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Le Chant du Couchant XXXV

Kiine, Lefko et Dol'taïm observaient en silence le lent et gracieux ballet des divinités éthérées qui s'offrait à elle, sous la lumière douce et tamisée des cristaux qui éclairaient la grotte autant depuis la voute que depuis le fond de l'eau. Leur lueur bleuté révélait que, sous la surface auparavant aussi lisse qu'un miroir du lac, s'enfonçait un étrange escalier, dont chaque marche semblait devenir plus lumineuse que la précédente alors qu'elles disparaissaient dans les profondeurs de la terre. Cela ressemblait à une invitation.

-La question est, est-ce que l'Okron est le lac, ou est-ce que le lac cache l'Okron... murmura Lefko.

-Le seul moyen de le savoir... c'est de s'y enfoncer, j'imagine. Rétorqua Kiine. Attendez moi là.

-Non. Trancha Dol'taïm. 

Kiine se retourna, et toisa la keshiane.

-On ne sait pas ce qui se trouve précisément au fond, alors faites moi le plaisir d'attendre que je revienne, et-

-On a fait tout ce chemin ensemble, Kiine. Enchérit Lefko. Si c'est un piège, alors nous resterons coincées ici pour l'éternité. Donc nous te suivons jusqu'au bout. Et si nous devons mourir là, eh bien... au moins, ce sera dans un magnifique environnement. 

Kiine soupira, avant de sursauter lorsqu'un des fenrir glapit. C'était Torah, le grand loup légèrement tigré que montait Dol'taïm. Alors que ses deux camarades semblaient à demi endormis, observant paisiblement le spectacle qui s'offrait à eux, Torah s'était soudain levé, et semblait avoir mal quelque part, secouant sa tête dans tous les sens. Dol'taïm fronça les sourcils. 

-Eh, mon grand. Tout va bien.

Ces mots semblèrent le calmer immédiatement, puisqu'il cessa de se tordre dans tous les sens, et se figea, le regard dirigé vers l'eau rendue transparente par la lumière qui en provenait. Puis, avançant d'une démarche étrange, mécanique presque, le fenrir s'avança vers la surface et commença à s'enfoncer dans l'eau, descendant les marches visibles par transparence. 

-Hey! Ou tu vas, comme ça?

-Il agit bizarrement. S'inquiéta Kiine. Annsvir et Torgal ont pourtant l'air d'aller bien. 

-Suivons le, dans ce cas. Déclara Lefko.

Kiine s'apprêta à avancer à la suite du grand loup, avant de se raviser et d'aller rejoindre Annsvir pour la tirer de son étrange transe.

-Allez, lève toi ma belle. Murmura-t-elle. 

Dol'taïm fronça les sourcils. 

-Tu ne veux pas qu'on y aille avec les fenrirs, tout de même?

-Si c'est un piège, alors on y passe tous. Déclara froidement Kiine. Je refuse que mon Annsvir reste hypnotisée par ce spectacle jusqu'à mourir de faim si on disparait. Et puis, Torah y va déjà.

Dol'taïm et Lefko échangèrent un regard, puis haussèrent les épaules. L'opaline alla tirer Torgal de sa langueur et, ensemble, ils pénétrèrent tous dans l'eau.

Quand Kiine y avait glissé sa main, elle était glacée. Maintenant, elle semblait n'avoir aucune température. En réalité, c'était comme si la surface du lac n'était qu'une frontière, et qu'il n'y avait que de l'air en dessous. C'était une sensation particulièrement étrange. Kiine descendit dans l'eau jusqu'au hanches, les deux autres la suivant derrière elle, accompagnées de Torgal et Annsvir.

-Où est Torah? Demanda soudain Dol'taïm.

La petite troupe s'arrêta. Le grand loup avait en effet totalement disparu. Il n'était pas visible, même au travers de la surface, et sa présence était impossible à ressentir au milieu de la puissance de l'Okron et des divinités qui l'entouraient. La gorge de Kiine se serra. Peut être était-ce réellement un piège. Mais si tel était le cas, alors tans pis. Elle avait choisi d'aller jusqu'au bout, et c'était de toute manière sa dernière chance de revoir celle qu'elle aimait. D'un pas décidé, elle reprit sa descente. Annsvir frotta son museau couleur crème avec douceur contre son cou, et la Kesjarinna lui rendit son affection en flattant son encolure. Lentement, elles s'enfonçait, et la surface se rapprochait de plus en plus de leur visage. Bientôt, Kiine eut l'eau jusqu'aux épaules. Elle avait toujours l'impression de ne pas être mouillée. Elle prit une grande inspiration, et descendit la marche suivante. Sa tête plongea sous la surface, en même temps que celle d'Annsvir.

Et toutes les deux disparurent instantanément.

