Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Le Chant du Couchant XXXVI

Chacun son tour voyons, mortels. Déclara la voix de la chose, et cette voix était si profonde qu'elle semblait faire résonner chaque particule des corps de ceux qui l'entendaient. Nous avons l'éternité devant nous, nul besoin de nous presser.

Elle tourna son regard vers Ira, qui était tout aussi immobile que les autres. De sa petite taille d'enfant, elle le détailla avec attention, tenta même de faire passer sa main au travers de lui, et sembla profondément contrariée.

Une créature détachée de moi, mais qui vient tout de même à ma rencontre... que voilà une audace des plus désagréable.

Cependant, la chose fit apparaitre un sorte de gobelet, qu'elle remplit simplement en se baissant et en le trempant sur le sol liquide, sur lequel toutes les personnes présentes flottaient pourtant.

Tu as fait un long voyage, pour parvenir jusqu'ici. Souhaite tu te désaltérer?

-Je me fiche de tes cadeaux, gardienne! Eructa Ira, qui semblait avoir reprit sa contenance. Je ne suis là que pour l'Okron et son vœu!

Très bien. Répondit la chose. Laisse mon t'édicter, dans ce cas, les règles qui en régissent...

-Peut importe tes règles! Je souhaite retrouver mon lien avec le mantra! Mon corps, ma puissance, tout ce qui m'a été ôté par cette traitresse de reine de la nuit!

-Non! S'exclama Kiine. Ne lui accordez pas son voeu, je vous en prie ô Gardienne! Cet homme n'est qu'un monstre qui apporte destruction et désolation sur Alodya, il...

Ton souhait est exaucé, créature mortelle. Te voilà de nouveau lié à moi, comme tu n'aurais jamais dû cesser de l'être. Cependant, tout présent à un prix. Je t'offre en échange de ton lien avec moi le don du troisième œil. Où que tu sois, tu verras tout ce qu'il se passe dans ton monde, sans jamais pouvoir l'éviter. Puisse tu faire bon usage de ce don.

La silhouette diaphane d'Ira disparut instantanément, et un jeune homme, en presque tout point identique à Luxuria, apparut à sa place. Avec fébrilité, Ira toucha son propre bras, sa joue, respira une longue bouffée d'air, et éclata d'un rire victorieux. Au milieu de son front, cependant, trônait désormais un étrange œil, pour le moment fermé. Kiine s'effondra, ses genoux ne pouvant pourtant pas traverser l'étrange surface aqueuse sur laquelle elle se tenait. Elle avait échoué. Ira était revenu, Crépuscule avait trouvé l'Okron, et c'était elle qui les y avait guidée.

Va donc, rentre en ton monde, créature mortelle. Déclara la chose en claquant des doigts, et Ira sembla s'évaporer sous les yeux dévastés de la Kesjarinna.

-Qu'est ce que vous avez fait... murmura-t-elle. Non seulement vous l'avez fait revenir, mais vous lui avez offert encore plus de pouvoir. L'omniscience? Quel genre de prix est-ce à payer, au juste!

Du calme, créature mortelle. Don ou malédiction, la frontière est souvent si fine... et confronté à la douleur de tous les malheurs qu'il aura lui même engendré, que crois-tu qu'il adviendra de cette créature?

C'était bien loin d'être suffisant pour satisfaire Kiine, qui restait prostrée, à genoux, consciente de ce qu'il venait de se passer, et des conséquences que cela aurait sur Alodya. La chose s'avança vers la Kesjarinna. De sa petite taille, elle était à peine plus haute que l'humaine agenouillée ainsi. Ses deux mains se saisirent de ses joues, et elle planta des yeux univers dans ceux, mauves, de la Dragonicide.

Ainsi tu portes le sang de la Mère de l'Abysse. Grogna la créature. Cela faisait bien longtemps que je n'avais reçu de visite d'un de ses nombreux rejetons. Cela ne m'avait pas particulièrement manqué, cependant.

Kiine déglutit, et parvint à articuler.

-Où... où sommes nous, au juste? Êtes vous l'Okron?

La chose s'éloigna pour observer les compagnes de voyage de Kiine de plus prêt.

Ce que vous appelez Okron ou Orkon n'est rien d'autre que le passage menant jusqu'à moi. Chaque monde en possède un. A vrai dire, tout monde n'en possédant pas serait par nature privé de moi. Privé de toute vie. Privé de toute magie. Privé de toute substance.

Elle s'approcha de Torgal, qui semblait comme hypnotisé par les yeux de la chose.

Ce lieu, ainsi que moi, porte de nombreux noms, que vous autres mortels lui avez donné. Onirique. Convergence. Confluence. L'Océan Infini. La Source. Je suis l'origine de tout, et la fin de tout. Je crée la force qui donne la vie, celle qui fait naître la réalité, celle dans laquelle puise toute magie.

