachant leur visage, ont également demandé à voir le marchand, et se sont dirigés vers les portes dès qu'ils ont appris où il était parti... et hier, une autre femme aux cheveux blancs, mais longs, ceux là, a été accueillie avec tous les honneurs par le maître de maison, qui a mis ses ressources à sa disposition. Et dès le premières lueur de l'aube, il avait réglé ses dernières affaires, fait ses valises et quitté la ville en compagnie de cette étrangère. 

Le sang de Yuriana ne fit qu'un tour lorsque les dernières pièces du puzzle s'emboîtèrent. C'était soudain clair. Limpide, même, bien que certains détails soient encore flous. 

-Nous devons partir tout de suite, Alcibias. Chaque seconde qui passe est précieuse!

Sans même attendre de réponse, la Guerrière d'Hel s'élança vers la ville haute et le palais du Polémarque.

-Attendez, Yuriana! s'égosilla l'érudit. Expliquez vous! Les portes de la ville sont fermées la nuit, vous ne pourrez pas sortir! 

-On trouve toujours un moyen, Alcibias. Merci pour ton aide, mais nous devons continuer sur notre lancée. Sache cependant une chose: les Reliques ne sont plus en ville, et tes ennemis non plus. Cependant, au cas ou je me trompe, reste sur tes gardes... et sache que tu seras la première personne que je viendrai trouver en cette cité si jamais il s'avère que je fais fausse route. Adieu, érudit. 

Yuriana redoubla de vitesse, et il fut rapidement évident que son corps athlétique n'allait pas permettre à l'érudit de la suivre. Lorsqu'elle se retourna pour vérifier s'il la suivait encore, elle ne vit qu'une rue vide. La Guerrière s'attendait presque en rencontrer de la résistance sur sa route: quelques fidèles des Crépusculaires, quelques anti Nordique sillonnant les rues de nuit pour mener leur propre justice... mais seule la lune répondit à l'écho de sa course dans le silence de la nuit par sa pâle lumière indifférente. 

Personne ne vint entraver son chemin. Et cela plus que tout, la persuada qu'elle ne s'était pas trompé: les voleurs se pensaient déjà hors de portée. Et elle connaissait leur identité. 

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