Lefko et Dol'taïm restèrent figée, deux marches derrière celle où la Kesjarinna venait de se volatiliser. Elles échangèrent un nouveau regard, bien plus apeuré que le précédent. Mais la keshiane se saisit alors de la main de l'opaline, comme pour lui donner du courage, avant de l'embrasser tendrement. Peut être était-ce la dernière fois qu'elles avaient l'occasion de le faire, après tout... mais quoi qu'il leur arrive, elles seraient ensemble. Torgal eut un léger couinement, mais suivit le pas lorsque les deux femmes descendirent les deux dernières marches à leur tour, pour également se volatiliser. 

Dans la grotte de l'Okron, le silence retomba. Lentement, les lueurs des cristaux s'affaiblirent, faisant disparaitre les corps translucides des divinités. Peu à peu, l'obscurité retomba, et le lac reprit sa couleur noire, et sa surface redevint aussi lisse que celle d'un miroir.

Lorsque Kiine ouvrit les yeux, elle ne comprit pas où elle se trouvait. Elle avait l'impression d'être encore sous la surface du lac, mais, en se retournant, elle réalisa qu'elle ne voyait plus ni Dol'taïm, ni Lefko, ni Torgal. Seule se trouvait Annsvir, à ses côtés. Et bien qu'il lui sembla encore être au fond du lac... elle réalisa qu'il n'en était rien. Elle se tenait sur une corniche pierreuse, sur laquelle les marches lumineuses étaient bien visible. Mais à sa droite comme à sa gauche, et tout autour d'elle, ne se trouvait que le noir. Un noir vide et infini, une obscurité immense, un gouffre au dessus duquel la petite corniche semblait flotter, prête à être engloutie. Un seul élément venait percer la monotonie noire de cette obscurité sans fond. Face à elle, partant du bord de sa petite corniche, une étrange passerelle de bois et de corde, qui semblait s'enfoncer dans le noir vers une lueur, lointaine et pâle, distante, qui semblait flotter au cœur de cette immensité glacée. 

-Par les dieux... murmura Kiine. Quel est cet endroit?

Un bruit attira son attention derrière elle, et Lefko, Dol'taïm et Torgal apparurent derrière elle, sur la corniche. Les deux femmes semblèrent tout aussi déconcertées qu'elle à la vue de l'endroit.

-Où sommes nous? Demanda Lefko.

-Ça... je n'en ai pas la moindre idée. Répondit Kiine, d'un ton prudent. Ce n'était pas évoqué dans les informations que tu as eue sur l'Okron?

-Non. L'homme qui en parlait ne l'avait jamais trouvé. Il connaissait juste le moyen de s'y rendre, mais n'a jamais fait le moindre compte rendu sur ce qu'il y a trouvé. 

-Hum... je ne suis pas vraiment satisfaite de vous le faire remarquer, mais... interrompit Dol'taïm, qui s'était accroupie au bord de la corniche donnant sur le vide, auprès... du corps visiblement sans vie de Torah.

Kiine et Lefko frissonèrent.

-Ce lieu est peut être dangereux. Commença la première. 

-Non... murmura la seconde. C'est lui...

-Qui, lui? S'énerva Kiine.

-Lui!

Lefko pointa du doigt la passerelle qui s'enfonçait loin, loin dans l'obscurité, vers cette lumière si distante qui semblait être la seule chose existante dans cette noirceur infinie. Et ce fut à ce moment que Kiine l'aperçut. La silhouette diaphane mais bel et bien humanoïde qui glissait le long de la longue passerelle, en direction de la lumière.

Son sang se gela dans ses veines. Son coeur rata plusieurs battements. Des sueurs froides s'écoulèrent le long de son dos. 

-Par l'Abysse... Ira...

-Quoi? Mais comment est-ce possible? S'exclama Dol'taïm, qui caressait avec une douceur triste le pelage de sa monture.

-Je ne sais pas comment il nous a suivi... mais il est clair qu'il s'est servi du corps de Torah pour pénétrer ici! S'exclama Kiine en s'élançant sur la passerelle sans perdre une seconde. Par l'Abysse, comment ai-je pu être aussi aveugle! Nous l'avons mené immédiatement à l'Okron! Vite!

Sans perdre une seule seconde, les autres s'élancèrent à leur tour sur l'étroite passerelle qui était pourtant étrangement stable au milieu de ce vide sans fin. Malgré la vitesse à laquelle elles couraient dessus, pas une seule vibration, pas un seul mouvement de balancier, le pont était comme figé dans l'espace et le temps. Mais les trois femmes n'avait pas le temps de s'appesantir plus longtemps à observer leur environnement. Sinon, elles auraient aperçu les dizaines, centaines, milliers d'autres passerelles qui surgissaient peu à peu de l'obscurité, et convergeaient toutes vers la même direction, cette lueur au loin. Elles auraient aperçu que la lueur en question était en réalité une immense et étrange île, flottant paisiblement dans le noir absolu de cet étrange univers. Elles auraient aperçu que cette noirceur devenait peu à peu de plus en plus bleutée, comme si elles se trouvaient au fond d'un océan infini, d'un mer sans fin dans laquelle le mantra semblait le plus pur et le plus puissant qu'elles ne l'avaient jamais senti. 