Kiine resta muette. Tout cela semblait trop... trop. Jamais elle n'avait entendu parler d'un tel lieu. La mythologie Nordique lui avait toujours appris que c'était les dieux, menés par Himlen, déesse du ciel, qui avaient créé Unshi, et le continent d'Alodya. Mais ce lieu... ne semblait pas être Alodya. Il semblait être bien plus. Il semblait être... la source même du mantra, de la réalité.

Bien. Reprit la Source. Comme vous semblez plus à l'écoute que votre compagnon mortel, je vais pouvoir vous édicter les règles des vœux que j'accorde.

-Les... règles? Interrogea Lefko. On... ne peut pas demander ce qu'on veut?

Bien sûr que non. Ricana la source. L'Univers est régi par des règles, auxquelles tous doivent se soumettre. C'est ainsi, et seulement ainsi, que l'équilibre entre le chaos et l'ordre peut être atteint. Ne pas respecter les lois de l'univers, de la physique, c'est refuser l'équilibre. C'est devenir un démon.

La Source laissa planer ses paroles, ménageant son effet, ou bien ayant tout simplement un rythme de pensée différent.

Il est impossible de souhaiter la fin de quoi que ce soit, fut-ce la vie d'un mortel ou l'existence d'un monde. De même, il est impossible de souhaiter faire revenir ce qui fut, mais n'est plus, fut-ce la vie d'un mortel, ou l'existence d'un monde.

Kiine se figea. C'était impossible. Pas ici aussi. Pas encore une autre fois. Elle avait tant espéré, tant priée, s'était tant battue, pour que, finalement, même la source de toute chose, l'origine du monde lui même, lui dise que retrouver sa Yuriana n'était pas possible? Quel genre de trahison était cela! Quel genre d'injustice! Elle avait tant donné, tant! Et pourtant... et pourtant...

Sentant la détresse de Kiine, ce fut Lefko qui s'avança prudemment vers la Source pour prendre la parole.

-Mais si une chose n'a pas encore atteint sa fin, est-il possible de l'en protéger?

Son ton était empli d'espoir, et cela se sentait. La Source tourna son regard infini vers elle, et acquiesça simplement.

-Alors... je souhaite que mon a... ma soeur, Naïa, soit sauvée. Quelle qu'en soit le moyen.

La Source l'observa longuement, avant de répondre.

Ce voeu, je ne peux l'exaucer, car je ne puis protéger de la fin qu'une créature ne l'ayant pas déjà atteinte.

Lefko gémit de douleur et s'effondra à son tour, les larmes roulant lentement le long de ses joues. Dol'taïm s'approcha d'elle, le cœur tout aussi lourd que celui de sa compagne. Sa main se posa avec douceur sur son épaule, tandis que le rouge sang des larmes de l'opaline salissait la blancheur de neige de sa peau.

-Alors... murmura-t-elle dans un souffle. Je souhaite au moins que Rehyan en soit protégée.

Elle serra les dents priant toutes les divinités pour que la Source ne lui apprenne pas que Rehyan était également morte. Lefko n'aurait pas pu le supporter.

Très bien. Déclara la Source. Votre amie mortelle recevra la puissance nécessaire à sa survie, lui permettant d'échapper aussi longtemps que possible à la fin. En échange, ton propre pouvoir est désormais tari.

Lefko sentit une partie de ses forces la quitter soudainement, mais se contenta d'avoir un sourire triste. Si celui permettait à Rehyan de survivre à l'inframonde, alors elle en était satisfaite. Elle aurait pu souhaiter de la revoir... mais n'était pas certaines que la rousse l'aurait désiré, de toute manière. Ce fut au tour de Dol'taïm de prendre la parole, cette fois-ci.

-Je souhaite que nous puissions toutes rentrer à Yurena en paix, et que nous puissions y vivre une vie paisible.

Je t'accorde ce retour, ainsi que dix années de cette vie paisible. En échange, tu ne pourras plus jamais t'éloigner de ce foyer où tu vivras jusqu'à ta mort.

Dol'taïm sembla satisfaite de son prix, et se baissa pour continuer de consoler Lefko, dont les pleurs avaient bien du mal à se tarir.

La Source, elle, se tourna vers Kiine, qui était encore figée, hébétée. Elle attendit, mais la Kesjarinna semblait tout simplement incapable de se mouvoir, ou même de penser à quoi que ce soit. Elle était là, sans l'être encore totalement.

Eh bien, fille de l'Abysse? Demanda la Source. T'imagines tu peut-être qu'il te faut te tourner vers les démons pour obtenir ce que je ne peux te donner?

Kiine leva la tête, et fixa son regard profondément dans celui de la divinité absolue.

-J'ai déjà eut affaire à un démon, et bien peu de bonnes choses en sont ressorties.