Tout cela, elles n'y pensaient pas. Elles étaient bien trop obnubilées par la silhouette diaphane qui, loin devant elle, glissait le long de passerelle vers cette mystérieuse île où toutes les autres semblaient se rendre. Elles étaient trop concentrées sur cet ennemi, ce dangereux monstre prêt à obtenir ce pouvoir qu'il convoitait tant, et dont Kiine avait tant besoin. S'il parvenait à s'emparer de l'Okron avant elles, alors tout serait terminé. Tout serait achevé avant même d'avoir commencé. Jamais elle ne reverrait Yuriana, et le monde devrait avoir à se battre contre un troisième crépusculaire revenu à sa forme matérielle, après Freya et Luxuria. Après avoir tant perdu, tant sacrifié, c'était impossible... elles ne pouvaient pas le laisser gagner ainsi. Pas alors qu'elles avaient fait tout le travail, qu'elles l'avaient guidé ici malgré elles... c'était trop à accepter.

-IIIIIIRAAAAAA! Hurla Kiine, saisissant une de ses deux épées, dont le pommeaux était orné de la seule sphère de volonté qu'il leur restait. 

La Kesjarinna fut tentée de se trancher une veine, avant de se rappeler que l'homme était immatériel. Rien ne pouvait l'atteindre. Rien d'autre que la sphère qui restait définitivement accrochée à son pommeau, et avec laquelle elle ne pouvait espérer le toucher à une telle distance. 

L'île était désormais immense, révélant ses réelles proportions, ainsi que ses nombreux petits satellites, tous reliés par le même genre de passerelle que celle sur laquelle les trois femmes couraient désespérément à l'île principale. Une sorte de ville semblait s'enrouler autour de cette montagne flottante, glissant le long de paroi en spirale, avec ses maisons, immeubles, grandes villas et demeures construites dans milles architectures inconnues aux voyageuses. Elles étaient trop loin pour le remarquer, mais une foule de créatures translucides, aux apparences multiples et variées, s'y promenaient en toute paix et sérénité, certains voletant au travers du vide ayant pris désormais une magnifique couleur bleue, et qui était percée de puissant rayons de lumière, comme si la surface eut été toute proche. Et en effet, le sommet de l'immense île, de cette montagne flottante, semblait se trouver au dessus de la surface de cet océan dans lequel elle baignait, et qui n'était pourtant pas tangible. 

La passerelle, tout comme Ira qui y avançait sans prendre une seconde de repos, s'y dirigeait.

Les trois jeunes femmes arrivèrent enfin à destination. Les autres passerelles s'étaient évaporées, tout comme l'île, tout comme la couleur bleu mer de l'océan infini qui les entourait. Désormais, tout était d'un bleu azur et clair. Elles couraient, et sous leur pieds, s'étendaient à l'infini une couche superficielle d'eau clair, qui semblaient les porter quand elles couraient dessus. Face à elle, Ira était enfin arrêté, comme figé. Kiine et les autres ne comptaient pas laisser passer cette chance. La Kesjarinna, décidant d'ignorer cet environnement dont elle ne parvenait plus à comprendre la moindre chose, brandit le pommeau de son arme dans sa direction.

-IIRAAAAAAAAA! Hurla-t-elle en se jetant sur lui.

C'est alors qu'elle la vit. 

Elle avait l'apparence d'une simple enfant, vêtue d'une simple cape ayant la même couleur que l'eau sur laquelle elle se tenait, le ciel qui s'étendait au dessus d'elle, et... à vrai dire, tout l'univers qui les entourait. Elle avait une longue chevelure blanche, qui cascadait le long de son petit corps avant de s'évanouir comme par magie, comme si cette crinière majestueuse n'avait pas vraiment de fin, mais se diluait dans l'air environnant. Son visage semblait humain, jusqu'à ce que l'on croise ses yeux. Ils étaient vides. Ou plutôt, pleins. Pas de blanc, pas d'iris, pas de pupille, juste un univers dans chacun d'entre eux, rempli de myriade d'étoiles, de galaxies et de nébuleuses, comme si le simple fait de la fixer dans les yeux permettait de voir l'intégralité de l'univers. 

Cette chose qui se tenait face à Ira, et qui venait de tourner son regard immensément profond vers Kiine, n'était pas humaine. Elle n'était pas divine non plus. Elle était... plus que tout ça réuni. Elle était indéfinissable, infinie, éternelle. Elle semblait ne jamais avoir quitté ce lieu, et ne jamais désirer le faire, depuis bien longtemps avant qu'Alodya ne soit même un lieu existant sur une carte, et encore bien après que son monde ait été détruit et oublié. 

Kiine se figea immédiatement dans son mouvement, lorsque la chose la fixa. Dol'taïm et Lefko en firent autant, tout comme Annsvir et Torgal. Ce qui se trouvait face à eux avait une dimension qui les dépassait totalement. Et malgré la proximité de leur ennemi, elles étaient incapable de faire le moindre mouvement.

La chose parla alors, et cette voix, cette voix là, jamais personne n'aurait pu l'oublier.

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