Les abyssaux et les empyréens ne servent que leurs propres intérêts, mortelle. Ne l'oublie jamais. Mais ici, en ce lieu, nul de mes intérêts n'a la moindre importance, car il n'existe nulle chose en cet univers que j'ai créé que je ne puisse avoir. Alors, parles, mortelle. Quel est ton plus profond et cher désir?

-Je veux juste... la revoir... sanglota Kiine. La tenir dans mes bras, à nouveau... ne plus avoir... ce poids, qui me pèse sans cesse... son souvenir... j'aimerai que l'on ai pu construire une famille, ensemble, qu'on ait pu profiter l'une de l'autre, s'aimer plus longtemps que ces... trop courts quelques mois... mais si même vous ne pouvez m'accorder un tel vœu je ne sais pourquoi je suis encore en vie, et pas elle, dans ce cas.

La Source regarda longuement Kiine, qui tentait de sécher ses larmes sans jamais y parvenir totalement. Puis, elle prit la parole.

Dans cet univers que j'ai créé, des règles sont présentes et sont indiscutables. La mort est l'une d'entre elle. En effet, toute vie est immortelle, telle est la manière dont je l'ai définie. Mais l'immortalité peut prendre plusieurs formes. Celle d'une seule et unique vie éternelle... ou celle d'une succession infinie de vies finies. Ces deux définitions de l'immortalité ne peuvent se mêler. Gagner une vie infinie, c'est perdre la possibilité de la donner à une descendance. Donner naissance à un rejeton, c'est perdre la possibilité d'une vie infinie. La mort est un élément crucial de ce cycle, de cette unique règle qui est le fondement de la vie dans cet univers. C'est pour cette raison que, même moi, ne puis pas accorder de vœu qui la brise.

La Source s'approcha de Kiine, et posa une nouvelle fois ses petites mains d'enfant sur ses joues.

Il existe un paradoxe pour tenter de démontrer l'impossibilité qu'une divinité absolue existe. Si la divinité ne peut pas créer un rocher impossible pour elle à soulever, alors elle n'est pas absolue. Et si elle parvient à le créer, alors elle n'est pas absolue, car elle ne pourra pas le soulever. Ce paradoxe montre toute l'incompréhension autant des mortels que des immortels à comprendre ma nature. Une divinité absolue crée les règles de l'univers qu'elle fonde. Et une fois ces règles édictées, elle doit également s'y soumettre. Une divinité absolue qui choisirait de briser les règles qu'elle a elle même édictée quand cela l'arrange serait créerait un univers instable, un univers changeant, un univers dont tous les acquis pourraient être changés du jour au lendemain. Je ne veux pas d'un tel univers. L'univers que j'ai crée, avec tous les mondes qui y sont nés, je l'aime. J'aime l'observer évoluer, j'aime voir mortels et immortels y évoluer, voir ce qu'ils peuvent créer, voir quelles sont leur quêtes, leurs buts, ce qui les pousse à aller de l'avant. Alors, la réponse au paradoxe est simple. Je peux créer un rocher que je ne peux pas soulever, car en tant que divinité absolue, le fait que je ne puisse pas le soulever est une règle que j'ai créée pour cet univers. Tout comme le fait que la mort soit définitive est une règle que j'ai créée, et que même moi ne puis changer.

Kiine écouta avec grande attention chacun de ces mots. Elle n'était pas sûre de tout comprendre, mais les règles édictées plus tôt comme absolue lui semblaient soudain moins arbitraires. Pourtant, le vide de son coeur, lui, n'était toujours pas comblé.

J'aime voir des descendants de démons venir me trouver, mortelle. Reprit la Source. Cela me montre bien que la voie démoniaque n'est, finalement, pas une fin en soit. Je ne puis te permettre de faire revenir ta belle à la vie, mortelle. Mais je puis tout de même faire en sorte que ton souhait le plus cher soit, au moins en partie, réalisé. Tu porteras l'enfant de cette femme que tu as tant aimée. Elle sera la preuve éternelle des liens qui vous unissaient, par la descendance qu'elle aura. En échange, tu ne pourras, et ce jusqu'à la fin de tes jours, plus jamais porter la vie.

Kiine fixa la Source, incrédule. Elle ne savait pas quoi dire. Elle n'arrivait pas à savoir si cette solution lui convenait, où si tout cela n'était qu'un moyen détourné. Néanmoins, comprenant qu'elle n'aurait jamais mieux, la Kesjarinna baissa la tête, et murmura un simple:

-Merci...

La Source eut l'air satisfaite. Elle claque du doigt. Et les trois femmes, ainsi que les deux fenrirs, s'évaporèrent, et disparurent de la Confluence, de ce lieu au centre de l'univers, à l'origine des mondes, à la source de toute chose.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro